@Sifaoui Oui! Les fous d'amour sont moins néfastes que les fous de dieu!
March 30, 2016
Pour les Amoureux de Montmartre sans oublier les voyages lointains, l'île d'Oléron, les chats de tous les jours. Pour les amis inconnus et les poètes.
@Sifaoui Oui! Les fous d'amour sont moins néfastes que les fous de dieu!
March 30, 2016
C'était un' petit' bonn' femme
Qui marchait la tête en l'air
Avec la plume au chapeau comme un fringant mousquetaire
Le vent venu de la mer était fou amoureux d'elle
Il arrivait par derrière et soufflait dans ses dentelles
Je lui parlais le matin en sortant dans le jardin
Et je lui disais bonsoir quand la nuit tombait soudain
Elle avait des ailes blanches et je l'appelais Castille
Moi qui ne suis pas un coq je l'aimais comme une fille
Le jour où tous les enfants s'en vont à la chasse aux oeufs
La mort l'a saisie sans bruit et lui a fermé les yeux
C'est une poule après tout ce n'est rien me direz-vous
Mon âme et mon coeur sont lourds
Seuls me comprendront les fous
Inenvisageable d'aller à Bali sans visiter ou revisiter le Tanah Lot, le lieu emblématique de l'île, le site romantique où se pressent avec leurs portables les couples du monde entier pour immortaliser leur amour ...
Un conseil d'ami : n'y allez pas l'après-midi et évitez le coucher de soleil que vous vendent les agences touristiques.
Les soirs de Bali sont souvent nuageux et le soleil se noie dans une bouillie vaguement rougeâtre. Les foules sont si denses que vous aurez bien du mal à photographier le temple, en passant par-dessus des milliers de têtes internationales !
...et après le coucher vasouillard du soleil, vous subirez les embouteillages des cars, des taxis, des motos et vespas qui rejoignent en polluant ciel et rizières, l'étroite route qui mène à Denpasar.
Le Tanah Lot doit sa célébrité à sa situation.
Comme souvent à Bali, ce n'est pas la splendeur architecturale et encore moins la qualité de la statuaire qui émeuvent mais la beauté du site, la manière dont le temple s'intègre à la nature pour ne faire qu'un avec elle.
Le temple a été construit au XVIème siècle par le sage hindouiste Danghyang Nirartha.
A l'origine il n'était pas sur un îlot.
C'est pour se protéger de vilains ennemis qui le poursuivaient que Nirartha l'a fait glisser en mer.
Notre homme dont le nom signifie "prêtre puissant" n'en était pas à son premier exploit et plusieurs temples sacrés de Bali sont son œuvre.
Il était venu de java pour fuir un Islam conquérant et peu tolérant. Sans embarcation pour traverser le détroit qui séparait les deux îles, il navigua sur la feuille d'un arbre à pain qui comme chacun sait peut mesurer plus d'un mètre le long.
C'est lui qui a fait construire les trônes de pierres que l'on voit dans tous les temples et qui sont dédiés au dieu suprême, Sang Hyang Widhi, "source de la lumière".
C'est en voyant une lumière sur la côte, que le sage s'arrêta pour prier.
Les villageois impressionnés par le saint homme se regroupèrent autour de lui. Le chefaillon du coin en ressentit une telle jalousie qu'il vint avec des hommes armés pour le chasser. C'est alors que le sage, par la prière, fit glisser le lieu de sa méditation dans la mer. "Tanah Lot" signifie : la terre dans la mer.
La légende raconte qu'il jeta ses ceintures dans la mer où elles se métamorphosèrent en serpents qui dissuadèrent ses assaillants d'aller plus loin.
Aujourd'hui encore les serpents, réfugiés dans les nombreuses grottes protègent le temple. Pour échapper aux milliards de portables qui mitraillent le temple, ils restent sagement cachés dans l'ombre. Aucun touriste n'a pu les photographier, sauf moi qui leur ai promis de ne pas publier leur photo.
Ce qui est frappant à Bali, c'est la coexistence sereine entre les touristes et les balinais qui viennent offrir des offrandes ou prier.
Cette présence apaisée des fidèles chasse du lieu les ondes négatives, la nervosité et la fièvre acheteuse (malgré les centaines de boutiques).
A deux cents mètres du Tanah Lot, un autre temple plus petit est bâti sur une avancée rocheuse, le Batu Bolong...
...ce qui signifie: le temple de la pierre trouée...
