Chaque année j'attends ce jour où les enfants des centres de loisirs et des écoles du XVIIIème prennent possession des escaliers pour y dessiner leurs rêves et leurs désirs.
Paul Albert
Paul Albert
Cette belle initiative est née il y a une douzaine d'année dans la tête et le cœur d'une enseignante qui habite près du Passage Cottin cher à Utrillo.
Foyatier
Foyatier
Barsacq
Foyatier
Foyatier
Foyatier
Un thème est discuté et décidé par les enfants et les enseignants. Cette année où la dégradation de l'océan s'accélère et où les projets les plus mortifères sont initiés par les nations dominantes qui considèrent la Terre et la Mer comme leurs biens, le thème de l'eau et de sa vie a été choisi.
Chappe
Chappe
Le 11 juin, la cage aux oiseaux a été ouverte et les enfants se sont égayés dans les escaliers de la Butte.
André Antoine
André Antoine
Les petits oiseaux les petits poissons s'aiment d'un amour tendre!
Ravignan
Ravignan
Les craies ont coloré les contremarches comme autant de messages.
Jules Métivier
Jules métivier
Merci aux enfants de l'arrondissement, merci à leurs enseignant(e)s, à leurs directeurs et directrices.
Constantin Pecqueur
Constantin Pecqueur
Sous le grand soleil de juin, ils ont comme des artistes qui s'ignorent, qui ne savent pas encore qui est Klee ou le Douanier Rousseau, effacé le gris des escaliers si durs aux miséreux...
Mont Cenis
Mont Cenis
Mont Cenis
Mont Cenis
Les poissons vont à l'assaut de la Butte, le ciel et la mer mélangent leurs couleurs.
Chevalier de La Barre
Chevalier de La Barre
Montmartre n'est jamais aussi beau que lorsqu'il appartient aux enfants!
Il est devenu une des attractions de la Butte. Idéalement situé entre la rue Azaîs et la rue Saint Eleuthère, il regarde vers le sud, vers l'océan des toits et il offre vers l'ouest une vue sur la tour Eiffel si convoitée par les portables et les appareils photos du monde entier!
Le square est un îlot arboré (chênes, arbres de Judée, sophoras).
Arbre remarquable : le sophora du Japon
Il est situé entre le grand réservoir de Montmartre et les arènes et bordé à l'est par les dernières volées de l'escalier Foyatier et ses 222 marches.
Le lieu est chargé d'histoire. Il est cher au cœur des Montmartrois car il faisait partie du "Champ des Polonais" où étaient postés les fameux canons. Est-il utile de rappeler que c'est là que commença véritablement la Commune lorsque les Versaillais voulurent prendre ces canons qui protégeaient la Butte et que les habitants se révoltèrent et les en empêchèrent ?
Pendant la construction de la basilique, le terrain vague servit de halte temporaire aux pèlerins mais ce n'est qu'en 1927 qu'il fut vraiment promu square parisien
En 1905, une statue du Chevalier de La Barre, jeune homme torturé et mis à mort en 1766 pour avoir refusé de saluer une procession religieuse, fut érigée au pied du Sacré-Cœur. Symbole oh combien puissant de l'esprit montmartrois, révolté et moqueur. La statue d'une victime de l'obscurantisme religieux à un tel endroit!
La statue ne résista aux indignations des croyants qu'une vingtaine d'années. Le martyr de l'intégrisme religieux, afin d'être moins visible, fut transporté en 1926 dans le square voisin en cours de création.
Sous Pétain, il connut de nouveaux outrages. Il fut descellé et fondu, ne laissant que son socle de pierre.
Il fallut attendre 2001 pour qu'une nouvelle statue fût inaugurée. Elle est due à Emmanuel Ball et représente le Chevalier, fièrement campé sur ses jambes, le chapeau sur la tête, tourné crânement vers la basilique.
Baudelaire, Berlioz, Nerval, Sarah Bernhardt par Félix Nadar.
Le square a pris le nom de Nadar (1820-1910) en hommage à celui qui, de son vrai nom Félix Tournachon, était un artiste multiple, excellant dans la caricature, le journalisme et la photo. C'est par ses photos qu'il est aujourd'hui célèbre, nous offrant le visage de quelques uns de nos plus grands écrivains ou peintres.
Il est à sa place sur cette Butte non seulement parce qu'il habita longtemps un peu plus bas, rue Saint-Lazare mais aussi parce qu'il participa à sa manière à la Résistance contre les Prussiens. Passionné par la photo aérienne, il avait utilisé des ballons bien avant 1870.
