Nous sommes repartis pour un mois de photos dans notre village-monde de Montmartre!
2 février, rue du Calvaire. Ma maîtresse et moi on a les mêmes bottes. Normal Non?
3 février. Les petits mendiants jouent un instant devant le Moulin Rouge.
4 février. Froid glaçant mais soleil pour les amoureux!
5 février. Il neige à Montmartre!
6 février. Le sourire des enfants et des grands sous la neige!
Rue Gabrielle
Rue Cardinal Dubois
Rue Poulbot
Place du Tertre
7 février. Le plus beau jour de cet hiver! Il a neigé toute la nuit! Montmartre est féérique!
I L'ennemi approche. Courage, fuyons!
II L'ennemi arme son tir!
III La boule de neige passe au-dessus de la proie!
8 février. Histoire sans paroles, rue d'Orchampt.
Café du musée de Montmartre
9 février. Ski de fond devant la Basilique
10 février. Place du Tertre. Le peintre et les pigeons (les vrais!).
11 février place du Tertre. Gare au gorille!
12 février. Les pompons-girls devant le Sacré-Coeur!
13 février. Tenue "Grand-froid". Square Louise Michel.
14 février. Saint Valentin, square Louise Michel.
15 février. Menace sur la ville? Parvis du Sacré-Coeur.
16 février. Chien volant rue du Mont-Cenis.
17 février. A Montmartre tout le monde dit "I love you"
18 février. Le regard du batteur. Place Suzanne Valadon.
19 février. Cheveux blonds et cheveux noirs! Place du Tertre.
20 février. Singing in the winter. Devant le Sacré-Coeur;
21 février. Les amoureux qui s'bécotent sur les bancs publics... Square louise Michel.
22 février. Musique malgré le froid. Boulevard Rochechouart.
23 février. Mais.... il est sorti de son portrait!
Place du Tertre.
24 février. Une chanson de Prévert ?
25 février. Rue de Clignancourt. Il y a un homme sous les couvertures, contre le gros nounours qu'une petite fille lui a donné. Un peu d'amour par grand froid? Il fait -3°....
26 février. Amateurs d'art place du Tertre.
26 février. Le merle square Jehan-Rictus.
27 février. Trois générations par froid polaire, place du Tertre.
27 février. Retrouvailles avec notre peintre aux pigeons. François d'Assise place du Tertre.
28 février
Rue Utrillo. Température ressentie -7°!
28 février
Février s'achève dans un froid mordant
Il paraît que c'est le mois où l'on meurt le plus
Par chance un grand soleil éclaire la colline
Il réchauffe les malheureux qui vivent dans les rues
Il donne un peu de répit aux oiseaux et aux chats du square Louise Michel
Mars se prépare...
Qu'il n'oublie pas qu'il eut son temple à Montmartre où il fut vénéré!
Encore un grand artiste à redécouvrir, au moins ici, à Montmartre où il a vécu mais certes pas au pays basque, à Bilbao où le musée lui a consacré en 2013 une exposition-rétrospective
Il s'agit de Paco Durrio, de son vrai nom Francisco Durrio de Madron (1868-1940). Son nom est d'origine française, le "Durrieu" de ses grands-parents ayant été hispanisé.
C'est à Bilbao qu'il a fait ses études (il a eu comme condisciple dans sa classe Miguel de Unamuno) avant de travailler à Madrid où il étudie son art avec le sculpteur Justo Gandarias.
Sapho (Gandarias)
En 1888, il a vingt ans et il décide, comme beaucoup d'artistes espagnols, de se rendre à Paris.
Il y rencontre Gauguin avec qui il lie une véritable amitié. Gauguin réalise un beau portrait de son ami alors qu'il partage avec lui le même atelier rue Campagne Première.
Durrio sera un de ses grands admirateurs et il contribuera à le faire connaître et apprécier.
Durrio, Zuloaga et Maebe à Montmartre
En 1892, il vient vivre à Montmartre où il retrouve ses amis, les peintres Zuloaga et Uranga.
Zuloaga, considéré en Espagne comme un des plus grands peintres de la fin du XIXème, est hélas amateur de boucheries tauromachiques et une bonne partie de son œuvre est consacrée aux toreros et non aux danseuses de cancan...
C'est la période où Durrio s'intéresse à la création de bijoux. Ses œuvres sont des sculptures symbolistes qui allient l'argent et les pierres semi précieuses. Il crée un monde étrange, en partie inspiré par Gauguin où le mythe et la sensualité se mêlent.