Comme le Taj Mahal en Inde, le Tanah Lot attire les amoureux du monde entier.
Ne nous en étonnons pas puisque c'est la lumière qui est à l'origine de sa création!
C'est encore la lumière, celle que rêvent de connaître les hindouistes (le Nirvana, appelé par les Balinais Moksa) qui illumina le sage Dangyang Nirartha sur les falaises où se dresse face à l'infini le temple Ulu Watu.
A l'angle de la rue Nicolet, l'Atelier, un restaurant sympathique et branché a remplacé l'ancien café.
Les 25 et 27 sont des immeubles classés. Le dernier révèle, une fois franchi son portail, un petit hôtel Louis Philippe sur cour avec escalier à double volée.
Le 29 qui a été ravagé par un incendie en 2005 en causant la mort d'un de ses habitants a été restauré avec une façade plate et sans style. Des anges bleus y sont accrochés. Ils sont l'œuvre de deux artistes, Ange et Dam, qui ont pignon sur la rue Labat.
L'immeuble est le siège d'une association qui jette un pont entre les cultures et favorise la créativité des jeunes ; La soupape ailée.
L'imagination et la créativité caractérisent l'oeuvre de ces deux artistes que nous rencontrerons moins succinctement quand nous flânerons dans la rue Labat.
Dans le hall d'entrée du 29, elles ont peint le ciel. Le plafonnier en profite pour se prendre pour le soleil!
Le 31 fait l'angle avec la rue Custine. Un "mini market" comme on dit en bon français, et une agence bancaire ont remplacé grand café fin de siècle.
Tous les Montmartrois vous le diront, il y a une frontière qui sépare la Butte du reste de la ville. Du côté nord la rue Custine en fait office.
De l'autre côté c'est le 18ème arrondissement plus que Montmartre!
Pourtant nous aurions tort de ne pas nous aventurer sur cette "terra incognita"!
Au 30, les jolies crémières ont disparu. La boutique est transformée en pizzeria.
Grâce aux photographies du début du siècle, nous pouvons avoir une idée de ce qu'étaient les commerces du quartier, essentiellement de grandes épiceries, des crémeries et des débits de vins!
Au 38, le peintre Edmond Heuzé (1884-1967) posséda un appartement. Ce peintre est lié à l'histoire de Montmartre puisqu'il fut ami de Valadon et d'Utrillo. Ses parents habitaient rue Custine où lui même vivra plus tard, après avoir connu des années de bohême qui lui laissèrent un souvenir amer. Il partagea en effet une minuscule pièce rue Cortot, pas plus grande que le fameux placard de Satie. Il avait alors pour compagnon de misère le sculpteur russe Laxine qui se suicida en sautant dans la Seine.
Après avoir exercé, pour survivre, différents métiers, il devint danseur au Moulin Rouge avec La Goulue. Il fut ensuite danseur de claquettes chez Maxim's avant d'épouser la directrice de Médrano et se spécialiser dans la peinture des gens de cirque.
En 1918, il dirigea une galerie rue Laffitte où il vendait les œuvres de ses amis (Valadon, Utrillo, Rouault) et les siennes.
Il resta fidèle à Montmartre jusqu'à sa mort...
Au 43 il y avait une épicerie. Un traiteur asiatique a pris la place de la maison Chapeau!
Au 3 et 4 impasse Pers, au niveau du 47 rue Ramey, fut créée en 1891 une des premières maisons du peuple, sur l'initiative des Socialistes. Elle entendit résonner quelques unes des grandes voix anarchistes. Notamment celle de Joseph Tortelier, engagé dans la ligue des anti-patriotes et des anti-propriétaires!
Les auditeurs de ses discours enflammés étaient marqués par son lyrisme et son charisme. Ce menuisier, ami de Louise Michel avec qui il milita au cours des grèves de 1888, était un artiste à part. En effet, il n'écrivait rien, ne gardait aucune trace de ses envolées... Il improvisait devant un public qu'il subjuguait et auquel il offrait sa création unique et éphémère! Voilà un homme qu'on évoque encore aujourd'hui alors qu'il est impossible de lire une seule ligne de lui!
Un poète l'accompagnait parfois. Il s'agit de Gaston Couté, venu de sa Beauce natale offrir à Montmartre sa poésie si particulière à la fois amère et tendre, écrite dans un patois sans afféterie.