Caricature de Daumier avec la légende : Nadar élevant la photographie à la hauteur de l'art
Il constitua la "Compagnie d'aérostiers" afin de mettre à disposition du gouvernement des ballons pour franchir les lignes ennemies. Il s'installa alors place Saint-Pierre dans le jardin qui porte aujourd'hui le nom de Louise Michel. Il consacra une bonne partie de son argent à mettre au point les ballons militaires qu'il baptisa "Georges Sand, "Armand Barbès" ou "Louis Blanc". C'est à bord du Barbès que Gambetta quitta paris pour Tours afin d'organiser la résistance.
Nadar, après la commune, fut un homme ruiné et rejeté par les vainqueurs. Son nom au sommet de la Butte lui rend hommage et le remercie.
Le fils de Nadar (Paul) et son chien
En 2007, en concertation avec les associations locales de défense des animaux, un pigeonnier a été installé. Il a aussitôt conquis de nombreux pigeons qui s'y sont installés, heureux de trouver un hôtel quatre étoiles avec de beaux arbres et une vue plongeante sur la ville.
Le square Nadar fait partie de ceux qui sont labellisés "espace canin". Les chiens exclus dans la plupart des jardins y sont acceptés. C'est la moindre des libertés quand on sait à quel point ils enrichissent nos vies par leur naturel, leur affection, leur regard de bonté et de confiance.
Et puis, chacun le sait, le chien facilite le contact entre les promeneurs qui entament la conversation et nouent parfois de véritables amitiés.
Les Montmartrois aiment ce square où les chiens jouent et piquent des sprints sans se lasser, où les "maîtres" ont un sujet évident de conversation et d'intérêt. Ils sourient, parlent, écoutent....
Les espaces canins sont des espaces humains
L'association des "Poilus de la Butte" qui après des années de rencontres et discussions avec les élus a obtenu la création de ce parc ne manque pas de rappeler aux utilisateurs les règles de bonne conduite, d'autant plus nécessaires que, comme toujours, l'initiative a réveillé des ronchons qui se sont dits scandalisés de voir qu'un jardin avait été laissé à des chiens alors que les enfants auraient dû être prioritaires.
Evidemment parmi les critiques émises par les mécontents, il y avait les nuisances sonores. Très diplomatiquement "Les Poilus" demandent aux "parents" des chiens de veiller à ce qu'ils n'aboient pas. La consigne est suivie et je peux témoigner pour y passer chaque jour qu'ils aboient peu, très peu et font moins de bruits que les joyeuses hordes de touristes!
Et pour les enfants, faut-il rappeler qu'existent des squares très accueillants à proximité : le square Bleustein Blanchet (la Turlure) rue de la Bonne, le square Suzanne Buisson (rue Girardon) le square Louise Michel dans sa partie basse.
Louise Michel figure tutélaire de la Butte aurait aimé cet espace de vie, elle qui profondément touchée par le sort cruel infligé aux animaux, écrivit quelques unes de ses plus belles pages pour les défendre.
Les jardins Saint-Pierre au pied de la basilique portent aujourd'hui son nom.
Louise Michel à Marseille par Félix Nadar
Louise Michel, Nadar, le Chevalier de La Barre, nous voila en bonne compagnie avec nos amis animaux!
Souhaitons que de tels lieux de vie se multiplient pour le bonheur des chiens et pour le nôtre!
Avertissement : Je sais que nous ne sommes plus au temps de Doisneau et autres photographes de rue et que certaines personnes peuvent ne pas accepter d'être vues sur le net. J'ai pris de nombreuses photos de ce square, avec respect et tendresse pour les relations entre les chiens et leurs maîtres. Cependant je retirerai sur le champ celles que les gens, ou les chiens, me demanderaient de supprimer.
Il y avait peu d'arbres au XIXème siècle sur la Butte battue par les vents.
Quand fut créée la place Saint Pierre et le jardin, le terrain était nu, prêt à recevoir pour leur envol par-dessus les lignes prussiennes les ballons dirigeables porteurs de messages et de résistants dont le plus célèbre est Gambetta à bord de l'Armand Barbès.
Il y avait malgré tout quelques jeunes arbres plantés au milieu du XIXème siècle, dont le plus majestueux d'entre eux que j'appelle l'Arbre de Louise Michel car il a été planté en 1857, quelques mois après l'arrivée de Louise Michel à Paris. Il avait 24 ans quand en mai 1871 commença la Semaine Sanglante.
On peut le voir sur cette photo du début de la construction du Sacré Cœur, encore jeune et déjà plein de vitalité.
Il s'élève au-dessus de l'allée de l'Île des Pins, ainsi nommée en souvenir de la Nouvelle Calédonie où furent déportés des milliers de communards et où certains moururent. L'Allée a reçu ce nom en 2021 lors de l'anniversaire des 150 ans de la Commune.
Au-dessus de l'Allée de l'île des Pins
Le feuillage vers le sud, la place Saint-Pierre et la rue Seveste.
Ce platane d'Orient est le plus haut des arbres du jardin (30 mètres) Sa circonférence de 525 cm est impressionnante comme l'est la rude écorce et les nœuds qui s'y développent, stigmates de son âge vénérable.