"Cléopâtre embrasse le serpent" (musée d'Orsay)
Boucle de ceinture.
Bague (or et émail)
Il expose ses bijoux en 1896 et rencontre un vif succès. Il trouvera sa vraie consécration en 1925 lors de l'exposition internationale des Arts Décoratifs à Paris.
Le Bateau-Lavoir.
Il travaille pendant trois ans au Bateau-Lavoir, recevant les Catalans de Paris, Picasso, Juan Gris, Gargallo et les Basques, Uranga, Iturrino, Etchevarria...
Les soirées sont mémorables dans ces baraques de bric et de broc où Picasso occupe un atelier exigu...
Quand en 1904, Durrio quitte le Bateau-Lavoir, Picasso loue l'atelier un peu plus grand de son ami. Les deux hommes resteront proches et dans les années 1910, ils collaboreront à la création de bijoux et de céramiques.
Pièce réalisée par Picasso dans l'atelier de Paco Durrio: "Femme agenouillée se coiffant" 1906
La production de Paco Durrio est appréciée des critiques et de ceux qui la découvrent comme Apollinaire ou Morice (théoricien du symbolisme, ami de Gauguin qui lui confie la réécriture de ses manuscrits tahitiens).
Paco Durrio. Tête. Grès émaillé.
Durrio avait appris la technique de la céramique, comme Gauguin, dans l'atelier d'Ernest Chaplet, un des maîtres céramistes du XIXème siècle, réinventeur, entre autres du fameux rouge "sang de bœuf" apparu en Chine au XIIIème siècle.
Cet art de la céramique, Paco Durrio le posséde au point d'en devenir un des créateurs les plus novateurs. C'est ce qui lui permet de donner des leçons à Picasso.
Paco Durrio. Jardinière. Terre cuite.
Paco Durrio. Tête d'homme. "Le jour ni l'heure"
Pot anthropomorphe.
Quand il quitte le Bateau-Lavoir, il s'installe deux ans place Constantin Pecqueur (ainsi nommée en 1899 pour remplacer la place de l'Abreuvoir).
Les petites maisons côté impair ont été démolies lors du lotissement de l'avenue Junot. Un gros immeuble élevé en 1910 occupe aujourd'hui l'emplacement de l'habitation de Durrio.
Paco Durrio quitte la place en chantier pour trouver refuge dans un coin de Montmartre qui tient encore tête à la spéculation, dans l'impasse Girardon.
(La maison de Durrio peinte par Charles Camoin. (Musée de Montmartre)
Impasse Girardon
Il y déménage avec sa collection de tableaux, parmi lesquels ceux qui sont le plus chers à son cœur, les toiles de Gauguin de la période de Pont-Aven. Ces œuvres remarquables aiguisent l'appétit des marchands qui proposent à leur propriétaire des sommes importantes. Durrio même aux jours noirs, refuse de se déprendre de ses tableaux.
Un voyou nommé Manolo, connu dans le Maquis pour ses activités pendables, faillit réussir là où les marchands avaient échoué. Il profita de l'hospitalité de Paco Durrio, toujours prêt à aider ses compatriotes, pour vider son chalet de la trentaine de toiles qui y étaient accrochées.
Il perpétra son mauvais coup alors que son hôte était parti en province pour quelques jours. Quand Durrio revint, ses chers Gauguin avaient pris la poudre d'escampette.
Par chance le brocanteur à qui Manolo les avait vendus accepta de les restituer à bas prix à son propriétaire.
Manolo ne fut pas inquiété et raconta dans le maquis que Durrio n'avait pas à se plaindre car il avait acquis pour presque rien chez le brocanteur une collection unique d'œuvres de Gauguin!
Mais Le maquis était en sursis et bientôt les dernières maisons qui subsistaient malgré le "nettoyage" entrepris depuis des années pour permettre aux promoteurs de tracer l'opulente avenue Junot, furent sacrifiées.
Paco Durrio qui se vendait mal et qui donnait le peu d'argent qu'il avait à plus pauvre que lui, devint conseiller-intermédiaire auprès de riches collectionneurs pour l'achat d'œuvres d'art.
Mais la misère le rattrapa et en 1939 il dut quitter son refuge. Il ne survécut qu'un an à son départ de Montmartre et mourut à l'hôpital.
La grande exposition de 2013 à Bilbao, lui a rendu justice en montrant à la fois ses créations originales et son influence sur les artistes de son temps.
