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Montmartre secret

Montmartre secret

Pour les Amoureux de Montmartre sans oublier les voyages lointains, l'île d'Oléron, les chats de tous les jours. Pour les amis inconnus et les poètes.

Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE Peintres.Artistes.Clébrités
Agostina Segatori. Le Tambourin 62 boulevard de Clichy. Van Gogh....Agostina Segatori. Le Tambourin 62 boulevard de Clichy. Van Gogh....
Agostina Segatori. Le Tambourin 62 boulevard de Clichy. Van Gogh....Agostina Segatori. Le Tambourin 62 boulevard de Clichy. Van Gogh....

Elle est connue de tous... 

Et pourtant... Peu de gens se rappellent son nom!

 

Les passionnés de peinture sauraient la "reconnaître" sans pouvoir la nommer…. 

 

 

Manet

Manet

    Et comment pourrait-il en être autrement quand on a servi de modèle à Corot, Manet, Gérôme, Van Gogh...?

                      Agostina Segatori!

     Femme sensuelle aux traits bien dessinés et au regard profond, elle est la passion amoureuse la plus longue (trois mois) de Van Gogh pendant les deux années où il a vécu à Paris....

                                                                       Degas

     Avant son apparition dans la capitale, on ne sait pas grand chose d'elle sinon qu'elle a vu le jour en 1841 à Ancône, ville portuaire sur l'Adriatique connue aujourd'hui des cinéphiles pour avoir servi de cadre aux Amants Diaboliques de Visconti! 

 

     Comment est-elle venue à Paris? On raconte que Corot, lors d'un de ses voyages l'aurait remarquée et lui aurait proposé de le suivre afin de poser pour lui. Hypothèse contestée par certains historiens de l'art qui ont débusqué dans le centre de Paris une tante d'Agostina qui aurait invité la jeune fille à venir chez elle.

     La beauté naturelle, le visage décidé et rêveur à la fois, plaisent aux peintres. Corot est le premier à éclairer la toile de sa jeunesse.

                                                     Agostina (Corot 1866)

   Il la prend pour modèle pour sa Bacchante au tambourin

 

.. et pour la Lecture Interrompue 

 

     Elle pose également pour Manet, Gérôme et quelques autres, avant de rencontrer en 1874 Edouard Dantan.

                                            Autoportrait (Edouard Dantan)

     Il est peintre évidemment (d'un naturalisme assez conventionnel) et sensible aux attraits de son modèle! Tous deux vivent une liaison intermittente. Ils ont un fils, Jean-Pierre Segatori. Pas question pour Dantan qui est d'un milieu "honnête" (!) de le reconnaître! Il se montre moins gentleman que ne se montrera Utrillo avec Valadon et le petit Maurice!

                          Entracte à la Comédie Française (Edouard Dantan. 1886)

     En 1875 Dantan trouve chaussure à son pied et se marie. Agostina rencontre alors un certain Monsieur Morière dont on ne sait pas grand chose, sinon qu'il l'épouse et donne son nom au petit Jean Pierre ignoré de son vrai père.

     Agostina qui garde la tête sur les épaules et qui voit s'enfuir les années de jeunesse décide d'ouvrir un café, 27 rue de Richelieu. Peut-être en référence au tableau de Corot, peut-être aussi parce que cet instrument de musique fait partie du folklore de sa région natale, elle l'appelle "Au Tambourin".

                                               Au Tambourin, rue de Richelieu.

     Le quartier n'est pas celui qui convient le mieux à son établissement et elle déménage en 1885 au 62 boulevard de Clichy, au cœur du Montmartre des artistes et de la vie nocturne.

                                             Au Tambourin, boulevard de Clichy.

Le 62 boulevard de Clichy aujourd'hui.

Le 62 boulevard de Clichy aujourd'hui.

     Nous possédons peu de documents sur ce café qui eut pour habitués quelques uns des plus grands peintres de l'époque. Nous savons qu'il était décoré d'un mobilier en forme de tambourins. Ces tambourins étaient décorés par les peintres qui fréquentaient l'établissement : Gauguin, Van Gogh, Lautrec! Ils ont hélas disparu!

 

     Edouard Dantan aide son ancienne maîtresse à décorer les murs;  il y accroche quelques unes de ses toiles et il peint un bouc sur un tambourin.

     Parmi les relations amoureuses que noue Agostina, figure un peintre du nord, le suédois Auguste Hagborg qui vit à quelques centaines de mètres du Tambourin, 45 boulevard de Rochechouart.

                                              Jeune fille songeuse (August Hagborg)

 

Mais c'est avec un autre peintre qu'elle entre dans la légende, un autre peintre du nord!

                                                      Van Gogh peint par Lautrec.

      C'est au Tambourin que Vincent Van Gogh fait sa connaissance en 1887.

     D'après l'ami du peintre, Emile Bernard, ils se plurent aussitôt et vécurent une passion de plus de trois mois...

     Vincent vient en voisin depuis la rue Lepic où il vit chez son frère Théo. Le Tambourin devient sa cantine et comme il n'a pas les moyens de payer l'addition, il donne des tableaux (des natures mortes) à sa maîtresse qui les expose sur les murs.

                                      54 rue Lepic. Domicile de Théo Van Gogh

     Maxime Lisbonne publie dans sa Gazette du Bagne un petit article sur le Tambourin qui "n'a rien des auberges dont la nudité et le délabrement des murs fait la pauvre originalité. (...) C'est en effet madame Segatori, la propriétaire, qui a réuni, placé avec un sentiment artistique, les œuvres des maîtres qui ont transformé son établissement en une des plus intéressantes galeries de tableaux qui se puisse voir. Pour ajouter à l'attrait de son établissement, elle s'est adjoint les plus charmantes collaboratrices qui se puissent voir, fraîches fleurs écloses au soleil d'Italie et épanouies dans le rayonnement chaud de notre capitale."

     C'est au Tambourin que Vincent organise une exposition des estampes japonaises dont il a la passion et qu'il a achetées avec son frère chez le célèbre marchand Bing. 

                                             Hiroshige qui fascine Van Gogh

     Toujours au Tambourin, Gauguin, Anquetin, Bernard et lui exposent leurs œuvres en espérant les vendre. Anquetin et Bernard seront les principaux bénéficiaires de l'opération car ils vendent effectivement, chacun, une de leurs toiles. Vincent, comme on le sait, ne vend rien. La seule toile que vendra son frère pendant son séjour provençal est "la vigne rouge".

                   Emile Bernard de face et Vincent de dos au bord de la Seine à Asnières.

Agostina Segatori au Tambourin (Van Gogh)

Agostina Segatori au Tambourin (Van Gogh)

     La Segatori et Van Gogh restèrent proches, une fois éteints les feux de leur amour passager. Nous avons deux portraits de sa maîtresse peints par lui. Elle semble résignée et mélancolique sur le portrait peint au Tambourin.

