Pour les Amoureux de Montmartre sans oublier les voyages lointains, l'île d'Oléron, les chats de tous les jours. Pour les amis inconnus et les poètes.
L'ange de l'Annonciation (l'archange Gabriel)
L'église
Pourquoi les fresques de l'église de Saint-Sornin sont-elles si peu connues alors qu'elles sont un témoignage remarquable de la peinture religieuse de la fin de la Renaissance?
Il faut s'asseoir dans le choeur et les regarder se détacher peu à peu, prendre vie et couleurs...
On a l'impression en découvrant ce qui a pu en être sauvé après le retrait de plusieurs couches de badigeon, de sentir la main de l'artiste qui les a créées.
Un artiste inconnu, un spécialiste des anges qu'il devait côtoyer, perché sur son échafaudage. J'ai lu quelque part qu'il s'agirait d'un certain Gaultier. je n'en ai trouvé aucune confirmation. Mais pourquoi pas Gaultier? Un nom de vieux terroir et de poètes médiévaux.
Bien qu'à l'évidence plusieurs peintres aux styles différents aient participé à la réalisation de ces fresques...
Dans la belle église romane, l'ancien choeur détruit par les Anglais a été reconstruit au XVème siècle. Un choeur gothique donc, composé de deux travées voûtées d'ogives, terminées par un chevet plat. C'est sur les murs du choeur qu'ont été peintes les scènes que nous découvrons aujourd'hui.
L'Adoration des Mages
Sur le mur du chevet, à droite, c'est la partie la mieux conservée. La comète comme un trait de feu désigne l'enfant qui est déjà un petit homme occupé à bénir ceux qui se prosternent devant lui.
Les corps penchés autour de l'enfant( la vierge et Joseph à gauche, les mages à droite) font autour de lui un cercle chaleureux.
Les visages sont doux et graves. Le peintre s'est sans doute inspiré des gens qu'il côtoyait. Ce sont des visages réels, individualisés, sans formalisme. La vierge aux grands yeux baissés fait une moue un peu ridicule, comme celle que l'on voit sur le visage des mamans qui grondent tendrement leurs petits.
Les bergers (nativité)
Sur le côté gauche, la fresque a été plus endommagée. Elle représente les bergers adorant l'enfant que l'on peut deviner, vague forme blanche dans les bras de sa mère. On peut tenter de voir derrière les mains jointes de l'homme du premier plan la tête du boeuf de la crêche.
Comme on peut imaginer l'âne aux oreilles grises à côté de l'épaule de Marie.
Ainsi devant ces fresques parvenues jusqu'à nous malgré vicissitudes et dégradations, sommes-nous invités à créer, à être peintre, à être poète.
La vierge a les yeux baissés et les mains jointes, tandis que dans les hauteurs l'ange qui a guidé les bergers, chante la gloire de dieu.
L'Annonciation
Toujours sur la mur du chevet, au-dessus des deux fresques de la Nativité, est peint l'archange Gabriel aux ailes rouges, descendant au milieu des nuages, fleur de lys à la main pour annoncer à Marie qu'elle va devenir mère de Dieu...
Cette fresque à elle seul assurerait à l'ensemble sa renommée... L'ange est beau, à la fois aérien et solide. Il apparaît entre ses ailes de feu comme l'ange de la Résurrection.
J'interprète sans doute mais j'aime penser que le peintre a voulu que cet ange de Noël fût aussi celui de Pâques.
Marie agenouillée reçoit bras ouvert l'apparition. Son visage déjà est tourné vers la terre.
Au-dessus de cette scène, sous la voûte piquée d'étoiles, on peut distinguer un ange un peu dodu qui porte la couronne destinée à la servante du seigneur
De l'autre côté, une assemblée d'anges contemplent et commentent... comme s'ils étaient installés dans un salon de nuages, en train d'échanger les dernières nouvelles!