Un vers de lui parmi mes préférés :
"Le souleil est doux comm' les yeux des bêtes"
L'impasse Pers résonne encore de ses vers qui devaient charmer les oreilles des habitants du 47, jolie demeure au charme discret et romantique, construite vers 1820 et qui fait penser aux hôtels construits à la même époque dans la Nouvelle Athènes (IXème arrondissement).
Au 51 une ancienne poissonnerie a gardé son décor de mosaïques qui lentement perd ses écailles! Un marin breton continue de sortir de l'eau des poissons qui n'iront sur aucun étal.
Ils ne seront pas dérobés par les chats sertis de cabochons de verre qui se sont installés dans la vieille poissonnerie...
C'est Agathe qui leur a donné vie, à eux et à d'autres animaux fabuleux. Entrer dans la poissonnerie, ce n'est pas comme par le passé découvrir des poissons morts mais un monde vivant, joyeux et fantastique...
Nous nous arrêtons rue du Baigneur... Une ancienne impasse qui doit son nom aux établissements de bains qui y étaient établis avant que la voie ne soit prolongée jusqu'à la rue du Mont-Cenis.
Il n'y a plus de baigneurs. Des tagueurs plus ou moins doués s'y sont donné rendez-vous pour décorer les camionnettes garées devant les murs peints!
Mais les murs pignons qui se délavent peu à peu ont été confiés à un peintre argentin, Ricardo Mosner. C'est une réussite qui mériterait qu'on la rafraîchisse!
Avant de remonter vers Montmartre, un coup d'œil au 61 devant une crémerie où posent des marchandes des 4 saisons. Une photo qui évoque un Paris modeste et convivial où la rue était lieu de rencontre.
La rue Ramey croise la rue Marcadet avant de terminer sa course rue Hermel.
C'est une rue vivante et variée.
Elle devient à la mode et est recherchée par les amoureux d'un Montmartre devenu inaccessible autour des Abbesses. De plus en plus d'artistes y habitent et y perpétuent l'esprit authentique de la Butte.
La rue Ramey comme de nombreuses rues de Montmartre (Pigalle, Cortot, Girardon, Foyatier, Carpeaux etc... ) porte le nom d'un sculpteur.
Soyons plus précis, de deux sculpteurs, père et fils : Claude et Jules.
Claude, le père (1754-1838) Grand prix de Rome, a sculpté à Paris le bas relief de la Colonne Vendôme et le fronton nord de la Cour Carrée du Louvre où Napoléon 1er symbolise le Génie de la France!
Jules, le fils, (1796-1852) a été à l'instar de son père Prix de Rome et a décoré des monuments urbains (la porte d'Aix à Marseille avec David d'Angers). Certaines de ses œuvres ornent les jardins parisiens comme "Thésée et le minotaure" aux Tuileries.
La rue Ramey faisait partie de l'ancienne Chaussée de Clignancourt. La section de la rue, entre Marcadet et Hermel a été ouverte en 1858 par la commune de Montmartre qui voulait prolonger la Chaussée vers la nouvelle église N.D. de Clignancourt.
En 1863, après le rattachement de Montmartre à Paris, une autre section est tracée entre les rues Muller et Marcadet .
La rue est longue de 557m et large de 14.
La rue Ramey commence en beauté avec un bistro convivial fréquenté par la jeunesse, "Le clair de lune", hommage à Pierrot qui est aussi un personnage montmartrois créé par Willette.
Il y avait à son emplacement au début du XXème siècle une grande boucherie.
Le clair de lune me paraît plus sympathique que les cadavres d'animaux pendus aux crochets!
En face au n°2 une boutique qui récemment encore proposait des meubles asiatiques est tombée en déréliction.
Il est loin le temps où propriétaires, employés et passants posaient sur son trottoir
Au 6 a vécu pendant ses années parisiennes le peintre et caricaturiste Edouard Pépin (1842-1927, de son vrai nom Claude Guillaumin)
Anti clérical, anti monarchiste, anti boulangiste, anti socialiste, anti dreyfusard avant de devenir dreyfusard, il participa à la revue de Jules Vallès "La Rue" et au "Grelot".
S'il aimait peindre la nature, il lui arrivait de représenter Montmartre. Le musée Carnavalet possède deux toiles de lui : La place de l'Abreuvoir et La rue des Rosiers.
La rue des Rosiers (ancien nom de la rue du Chevalier de la Barre) donnait alors sur la Tour Malakoff où quelques années plus tard serait édifié le Sacré Coeur
Il reste ici et là des vestiges "archéologiques" des anciens commerces, comme au 5, cette marquise qui regrette le temps de sa jeunesse!