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L'Italienne (Van Gogh)

L'Italienne (Van Gogh)

     Elle est plus solaire sur celui qui la campe sur un fond jaune, couleur des tournesols.... Elle porte le costume traditionnel de Ciociaro d'où serait originaire sa famille.

     Vincent quitte Paris en 1888 pour vivre son aventure de voyant et d'écorché. La Segatori voit peu à peu décliner son établissement. Le tambourin n'est plus à la mode, détrôné par les cabarets de Pigalle.

                                                            Place Pigalle (Utrillo)

     Le Tambourin est vendu pour devenir en 1893 le Cabaret de la Butte... et après quelques années le Cabaret des quat'z arts.

 

    Agostina Segatori avait été contrainte de vendre pour presque rien le mobilier, les tambourins décorés par des peintres aujourd'hui célèbres, les toiles qui ornaient ses murs et notamment les natures mortes de Van Gogh.

                                          Nature morte les coings (Van Gogh 1988)

     Elle ne parvint à survivre que grâce à la générosité de certains habitués de son établissement et surtout à celle du père Tanguy, qui si l'on en croit le site qui porte son nom la recueillit.

                                                    Le Père Tanguy (Van Gogh) 

    Elle meurt en 1910 et quitte notre monde avec le passeport pour l'immortalité provisoire que Vincent Van Gogh, son amant d'une saison, lui avait donné... 

 

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE. Rues et places.
Les escaliers de Montmartre en couleurs...
Les escaliers de Montmartre en couleurs...

Rue du Mont-Cenis

     Chaque année, au troisième trimestre, peu avant les vacances, les écoliers de Montmartre investissent les escaliers avec des craies de toutes les couleurs. Chaque école réalise son projet de décoration  avec plus ou moins de bonheur mais avec des rires et des sourires à foison!

Les escaliers de Montmartre en couleurs...
Les escaliers de Montmartre en couleurs...

Rue du Chevalier de La Barre

Les escaliers de Montmartre en couleurs...
Les escaliers de Montmartre en couleurs...
Les escaliers de Montmartre en couleurs...

Rue Utrillo

     Comme une nuée de moineaux, les petits s'envolent après avoir usé leurs craies. Ils rendent les escaliers aux passants dont les semelles peu à peu effacent les traces fragiles, aussi vulnérables que les irisations sur les ailes des papillons...

Les escaliers de Montmartre en couleurs...
Les escaliers de Montmartre en couleurs...

Rue du Mont-Cenis

Les escaliers de Montmartre en couleurs...
Les escaliers de Montmartre en couleurs...

Rue Foyatier

Les escaliers de Montmartre en couleurs...
Les escaliers de Montmartre en couleurs...

Rue Foyatier

Les escaliers de Montmartre en couleurs...
Les escaliers de Montmartre en couleurs...

Rue Chappe

Les escaliers de Montmartre en couleurs...
Les escaliers de Montmartre en couleurs...

Mont-Cenis

Les escaliers de Montmartre en couleurs...
Les escaliers de Montmartre en couleurs...

Chevalier de La Barre

Les escaliers de Montmartre en couleurs...

     Parmi ces artistes de craie, il y aura peut-être, un jour, un peintre, un chanteur, un poète... un de ces aventuriers qui sans être un premier de cordée, nous ouvrira des horizons nouveaux et mettra des couleurs sur les pavés!

 

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE. Rues et places., #MONTMARTRE Peintres.Artistes.Clébrités
Rue de Navarin. Montmartre. Truffaut. Gautier.
Rue de Navarin. Montmartre. Truffaut. Gautier.

    Voilà une rue dont j'ai longtemps hésité à parler tant sont lourds les souvenirs qui m'y attachent. Le temps a passé et je me résous à y revenir et à la revoir, changée et semblable...

    Elle a vu le jour en en 1830, en pleine époque romantique et elle porte le nom d'une victoire de la coalition franco-anglo-russe sur la flotte turco-égyptienne pendant la guerre d'indépendance grecque.

 

    

    Les massacres perpétrés par les Ottomans, grands experts en boucherie et futurs génocidaires du peuple arménien avaient bouleversé l'Europe qui décida d'intervenir

Chios. Un lieu de mémoire que l'on n'oublie pas l'avoir visité.

Chios. Un lieu de mémoire que l'on n'oublie pas l'avoir visité.

   Hugo qui habitera plus tard ce quartier avait écrit dans les Orientales quelques poèmes engagés dont le célèbre " Enfant ":

"Les Turcs ont passé par là. Tout est ruine et deuil.

Chio, l'île des vins, n'est plus qu'un sombre écueil (…)"

Rue de Navarin. Montmartre. Truffaut. Gautier.

     La rue commence côté pair avec un opulent immeuble de pierres qui donne également sur la rue des Martyrs, construit en 1903 et signé des architectes Elie Charlet et Henri Michel.

    Le maître boulanger qui y fait son pain est tellement apprécié des habitants du quartier qu'il n'a aucun mal à les faire marcher à la baguette.

 

Le 3

Le 3

Le 4. Une "dent creuse".

Le 4. Une "dent creuse".

                  Au 4, une vieille photo garde mémoire du bougnat qui y tenait boutique.

                      Aujourd'hui le bougnat a cédé la place au restaurant "Belle Maison".

 

Le 5

Le 5

Le 7 aujourd'hui

Le 7 aujourd'hui

Le 7 en 1906

Le 7 en 1906

    Le 7 a plus fière allure aujourd'hui qu'au début du XXème siècle mais il est resté comme à ses origines un hôtel. Il a seulement accroché quatre étoiles à son ciel.

    Il rend hommage à Sacha Guitry et joue sur une décoration théâtrale qui vous donnera l'illusion, une fois couché, d'être regardé par des spectateurs attentifs, dans les loges et les balcons du  papier peint !

Le 9

Le 9

     Le 9 est un petit hôtel particulier  de style troubadour qui portait en façade, dans la niche, une statue de la Vierge à l'enfant. Quand l'hôtel fut racheté pour devenir une maison close spécialisée dans les pratiques sado-maso, les habitants du quartier pétitionnèrent pour que fût enlevée la Vierge. Elle le fut et disparut corps et âme. Nul ne sait ce qu'elle est devenue. A moins que… l'Assomption l'ait ravie comme son illustre modèle.

 

     La dame de cérémonie s'appelait Christiane. Il y avait encore lorsque j'y ai vécu quelques chaînes et quelques instruments dentés fixés dans les murs du dernier étage. 

Pendant la deuxième guerre, les nazis le fréquentèrent, ce qui n'étonnera personne, le sadisme étant leur spécialité!