La tonalité brun rouge de l'ensemble me fait penser sans chercher de cohérence aux murs de Pompéi et à l'effacement des images. Ici aussi il y a eu incendies, morts, destructions... et cette présence obstinée de la trace humaine, de la peinture comme d'un entêtement de la vie et de la beauté.
A suivre : les fresques des murs latéraux. Saint-Sornin. Eglise. Fresques. (2)
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Le semainier
Elle avait voulu pour la fête des mères un semainier
Sept anneaux d'argent
Un pour chacun de ses enfants
Trois filles quatre garçons
Elle le portait chaque jour et ne s'en défaisait que la nuit
Elle le posait sur la table à côté de son lit
Près d'un réveil qui ne disait plus l'heure
Elle aime ce bracelet c'est son préféré
Celui dont le bruit scintille au moindre mouvement
Avec des ricochets de soleil sur les anneaux d'argent
Un pour chacun de ses enfants
Trois filles quatre garçons
Pour ceux qui sont vivants
Pour les deux qui sont morts et ne le sauront pas
Jeudi matin elle était allongée dans la chambre
Les yeux fermés comme des poings
La bouche close elle appelait à l'aide
Avec la voix sans voix des cauchemars
J'ai répondu à son appel
J'ai posé sur sa joue un baiser
J'ai glissé sa main dans les anneaux d'argent
Trois filles quatre garçons
Les deux hommes en noir ont fermé le cercueil
...
Il a fallu s'y résigner… Maman ne pouvait plus rester chez elle.
Nous avons espéré ardemment qu'elle ne quitterait son appartement que la nuit où elle s'y endormirait, en douceur, s'éloignant dans un tunnel ouvert sur la lumière, avec là-bas, lui tendant les bras, son père tant aimé, sa mère, son fils et sa fille enfin retrouvés….
Mais non! Son corps robuste de fille du nord, a tenu bon dans les tempêtes, comme un marin à la barre. Un marin qui peu a peu a perdu le pied marin et s'est mis à chavirer, à tomber sur les tapis et ne pouvoir se relever, avec son chat inquiet à ses côtés.
Il a fallu s'y résigner, tout laisser, tout abandonner, 60 ans de souvenirs qui avaient poussé dru dans cet appartement où vivait la tribu, 7 enfants!
Il a fallu, après les urgences et l'hôpital, s'exiler dans un EHPAD, bâtiment où l'on concentre les vieux qui vivent trop longtemps.
Nous l'entourons, nous passons des heures avec elle, nous répondons sans dire la vérité à ses questions pour savoir quand elle rentrera chez elle avec son chat.
Mais maintenant je sais quelque chose que je ne savais pas.
J'ai eu tant de mal ces dernières années à l'aimer sans penser à moi, en oubliant mes plaies...
Je ne comprenais pas qu'à son âge on pût ressembler au nourrisson que son instinct protège et dont la survie ne dépend que des autres.
Je ne savais pas qu'un jour
dépouillée de tout
étrangère à toute souillure
dans une banlieue au nom de fleurs
elle serait reine.
.
Il y a un an, en juillet, tu es revenue dans l'île que tu aimais
.
Après des mois de solitude et de nuit
Tu as dit : "Je suis ressuscitée"
.
Tu as retrouvé le goût de vivre et d'écrire des poèmes.
Tu as retrouvé tes amis
Tu as retrouvé la forêt
La rumeur de la mer
La lumière du premier matin
.
Ton petit chien revivait avec toi
.
Les animaux ne sont pas compliqués
Ils partagent notre joie et notre peine
Ils respirent l'air que nous respirons
Ils ont peur de notre peur
Ils ont vie de notre vie
.
Le 31 octobre, je t'ai vue pour la dernière fois
.
Tu as dit :
Je n'arrive pas à réaliser que je suis vieille
Dans ma tête dans mon coeur
Je suis jeune
J'ai envie de rire
J'ai envie d'aimer
.