Son espèce fut très prisée pour ses qualités ornementale avant que ne lui fût préférée le platane commun qui devint sous Haussmann l'arbre parisien type.
Cinquante mètres vers l'ouest du jardin, se dresse un bel arbre qui fait le beau au printemps et qui rêve de dépasser son voisin.
Il s'agit d'un marronnier d'Inde, planté en 1902. Il atteint 22 mètres de hauteur pour une circonférence de 365 cm.
Son nom botanique est hippocastanum, châtaignier des chevaux. En effet son fruit, toxique pour les hommes, n'est comestible que pour les chevaux.
Un peu plus haut à flanc de butte, un arbre majestueux lance ses branches couvertes de fruits vers les pelouses.
C'est un noyer du Caucase qui atteint une hauteur exceptionnelle de presque 29 mètres. Son tronc a une circonférence de 420 cm. Il a été planté en 1900.
Son nom botanique est pterocarya fraxinifola. Il est parfois appelé pterocaryer mais franchement ce n'est pas très facile à prononcer! Il porte de nombreux fruits, de petites noix entourée de deux ailes qui leur permettent de jouer les hélicoptères pour se poser sur la terre. Elles sont regroupées en grappes très décoratives.
Les autres arbres particuliers du jardin, s'ils ne sont pas tous classés comme remarquables méritent pourtant notre attention. Malheureusement des travaux annoncés pour consolider le sous sol et les rocailles, depuis six ans (!!!!) interdisent l'accès de la partie orientale du jardin, la partie la plus pittoresque et la plus appréciée en temps normal!
Je constate qu'il n'y a depuis six ans aucune velléité de début de commencement de travaux!
Parmi les arbres rares figure un araucaria, ou "désespoir du singe" à cause de ses écailles agressives. Pour l'anniversaire des 150 ans de la Commune, en 2021, une plaque posée par la maire de Paris, le jour où elle inaugurait dans le jardin l'allée de l'île des Pins, rend hommage à notre grande figure montmartroise, jamais oubliée, Louise Michel ainsi qu'aux "Parisiens et Parisiennes engagés dans la Commune du 18 mars au 28 mai 1871".
C'est à Paris un arbre rare puisqu'on n'en compte qu'une trentaine, pour la plupart à Bagatelle dans le bois de Boulogne.
J'aurais préféré pour exprimer notre peine un saule pleureur ou peut-être, à la mémoire de Jean Baptiste Clément, un cerisier.
"Cerises d'amour aux robes pareilles, tombant sur les feuilles en gouttes de sang..."
D'autres arbres, parmi les plus beaux sont visibles depuis les escaliers d'accès à la fontaine de Gasq.
Tout d'abord le très beau gingko Biloba qui se couvre d'or un peu plus tardivement que ses semblables de Bagatelle ou du parc Monceau
Il révèle sa splendeur vers la fin novembre alors que son rival du parc Monceau a depuis longtemps perdu sa parure.
Un peu plus haut, interdit d'accès par des grillages, un superbe grenadier s'élève entre les rocailles.
Il fleurit au printemps à côté de son voisin, un figuier opulent dont les fruits à la fin de l'été sont appréciés des chapardeurs.
Il a été planté en 1952 et atteint une hauteur de 3,50 mètres.
Il est classé arbre remarquable.
Il faut mentionner encore un févier d'Amérique (Gleditsia triacanthos) de 3 mètres de circonférence, planté en 1914.
Un arbre rare puisqu'il ne représente que 1% des arbres parisiens.
Son feuillage comme celui du gingko s'ensoleille en automne.
Toujours dans la zone interdite, quelques orangers des Osages ombragent les allées. Le plus ancien a été planté en 1922 et son tronc a une circonférence de 217cm pour une hauteur de 17 mètres.
Le talus Ronsard
Il se trouve sur le talus Ronsard, qui donne comme son nom l'indique sur la rue qui longe le square sur son côté oriental.
Il est originaire de l'Amérique du Nord et prend son nom des Indiens qui vivaient en Louisiane là où on le trouvait en abondance. Il n'a rien d'un agrume si ce n'est la ressemblance de ses fruits avec des oranges vertes.
Ses fruits restent sur l'arbre en hiver comme des décorations de Noël!
D'autres arbres et arbustes décoratifs vivent heureux dans le square Louise Michel. Certains sont plus anciens que la basilique.
Un poète y verra de "vivants piliers" et il sentira confusément en touchant leur tronc "quelqu'un de grand qui l'écoute et qui l'aime".
Ma petite âme n'est pas assez mystique. Juste assez pour penser à Louise Michel fuyant Montmartre en mai 1871 et jetant un dernier regard sur les jeunes feuillages impassibles.