Il reste à la ville de Paris de rendre hommage à cet artiste, Montmartrois de cœur, qui participa à l'effervescence et au rayonnement de la Butte!
Il faut se hâter de visiter le cimetière Montmartre si l'on veut admirer les vitraux qui ornent les chapelles funéraires.
Certains ont été arrachés pour être revendus, d'autres ont été brisés par pur vandalisme....
Par chance il en reste quelques dizaines, témoins précieux de l'art religieux du XIXème siècle et du début du XXème.
Après de nombreuses balades dans les allées étroites, j'en ai capturé quelques uns avec mon Lumix, quelques papillons pris dans la lumière...
Les plus anciens datent de l'époque romantique. Les plus nombreux datent du 2nd empire et de la fin du siècle.
La Vierge des 7 douleurs
Ils sont la paupière baissée entre deux mondes.
Quand la paupière est arrachée
L'œil perd son iris
La mort a les yeux blancs.
Je n'ai pas précisé, par précaution, dans quelles chapelles je les ai découverts. J'espère qu'ils seront protégés sans tarder comme devraient l'être les statues et les bustes qui portent souvent le nom de sculpteurs éminents.
Certains ont été volés, ne laissant que leur absence sur les socles qui se couvrent de mousse.
Quelques thèmes dominent que nous ne sommes pas étonnés de trouver dans la maison des morts. Ce sont, la plupart du temps, des thèmes chrétiens.
I, La Résurrection, bien sûr, la promesse de traverser la mort...
2 -L'Assomption de la Vierge.
Elle correspond historiquement à la réactualisation, sous le 2nd Empire, de cette tradition chrétienne qui ne deviendra un dogme chez les Catholiques qu'en 1950. La Vierge échappant à la corruption et à la putréfaction charnelles monte droit au ciel. C'est ainsi que nous aimons penser à ceux qui s'en sont allés et dont on dit qu'ils "sont au ciel"!
La Vierge est de loin la star des vitraux. Elle est présente le plus souvent avec son fils.
3- Marie et son fils.
C'est la mère qui tient contre elle son enfant.
L'image de la mère est celle qui paraît-il subsiste dans la mémoire de ceux qui la perdent, celle qu'appellent au secours les mourants. Elle est donc présente, dans la lumière, au-dessus des tombeaux.
Dans cette chapelle ouverte à tous les vents, le vitrail reste intact malgré les débris architecturaux qui sont tombés devant lui.
Il y a une grande ressemblance entre les visages de la mère et du fils, quelque chose aussi de la bonhomie et de la banalité des portraits de famille de la bourgeoisie du XIXème siècle...
Un sourire doux et familier qui m'a touché.
Les visages disparus
Ce vitrail est protégé par une grille. Il n'est visible que de l'extérieur. Ces précautions l'ont sauvé....
4 - La Crucifixion.
Au Moyen-Âge le Christ sur la croix pouvait être lépreux afin que les lépreux se reconnaissent dans sa souffrance (le célèbre Christ de Grunenwald). Il accueille, pour un croyant, l'angoisse et l'agonie des hommes. (C'est la première fois, en les écrivant, que je me rends compte à quel point ces deux mots sont proches!)
La mère au pied de son fils.
Le Christ est représenté seul ou avec, au pied de la croix, sa mère, Jean ou Marie-Madeleine. Cette dernière entoure de ses bras le bois du supplice. Elle est la pécheresse qui a été pardonnée. Le défunt chrétien espère connaître le même sort...
Avec Marie et Jean.
Marie, Jean et Madeleine.
5- La couronne d'épines (le Christ aux outrages)
Gros plan sur le visage du Christ humilié et couronné d'épines.
6- Les saints et les saintes.
Parfois est représenté le saint-patron du défunt.
En numéro 1 apparaît Pierre, celui qui détient les clés du Paradis!
Nombreux sont les autres... Je ne reconnais pas certains d'entre eux qui portent la palme du martyre.
Sainte Elisabeth
Saint Sébastien
Sainte Bernadette
Saint Charles
Saint Jean-Baptiste (d'après Léonard de Vinci)
Saint Nicolas
7- Les portraits
Quelques vitraux portent en médaillon, le visage peint du défunt. Aujourd'hui c'est une plaque émaillée avec la photo du disparu qui est fixée sur le marbre.
Un visage qui veille entre les fleurs de pavot, les fleurs du sommeil...