Le 11

Le 11

    Le 11 est l'un des rares immeubles à être inscrit au PLU (plan local d'urbanisme). Il a abrité le peintre Hébert de 1850 à 1880. Les deux premiers étages servaient d'habitation et les étages supérieurs d'atelier.

                                              Ernest Hébert. Autoportrait.

     Ernest Hébert (1817-1908) est un grand peintre injustement oublié bien qu'il eût son musée à La Tronche et dans le VIème arrondissement, dans l'hôtel de Montmorency-Bours. Ce dernier est fermé car l'immeuble classé a la tremblote et nécessite des consolidations. Il dépend du musée d'Orsay, où par chance quelques toiles de Hébert peuvent être vues.

                             La malaria. Ernest Hébert. (musée d'Orsay)

     Ce cousin de Stendhal, amoureux comme lui de l'Italie où il vécut après son prix de Rome, fut très apprécié pendant le 2nd Empire. On aimait alors ses portraits dont le réalisme se teintait souvent d'une atmosphère onirique qui permet d'y voir les prémices du symbolisme.

              Le baiser de Judas. Hébert. Prêt du musée d'Orsay au musée de La Tronche.

     L'immeuble sert de siège aujourd'hui au Conseil International de la Langue Française chargée de favoriser le rayonnement du français dans un monde presque entièrement contaminé par le globish!

 

Le 12

Le 12

     Le 12, petit immeuble anodin et sans charme a été le siège de nombreuses associations culturelles liées au Parti Communiste au temps où il existait vraiment!

                                                                  Aragon

     Parmi ces associations on peut retenir:

-la Maison de la Culture (1934) présidée par Aragon.

-"Ciné-Liberté" (Front Populaire) qui regroupait de nombreux techniciens et d'artistes engagés.

-L'Union des Théâtres indépendants" présidée par Charles Vildrac (plus de 300 troupes indépendantes).

Le 14

Le 14

     Le 14 (qui  serait aujourd'hui les 18-20) fut le domicile d'un écrivain, homme d'esprit, utopiste et combattant pour la liberté de penser: Louis Desnoyers (1802-1869)

    La plaque commémorative devrait être apposée sur  l'immeuble de briques des PTT au 20. Mais puisqu'elle est là, rappelons qui est ce Desnoyers.

Rue de Navarin. Montmartre. Truffaut. Gautier.

    Ses romans pour la jeunesse eurent un grand succès mais c'est surtout pour son engagement dans la création de la Société des Gens de Lettres qu'il est aujourd'hui connu. C'est lui qui rédigea les statuts de cet organisme chargé de protéger les auteurs et de prévoir un fonds de solidarité.

Rue de Navarin. Montmartre. Truffaut. Gautier.

     Une plaque rappelle que furent approuvés les statuts de cette Société, par près de 50 écrivains dont Dumas, Hugo, Lamennais...

Desnoyers en fut élu Président, battant son concurrent Victor Hugo de huit voix.

Le 16

Le 16

     Au 16, Paul Vayson, peintre provençal qui se fit édifier un hôtel particulier en 1879 rue Fortuny, eut son atelier. Quand il était au travail, des bêlements devaient retentir dans la rue car on ne compte pas le nombre de toiles qu'il exécuta avec bergères, bergers, moutons, brebis, béliers, agneaux! Son monument à Avignon représente comme il se doit, une bergère et son troupeau!

 

 

  Il a également participé au décor d'un des plus beaux restaurants de Paris, le Train Bleu de la Gare de Lyon où il a peint la ville d'Hyères.

 

Le 17

Le 17

   Le 17 fut jadis un hôtel dont les fenêtres donnaient sur le parc Botherel en face. Il portait le nom du grand collège de l'avenue Trudaine voisine, le collège Rollin aujourd'hui Jacques Decour.

 

Les 18-20

Les 18-20

Rue de Navarin. Montmartre. Truffaut. Gautier.

     Les 18-20 (jadis le 14, l'immeuble du début de la rue, à l'angle avec la rue des Martyrs ayant fait disparaître deux numéros) sont un pesant ensemble dont la masse écrase la rue. Ils occupent pourtant ce qui était le plus bel endroit du quartier : l'hôtel Botherel et son parc .

 

 

     L'endroit fut un vivier intellectuel et de nombreux écrivains ou artistes y vécurent. L'hôtel  construit vers 1830 par le Baron Botherel, ami des arts et des lettres, eut pour habitants : Amédée Achard, Louis Desnoyers, Anaïs Fargueil, Théophile Gautier, Nerval, Auguste Vacquerie, Fortunata Tedesco…. et j'en oublie!

 

    Le plus célèbre d'entre eux fut Théophile Gautier qui collectionna les adresses parisiennes. C'est pendant les années 1840-1841 qu'il prend possession des 1er et 2ème étages. En bon sportif, il aime grimper aux arbres, faire sa gymnastique dans le parc et dit-on pratiquer la pêche en faisant jeter chaque dimanche des poissons vivants dans le bassin. (information sur le site du Père Tanguy).

                                                          Théophile Gautier

     Il héberga son ami, condisciple du lycée Charlemagne et ancien voisin de la rue du Doyenné, Gérard de Nerval qui commence en 1841 à fréquenter la maison de santé du Docteur Blanche rue Norvins.

                                                           Gérard de Nerval

     Parmi les autres habitants :

                                             Anaïs Fargueil (1819-1896) fut une comédienne qui eut un certain renom dans le théâtre de vaudeville.

                                          Caricature d'Anaïs Fargueil par Marcelin

                                                Auguste Vacquerie (1819-1895) poète et dramaturge qui eut des liens étroits avec Hugo. Cette amitié fut à l'origine de la rencontre de son frère Charles avec Léopoldine Hugo, de son mariage en 1843 et la fin tragique des deux époux.

                                         Victor Hugo et auguste Vacquerie

 

 

 

Le 19

Le 19

Le 22

Le 22

Rue de Navarin. Montmartre. Truffaut. Gautier.

     Le 22 hébergea pendant la 2ème guerre mondiale la famille Aznavourian, Micha et Knar ainsi que leur fils et leur fille.

                                                         La mère d'Aznavour

     Charles Aznavour évoquera ses souvenirs de la rue de Navarin :

"Au rez-de-chaussée vivait un couple d'homosexuels juifs. Ma sœur jouait des morceaux de musique juive pour eux."

     La relation la plus marquante fut celle du père et de la mère d'Aznavour avec le couple Manouchian, Missak et Mélinée qu'ils hébergèrent. On sait que le groupe Manouchian fut exécuté et que la célèbre affiche rouge présenta ses membres comme des criminels et des étrangers.

 

Le 23

Le 23

     Le 23 est l'inévitable catastrophe architecturale que l'on trouve dans chaque rue (ou presque de Paris). Arrière d'un garage-parking du 20 rue Clauzel, il illustre bien l'indigence et le radinisme de constructions faites pour le profit et rien d'autre!

