..
Dans l'église Saint Pierre de Marennes, une grande toile d'Omer Charlet mérite votre attention. Elle représente le martyre de Saint André.
"Le Martyre de Saint André" est une œuvre remarquable tant par sa palette que par sa composition. Elle a été peinte en 1840 et installée dans le transept nord de l'église.
Elle donne une interprétation libre du supplice subi par André, officier de l'empereur romain Galère, converti au christianisme après avoir été impressionné par le courage et la foi des chrétiens qu'il était chargé de poursuivre (un point commun avec Saint-Paul).
Il subit le martyre en compagnie de sa jeune épouse Nathalie (Sainte-Nathalie) à Nicomédie, en 306.
Le groupe principal forme une pyramide avec sur le côté droit les visages du bourreau et des hommes de l'Empereur.
L'un d'eux est penché vers le saint pour l'effrayer en lui détaillant l'horreur du supplice qui l'attend s'il s'entête, l'autre lui désigne de la main la statue d'un dieu auquel il n'aurait qu'à rendre hommage pour être épargné.
Les lignes des bras et des jambes convergent vers la main du bourreau fermée sur le lourd instrument du supplice avec lequel les pieds et les jambes d'Adrien vont être tranchés.
Le côté gauche de la pyramide est formé par le visage du saint et de sa femme.
Elle tient une croix qui paraît fragile comparée au lourd tranchoir saisi par le tortionnaire de l'autre côté de la toile...
Sur le sol, au-dessus du nom du peintre, on voit une coupe renversée, la coupe eucharistique... le vin répandu, sang du christ, est métaphore de celui des martyrs...
Un autre visage douloureux, tourné vers la victime, symbolise la conversion à l'œuvre parmi les témoins de la mise à mort, impressionnés par la force rayonnante du martyr.
Le regard du saint, ignorant les idoles qu'on lui désigne, regarde le ciel. Le visage est beau et confiant, c'est un visage jeune, presque adolescent...
La sensualité du tableau est manifeste. Le drap froissé, les jambes du saint que l'on tient écartées, toute une mise en scène amoureuse et cruelle qui donne à ce tableau sa modernité troublante qui n'est pas sans rappeler la conversion de saint Paul par Caravage
Le saint s'offre tout entier. Son corps athlétique s'abandonne à la violence des hommes et s'ouvre à la tendresse divine.
Au deuxième plan apparaissent, sérieux et indifférents, les hommes de pouvoir. C'est le côté de la toile qui a le plus souffert de l'humidité de l'église. Il s'est dégradé et l'on devine à peine l'empereur dont le visage penché reste dans l'ombre. La restauration récente a réussi à redonner un peu d'éclat à cet arrière-plan.
Sur la droite, bien au-dessus de l'empereur qui reste dans l'ombre, la lumière écarte les nuages, les anges s'apprêtent à accueillir le saint...
.............................................................................................................
Autres oeuvres d'Omer Charlet : Liens :
Omer Charlet. Orphelines de la mer. Rochefort. Musée Hèbre de saint clément.
Omer Charlet. Saint Barthélémy. La Rochelle.
Omer Charlet. Notre Dame des Tempêtes. Saint-Trojan.
Eglise Saint-André. Dolus. Oléron.
Marennes : Liens :
Liens : Charente maritime :
Charente Maritime. Classement alphabétique. Liens.
............................................................................................................