C'est une oasis au cœur du quartier des Abbesses. Un jardin à l'écart, hors circuit touristique, bien à part au bout de la rue Burq.
Là où elle finit en impasse et où elle est dominée par la maison devenue mythique de Dalida.
Sur cette photo prise au début de l'ouverture du jardin on peut voir l'hôtel particulier du 22 rue Burq qui est aujourd'hui caché par la végétation.
Avec ses 2000m2 ce jardin créé en 1985 sur des terrains oubliés miraculeusement par la spéculation immobilière s'appela à son origine "Jardin Burq".
a
Ce n'est qu'en 2021 qu'il changea de nom pour rendre hommage à la fameuse danseuse de cancan, immortalisée par Toulouse Lautrec, La Goulue (de son vrai nom Louise Weber). Elle a marqué l'histoire de Montmartre dont le cancan est mondialement connu. Elle fut une femme de cœur et une artiste charismatique.
Le jardin est ombragé par de beaux arbres, érables, cyprès, cornouillers, orangers du Mexique. Le plus majestueux, un microcoulier occupe le centre comme une divinité hindouiste aux bras qui rayonnent.
Deux marronniers d'Inde majestueux qui font partie du terrain du 22 rue Burq n'en étendent pas moins leurs branches au-dessus du jardin.
Il y eut dans la partie est du jardin, en 2018, un mini terrain de foot appelé city stade qui provoqua une guerre picrocholine entre les utilisateurs et les riverains qui n'acceptaient pas qu'une partie des installations prévues pour les enfants aient été sacrifiées au dieu Foot. Certains lorsqu'il habitaient à proximité se plaignaient des nuisances sonores qui font pourtant partie du folklore footeux.
Bref il y eut bataille de pétitions. La pro Stade s'incarna dans la figure populaire de Vikash Dhorasoo.
Le combat se termina par la victoire des anti stade qui acceptèrent, grands seigneurs, qu'il y eût une de ces cages comme on en voit de plus en plus dans les squares, pour terrain de basket ou de volley.
La paix est donc revenue rue Burq, paix relative car certains riverains, sans doute les mêmes, continuent de se plaindre du bruit...
Les espaces aménagés pour les plus petits sont très fréquentés quand les écoles ferment leurs portes. Ils leur donnent l'occasion de se transformer en pirates ou en conquistadors.
Tandis qu'un bac à sable les fait rêver à l'été, près d'une cabane au toit bleu où se racontent les contes de l'enfance.
Le jardin jouxte le château mystérieux qui se cache derrière les murs de la rue Burq. Il s'agit d'un hôtel particulier construit en 1890 à l'emplacement d'une vieille fonderie. Il fut très fréquenté par les adeptes du maître bouddhiste Sogyal Rimpoché qui enseignait dans le temple installé au rez de chaussée. Il interpréta le rôle de Khempo dans le film de Bertolucci "Little Buddha" et écrivit un livre très apprécié de ses adeptes : "Le Livre Tibétain de la Vie et de la Mort".
Le Maître dut quitter les lieux quand il fut accusé d'abus psychiques et sexuels et ne s'en tira qu'en acceptant un règlement à l'amiable au cours d'un procès qui se tint aux Etats-Unis.
Les immeubles qui dominent le jardin et grimpent à l'assaut de la Butte comptent parmi eux l'un des plus célèbres, le Bateau Lavoir de la place Emile Goudeau.
Il s'agit de l'arrière de l'ensemble des ateliers dont une partie disparut lors de l'incendie de sinistre mémoire d mai 1970. Ils furent reconstruits à l'identique mais le béton remplaça le bois des origines.
Le jardin connut sa petite heure de gloire quand il fut le cadre d'un documentaire plein des sourires et de disputes des enfants plus ou moins surveillés par leurs mamies.
Il s'agit du film tourné par Marie Dumora en 1999 "Le square Burq est impec."
Depuis ce film il me semble que nul cinéaste n'y a promené sa caméra. Un biopic sur La Goulue pourrait pourtant l'imaginer, découvrant le Montmartre d'aujourd'hui et passant rue Burq. Elle s'arrêterait surprise devant le panneau portant son nom. Nul doute qu'elle sourirait aux enfants et se dirait simplement "Oui ce jardin Louise Weber est impec!
Montmartre a gardé dans certaines de ses rues un aspect villageois avec cours et jardins qui fleurissent au printemps.
La glycine qui est une liane vigoureuse aime s'enrouler autour des grilles. C'est en avril qu'elle se couvre de grappes, mauves le plus souvent, pluie de fleurs légères, mouvantes, riches de parfum, aussi fluides que leur liane est rude et vigoureuse.
Sur les grilles de la Folie Sandrin, elle aime son exposition plein soleil. Elle accueille les touristes en cet endroit mythique du vieux village. Elle n'existait peut-être pas quand Nerval y séjourna mais sans aucun doute elle connut Jean Marais.