Le 24

Le 24

     Pour le 24, juste un petit signe à Etienne Daho qui, débarqué de sa Bretagne, y vécut à son arrivée à Paris. Notons qu'aujourd'hui il se partage entre Londres et Montmartre, rue Durantin.

 

Fin de la rue vers la rue Henry  Monnier

Fin de la rue vers la rue Henry Monnier

Le 33

Le 33

     Le 33 est le dernier immeuble de la rue qui soit digne d'intérêt. Une plaque y est apposée qui rappelle qu'un des plus grands cinéastes français y vécut pendant son enfance…

 

    On sait que le petit François était né sous de mauvais auspices, sa mère Janine l'ayant mis au monde "clandestinement" pour éviter la "honte" à sa famille bourgeoise de donner vie à un enfant dont le père était inconnu. Le petit fut placé en nourrice et il fallut attendre le mariage de sa mère avec Roland Truffaut pour qu'il retrouve une vie familiale.

 

    Plus tard Truffaut recherchera l'identité de son père et découvrira qu'il s'agissait de Roland Lévy, un Juif qui du fait de son origine aurait été rejeté par une famille traditionnelle au catholicisme teinté d'antisémitisme.

 

    Quand il tourne les 400 Coups, film en partie autobiographique Truffaut situe le logement de la famille du petit Antoine à deux pas de la rue de Navarin, place Toudouze.

 

     On retrouve Montmartre à plusieurs reprises dans ses films. C'est rue de Steinkerque, au pied du Sacré-Coeur qu'habite Antoine Doinel, c'est à l'hôtel du 39 avenue Junot qu'il est veilleur de nuit dans  Baisers Volés.

 

    La rue de Navarin s'achève rue Henry Monnier (où vivaient les grands-parents de Truffaut). Le cinéaste a vécu des années difficiles dans ce quartier et il n'est pas étonnant qu'il ait pu écrire :

"L'adolescence ne laisse un bon souvenir qu'aux adultes ayant mauvaise mémoire"

Rue de Navarin. Montmartre. Truffaut. Gautier.

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Publié le par chriswac
Publié dans : #VOYAGES...
Venise et les goélands. Juin 2018. Le lion.

     Un goéland posé entre la Salute, la plus belle église de Venise et le campanile de San Marco

Venise et les goélands. Juin 2018. Le lion.

    Je ne vois qu'une concurrente à mon Montmartre et c'est Venise!

    J'aime Istamboul, Ispahan, Luang prabang…

    Mais c'est à Venise que j'éprouve le besoin de revenir chaque année, comme on retrouve un premier amour épargné par le temps.

Venise et les goélands. Juin 2018. Le lion.

           A la Giudecca, avec la Salute pour décor

   Mais Venise a tant d'amoureux! Elle a été photographiée par tant de fidèles que tout ce qui la concerne relève du cliché et de l'évidence. Elle est une star qui ne cesse de provoquer de nouvelles passions, toutes plus exclusives, plus définitives les unes que les autres.

Devant San Marco

Devant San Marco

Alors… j'ai demandé aux goélands de me guider, de voler, comme le lion de Saint-Marc au dessus des canaux et des îles…. de guider mon regard au-dessus des touristes….

Venise et les goélands. Juin 2018. Le lion.

    Les goélands aiment le lion de bronze qui est le symbole même de la ville, le lion doux et sauvage, les pattes posées sur l'Evangile, les ailes déployées.

Chaque fois que je suis passé au pied de sa colonne, j'ai vu des goélands. Ou plus exactement UN goéland...

Sur les ailes...

Venise et les goélands. Juin 2018. Le lion.

Entre les pattes...

Venise et les goélands. Juin 2018. Le lion.
Venise et les goélands. Juin 2018. Le lion.

Sur la tête...

     La statue date du XIIIème siècle et a sans doute été faite en transformant une sculpture orientale qui représentait un dragon-chimère venu de Perse.

    Napoléon qui aimait Venise au point de la piller (comme les Vénitiens aimèrent Constantinople!) a fait transporter ce lion à Paris où il s'est morfondu pendant onze ans sur la fontaine des Invalides avant d'être rapatrié sur son perchoir dans le ciel.

Venise et les goélands. Juin 2018. Le lion.

    Ce perchoir est une des deux colonnes volées à Constantinople. Attention, ne passez pas entre elles. Soyez prudent comme les Vénitiens qui savent que c'est là, entre le lion et saint Théodore terrassant le dragon qu'avaient lieu les exécutions capitales...

 

    Les lions sont si nombreux à Venise que le goéland a l'embarras du choix!…

   Parmi mes préférés, les lions géants de la place de l'Arsenal

    Cet extraordinaire lion est grec. Il a été volé par un doge vénitien en 1687 au port du Pirée. Ce même doge qui fit tirer sur le Parthénon occupé par les Turcs, provoquant la destruction d'une partie du temple où étaient entreposées les munitions!

La France rendit à Venise les chevaux de San Marco volés par Napoléon (chevaux déjà volés par les Vénitiens à Constantinople).

    Venise devrait rendre au Pirée ce lion majestueux qui donnait son nom au port du Lion.

   Voilà un autre lion sur lequel ne se posera aucun goéland! C'est celui que Carpaccio a représenté pour la scuola Dalmata di San Giorgio dans la toile retraçant la vie de saint Jérôme…

     Il est si reconnaissant d'avoir été soigné d'une blessure à la patte qu'il se lie à la vie à la mort à celui qui l'a aidé. Le jour où le saint mourra il se laissera à son tour mourir...

Venise et les goélands. Juin 2018. Le lion.

Revenons à nos goélands….

Celui-là est à la Giudecca...

Venise et les goélands. Juin 2018. Le lion.

… Avec la Salute pour décor

Venise et les goélands. Juin 2018. Le lion.

     Cet autre se promène sur la place Saint-Marc avec les pigeons et avant l'invasion des hordes barbares armées de smartphones.

Venise et les goélands. Juin 2018. Le lion.

Guglie, sur le canal de Canareggio

Venise et les goélands. Juin 2018. Le lion.

Sur le Campanile, place San Marco.

Venise et les goélands. Juin 2018. Le lion.
Venise et les goélands. Juin 2018. Le lion.

Plus rapide que les bateaux. Devant San Giorgio.

Venise et les goélands. Juin 2018. Le lion.

    Sur la piazzeta, en face du Palais des Doges un véritable palais a été édifié en 1547 pour servir de bibliothèque et recevoir les milliers de manuscrits et d'ouvrages précieux de la Biblioteca Marciana.

Venise et les goélands. Juin 2018. Le lion.

Les statues de la façade sont appréciées des goélands qui jouissent sur la tête des divinités grecques d'un point de vue idéal sur la lagune.

