Pas de voyage à Bali sans une visite aux temples qui sont comme une carte postale de cette île
touristique mais encore authentique et fascinante. Beaucoup de temples de village ne se visitent pas et les grands temples ne se parcourent souvent que de l'extérieur, la partie sacrée étant
interdite aux touristes. Parmi les plus photographiés, le temple du lac Bratan. Les photos ne vous montreront pas la grosse mosquée de béton qui s'est bâtie sur les rives et enlaidit ce
site célèbre. Tournez lui le dos et vous ne verrez plus que ces toits légers (les merus) et ces enclos de pierre élevés sur de petites îles. Le temple est dédié à Dewi Danu, la déesse des eaux.
Les cérémonies y sont fréquentes pour assurer aux paysans une alimentation régulière en eau.
Nous y étions il y a quelques jours et n'avons pas échappé aux brumes qui souvent
s'accrochent aux montagnes. Pourtant si vous voulez connaître Bali sans être importunés par les foules cosmopolites, février-mars semble être une période idéale. Vous aurez droit à
quelques bonnes pluies tropicales, à un ciel plutôt gris mais vous serez seuls sur les sites les plus connus et votre méditation n'en sera que plus profonde
!
Le meru de ce temple est un des plus hauts. Il compte onze toits de fibres de
palmiers. Ce qui indique le haut statut de la déesse ici vénérée. Ces merus sont réservés aux divinités ancestrales ou à celles de la nature et de la vie. On ne les trouve jamais dans les temples
dédiés aux divinités liées à la mort.
La péninsule de Bukit au sud de Bali était jadis une
réserve de chasse (hélas) réservée aux rois avant de devenir un lieu de relégation pour les condamnés et les parias. Il était difficile de s'en échapper à cause de ses falaises abruptes battues
par les vagues. Il n'y eut longtemps qu'une seule construction, le temple de la mer : Pura Luhur Ulu Watu.
Vous apercevez le meru du temple au sommet de la falaise à la pointe occidentale de la péninsule. C'est un des santuaires les plus sacrés de Bali. Il daterait du XIème siècle et sa reconstruction
du XVIème serait due à Dang Hyang Nirartha grand réformateur hindou qui fut déifié après sa mort. Espérons qu'il ne voit pas ce que devient peu à peu cette péninsule où se sont installés une
cimenterie fumeuse, un campus universitaire et un grand complexe touristique vers Nusa Dua. Il y a même après Jimbaran, au début de la
péninsule un grand centre commercial qui concocte l'édification de la plus haute statue du monde, un Vichnou de 160 mètres dont la tête a déja été réalisée...
Le Pura Taman Ayun à Mengwi.C'est un immense temple
d'Etat construit au XVIIème siècle. On ne peut photographier que de l'extérieur l'enceinte sacrée. Il est érigé au centre d'un bassin et symbolise le monde hindouiste de Bali. En effet les autels
et les merus de l'enceinte symbolisent les montagnes de Bali et les temples principaux, si bien que le fidèle peut y prier comme s'il était en présence des originaux. Le meru de onze étage, le
plus haut du temple symbolise le Gunung Batukau, la deuxième montagne de l'île (après le Gunung Agung qui est un volcan toujours actif, d'une hauteur de plus de 3000 mètres, demeure pour
les Balinais des dieux et des esprits des ancêtres)), d'autres merus symbolisent ce dernier et le Gunung Batur. Le Batur est le seul à posséder une caldeira :
On la découvre sous une brume envahissante, le 5 mars, quelques minutes avant d'être plongés dans un brouillard à couper au couteau ! Le Batur a connu de nombreuses éruptions. L'une d'elle, en
1917 provoqua la mort de plusieurs centaines d'habitants et réduisit en cendres plusieurs centaines de temples.
Entre deux douches tièdes, nous avons aperçu un prêtre en prière devant un autel. D'autres temples nous attendent que nous découvrirons bientôt mais les amoureux de Bali savent bien qu'il
est impossible de les découvrir tous, tant ils sont nombreux et parfois difficiles d'accès. En fait, si l'on excepte les temples du commerce sur les côtes touristiques, tout Bali est un seul
Temple Sacré.
Lien : Temples à Bali (2) Pura Kehen, Pura Rambut Siwi.