Année 2017

Ils font partie de Montmartre depuis si longtemps... Piaf chantait dans les rues de la Butte quand elle vivait rue des Abbesses. 

Certaines chansons populaires font partie de la légende montmartroise et chacun peut fredonner celles d'Aristide Bruant. 

Dès que je vois l'un de ces baladins qui tentent de gagner quelques sous en essayant de se faire oublier des policiers, je ne peux m'empêcher de m'arrêter.

Année 2018

J'ai commencé il y a huit ans et j'ai photographié ceux que j'ai croisés. Je me sentais proche d'eux, me rappelant le temps de mes études où n'ayant pas leur talent, je distribuais des prospectus que beaucoup refusaient.

Les guitaristes sont les plus nombreux. Ils viennent des quatre coins du monde et s'arrêtent sur les marches qui ne manquent pas sur notre butte.

Parfois nul ne les regarde. Ils chantent pour les oiseaux et ils ont le regard triste.

Ils n'ont pas le cœur à sourire.

Il suffit de mettre nos yeux dans leurs yeux pour que leur visage s'illumine.

Alors ils jouent avec plus d'âme. 

Parmi eux certains sont des habitués de Montmartre. De mois en mois je les rencontre.

Si vous êtes comme moi familier de la Butte vous les reconnaitrez... 

Comme cette statue qui se juche sur son piédestal au bas des escaliers du Sacré-Cœur. 

Année 2019

Plus rarement ce sont des clowns. Toujours hilares.

Ceux que l'on regarde sourire aux lèvres mais vaguement inquiets parce qu'il se veulent si excessifs qu'ils en sont tragiques.

Celui-là jongle avec son ballon depuis des années.

Les touristes se prennent en photo à côté de lui et oublient souvent de jeter une pièce dans son chapeau posé sur le sol.

Les souffleurs de bulles plaisent aux enfants qui tentent d'attraper les nuages irisés qui claquent dans leurs doigts.

Parfois ils emprisonnent un passant dans leurs bulles, le temps d'une photo.

Parmi les "statues" l'homme de zinc est un fidèle de la rue du Chevalier de la Barre.

Bien que comparaison ne soit pas raison, il me fait penser à l'homme de fer blanc du Magicien d'Oz!

Regardez! Il y a un arc en ciel au-dessus du Sacré-Cœur

Parfois un musicien un peu à l'écart du chemin emprunté par les touristes chante pour les pigeons 

Artistes en 2020

Certaines dansent comme si rien au monde n'avait plus d'importance que leur tournoiement.

Parfois elles sont environnées de voiles légers qui flottent au vent comme les oriflammes.

Le roi doré est lui aussi un fidèle de la Butte.

Toujours debout à l'entrée du square Louise Michel.

Il vient de l'Est et gagne comme il peut sa vie, après un long maquillage.

Quand il ne prend pas le temps d'enlever son costume et ses fards, on le voit descendre la rue Steinkerque et se diriger vers le métro. 

Hommage à Loïe Fuller

Le Père Noël est tombé sur la tête!

Artistes en 2021

Les violonistes sont parmi les plus beaux des musiciens parce qu'avec des gestes limités, précis, ils font monter plus haut que le dôme de la Basilique des mélodies de tendresse ou de joie. 

Un jour, par hasard, j'ai rencontré un chanteur qui préparait un récital dans les arènes.

C'était Cali, venu du sud, comme avant lui Nougaro qui habita longtemps Montmartre et dont une place en bas de l'avenue Junot porte le nom.

Encore Loïe Fuller

Il y a ceux, venus de très loin qui chantent des poèmes éclos dans les déserts, comme les fleurs après la pluie.

Artistes en 2022

Lui est toujours au même endroit. Il n'oublie pas de se transformer en Père Noël pour séduire les enfants. Il a une belle voix chaleureuse.

Il devrait cependant chanter un peu moins souvent "Alleluia" de Cohen. Cette belle chanson commence à devenir insupportable!

Encore un violoniste. La retraite ne l'empêche pas de donner un récital place des Abbesses, devant le square Jehan Rictus, non loin du mur des "Je t'aime".