Venise et les goélands. Juin 2018. Le lion.

     D'autres se laissent flotter sur les canaux, regardent passer les gondoles sous les ponts ou se posent sur les toits… 

Sur le canal San Barnaba

Sur le canal San Barnaba

Sur le pont de la Ca Rezzonico

Sur le pont de la Ca Rezzonico

Venise et les goélands. Juin 2018. Le lion.
Au bord du canal de l'Arsenal...

Au bord du canal de l'Arsenal...

Et moi qui suis de retour à Montmartre, j'aimerais, d'un coup d'aile pouvoir regagner la ville sublime pour m'y poser sur la tête du lion...

… et …redescendre sur le quai des Schiavoni pour siroter un spritz couleur soleil!

 

Venise et les goélands. Juin 2018. Le lion.
Venise et les goélands. Juin 2018. Le lion.
Venise et les goélands. Juin 2018. Le lion.

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Publié le par chriswac
Publié dans : #album
Montmartre. Photos. Avril-mai 2018
Montmartre. Photos. Avril-mai 2018
Montmartre. Photos. Avril-mai 2018

11 avril. Retour de Thaïlande dans un mois d'avril clair et léger. Le footballeur-acrobate du parvis du Sacré-Coeur est là, avec son ballon étoilé. Il fait la passe au centre...

Montmartre. Photos. Avril-mai 2018
Montmartre. Photos. Avril-mai 2018

12 avril, esplanade du Sacré-Coeur. On dirait que l'Apollon du Belvédère s'apprête à faire pipi!

Montmartre. Photos. Avril-mai 2018

13 avril. Deux armées au sommet.

Montmartre. Photos. Avril-mai 2018

14 avril. Le funambule de la place du Calvaire.

Montmartre. Photos. Avril-mai 2018

15 avril. Poulbots rue du Chevalier de La Barre.

Montmartre. Photos. Avril-mai 2018

16 avril. La pêche aux pièces de monnaie. Bassin des Tritons. Square Louise Michel.

Montmartre. Photos. Avril-mai 2018

17 avril. Bassin des Tritons.

Montmartre. Photos. Avril-mai 2018

18 avril Vintage en Noir et Blanc! Rue Cardinal Dubois.

Montmartre. Photos. Avril-mai 2018

19 avril. Les poètes ont laissé leurs chaussures avant de partir en voyage!

Rue Lepic.

Montmartre. Photos. Avril-mai 2018

20 avril. Un couple à une tête. Square Louise Michel.

Montmartre. Photos. Avril-mai 2018

21 avril Le cheval du manège devant le Sacré-Coeur.

Montmartre. Photos. Avril-mai 2018

11 mai, les sanglots longs des violons de la rue du Calvaire...

Montmartre. Photos. Avril-mai 2018

12 mai. A la queue leu leu… Rue du Chevalier de la barre.

Montmartre. Photos. Avril-mai 2018

13 mai. Un petit restaurant pour BD. Rue Tholozé.

Montmartre. Photos. Avril-mai 2018

14 mai. Envol. Parvis du Sacré-Coeur.

Montmartre. Photos. Avril-mai 2018

15 mai. Mais l'amour ? Rue du Cardinal Guibert.

Montmartre. Photos. Avril-mai 2018

16 mai. La joueuse de Hang. Place du Calvaire.

Montmartre. Photos. Avril-mai 2018

17 mai. La Belle au Bois souriant. Square Louise Michel.

Montmartre. Photos. Avril-mai 2018

18 mai. La mariée met les voiles. Square Louise Michel.

Montmartre. Photos. Avril-mai 2018

18 mai. Repos au bord du monde. Place du Calvaire.

Montmartre. Photos. Avril-mai 2018

19 mai. Guitariste place du Calvaire.

Montmartre. Photos. Avril-mai 2018

19 mai. Kiss et baiser ça va de pair!

Montmartre. Photos. Avril-mai 2018

20 mai. Le funambule a mis un masque. Place du Calvaire.

Montmartre. Photos. Avril-mai 2018
Montmartre. Photos. Avril-mai 2018
Montmartre. Photos. Avril-mai 2018

21 mai. Saut périlleux sur les toits du 10ème étage. Rue de Clignancourt.

Montmartre. Photos. Avril-mai 2018

22 mai orage de grêle. Le marchand de parapluies. Parvis du Sacré-Coeur.

Montmartre. Photos. Avril-mai 2018

23 mai. Blondes sur toits gris. Square Louise Michel

Montmartre. Photos. Avril-mai 2018

24 mai. La révérence. Rue Utrillo.

Montmartre. Photos. Avril-mai 2018

25 mai. Smiling in the rain. Rue des Abbesses.

Montmartre. Photos. Avril-mai 2018

26 mai. Avant l'orage. Rue Muller.

Montmartre. Photos. Avril-mai 2018

27 mai. Fête des mères et anniversaire de la mienne. 97 ans! 

Montmartre. Photos. Avril-mai 2018

29 mai. Paris au bout du doigt. Parvis du Sacré Cœur.

Montmartre. Photos. Avril-mai 2018

30 mai. Les pigeons Art-Nouveau. Métro Blanche.

Montmartre. Photos. Avril-mai 2018

31 mai. La goualante de la Butte. Rue du Calvaire

      Dernier feu d'un mois excessif, jours froids, jours brûlants, ciels gris, ciels bleus, averses de grêle, pluies torrentielles… mais comme dit Monsieur Trump, le réchauffement climatique est une escroquerie inventée par les écolos. De la même eau que notre ministre Travers, le bien nommé qui affirme que rien ne prouve que les animaux castrés à vif, mal étourdis, égorgés vifs et dépecés  encore vivants souffrent vraiment! 

                             Dans le médaillon! Rue de l'Abreuvoir (31 mai)   

      Juin va commencer et rien ne va changer. Montmartre restera le centre du monde. Mais le monde avec ses merveilles, somptueuses ou modestes, continuera d'être malmené, exploité, sacrifié aux dieux de l'argent et du profit à courte vue.

Montmartre. Photos. Avril-mai 2018

Cimetière Montmartre (31 mai)

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Le Petit Moulin. Rue Tholozé. OJI.

Les touristes qui montent à l'assaut de la Butte par la rue Tholozé, avec en toile de fond le célébrissime moulin de la Galette, ne peuvent passer sans remarquer…. le Petit Moulin...

Le Petit Moulin. Rue Tholozé. OJI.

Minuscule, à l'angle de la rue Durantin, il semble sorti d'un livre de contes pour enfant ou d'une bande dessinée naïve...

Van Gogh

Van Gogh

    Il a choisi de rendre hommage à son illustre confrère  de la Galette qui fut peint et repeint par des Renoir ou des Van Gogh, en choisissant de s'appeler Petit Moulin!