10- Autres thèmes plus rares
Bien sûr ce catalogue n'est pas complet et bien des trésors ont dû échapper à mon œil captateur! Mais j'ai pu recueillir quelques scènes ou représentations plus originales, comme cet étonnant embarquement de Saint-Louis pour les croisades, dans un mausolée aux portes de fer sur lesquelles quelques découpures décoratives permettaient, en s'approchant au plus près et en y collant son œil, de prendre la mer....
Autre scène originale, la Sainte Famille, Marie, Elisabeth, l'enfant de l'une et de l'autre (Jésus et Jean, futur Baptiste)
Dieu himself avec le globe terrestre, comme un bilboquet, dans la main.
Le Christ bénisseur...
Plus rare, ce qui est étonnant alors que ce culte se développe au XIXème siècle et que se construit la basilique blanche sur la Butte, le Christ au Sacré-Coeur...
C'est la première fois que je vois cette image-là. Le Christ enfant ouvre les bras, au centre d'une croix dont une branche porte le visage de Joseph et l'autre de Marie, tous deux le visage tendu vers lui et le cheveu grisonnant...
La fuite en Egypte
Une chapelle néo gothique bien entretenue est illuminée par des vitraux sur chaque mur. Elle est comme un clocher au milieu des maisons d'un village.
...Encore quelques vitraux différents : de simples fleurs ou de pures couleurs, le bleu pour rêver, le rouge pour aimer!
Il y a encore les vitraux du cimetière juif, auxquels j'ai consacré un article il y a quelques années. Je suis passé dans cette partie romantique du cimetière où bien des tombes sont à l'abandon et où certaines pierres portent gravés les noms d'hommes, de femmes, d'enfants dont le corps ne repose pas dans la terre montmartroise mais est parti en cendres dans le ciel de Pologne ou d'Allemagne...
J'ai photographié quelques unes de ces fenêtres de lumière qui portent des lettres sacrées et je suis parti, avec dans les yeux les couleurs qui ne se révèlent que si l'on s'approche et l'on pénètre sur la pointe du regard dans l'obscurité des monuments de pierres.
La Seine, malgré ses débordements n'est pas près de monter jusqu'à Montmartre.
Il faut donc quitter la Butte et passer la frontière des boulevards pour assister à ses divagations.
23 janvier
15 janvier
23 janvier
23 janvier
A la pointe du Vert-Galant, elle n'a aucune considération pour les amoureux dont c'est le rendez-vous romantique.
Le saule a beau pleurer, il ne l'attendrit pas. Il se retrouve seul au milieu du courant.
15 janvier
15 janvier
A la proue de l'île Saint-Louis, l'arbre et le réverbère partagent le même destin.
4 février
4 février
23 janvier Le pont des Arts
Les ponts se croient à l'abri mais il est devenu impossible d'y chanter la vieille goualante :
"Sous les ponts de Paris lorsque descend la nuit,
Comme il n'a pas de quoi s'payer une chambrette,
Un couple heureux vient s'aimer en cachette."
23 janvier Passerelle Léopold Sedar Sanghor
23 janvier Pont Marie
23 janvier
4 février. Pont Louis-Philippe.
23 janvier. Quai François Mitterand.
23 janvier
Les bateaux-mouches ont jeté l'ancre, les bateaux-bus sont remisés, les péniches-restaurants, les péniches-boîtes de nuit, les péniches-maisons sont à quai!
Mais.... Il n'y a plus de quais!
23 janvier
23 janvier. Quai de Montebello.
23 janvier
23 janvier. Quai des Tuileries.
23 janvier
23janvier
23 janvier
23 janvier
15 janvier
4 février. Île Saint-Louis. Quai aux Fleurs.
Île Saint-Louis.
Île Saint-Louis.
Île Saint-Louis.
... Les oiseaux sont à la fête! Les mouettes, les cormorans, les colverts... Ils sont en vacances à Paris!
23 janvier
Le zouave en a vu d'autres et si la Seine le harcèle, il ne balancera pas son port!
De toutes les façons, il ne s'alarme guère et ne craint rien pour sa virilité bien trempée.
Pont des Arts.
Et.... les ponts de Paris sans dessous accueille plus que jamais ceux qui s'aiment...
"Y a la Seine
A n'importe quelle heure
Elle a ses visiteurs
Qui la regardent dans les yeux
Ce sont ses amoureux
A la Seine".
Avenue Montaigne...
Quelques images de la crue de 1910... en attendant la prochaine!
Gare Saint-Lazare...
Photo prise de la tour de l'Horloge de la gare de Lyon