Elle plut très vite aux peintres qui la découvrirent après qu'elle se fut implantée en France, à la fin du XVIIème siècle, à Versailles où Le Nôtre reçut de missionnaires venus de Chine ses précieuses graines...
Sur la place du Calvaire, la glycine centenaire qui recouvrait la terrasse de Plumeau a provoqué une petite révolution lorsqu'elle a été sacrifiée par les jardiniers de la ville. Il paraît qu'elle se portait mal malgré la splendeur de sa floraison.
Elle a donc été tronçonnée sauvagement et du ciment a été coulé sur ses racines sans même qu'en ait été averti le propriétaire du restaurant. La mairie devant l'émeute provoquée par cet acte sacrilège en a planté une nouvelle. Cette année elle a commencé à fleurir mais elle devra attendre longtemps avant d'égaler la splendeur de son ancêtre.
La nouvelle glycine chez Plumeau
Par chance sa voisine n'a pas été inquiétée. Elle se mêle au lierre et recouvre la façade entière de la maison qu'elle a colonisée!
Les fleurs blanches et les fleurs mauves rivalisent en haut de la rue Lepic, là où a été aménagée la place Jean Baptiste Clément et où s'élevait la fameuse Tour Montmartre dont il ne reste presque plus de souvenir sinon une ou deux photos.
La rue-escalier est bordée de murs et de jardins dont un des côtés fait pleuvoir sur les touristes fatigués de gravir tant de marches ses pétales couleur pastel.
le fils de Suzanne Valadon n'a jamais peint les glycines de cette rue (jadis Muller), en haut de laquelle il plantait parfois son chevalet, pour la bonne raison que comme nous le montrent les photos prises par François Gabriel pendant des dizaines d'années, elle n'existait pas.
Après avoir fouiné longtemps je n'ai trouvé chez Utrillo que cette peinture hâtive où figure peut-être une glycine qui n'ajoutera rien à sa gloire!
Ce jardin que les Montmartrois continuent d'appeler "La Turlure" du nom du moulin qui y était établi, possède quelques glycines somptueuses dont celles qui couvrent les colonnades.
La vieille rue chantée par Bruant est en partie occupée par les vignes et le jardin sauvage. Côté Lapin Agile, elle a échappé à la construction de hauts immeubles gris semblables à ceux qui ont saccagé la rue Norvins pourtant proche du cœur de Montmartre. Des maisons cossues s'y sont élevées, d'un charme tout provincial. La glycine en a profité pour y accrocher une touche nostalgique.
Une des rues les plus photographiées de la Butte. Les plus peintes aussi. Le printemps lui va bien et sa glycine s'étend sur plusieurs maisons...
C'est avec elle que nous descendrons vers l'allée des Brouillards, bien décidé à revenir le printemps prochain pour rendre visite à toutes les belles que nous avons négligées en cet avril 2025.
C'est une jolie rue qui court entre les escaliers de la rue Paul Albert et le cœur du marché Saint Pierre, les magasins Dreyfus et Reine.
La rue Nodier prise depuis l'escalier de la rue Paul Albert.
Longue de 131 mètres et large de 14,5, elle a été créée en 1867 peu après le rattachement de Montmartre à Paris, et a reçu son nom en 1875.
Charles Nodier (Guérin)
Nodier (1780-1844) peut être considéré comme précurseur du Romantisme français. Il a dans son œuvre été attiré par le fantastique. Son recueil, un de ses plus grands succès "Infernaliana" présente une galerie de monstres et de vampires. Une pièce de lui sera jouée au Théâtre de la Porte St Martin qui s'appelle justement "Le Vampire". Surtout il ouvrit un salon en 1825 qui réunit quelques uns des futurs écrivains romantiques, comme Hugo, Lamartine, Dumas.
Notons qu'il fut l'un de ceux qui voulut réhabiliter la poésie française du passé, notamment de la Renaissance. Il contribua à la redécouverte de Ronsard dont la rue parallèle porte le nom.
Le 17 rue des Trois Frères
Notons encore qu'il connut Montmartre puisqu'il vécut un temps au 17 rue des Trois Frères où naquit (et mourut) son fils Terence.
La rue commence place Saint Pierre (place un peu prétentieuse qui n'est en réalité qu'une rue). Le premier bâtiment au numéro deux est le célèbre Dreyfus du marché Saint Pierre.
C'est en 1920 qu'Edmond Dreyfus crée "le marché saint Pierre" qui très vite, devant le succès va attirer d'autres maisons de tissus et transformer ce modeste quartier du bas Montmartre en Mecque des tissus de mode ou d'ameublement.
De l'autre côté s'étend jusqu'à la rue Cazotte l'arrière de la Halle Saint Pierre. La Halle édifiée en 1868 par un disciple de Baltard pour servir de marché au nouveau quartier qui se lotissait depuis le rattachement de Montmartre à Paris.