Le Petit Moulin. Rue Tholozé. OJI.

    Son enseigne un peu foutraque et rouillée représente un moulin de bric et de broc dont les ailes n'auraient aucune velléité de tourner dans le vent...

  

Il fut peint par Renoux, du temps où il était unicolore et où l'artiste de rue OJI n'avait pas habillé ses murs de fresques.

Les flamants roses d'OJI rue Berthe.

Les flamants roses d'OJI rue Berthe.

OJI, on le connaît sur la Butte avec ses flamants roses qui se plaisent rue Berthe où depuis des années, nul nettoyeur, nul tagueur sauvage ne les a outragés. 

 

On les retrouve sur les murs du restaurant qui semble plus petit encore, entre les pattes de ces échassiers géants. 

 

Ils sont accompagnés d'autres volatiles, goéland, toucan et rouge gorge...

 

 

Le Petit Moulin. Rue Tholozé. OJI.

… Et d'un canard-jouet, tel qu'on en vend plus bas sur le boulevard, pour les jeux érotiques!

 

Le Petit Moulin. Rue Tholozé. OJI.

Au rez de chaussée, les herbes tropicales évoquent un douanier Rousseau en cavale

Le Petit Moulin. Rue Tholozé. OJI.

     Un regard d'enfant curieux semble suivre les touristes qui passent dans la rue Durantin. On retrouve cette importance du regard dans d'autres réalisations d'OJI....

 

Le Petit Moulin. Rue Tholozé. OJI.

     Un bandeau intermédiaire entre le rez de chaussée et le premier représente la ville avec ses toits, ses tours et ses murs..

On peut y apercevoir l'artiste de rues en train de travailler….

Le Petit Moulin. Rue Tholozé. OJI.

Sur les murs pignons des immeubles mitoyens, une autruche attentive nous surveille!

Le Petit Moulin. Rue Tholozé. OJI.

Tandis que s'envole une montgolfière énigmatique avec la signature d'Oji et quelques flamants qui se posent des questions...

Le Petit Moulin. Rue Tholozé. OJI.

L'ensemble est une réussite par la couleur, la gaité, l'irruption dans la ville d'un monde fantastique qui fait la part belle à l'enfance…

 

OJI est connu dans le milieu de l'art de rues. Il est modeste et généreux je crois et c'est une chance pour nous qu'il ait pu métamorphoser ce coin de rues!

 

Le Petit Moulin. Rue Tholozé. OJI.

Avant les flamants ce furent des cochons tout aussi roses qui occupèrent l'espace, accompagnés du jeu de mot usé sur l'homophonie l'art et lard.

"De l'art ou du cochon"!

Le Petit Moulin. Rue Tholozé. OJI.

     Remontons un peu plus loin… Je suis un assez ancien Montmartrois pour l'avoir connu du temps où il avait pour nom : Les Canons.              

Un nom qui remplaçait l'ancien qui était….

"le Petit Moulin"!

On peut donc être et avoir été!

Les canons de Montmartre

Les canons de Montmartre

     Les "canons" jouaient sur le double sens du mot : petit verre de vin et pièce d'artillerie. On sait que la Commune commença le jour où les Versaillais vinrent reprendre aux Montmartrois qui les avaient payés les fameux canons destinés à défendre la Butte contre les Prussiens. Un autre restaurant, rue Paul Albert porta ce nom avant de devenir le Botak et dissimuler sous une vilaine tapisserie les fresques représentant les fameux canons et leurs défenseurs.

Le Petit Moulin. Rue Tholozé. OJI.

   Mais revenons à nos moutons, à nos flamants roses plus exactement…. et allons boire un canon au Petit Moulin à la santé de ceux qui mettent de la couleur dans nos rue et aux utopistes de tout poil!

                                                          Léo par OJI

 

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Statue de Berlioz. Square Berlioz. Place Adolphe Max.

Statue de Berlioz. Square Berlioz. Place Adolphe Max.

La rue de Calais à partir de la rue Blanche.

La rue de Calais à partir de la rue Blanche.

     C'est une courte artère qui va de la rue Blanche à la rue de Vintimille.

Elle a été tracée au milieu du XIXème siècle sur les jardins du Nouveau Tivoli (3ème du nom) apprécié pour ses montagnes russes, son labyrinthe et son tir aux pigeons vivants importé d'Angleterre.

 

      On avance le chiffre de 300 000 pigeons tués pour amuser les bourgeois.

                                 (Photo airedalesareafailure. wordpress.com) 

    

     Le massacre cessa en 1842 quand le jardin fut vendu pour qu'y soient construites les rues de Calais, Douai, Vintimille, Ballu et la place Adolphe Max dans un quartier que les artistes avaient mis à la mode et qui fut surnommé sans modestie "la Nouvelle Athènes".

Prise de Calais par François de Guise le 9 janvier 1558. (Picot)

Prise de Calais par François de Guise le 9 janvier 1558. (Picot)

     La rue longue de 153 mètres (et large de 12) rappelle l'attachement du pays à la bonne ville de Calais qui après avoir été anglaise pendant deux siècles fut reprise à l'ennemi par les armées royales sous le commandement de François de Guise en 1558.

La rue de Calais. Montmartre. Berlioz.
La rue de Calais. Montmartre. Berlioz.

     La rue s'ouvre avec à l'angle rue Blanche, un restaurant côté impair et un hôtel côté pair. Mais l'immeuble le plus "glorieux" est situé au 4

 

     Dans ce bâtiment construit en 1856 a vécu pendant 13 ans, jusqu'à sa mort,  un des plus grands musiciens français : Hector Berlioz.

La maison de Berlioz, rue Saint-Denis. (Mont-Cenis aujourd'hui).

La maison de Berlioz, rue Saint-Denis. (Mont-Cenis aujourd'hui).

     Nous l'avons déjà rencontré sur la Butte, rue du Mont-Cenis (alors appelée rue Saint-Denis) où il avait loué une maison campagnarde et où il emménagea avec sa jeune femme Harriet Smithson. Ils aimèrent Montmartre, village paisible à l'écart de l'agitation parisienne; leur fils Louis y naquit et c'est là que fut composé "Harold en Italie".

 

En 1836 il fallut se résoudre à regagner Paris à cause de la fatigue des interminables transports entre la capitale et le village.

Harriet Smithson

Harriet Smithson

     Harriet reviendra vivre rue Saint-Vincent en 1848 jusqu'à sa mort et son inhumation dans le vieux cimetière Saint-Vincent (ses restes seront transférés plus tard au cimetière Montmartre dans le caveau de Berlioz).

Marie Recio. Un portrait sauvé de la destruction. Musée Berlioz, la Côte Saint-André.

Marie Recio. Un portrait sauvé de la destruction. Musée Berlioz, la Côte Saint-André.