Aujourd'hui je suis passé devant ta maison où vivent des étrangers
Il n'y a qu'un chemin à traverser entre ton jardin et le cimetière
.
Tu entends le vent dans les arbres que tu as plantés
Tu veilles à ce que personne ne dérange les animaux
Que tu as enterrés sous le mimosa
Il n'y a pas de pierre sur ta tombe
Il n'y a que le sable et les plantes sauvages
.
Toi qui croyais au mystère
Tu es libre d'aller où bon te semble
Tu es libre de confier aux vagues
Tes poèmes
.
Je suis resté près de toi
Dans le soleil du soir
Il faisait si doux que la tristesse
A glissé sur ma peau comme une caresse
.
Je suis rentré à la maison
J'ai cherché dans un vieux carton tes photos
.
Tu es jeune
Tu es belle
Tu ris à la vie
.
Tu es ressuscitée
Photo retrouvée au hasard de rangements... Photo un peu troublée...
Deux garçons devant une tente, deux louveteaux qui sourient à l'objectif, deux frères dont les genoux se touchent et qui semblent proches.
Il ne faut pas croire ce que racontent les images. Les frères ne s'entendent pas. Il y a le premier, le brun, le loup, celui qui a reçu tous les dons des bonnes fées. Il y a le cadet le blond, celui qui rêve d'être ailleurs, dans une autre famille, dans un autre temps.
C'est moi. Je me rappelle. J'ai tout haï de cette époque. Les tentes et la promiscuité, les fourmis qu'il fallait balayer sur le tapis de sol, les jeux de piste interminables et idiots, les tinettes à creuser dans la terre, les ordres et les prières. Déjà je ne savais pas nouer mon foulard, déjà je savais que je ne serais jamais soldat. Combien d'années après j'ai la même haine intacte de tout ce qui ressemble à un enrégimentement.
Image de solitude et de tristesse. Je me regarde et je sais qu'à ce moment précis, j'aurais aimé quiconque m'aurait pris dans ses bras.
Autre image quelques années plus tôt.
Raphaël Mischkind, photographe déjà connu et ami de mon père est invité à la maison. Il offre de photographier un des quatre enfants en guise de remerciement. C'est Loup qui est proposé par mon père mais c'est moi que choisit le photographe. Il a eu tort, l'aîné a plus de caractère et par l'intensité de son regard exalte le talent du photographe ou du peintre.
Photo posée, photo artificielle d'un gosse pour catalogue. On m'habille d'une chemise blanche, on me coiffe comme un angelot de guimauve.
Bien des années plus tard... à Berck, place de l'Entonnoir. Les trois frères accompagnent leur grand-mère au retour de la plage.
Nous avons les même sandales bizarres.
Je revois le grand sac de cuir vert. Ma grand-mère, Manguite, en sortait les fruits et les biscuits qu'elle nous donnait après le bain. Il y avait quand elle l'ouvrait une odeur de prune chaude. Je revois son collier de perles oblongues et nacrées. Son amour était rude mais rassurant. Je l'ai aimée plus que ma mère.
Loup porte le cerf volant. C'est le privilège de l'aîné.
La communion solennelle.
J'ai le souvenir d'un jour de peur.
J'avais peur d'être ridicule, étant le seul garçon à ne pas porter de pantalon.
J'avais peur d'être foudroyé au moment de recevoir l'hostie tant je me sentais indigne. Je cachais tous mes désirs et toutes mes révoltes. Je croyais alors que Dieu les voyait et les condamnait.
Sur cette photo, ne restent vivants que ma mère et moi. Ces adultes vêtus de noir qui marchent d'un pas décidé semblent porter les couleurs du deuil et accompagner un convoi funéraire.
Dans le jardin du boulevard Vauban, chez les grands-parents. Loup et moi sommes deux gros poupons.
Nous entendions-nous alors? Sentions-nous couler dans nos veines le même sang?
Loup a réussi son suicide et j'ai loupé le mien. Nous n'avons jamais parlé, nous ne sommes jamais connus. Restent les photos illusoires.