Vue du square, le toit de la Halle et la rue Nodier. On voit que l'immeuble Dreyfus actuel n'a pas encore remplacé l'immeuble plus ancien.
La Halle côté rue Ronsard
Elle est devenue un musée très actif qui défend l'art naïf, l'art brut, l'art singulier qui échappe aux écoles et aux académies.
Passée la rue Pierre Picard sur la droite, un autre magasin de tissus dont le nom n'est certes pas très original : La Mercerie Saint-Pierre.
Rue Cazotte
Nous trouvons ensuite sur la gauche une des plus courtes rues de Montmartre, la rue Cazotte qui porte le nom de l'auteur du "Diable Amoureux" qui perdit la tête sur la guillotine en 1792.
Elle ne possède côté pair qu'un seul numéro, tandis que du côté impair elle donne accès au gymnase de la Halle. Pour le record montmartrois, ses 24 mètres ne sont battus que par les 21 mètres de la rue Pierre Dac! Je pense à lui chaque jour de pluie : "Il vaut mieux qu'il pleuve aujourd'hui qu'un jour où ,il fait beau."
Des deux côtés encore des commerces pour la mode et les tissus.
Côté pair Cazotte
Côté impair Cazotte
Il y a même côté Halles une piscine qui si vous y plongez risque de vous donner des boutons!
Entre les rues Nodier et Ronsard. le seul immeuble côté pair
Le seul immeuble d'habitation côté impair est celui qui forme le pâté de maison rues Nodier, Ronsard et Cazotte. Il a l'allure d'un grand navire dont la proue serait tournée vers les escaliers et le sommet de la Butte.
Devant lui une placette (créée en 2011) forme une pointe entre les rues Nodier et Ronsard.
Elle rappelle le nom de Louise-Blanquart (1921-2008) militante ouvrière, féministe, écologiste qui cochait toutes les cases pour que la mairie immortalise son nom. Elle habitait très près de là, rue Tardieu.
Son nom est maintenant ombragé par les trois magnolias qui ont élu domicile sur la place..
Revenons maintenant au côté pair. Après la rue Picard plusieurs immeubles se succèdent jusqu'à la rue André Del Sarte.
Plusieurs d'entre eux, les 8, 10, 12,14 présentent de belles façades construites au début du XXème siècle quand la spéculation battait son plein.
Ils intéressaient une population aisée pour qui la proximité des jardins et des Grands Magasins Dufayel présentaient beaucoup d'attraits.
Le 14 fait l'angle avec la rue André Del Sarte. Il abrite un bistro qui invite à la bonne humeur "No Problemo".
Nous n'avons pas trouvé d'artistes célèbres ayant vécu dans cette rue. Le seul numéro qui ait eu l'honneur des journaux, c'est le 8, grâce à une annonce publiée publiée en 1918 dans la presse :
Le Salon de Madame Flamant vous attend au 8 rue Charles Nodier. 2ème étage droite. Mariages et toute situation.
Il s'agissait d'une maison de rendez-vous qui comme chacun ne sait pas forcément était un bordel de catégorie supérieure où l'on trouvait des femmes galantes.
"Au contraire de la maison de tolérance, elle peut être installée en appartement, sans enseigne extérieure. Elle n'est pas soumise aux mêmes précautions ni à la même claustration à condition, bien entendu, de ne point gêner les voisins".
Le numéro six n'a pas l'allure des immeubles de pierres qui forment l'essentiel de la rue. Petit immeuble sans prétention il fait l'angle avec la rue Picard et participe par sa boutique à la diversité du Marché Saint-Pierre.
Et voilà! Notre rue Charles Nodier ne veut pas nous dire plus sur son histoire somme toute limitée.
Elle tient cependant avant de nous voir partir, à faire la belle avec sa partie récemment végétalisée. Quatre magnolias ont été plantés qui fleuriront avec ceux qui ornent la place voisine.
La disparition des places de stationnement fait hurler certains riverains et en enchantent d'autres! Charles Nodier hélas n'est plus là pour en faire un roman!
1er mars. Lumière du soir sur la place Charles Dullin.
2 mars. Square Nadar. Le jardin de la tendresse.
3 mars. La fin de la liberté place du Tertre. Début de la réinstallation des hangars des bistrotiers. L'enlaidissement et le mercantilisme assumés malgré l'opposition des Montmartrois.
4 mars. Bébé smartphone.
5 mars. Saxo solo.
6 mars. A quoi jouent les enfants?
7 mars. Duo vélo. (Boulevard Marguerite de Rochechouart)
9 mars. Que regardent ces petits poulbots venus d'Afrique? (Rue Paul Albert)
10 mars. Sans amour on n'est rien du tout (Piaf)
11 mars. Salut vieil ami!