Le plus beau des violonistes, qu'une de mes amis compare à un ange, c'est lui, Simon Ror.

Il joue Bach ou Vivaldi avec une telle foi que même les indifférents s'arrêtent pour repartir avec sur leurs vêtements des poussières de couleurs, comme sur les ailes des Papillons.

Plus rares sont les comédiens.

Il faut du temps pour représenter une saynète et il n'est pas sûr que les passants comprennent le français.

Peu importe, ils jouent et rien d'autre n'existe le temps de ce jeu.

Artistes en 2023

Cet homme et son chat noir, tous les Montmartrois le connaissent.

Il s'assied rue Norvins le plus souvent et son chat l'interrompt pour lui faire des câlins.

Simon bien sûr!

Artistes en 2024

Etrange instrument, le handpan qui ne produit pas de mélodies mais des vibrations qui vous donnent envie de vous asseoir et d'allumer un bâton d'encens.

Pas tout à fait possible dans les rues de Montmartre.

Simon!

Une élégante statue vivante qui s'anime quand vous déposez une pièce dans sa sébille. Etrange et souple, vivante et fantôme, elle est à sa place devant la Folie où vécut un temps Gérard de Nerval.

La police fait la police et si elle n'est pas assez agile pour attraper les pickpockets, il lui est facile de verbaliser ce violoncelliste, assis près de la statue du Chevalier de la Barre.

Lui, maquillé pour un bal tragique, je l'ai rencontré lors du défilé des Vendanges. Il me parle des extravagants, des marginaux, des poètes qui ont toujours été chez eux ici.

Le peintre a fait de son visage une œuvre d'art. Histoire de rappeler que les toiles que l'on expose sont faites de chair et de sang.

Simon!

Ce chanteur m'a fait penser au Ravi de la Crèche. Quelque chose de naïf, d'enfantin, de généreux. Sa chanson était triste mais sa voix était celle d'une berceuse.

Artistes en 2025

Le roi doré a trouvé ses princesses.

Ce grand jeune homme fin et longiligne fait des claquettes place des Abbesses. Il sourit, impassible quand ses pieds crépitent. 

Il ne fait pas concurrence au roi doré du square Louise Michel car il ne reste pas immobile, il danse, perdu en lui même et dans sa comédie musicale intérieure.

Encore Simon! 

Ce jour là il a encore chanté Alleluia!

L'album se termine pour l'instant en ce mois de juin 2025.

Il est incomplet, il a oublié sans doute des chanteurs et des acrobates qui sont pour moi, des semeurs de beauté, d'étrangeté, de joie.

Bienvenue à tous dans un Montmartre qui est leur patrie!

Je republie cet été quelques articles qui datent de plusieurs années. En privilégiant cette année la rue de l'abreuvoir.

     La rue de l'abreuvoir, une des plus pittoresques de Montmartre, n'a pas échappé aux destructions du XXème siècle et aux transformations du vieux village en quartier résidentiel et touristique.

     Une adresse a résisté un peu plus longtemps que les autres (si l'on excepte la Maison Rose, sauvée par les peintres qui l'ont souvent représentée), c'est le 14, la Maison Georges.

     Ce fut jusqu'au début du XXème siècle, une épicerie de village, spécialisée comme de nombreuses épiceries d'alors dans la vente de vin. L'enseigne et le panneau peint sur le mur pignon ont subsisté après la vente de son commerce par monsieur Georges.

Vente qui eut lieu en 1924 lorsque les époux Baillot s'en firent acquéreurs. Henri Baillot, ancien combattant de la première guerre, le transforma en bar-restaurant : "l'Abreuvoir".

Un nom bien choisi! L'abreuvoir qui a donné son nom à la rue était utilisé par les paysans pour y faire boire leurs bêtes, le bar dut étancher d'autres soifs!

     Pendant l'occupation, les Baillot qui ont vu les bars du bas-Montmartre spoliés de leur comptoir de zinc par l'occupant nazi, s'empressent de dissimuler le leur en le murant derrière une paroi de plâtre.

Le comptoir échappe à la fonte et réapparaît à la Libération, nimbé de son aura de résistant.

