Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Montmartre secret

Montmartre secret

Pour les Amoureux de Montmartre sans oublier les voyages lointains, l'île d'Oléron, les chats de tous les jours. Pour les amis inconnus et les poètes.

Publié le par chriswac
Publié dans : #OLERON, #Peintres, #Paris
Rue d'un village oléronais (Christian Couillaud vers 1940)

Rue d'un village oléronais (Christian Couillaud vers 1940)

    Une belle exposition au musée de l'île d'Oléron à Saint-Pierre permet de voyager avec les peintres qui ont, de la fin du XIXème siècle au milieu du XXème aimé notre île dont ils ont voulu fixer sur la toile les lumières. 

Entrée du hameau de Sauzelle. (Gaston Boucart - 1910)

Entrée du hameau de Sauzelle. (Gaston Boucart - 1910)

    Si Oléron n'a pas en ce domaine les lettres de noblesse de la Normandie ou de la Provence, toutes deux immortalisées par les plus grands peintres, c'est qu'elle n'était pas à la mode et n'avait pas aux yeux des parisiens les qualités des régions susnommées (proximité de Paris pour l'une, charme dépaysant de la Méditerranée pour l'autre).

Sur la plage de La Cotinière. Louis Lessieux (1919)

Sur la plage de La Cotinière. Louis Lessieux (1919)

    L'île a néanmoins inspiré des artistes, comme elle continue de le faire aujourd'hui, et la richesse de l'exposition en est une preuve éclatante.

Port de La Cotinière vu des tamarins. (Louis Lessieux -1920)

Port de La Cotinière vu des tamarins. (Louis Lessieux -1920)

    Je n'ai pas voulu suivre le parcours proposé organisé par thèmes : Les ports, la côte, les moulins etc... mais j'ai sélectionné quelques unes des toiles qui m'ont particulièrement plu. Un choix subjectif bien sûr que je qualifierais d'amoureux. Je suis en effet amoureux d'Oléron et je pourrai chanter, un collier de langoustines autour des reins : "J'ai deux amours, Oléron et Montmartre..."

                                      Départ des pêcheurs du Château d'Oléron (1938)

 

    L'exposition s'ouvre avec une toile remarquable de Balande qui représente les pêcheurs quittant le port du Château. Le ciel tourmenté est de ceux que j'aime, comme j'aime ce paysage d'avant le pont, avec le fort Louvois et au loin le clocher de Marennes.

  Balande qui est un enfant de Charente (Saujon) s'est formé à Paris, notamment dans l'atelier de Cormon à Montmartre. Quand il habite près de La Rochelle il se noue d'amitié avec Marquet dont l'influence est sensible dans son travail.

Le Phare de Chassiron (Balande. 1950)

Le Phare de Chassiron (Balande. 1950)

   Une autre de ses toiles représente dans un style à la fois vigoureux et coloré le phare de Chassiron, le point extrême de l'île.

Anse et prieuré de La Perroche (Louis Alphonse Combe-Velluet 1880)

Anse et prieuré de La Perroche (Louis Alphonse Combe-Velluet 1880)

     Beau paysage qui traduit bien la lumière précise de l'île surnommée "la lumineuse". Si l'influence de Corot y est manifeste c'est qu'Alphonse Velluet le connut et sur ses conseils décida de se consacrer aux paysages. Un petit détail amusant sur le nom du peintre qui se transforma en Combe-Velluet, s'inspirant du nom de sa femme Lucie lacombe. Cette modification visait à figurer dans les premières lettres afin d'être exposé dans les salons dans les premières salles qui avaient l'habitude de classer les peintres par ordre alphabétique. 

Rue de village (Louis Suire - 1950)

Rue de village (Louis Suire - 1950)

    Plus moderne dans son épure la rue de village de Louis Suire va à l'essentiel par sa composition entre lumière sur les murs blancs et ombre. Deux oléronaises coiffées de leur quichenotte animent sans prendre la vedette cette scène ensoleillée.

Louis Suire (1899-1987) est un peintre charentais qui avait connu à Paris le fauve Albert Marquet. Il avait une maison dans l'île de Ré mais explora à plusieurs reprises Oléron, notamment pour illustrer le livre d'Yvan Delteil paru en 1935 : "L'île d'Oléron, la dernière escale de Pierre Loti".

Moulin des Anglais à La Brée-Les-Bains. (Mario Pinetti - vers 1950)

Moulin des Anglais à La Brée-Les-Bains. (Mario Pinetti - vers 1950)

                                            Sortie du chenal de Boyardville (Mario Pinetti)

    Loin des scènes ensoleillées dont on a l'habitude, Pinetti privilégie les ciels gris et les nuances vertes des chenaux.

Italien d'origine Pinetti (1895-1964) remporta de nombreux prix dont une médaille d'or au Salon des Artistes Français. Grand voyageur, c'est à Oléron qu'il choisit de se fixer avec sa famille et d'installer son chevet dans les marais dont il aimait les nuances de gris soudain pailletés de soleil.

Moulin de La Cotinière (Louis Lessieux 1920)

Moulin de La Cotinière (Louis Lessieux 1920)

    Les deux peintres oléronissimes sont le père et le fils Lessieux. Il y a souvent confusion entre les deux car l'un se prénomme Ernest Louis (1848-1925) et l'autre Louis Ernest (1874-1938)! Nous sommes allés à la rencontre de Louis Lessieux dans un article que nous lui avons consacré.

                                    Plage nord de La Cotinière (Louis Lessieux. 1921)

Après les deux tableaux du fils, voici deux tableaux du père

                            Rue du Colombier à La Cotinière (Ernest Lessieux 1910)

Ce dernier tableau je le préfère aux innombrables aquarelles qui donnent parfois dans le cliché!