12 mars. Pour la vie. (square Nadar)
13 mars. Le maître de chant! (escaliers du Sacré Coeur)
14 mars. La balade des mariés rue des Saules.
15 mars. Le danseur en or. Place Jean Marais.
16 mars. Chien en poche! (Place du Calvaire)
17 mars. Gym square Suzanne Buisson.
18 mars. Il faut écouter la leçon! (square Nadar)
19 mars.
20 mars. Printemps square de la Turlure
21 mars. Chanteur et groupies place Jean Marais.
22 mars. Montmartre de toujours (Square Suzanne Buisson)
23 mars. Atmosphère bisous à Montmartre (Rue du Mont Cenis)
24 mars. Escalier Utrillo. La Belle et la Bête. (Laquelle est la Belle?)
25 mars. Les hirondelles sur le fil! (Place du Calvaire)
26 mars. Cimetière Saint Vincent, près de la statue de la tombe d'Utrillo.
27 mars. Le soir ensoleillé sur la rue des Saules.
28 mars. Maxi panda et mini enfants (Place des Abbesses)
29 mars. Une vitre les sépare. (Rue des Abbesses)
30 mars. Avec le printemps retour de Simon le violoniste de la place du Calvaire.
Alfred Renaudin (1866-1944) n'est ni Montmartrois ni parisien mais il a posé son chevalet dans les rues du vieux village et nous a laissé un témoignage précieux dont quelques toiles sont exposées au Musée de Montmartre, dans la salle du rez-de-chaussée.
Une bonne raison pour lui rendre visite rue Cortot!
Peintre lorrain, il est toujours resté très attaché aux paysages de sa région. La grande majorité de ses peintures représente des paysages de campagne et d'eau.
Il est venu dans la capitale pour se former dans l'atelier du peintre Henri Harpignies, ami de Corot et proche de l'école de Barbizon dont Anatole France disait qu'il était "Le Michel Ange des arbres"!
Henri Harpignies
Nous ne étonnons donc pas de trouver une présence si forte de la nature et des arbres chez lui qui n'appréciait pas vraiment les paysages citadins. Pourtant s'il s'est attardé à Paris, c'est qu'il a su voir ici et là malgré la densité urbaine la présence d'une nature qui tentait de jouer avec les pierres et les ciels.
Renaudin
S'il pose par prédilection son chevalet à Montmartre c'est qu'il est témoin attristé de la métamorphose du village et de sa campagne. Il assiste à la destruction des espaces naturels et à l'urbanisation violente de la Butte, surtout dans l'entre deux guerres qui voit s'élever des barrières d'immeubles là où subsistaient de modestes demeures et où les rues avaient encore un aspect villageois.
La rue du Mont Cenis (Renaudin)
La rue du Mont Cenis aujourd'hui avec les banderoles des habitants qui s'opposent à la transformation de la Butte
Ainsi fut défigurée la rue Cortot à ses premiers numéros et complètement sacrifiée la vieille rue du Mont Cenis avec ses maisons de Mimi Pinson et de Berlioz.
Avant la création de l'avenue Junot
Renaudin vers 1910. le chantier de l'avenue Junot.
Alfred Renaudin témoigne, sur le flanc nord de la Butte, de la transformation du maquis de la misère en opulente avenue Junot réservée aux plus fortunés.
Après avoir peint le chantier comme une blessure ouverte, avec pour témoins le moulin de la Galette et, sur la droite la maison de Félix Ziem, il nous montre quelques années plus tard l'avenue terminée avec ses grandes maisons et notamment, au premier plan sur la droite, celle de Tristan Tzara (construite par Adolf Loos).
Il aime contempler Paris de haut, sur les flancs d'une butte encore sauvage. On voit sur cette toile l'espace herbu où sera dessiné le square St Pierre lors de l'édification de la basilique. Square qui aujourd'hui après être passé par Adolphe Willette porte le nom de Louise Michel.
D'autres toiles ressuscitent un Montmartre du passé comme cette vue, toujours au niveau de l'avenue Junot avec pour sémaphore le moulin rescapé.
Celle de la rue de l'Abreuvoir ensoleillée peinte à partir de l'allée des Brouillards...
Ou bien, toujours reconnaissable parce qu'ayant survécu au lotissement systématique du village, la rue St Rustique, blottie comme un chat qui veut se faire oublier, entre les rues Norvins et Cortot.
Parmi ses toiles de Montmartre, l'une d'elles, contrairement aux autres, oublie la lumière pour nous proposer une rue du Calvaire sinistre, mangée par l'ombre. Rares sont les œuvres de Renaudin aussi sombres.
Par opposition, une autre toile lumineuse et heureuse nous montre la famille du peintre se reposant sur les sommets de la Butte.
Elle semble réconcilier le peintre avec la ville et donner à la nature une place prépondérante. Avec cette toile, Renaudin rend hommage à Montmartre et tient à distance, un bref moment, les destructions auxquelles il assiste.