     C'est lui que nous voyons aujourd'hui au musée de Montmartre!

    Le couple Baillot accueillait dans son restaurant le 2ème mardi de chaque mois le dîner du Dernier Carré de Montmartre, des amoureux de la Butte qui essayaient de lutter contre le vandalisme architectural des années d'après-guerre. 

     En 1957 le restaurant ferma ses portes et fut transformé en maison d'habitation. Louis Baillot, le fils des restaurateurs qui y avait vu le jour en 1924 y habita et c'est lui qui offrit le fameux comptoir au musée de Montmartre.

     Louis Baillot faisait partie de la Société du Vieux Montmartre et se sentait Montmartrois d'âme et de cœur. 

L'essentiel de son engagement, résistance, lutte contre la politique coloniale, députation… l'inscrit dans la tradition humaniste et généreuse de la Butte.

   Le 14 rue de l'Abreuvoir est bien différent aujourd'hui mais son vieux comptoir de zinc, nostalgique, nous parle encore, à deux cents mètres de là,  d'un temps "que les moins de 80 ans ne peuvent pas connaître!"

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Personnages célébrités peintres de Montmartre

Lieux et monuments remarquables de Montmartre

     Bernard Lamotte né à Paris en 1903 et mort à New York en 1983 est un peintre de talent qui a laissé quelques témoignages du Montmartre des années d'avant la 1ère guerre. J'avoue avoir longtemps ignoré son existence.

     Il reste dans la tradition des nombreux peintres de Montmartre qui ont porté leur regard sur la fée verte qui permettait de s'évader du quotidien. 

                                                                          Picasso (1901)

C'est en découvrant sa toile sur l'atelier de Suzanne Valadon que j'ai fait sa connaissance et que j'ai  eu envie de le connaître mieux car sa représentation du lieu m'a paru la meilleure parmi les quelques unes qui existent. De style vigoureux et coloré à la manière des Fauves, elle est un hommage à Valadon.

La rue Saint Eleuthère est émouvante pour tous les amoureux de Montmartre. L'Hôtel du Tertre qui joua un grand rôle dans l'histoire artistique de la Butte, est encore debout! Nous sommes donc avant sa vente en 1930 et la construction de l'immeuble actuel en 1938, immeuble qui nuit à l'harmonie de la place du Tertre.

La rue Saint Vincent avant la rue des Saules et les vignes. Faut-il y voir avec les enfants du 1er plan un clin d'œil à Poulbot? Et l'immeuble rose prophétise t-il la métamorphose de la fameuse maison de la rue des Saules qui à l'époque était d'un blanc crayeux très montmartrois?

En arrière plan les toits du Bateau Lavoir, puis les arbres de la place Emile Goudeau. C'est donc peint à partir de la rue Berthe qu'on a du mal à reconnaître tant elle paraît plus large que dans la réalité.

    Montmartre sous la pluie. Souvent Bernard Lamotte représente un Paris sous la pluie!  Ce n'est pourtant pas en Californie qu'il choisit de vivre mais à New York où il connut le succès.

Encore la pluie! Comme me le confirment des amoureux de Montmartre, il s'agit de la rue des Saules avec la rue Saint Vincent sur la gauche et les murs du vieux cimetière. Quelques doutes m'ont gagné à cause des escaliers rue Saint Vincent alors qu'il n'y en a pas actuellement. Mais selon le témoignage d'une authentique Montmartroise, ils ont existé jusqu'au début des années 1950.

                                                                     La rue Lepic

C'est en 1935 que Bernard Lamotte quitte Paris. Ses représentations de Montmartre sont donc bien datées. Dommage qu'il ne soit pas resté plus longtemps pour témoigner de la brutale transformation de notre village. 

                                                            Place du Bateau Lavoir

        Les marchands appelèrent ce tableau afin d'aguicher l'amateur "La place du Bateau Lavoir" alors que depuis 1911 elle porte le nom, après s'être nommée "place Ravignan", du fameux poète hydropathe Emile Goudeau!

                                                             La Place du Bateau Lavoir.