Anse de Maumusson (Ernest Lessieux vers 1910)

Anse de Maumusson (Ernest Lessieux vers 1910)

Vers le pertuis de Maumuson (Jean-Baptiste Castaignet - 1910)

Vers le pertuis de Maumuson (Jean-Baptiste Castaignet - 1910)

     Peu de tableaux de tempêtes ou d'océan dans cette exposition. Parfois comme ici le jeu de la lumière sur l'eau qui ressemble à une rivière dans le pertuis. Tous les amoureux des rivages aiment ces moments où le soleil dessine à la surface de la mer ces grands chemins qui brillent comme des miroirs.

                       Anse de Saint-Trojan vue de Marennes (Castaignet - 1919)

Jean-Baptiste Castaignet (1852-1934) est clerc de notaire à Bordeaux et peintre une fois hors de son étude. Il aime les contrastes et les teintes sombres à la Courbet.

Bien que l'île d'aujourd'hui se prêtât aux représentations naîves avec ses petites maisons, ses cabanes de couleurs, ses bateaux bariolés et ses roses trémières, nous trouvons peu de représentants de cette école, comme celui, resté anonyme de cette rue de Saint-Pierre :

 

Ou comme cette vue de la plage du Château due à Willy, peintre sur lequel je n'ai rien trouvé. 

Paysages d'Oléron par les peintres de la première moitié du XXème siècle. Exposition du musée de l'île d'Oléron.

Peut-être est-ce lui qui représenta ces navires de pêche sur l'océan à St Jean de Monts.

 

    Toujours dans cette sensibilité nous découvrons une belle toile de Camille Laroche peinte en 1910 au nord de l'île. La plupart des oeuvres représentées sont peintes au sud de l'île, si on excepte Chassiron et Saint-Pierre, partie plus touristique et plus proche....

                                             Place de l'église à Saint-Denis

      Parmi les toiles qui m'ont intéressé figurent celles d'Yvon Massé :

Plage du port du Château ('Massé - 1944)

Quai et cabanes du port de St-Trojan (Yvon Massé - 1942)

Quai et cabanes du port de St-Trojan (Yvon Massé - 1942)

    Les paysages sont peints avec légèreté et en ce qui concerne le quai de St-Trojan quelque chose de naïf là encore. Notons que le quai n'a pas beaucoup changé même si quelques cabanes se sont métamorphosées en restaurants (dont le très bobo "Poissons Rouges) et en galeries d'art. 

Le port aujourd'hui

Le port aujourd'hui

    On retrouve le quai aux cabanes de Saint-Trojan dans la toile d'Ernest chevalier. Le port modeste aux cabanes de planches a plu aux peintres, comme il plaît aujourd'hui aux photographes amateurs dont je suis.

                  Ernest Chevalier. Port et cabanes de Saint-Trojan (1900)

Ernest Chevalier (1862-1917) est un artiste très lié aux peintres de son temps, que ce soit Puvis de Chavannes ou, à Montmartre, Toulouse Lautrec et Satie.

Café l'Océan à Saint-Georges (Auguste Heiligenstein -1930)

Café l'Océan à Saint-Georges (Auguste Heiligenstein -1930)

  Une toile nocturne et onirique d'Auguste Heiligenstein (1891-1976) qui vient de Saint-Denis, non pas celui d'Oléron mais celui de la Seine-Saint-Denis! Il est céramiste, émailleur, maître vitrier et peintre. 

Sortie du port de Saint-Trojan (P. Bonnin, 1884)

Sortie du port de Saint-Trojan (P. Bonnin, 1884)

    Deux toiles me paraissent fort belles, signées de P. Bonnin sur qui je n'ai rien trouvé et dont l'exposition ne nous dit pas un mot.

Port de Saint-Trojan (P. Bonnin - 1884)

Port de Saint-Trojan (P. Bonnin - 1884)

    Je voudrais terminer par une aquarelle sans grand intérêt sinon celui de nous montrer deux moulins dans la ville du Château :

           Le moulin de la quille de chien, au Château. (François Desnoyers - 1920)

Desnoyers (1894-1972) fut élève de Bourdelle avant de découvrir à Paris le fauvisme dont il sera un représentant.

     L'intérêt de cette aquarelle est de nous montrer deux moulins parmi les nombreux moulins que comptait l'île (une parenté avec ma butte favorite). Celui qui est au 2ème plan a été sacrifié aux appétits des promoteurs, le second qui faillit être détruit a été sauvé ainsi que la maison du meunier. Il est aujourd'hui au milieu d'un  parking de supermarché!

 

Je préfère terminer sur ce paysage incertain, animé par les pêcheuses à pied coiffées de leur quichenotte qui accrochent la lumière.

                              Départ de pêche à pied au Château d'Oléron (1914)

     Un coup de chapeau aux organisateurs de l'exposition qui propose des fiches sur la plupart des peintres exposés et qui a sélectionné des œuvres de grand intérêt, déclarations d'amour à cette île changeante, miroitante, entre vents et marées. Une île qui supporte mal le pont qui l'enchaîne et semble ruer les jours de tempête pour se libérer et prendre le large!

                                   Plage de Vert-Bois (Ernest Lessieux. 1910)

Commenter cet article
M
Un grand Merci de nous faire découvrir cette expo que j'aurais tant aimé découvrir en vrai. Mais mes pas ne m'ont pas ramené vers ton île que j'aime tant et dont je garde de nombreux souvenirs émus...Ces tableaux sont encore plus beaux quand on connait les coins représentés. Bonne journée
Répondre
C
Merci pour ton gentil message. Oui l'émotion est plus forte lorsque l'on connaît les lieux représentés. Belle journée à toi.

Archives

Articles récents

Hébergé par Overblog