     Quand il vient habiter rue de Calais, le compositeur vit avec l'autre femme de sa vie, Marie Recio. Il déménage du 17 rue de Vintimille où il n'est resté que quelques mois et qu'il quitte à cause d'un loyer soudain augmenté. Toute sa vie Berlioz aura lutté pour trouver des logements au loyer abordable. 

4ème étage du 4 rue de Calais

4ème étage du 4 rue de Calais

     Il habite au 4ème étage de l'immeuble qui trop vite construit va nécessiter de sérieuses consolidations. Il sera obligé de descendre avec armes et bagages au 2ème pendant le temps des travaux. 

"Notre maison était sur le point de s'écrouler tant elle était mal bâtie".

La rue de Calais. Montmartre. Berlioz.

    Pendant ces travaux, Marie Recio qui supporte mal le bruit et les poussières part chez une amie à Saint-Germain en Laye. C'est là qu'elle meurt, le 13 juin 1862.

Berlioz ne se remet pas de la disparition de celle qu'il avait épousée 20 ans plus tôt et qui au début, avant d'être conseillée et formée dans l'art du chant, "miaulait comme une douzaine de chats."

"Le coup a été affreux (…) Je ne sais comment je vais achever ma vie isolée"

Louis Berlioz

Louis Berlioz

     Le 4 rue de Calais n'aura pas été bénéfique, affectivement parlant. L'appartement n'est pas assez vaste pour que le fils de Berlioz, Louis, ait une chambre lorsqu'il lui rend visite entre deux expéditions. Louis qui au début avait voulu fuir ce père habité par l'amour exclusif de la musique, devenu marin puis capitaine, meurt de la fièvre jaune à la Havane. Et c'est rue de Calais que son père apprend sa mort alors que depuis quelques années leurs rapports s'étaient harmonisés et que Louis lui écrivait ces mots prémonitoires : 

 

 "Tu es mon Dieu, tu es tout ce qu'il est possible à l'homme de cœur et d'intelligence d'aimer. Il me semble que nos existences sont liées, elles sont les torons d'une corde, si l'un se brise, l'autre se brisera. Ils ne peuvent exister l'un sans l'autre, ils forment un tout."

     Nous sommes en 1867, deux ans avant la mort de Berlioz. 

    

Si les années de la rue de Calais furent terribles, elles furent aussi fécondes. Berlioz y écrit ses dernières œuvres dont l'ampleur impressionne : Les Troyens,  Béatrice et Bénédict.

 

Il rédige Les Grotesques et la musique, A travers chants.

Il met un point final à ses Mémoires.

La rue de Calais. Montmartre. Berlioz.

   Il meurt le 8 mars 1869. Son service funèbre est organisé dans l'église de la Trinité  inaugurée deux ans plus tôt.

    Il est enterré au cimetière Montmartre (voisin lui aussi) où ses deux femmes passent avec lui leur éternité oublieuse.

 

    Berlioz suffit au renom et à la gloire de la rue de Calais. On reste impressionné et ému devant le modeste logement du 4ème étage où le musicien des tempêtes, des révoltes, des tendresses vécut treize années.

 

     Nous ne quittons pas le 4 où un autre musicien habita quelques années après Berlioz. Il s'agit d'Antonin Marmontel (1850-1907), bien oublié aujourd'hui. Il fut pourtant connu pour ses pièces pour piano et pour son enseignement au Conservatoire de Paris.

 

      Son père, pianiste lui aussi est un peu plus connu par les élèves célèbres qui suivirent son enseignement : Bizet, d'Indy… et une fillette d'une dizaine d'années que son père allait immortaliser après qu'elle se fut noyée dans la Seine : Léopoldine Hugo.

 

     Les immeubles de ce début de rue sont typiques de l'architecture du milieu du XIXème siècle, non pas celle de la haute bourgeoisie de style haussmannien opulent et inventif mais de celle de propriétaires soucieux de rentabiliser leur placement.

                                                                     Le 5

 

La rue de Calais. Montmartre. Berlioz.

                                                        Le 7

Le 9

Le 9

La rue de Calais. Montmartre. Berlioz.
La rue de Calais. Montmartre. Berlioz.

    Le 9 est un peu plus inventif bien qu'il reprenne les codes de l'époque romantique. Il est orné de macarons peu inspirés mais décoratifs!

Le 11

Le 11

     Le 11 a abrité une chanteuse qui fut célèbre à la Belle Epoque : Anna Thibaud (1867-1948). Elle avait commencé par un répertoire grivois comme on l'aimait alors avant de reprendre les succès d'Yvette Guilbert et de créer des chansons plus sentimentales.

 

    Si sa grande période s'achève avec la guerre en 1914, elle n'en continua pas moins à se produire jusqu'à 70 ans. Certaines mauvaises langues (ou mauvaises oreilles) prétendent que son succès était dû à ses décolletés plongeants et aux clins d'œil coquins dont elle agrémentait ses romances.

 

     Un de ses plus grands succès fut la chanson "Quand les lilas refleuriront" qui sera reprise sans discontinuité jusqu'à Tino Rossi, Guy Béart, Marie Laforêt….

 

"Quand les lilas refleuriront

Parfumant l'air de leur haleine,

Combien d'amoureux mentiront.

Quand les lilas refleuriront

Pour tous les baisers qui s'égrènent

Que de blessures saigneront…"

La rue de Calais. Montmartre. Berlioz.

     Toujours au 11, avant de déménager pour le boulevard Pereire, vécut Robert Planquette (1848-1903) qui est connu pour avoir écrit la célèbre marche le Régiment de Sambre et Meuse et pour de nombreuses opérettes presque toutes oubliées, à l'exception de Rip et surtout des Cloches de Corneville qui eurent en leur temps une carrière mondiale.

Les Cloches ne lui portèrent pas chance car c'est en revenant d'une répétition de cette opérette qu'il prit froid et mourut!

 

La rue de Calais. Montmartre. Berlioz.

   Le 12 est un hôtel particulier harmonieux que nous regardons afin d'avoir le courage de découvrir, en face le 13-15...

La rue de Calais. Montmartre. Berlioz.

    Le 13 -15!  La catastrophe architecturale de la rue de Calais.

    Plus laid, plus indigent, plus agressif tu meurs! Et dire qu'il n'est pas le seul de son espèce à avoir métastasé dans les vieux quartiers de Paris!

La rue de Calais. Montmartre. Berlioz.

     Au 16 se trouve l'ancien hôtel d'Auguste Perdonnet (1801-1867) qui fut ingénieur. Il participa à la réalisation de la ligne Paris-Saint Germain, au viaduc de Meudon. Nadar l'a photographié. Son cliché fait penser au tableau de Mr Bertin par Ingres. Même pose satisfaite, même sérieux autoritaire!