Les 4 toiles de lui qui vous attendent rue Cortot sont parmi les plus remarquables témoins de la transformation de notre Montmartre
En 1876 paraît en feuilleton le roman de Zola l'Assommoir. Le livre est publié en 1877 dans un grand vacarme de louanges et de critiques virulentes. Le naturalisme en effet ne plaît pas à tous et la peinture sans complaisance des milieux populaires qui vivent dans l'oppression et la misère dérange.
Un "Assommoir" est un terme souvent utilisé pour désigner les cafés où les ouvriers dépensent leur maigre paye en absinthe et autres breuvages mortifères. Zola connaît bien le quartier de la Goutte d'Or où il situe l'action de son roman. Il connaît l'endroit qu'il va appeler "le Café du Père Colombe" où trône comme une divinité maléfique le fameux alambic.
S'il existe encore des disputes de spécialistes pour situer exactement le café, il est admis en général qu'il est bien dans la Goutte d'Or, du côté extérieur de la barrière, là où l'on n'avait pas à payer les taxes sur les alcools.
Le quartier a changé. Le boulevard Barbès a été tracé et la rue Belhomme en partie rasée. C'est dans cette rue qui subsiste aujourd'hui sur moins de cent mètres que se serait trouvé le Café du Père Colombe.
Rues Coustou et Puget en février 2025. Avec travaux.
Peu de rapport, apparemment, avec les rues Coustou et Puget où nous sommes aujourd'hui. Et pourtant...
21 rue de Bruxelles. Immeuble où vécut Zola et où il mourut asphyxié.
Il y avait à l'angle des deux rues, dans ce quartier proche de celui où habitait Zola ( rue de Bruxelles) un café restaurant bon marché : le Café de la mère Machini que les riverains n'hésitaient pas à appeler "assommoir".
Huysmans, Hennique, Céard, Maupassant... 4 des 5
Ce Café a un autre rapport avec Zola et non des moindres. En 1877 s'y réunissaient pour dîner et discuter un groupe d'amis "naturalistes" admirateurs du roman qui venait de paraître. Il s'agit du "Groupe des cinq" qui dès la parution du livre ne le désignèrent plus que par ce nom d'assommoir, négligeant de citer sa propriétaire.
Le groupe en question a évolué et n'a jamais été partisan sans restrictions du naturalisme mais il se trouve qu'en 1877, ces cinq écrivains se sentent partie prenante du mouvement. Il s'agit de Huysmans, Hennique, Céard, Paul Alexis et Maupassant.
Quelques années plus tard, ils n'auront plus beaucoup de lien avec lui et Huysmans par exemple publiera l'œuvre la plus éloignée, la plus antagoniste du naturalisme, "À Rebours"dont le héros Des Esseintes fuira tout ce qui est "naturel" et vulgaire pour se réfugier dans l'artifice le plus exacerbé.
Mais nous sommes en 1877 et nos cinq écrivains admirateurs de Zola et naturalistes pour l'heure, aiment se rencontrer chaque semaine chez la Mère Machini rue Puget.
"Nous nous réunissions tous, Alexis, Céard, Hennique, Maupassant et moi, une fois par semaine, dans une extraordinaire gargote de Montmartre où l'on dépeçait des carnes exorbitamment crues et où l'on buvait un reginglat terrible. C'était exécrable et c'était périlleux, mais je ne sais pas si, les uns et les autres, nous avons jamais si joyeusement mangé!" (Huysmans)
Reginglat, le mot ne s'emploie plus de nos jours, est un vin âpre, aigre, dur, "à faire grincer les vitres" (Ponchon)
Fresques actuelles sur les murs de l'établissement
Le bistrot de la Mère Machini s'il a changé plusieurs fois de nom depuis Zola, existe toujours à l'angle des rues Puget et Coustou.
Le café à l'abandon en 2017
Sur la façade, une enseigne au néon représente une jolie fille, à moitié couchée, les jambes en l'air. Elle fait un clin d'œil au noctambule qui n'a peut-être pas lu Nana et ignore que l'endroit accueillait il y a 150 ans des admirateurs de Zola.
Un autre écrivain ne put ignorer son histoire, c'est Modiano qui vécut au 11 rue Puget. Une rue évoquée dans trois de ses romans.
Le café de la mère Machini s'appelait alors l'Aero :
"Pour écrire son livre sans entendre les coups de marteau, il se réfugiait dans un café de la rue Puget qui faisait l'angle avec la rue Coustou et sur lequel donnait la fenêtre se sa chambre" (Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier. Modiano)
Mais nous sommes loin de Zola et de l'Assommoir et cette rencontre improbable d'écrivains naturaliste et de Modiano écrivain de la mélancolie et du rien qui donne tout son sens au temps va très bien à Montmartre...