Des photos et des cartes postales représentent une assemblée de joueurs de trompe de chasse sous le nom de "Débuché" au 5 rue Ramey.
Débusquer ou "débucher" une bête qui ne demande rien à personne, consiste à la faire sortir du bois afin de la massacrer joyeusement à découvert.
Par extension le mot "Débuché" a qualifié un groupe de sonneurs de trompe de chasse dont la lourde musique terrifie les animaux traqués
.
Le Débuché de Paris qui rassemblait six champions souffleurs a été créé en 1927.
Leur musique poussive plaît encore de nos jours aux nostalgiques des traditions cruelles.
Certains immeubles sont classés. C'est le cas des 7 et 9. Ce sont des immeubles de rapport qui abritaient des familles modestes venues trouver à Montmartre des loyers plus abordables qu'à Paris.
On n'imagine pas qu'au 8, derrière la façade, il y eut une salle de spectacle, la salle Maurer. Elle faisait partie de ce qu'on a appelé à la fin du XIXème siècle, le Théâtre Social. Elle représentait des pièces engagées susceptibles de toucher un public ouvrier.
Jaurès a parlé de ce mouvement dans une conférence de presse restée célèbre. Dans sa conclusion, il appelait de ses vœux le développement de ce théâtre porteur "d'une œuvre vivante, multiple, immense, qui se confonde avec l'humanité affranchie".
Le 10 est connu des amateurs de musique électronique car il abrite le siège de Ed Banger Records, label français fondé en 2003 par l'ancien manager de Daft Punk, Pedro Winter. C'est en 2007 que le label commença à être connu avec le succès du groupe Justice.
La rue du Chevalier de la Barre commence entre les 9 et 11 de la rue Ramey. C'est une des plus pittoresques rues de Montmartre, surtout dans sa partie basse. Sinueuse et abrupte, elle évoque les vieux sentiers qui montaient à l'assaut de l'Himalaya montmartrois!
Les 11, 13 et 15 sont classés comme représentatifs des vieux immeubles populaires du XIXème siècle.
Entre les 17 et 19, s'ouvre le passage Cottin...
Il est lui aussi très pittoresque avec son escalier abrupt vers le Sacré Cœur qui évoque l'échelle de Jacob! Il a été maintes fois peint et photographié.
Au 21 actuel il y avait un commerce immortalisé par une photo où l'on voit un petit chat sur les épaules d'un homme.
Il a été remplacé par un restaurant-traiteur asiatique... où on ne cuisine pas les chats!
Entre les 21 et 23 commence la rue Nicolet où a vécu Verlaine chez ses beaux parents et où est né son fils Georges. La belle histoire conjugale prit fin avec le débarquement de Rimbaud à Paris....
Mais ce n'est pas notre sujet d'aujourd'hui!
Allons boire une absinthe avant de reprendre notre chemin dans la rue Ramey!
(à suivre!)
De retour de Bali, il faut remettre des pulls, retomber dans un printemps hivernal, apprendre d'abominables nouvelles de meurtres commis par de prétendus croyants au nom d'un dieu innommable.
Alors, juste quelques images pour prolonger l'enchantement, les couleurs, la spiritualité, la chaleur d'une île qui malgré les dégâts d'un tourisme mal encadré, garde le charme d'un pays authentique où le sourire éclaire les visages....
La Grotte de l'éléphant, temple du XIème siècle.
Boma sculpté dans la pierre joue les terreurs pour repousser les démons et laisser entrer les pèlerins qui voudraient méditer...
Sur la plage de Séminyak, une des plus fréquentées de Bali, bordée de grands hôtels, les traditions balinaises viennent à votre rencontre.
Sous un ciel d'orage, une petite foule se presse autour de géants habillés d'or et de rouge. C'est une cérémonie courante à Bali, "melasti".
Il s'agit de purifier le "petit monde" (Bali) et le "grand monde" (l'univers") de toutes les mauvaises pensées. Des offrandes sont apportées mais la plus importante, c'est soi-même. Aucune haine, aucun ressentiment ne doit subsister en nous pour nous associer à cette marche vers la mer avec les dieux.
Les touristes sont accueillis comme s'ils étaient balinais... les sourires les invitent à participer à la procession chatoyante.
Images d'une religion sans ostracisme, ouverte à tous, qui offre à la divinité des fleurs et des fruits...