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Liens:
Jean Loup Wacrenier. Le crucifié.
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C'est un gâteau d'anniversaire improvisé...
91 ans...
1921 à Calais. J'imagine qu'on entendait les mouettes et les goélands...
On entendait la mer...
Les villes de la côte d'opale ont la tête dans les nuages et les pieds dans le sable. Calais bouge avec les marées. Le beffroi de briques essaye en vain de la clouer sur le sol.
On lui a raconté quand elle a eu l'âge de comprendre les adultes que le 27 mai, le jour de sa naissance, son père, son dieu, avait dit en la voyant :
"Encore une fille! Et en plus elle brait comme un âne".
Est-ce une de ces blessures qui l'ont empêchée de grandir, de ne pas rester l'enfant qui quête un regard d'amour, un geste de tendresse?
Elle ne grandit pas, elle ne vieillit pas. C'est son corps qui vieillit, tout seul.
Elle voudrait être l'enfant de ses enfants.
Elle est l'enfant de ses enfants
Une enfant de 91 ans
Je te prends dans mes bras. Tu es légère
Si légère que l'âne de la crèche dira un jour en te voyant :
"La jolie petite fille, je vais l'emporter au paradis!".
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Titou le 27 mai
Maman :
Liens :
Poème. Mère. Quatre-vingt-dix ans.
Maman Titou Nicole et moi. 20 novembre
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C'est une des photos que je préfère.
Celle de l'âge des possibles, de tous les rêves, de tous les amours...
Et pourtant un de ces amours, présent sur la photo, va bientôt disparaître.
Hiris, la petite chienne.
Mon grand-père l'avait choisie pour l'accompagner à la chasse. Malgré tous les dressages, elle a toujours refusé de se prêter au jeu. Au moindre coup de fusil, elle détalait et s'aplatissait sous les buissons.
Hiris aimait ma mère. Elle avait choisi son camp. Quand ma mère a commencé à fréquenter mon père, elle est devenue triste.
Quelques jours avant le mariage, elle a profité d'une porte ouverte pour s'enfuir.
Un char allemand l'a écrasée.
il y avait aussi un chat, Frimousset.
Il avait une spécialité... Il se perchait sur une armoire, sous un fauteuil, derrière les rideaux, à l'heure où l'on fermait portes et fenêtres pour la nuit.
On l'appelait, on le recherchait dans le jardin, on insistait, on s'inquiétait.
Frimousset, heureux d'être le centre du monde, ronronnait d'aise.
C'est ce ronron qui a fini par le trahir.
Dans le jardin de la maison d'Arras...
La grande maison du boulevard Vauban. Pendant la guerre la famille en a été chassée et les Allemands y ont installé leurs officiers.
Dans l'exode vers le sud, ma mère n'a eu le droit d'emporter qu'une seule valise. Une valise si lourde que chacun s'en est étonné.
Arrivés à Marseille, on l'a ouverte et on n'y a trouvé que des lettres !
Le garçon que ma mère fréquentait alors était poète et un peu baratineur.
Il avait la plume prolixe!
Je devrais me méfier, c'était mon père.
Chez ses grands parents... Elle ignore alors que plus tard, elle vivra à Paris.
Le goût des plages immenses et de la mer...
Bien que fille d'un Marseillais, elle est née à Calais, elle a passé tous ses étés d'enfant et de jeune fille sur la Côte d'Opale... et elle nous a transmis cette attirance pour les mers sans limites et pour les marées...
La photo est trouble, ce n'est pas Doisneau qui l'a faite... Heureusement d'ailleurs, car comme chacun sait, le fameux "baiser de l'Hôtel de Ville" est un faux. Un baiser de comédiens.
Les années sont passées sur ce baiser-là.
Lourdement.
Avec leurs souliers ferrés.