Nous pouvons reconnaître le début de la place, la rue d'Orchampt dans la perspective et à droite la rue Ravignan. Les grilles sont toujours là, à l'angle avec la rue Berthe. Le pavoisement des rues laisse penser que nous sommes un jour de commémoration, peut-être, à en juger parapluies et manteaux un 11 novembre. 

                                                         Rue Tholozé et Moulin de la Galette

La rue Tholozé plus large que dans la réalité et sans les marches qui la séparent de la rue Lepic, pavoisée elle aussi.

                     Confirmation de la commémoration de l'armistice avec cette toile "Paris le 11 novembre"!

                                      La rue du Calvaire, toujours par temps gris et pluvieux!

Lorsqu'il étudiait à l'école des Beaux Arts, Bernard Lamotte connut Saint Exupéry et noua avec lui une véritable amitié. C'est en allant chez lui, quai Malaquais qu'il eut le désir de peindre depuis la fenêtre la vue sur la Seine.

Un tableau peuplé d'ombres qui n'est pas sans rappeler Albert Marquet.

Avec Saint Exupéry, il connut le Paris des fêtes. Quand ils se retrouvèrent à New York, ils connurent le New York des fêtes!

Après avoir écrit "le Petit Prince", Saint Exupéry eut l'intention dans un premier temps d'en confier l'illustration à son ami, avant de donner lui même une existence à son petit personnage qui allait conquérir le monde.

                              Clin d'oeil à son ami, un allumeur de réverbère!

Bernard Lamotte illustra cependant plusieurs ouvrages dont "Pilote de Guerre".

Il épousa une américaine et devint américain. Montmartre dut lui paraître bien éloigné quand il reçut commande de la Maison Blanche pour la décoration des murs de la demeure présidentielle.

                                     La Tour Eiffel depuis la rue Saint-Eleuthère

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Peintres, personnalités de Montmartre

1er juin. Rue Cortot. Le jardin Renoir.

2 juin. Le bassin des fleurs! Jardins Renoir.

3 juin. Croquis en beauté, place du Tertre.

4 juin. Profils. Qui se ressemble s'assemble.

5 juin. Le ou la mariée? Il, elle ou iel ou ielle?

6 juin. Depuis des années, il chante "Alleluia" de Cohen sur les marches du Sacré Cœur. Bien que les paroles soient plutôt tristes, il rayonne de toutes ses dents !

7 juin. La rue Paul Albert. Le côté calme de la Butte!

8 juin. Mimétisme. (rue des Saules)

9 juin. La vie en rose. (Bonne Franquette, rue Saint-Rustique).

10 juin. Du bon usage de la canne!

11 juin. Un jour de poètes et de peintres! Les enfants des écoles ont décoré à la craie les escaliers de la Butte pour défendre l'océan et la vie de la mer.

12 juin. Square Nadar.

13 juin. Montmartre plage.

14 juin. Nettoyage des escaliers et des rues de Montmartre par des dizaines de jeunes. (" Tu donnes, tu reçois", mouvement initié par une chaîne d'hôtellerie. En échange de 4 heures de travail d'intérêt public, une place à un grand concert à l'Arena est offerte aux volontaires.)

15 juin. Les beaux jours.

16 juin. Une famille place du Tertre.

17 juin. Un peu d'ombre rue des Saules.

18 juin. Le danseur de claquettes et son émule. (Place des Abbesses).

19 juin. Petit baiser de tendresse.

20 juin. Une orange pressée devant le Moulin de la Galette

21 juin. Fête de la musique dans ma rue (André Del Sarte)

22 juin: Hare Krishna dans les rues de Montmartre.

23 juin. Petites indiennes coureuses

24 juin. Repos à l'ombre rue Lamarck. (34°)

25 juin. Devant l'église Saint Pierre.

26 juin. Le fronton de Dalou (anciens Grands Magasins Dufayel vus de ma rue).

27 juin. Au bord de la fontaine de Gasq (Square Louise Michel)

28 juin. 28 ° à l'ombre!

29 juin. Les artichauts du square Nadar.

30 juin. Pour le dernier jour du mois, les roses trémières du square Suzanne Buisson. Elles sont les messagères de demain où je serai dans mon île où elles sont souveraines.

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articles sur le blog  albums photos jour mois après mois