Sur un îlot rocheux le Tanah Lot, "la terre dans la mer" est la Tour Eiffel de Bali, comme disent les guides locaux! C'est un lieu magique où il vaut mieux se rendre le matin quand les hordes de touristes dorment encore. Le sage hindouiste qui l'a créé a jeté ses ceintures dans la mer pour se défendre des forces mauvaises. Elles se sont transformées en serpents qui séjournent toujours dans les grottes et sortent avec les vagues pour protéger le temple.
Un autre temple est perché sur les falaises de plus de 100 mètres, c'est Luhur Ulawatu. Il est modeste, d'autant plus qu'une partie s'est écroulée dans la mer. Ici le prêtre javanais Nirartha aurait fusionné avec l'univers. Il aurait atteint le Nirvana.
Le lieu vénéré des Balinais est envahi par les foules bardées de caméras et de portables.
Face à la mer, un théâtre en gradins a été installé. Il donne chaque soir une représentation en partie authentique de danse et chants représentant les amours de Rama et Sita. La magie fonctionne malgré tout...
L'île compte des centaines de temples (des milliers si l'on compte tous les sanctuaires familiaux). Ils occupent souvent des sites remarquables, à flanc de volcan ou au bord des lacs. Si la statuaire n'est pas extraordinaire, les "mérous" ou tours en sont le plus bel ornement. Ils se dressent comme des mâts de navire et touchent le ciel.
Au temple Besakih, des centaines d'étudiants viennent déposer des offrandes avant les examens...
Le Pura Kehen avec le Banyan sacré...
Bali c'est aussi le paradis des oiseaux qui sont plus heureux que les chiens faméliques (les Balinais qui ne leur font aucun mal mais qui les laissent à leur destin, les appellent les chiens-moustiques). les chats sont eux aussi faméliques et si j'avais pu, j'aurais rapporté avec moi tous ceux qui m'ont suivis et se sont caressés contre moi en miaulant humblement.
Les singes ont moins de problèmes. Grâce au Ramayana, ils ont un statut à part, ayant combattu avec Hanuman contre les démons. Ils sont à Bali les survivants de la glorieuse armée et ils sont vénérés.
Ils s'amusent parfois à voler les portables des visiteurs (ce qui est une action salutaire) et ils ne le rendent (malheureusement) que si on leur offre des paquets de cacahuètes!
Tant et tant d'images encore!
Tant et tant de senteurs et de couleurs!
Les souvenirs sont si forts qu'ils me font voir des "mérous" dans les jardins du Sacré Cœur et transforment les foules de touristes en procession de Balinais souriants et porteurs de fleurs!
Liens : l'Asie :
7 mars Anniversaire
Tu as les bras ouverts d’un horizon à l’autre
Tu déplies les journées comme un accordéoniste
Tu es le nom caché de tout ce qui existe
Tu es le sexe et le champagne
Le cinéma
Les îles grecques
Tu es la danse des chevaux
Les meubles rouges
Les perles de verre
Tu es la vue sur la lagune
Les quatre visages des tours de pierre
Tu es les toits bleus de Paris
La nuit du silence à Bali
Tu es le mois de mai sur les pavés
Tu es la ville des jujubes
Tu es les amis inconnus
La chambre d’hôtel à Ispahan
Tu es le temps des cerises brodé sur ta robe d’enfant
Tu es le chat tombé du ciel
Les ongles faits des coquillages
Tu es l’écran qui s’illumine
Tu es Céline et Julie
Tu es le moineau qu'on tient entre les mains
Tu es la fourmi qui court entre les tombes
Tu es le jour
Toujours premier
De notre éternité
.
Une grand-mère
.
Veine après veine il descend dans les profondeurs de son âme
C'est ainsi qu'il appelle la géologie de sa mémoire
Il n'a pas d'autre mot que ce mot trompeur
Il cherche des éclats dans les galeries qu'il parcourt
Parfois sa lampe frontale éclaire un recoin de l'enfance
Une ammonite couchée en rond comme un ourson dans son hiver
Une femme rassurante et sévère lui tient la main
Sur une plage du nord où les vipères du sable ondoient
Et lui mordent les jambes sans y croire
C'est fou l'importance que prend une grand-mère
Dans la nuit d'un enfant sans amour
Comment sur son visage s'attarde la lumière
.
La maison dans la dune referme ses volets
Il s'endort dans l'odeur âpre des argousiers
Avec à ses côtés la morte
Qui a conservé le pouvoir de reprendre l'histoire
Là où elle était heureuse
.