Mais aujourd'hui, ce baiser tremblant, je veux penser que c'est de lui que nous sommes nés, mes trois soeurs, mes trois frères et moi...
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Liens :
Poème. Mère. Quatre-vingt-dix ans.
Poème. Ma mère (3) Anniversaire.
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Pour le calendrier 2012, il me faut des photos de Nini ! Allons-y pour une séance de pose....
Nini et sa copine Betty.
Les cadeaux de l'avent sont déjà exposés...
Sous le regard du prince Qadjar, Nini s'apprête à gravir l'escalier. Ce qu'elle fait à peu près 365 fois par jour, du salon au gynécée et du gynécée au salon...
Il y a toujours un bijou à changer, un parfum à vaporiser, un petit contrôle de routine...
Une pause dans la salle de bains privée où il m'est interdit ou presque de pénétrer...
Devant le petit peuple de nos marionnettes, immigrées sans papiers des pays où nous les avons trouvées...
La menorah, Betty Boop, la lumière et Nini
Petit assoupissement dans mon bureau que Nini refuse d'appeler ainsi. Ce n'est pas ton bureau, c'est chez moi! (elle dit souvent, c'est chez Bentafat, l'ancien occupant des lieux, un voisin adorable qui nous offrait des oranges).
C'est encore dans mon bureau...
Et encore... Mes deux femmes... Titiche en haut, peinte d'après une photo prise dans le laurier d'Oléron...
Ce n'est qu'un petit échantillon.... Qu'importe l'ivresse pourvu qu'on ait les flacons !
Dialogue amoureux et intéressé (de la part de Titiche)
Voilà deux petits museaux faits pour les bisous !
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Liens : Poème d'amour. Anniversaire de Nicole. Amour Brûlant.
poème amour. Anniversaire de Nini
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Dimanche 20 novembre
C'est un beau dimanche d'automne comme Paris sait en créer parfois. Ciel bleu à peine voilé, feuillages roux, Parisiens décontractés et souriants.
Eh oui ! Il faut croire qu'ils ont tous vu le film de Guédiguian "Les Neiges du Kilimandjaro" et que ça leur a donné le moral pour toute la semaine !
Titou ne va pas au cinéma mais il a toujours le moral.
Il a décidé que tous les humains étaient bons et il porte à chacun d'eux une attention bienveillante et curieuse. Et puis il commence à vivre une histoire d'amour avec cette Dame qui l'a recueilli et dont tous les gestes sont doux et tendres.
Parfois il ne comprend pas pourquoi elle l'appelle Minouche et parle de lui au féminin.
Rassure-toi Titou, ce n'est pas grave ! Moi j'ai parfois été appelé "Black" par ma mère, quand ce n'était pas "Flash" ou "Bassoum".
Black et Bassoum des chiens jamais oubliés, Flash et Minouche, des chats inoubliables...
Après le repas, maman a voulu sortir.
Nous sommes allés dans le petit square des Haies, à côté de chez elle.
Un peu de soleil, un peu d'amour... et voilà...
Elle marche d'un bon pas, sans hésiter et sans trembler, elle est prête à gravir l'Annapurna!
Elle qui a si peur de marcher seule, voilà qu'elle lâche nos bras et part à vive allure...
Elle est fière, elle est heureuse, c'est elle l'enfant qui joue sous le regard de ses parents!
Dans l'enclos réservé aux petits des écoles, elle s'asseoit sur un banc et s'exclame !
Le banc est encore trempé de rosée !
Vite ! Un autre banc au soleil !
Quelques minutes rares qui tiennent pour un instant toutes les douleurs et tous les deuils à distance.
Petite balade avec ma mère de 90 ans et ma femme qui ne connaît plus son âge depuis qu'elle a eu 20 ans...
Banalité d'un dimanche de novembre, unique et précieux et fragile comme la vie.
"Les feuilles
Qu'on foule
Un train
Qui roule
La vie
S'écoule"
...et je t'aime.
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Liens: maman:
etc...
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