 

La rue de Calais. Montmartre. Berlioz.
La rue de Calais. Montmartre. Berlioz.
Le 20

Le 20

Les 18 et 20 sont élégants et originaux tandis que le 19 plus opulent est un hôtel particulier.

 

La rue de Calais. Montmartre. Berlioz.

     Sur la façade du 21 une plaque rappelle que la première église de la Trinité construite par l'abbé Modelonde, premier curé de la paroisse, y était implantée. Elle était en bois polychrome et elle resta en service jusqu'à l'inauguration en 1867 de la nouvelle église voulue par Haussmann et construite sur les plans de Théodore Ballu (dont l'hôtel particulier est non loin de là, rue Ballu). 

La rue de Calais. Montmartre. Berlioz.

    Les 22-26 qui terminent la rue abritèrent le Comité Central des Œuvres Sociales EDF-GDF créées par Marcel Paul. C'est un ensemble vigoureux, destiné à inspirer confiance dans la santé financière de ces entreprises. Il était en réfection quand je l'ai photographié, néanmoins il est possible d'en avoir une idée!

 

    Les locaux furent occupés en 1951 quand l'organisation présidée par Marcel Paul fut dissoute par le gouvernement de René Pleven. Les salariés occupèrent alors les bâtiments avant d'être évacués manu militari par la police.

    Au 4ème étage du 26, Edouard Vuillard eut son atelier avant de l'installer à quelques mètres de là, rue de Vintimille, à l'angle avec la place Adolphe Max.

La rue de Calais. Montmartre. Berlioz.
La rue de Calais. Montmartre. Berlioz.

     Et maintenant nous quittons la rue de Calais pour découvrir quelques arbres, peut-être rescapés de l'ancien Tivoli. Le square porte le nom du grand homme de la rue de Calais, Hector Berlioz.

Une statue le représente, debout, tête levée vers le ciel …

 

 

 

 

 

     Elle remplace l'originale due à Alfred Lenoir (auteur entre autres du monument à César Franck, square Rousseau, de la France de Charlemagne du pont Alexandre III et des médaillons des Goncourt au cimetière Montmartre). Elle fut enlevée par les Allemands sous le régime de Vichy pour être envoyée à la fonte comme des dizaines de ses consoeurs!

                                       Statue de Berlioz par Alfred Lenoir.

    On voit que la statue moderne a renoncé au très haut piédestal de l'ancienne. Est-ce pour rendre justice au musicien qui avait écrit :"Il faut collectionner les pierres qu'on vous jette, c'est le début d'un piédestal"?

 

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     Huit ans avant sa mort, Gustave Moreau peint cette toile, auto-portrait symbolique et crépusculaire.

Gustave Moreau. Orphée sur la tombe d'Eurydice. Musée Gustave Moreau. Rue de La Rochefoucauld.

     Orphée pleure la mort d' Eurydice, la deuxième mort, la mort définitive.

La première fois Eurydice a été mordue par un serpent

Elle a été emportée dans le royaume des ombres

La deuxième fois, ressuscitée par le pouvoir de son époux, elle s'apprête à revenir à la lumière quand Orphée impatient, rompant le marché conclu avec Hadès, se retourne pour la voir... et la perdre définitivement.

                                       Orphée ramenant Eurydice (Corot)

Gustave Moreau. Orphée sur la tombe d'Eurydice. Musée Gustave Moreau. Rue de La Rochefoucauld.

 

     Le poète qui charmait les animaux sauvages et faisait se lever le soleil, abandonne tous ses pouvoirs.

Au pied d'un arbre foudroyé, il s'agenouille comme on le fait sur une tombe.

Sa lyre inutile est accrochée aux branches sèches.

La nature qui vibrait à son chant dépérit autour de lui. Les arbres entrent dans un automne mortifère. Leur feuillage rouge sombre se teinte de noir calciné.

Le fleuve stagne comme un marécage. Les roches se couvrent de mousse, de moisissure verte.

Gustave Moreau. Orphée sur la tombe d'Eurydice. Musée Gustave Moreau. Rue de La Rochefoucauld.

    

Orphée tourne le dos au monument de pierre érigé pour son épouse.

Il se laisse aspirer par la terre vers le gouffre où elle a été entraînée.

 Sa tunique beue glisse sur lui. Son corps dépossédé de l'amour se dénude non plus pour les caresses mais pour la voracité de la mort.

Gustave Moreau. Orphée sur la tombe d'Eurydice. Musée Gustave Moreau. Rue de La Rochefoucauld.
Gustave Moreau. Orphée sur la tombe d'Eurydice. Musée Gustave Moreau. Rue de La Rochefoucauld.

     On sait que la toile peinte en 1891 a été inspirée à Gustave Moreau par la mort en mars 1890 de celle qu'il appelait sa meilleure amie, Alexandrine Dureux.

Moreau considérait les femmes comme fascinantes et dangereuses. Leur corps blanc est attirant et fatal. C'est Salomé exigeant la tête de Jean-Baptiste, c'est Hélène flattée de son pouvoir sur les hommes, indifférente aux massacres qu'elle provoque.

Or dans ce tableau dont elle est absente la femme conserve son pouvoir de vie et de mort.Elle est celle sans qui le poète ne peut survivre, celle sans qui ses dons s'épuisent...

   

L'inspiratrice a emporté avec elle ce qui donnait au poète l'envie de chanter.

Mais c'est elle encore qui inspire cette toile...

Cet adieu à la beauté et à la création...

Ce chant du cygne.

Orphée inconsolable sera taillé en pièces par les bacchantes jalouses de l'amour qu'il continue de porter à Eurydice

Sa tête détachée du corps roulera au bord du fleuve avant d'être enterrée.

Même sous terre, là ou règne l'oubli, elle continuera de chanter le nom d'Eurydice.

....

     Le peintre prête à Orphée une douleur qui n'est qu'en partie la sienne. Alexandrine n'est pas Eurydice. Elle est la confidente précieuse mais elle n'est pas l'amante et l'amoureuse qui donne sens à la vie de l'homme.

Moreau qui s'est représenté sous les traits d'Orphée pleure une femme qu'il est incapable d'aimer comme un amant. Il pleure une femme qui est intouchable comme le serait une mère. Il pleure la souffrance qu'elle provoque en lui, mêlée de ressentiment et de remords. Il s'abandonne, il pose devant lui comme ultime réparation sa voix qui fait lever le soleil.

Une voix qui continuera de chanter, séparée de son corps, comme les œuvres du peintre continueront d'enchanter après sa mort. 

Le symbolisme trouve ici une de ses plus belles illustrations!

Gustave Moreau. Orphée sur la tombe d'Eurydice. Musée Gustave Moreau. Rue de La Rochefoucauld.

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Bernard Nicolau Bergeret. Reservoir de Montmartre. Exposition photos.

 

Bernard Nicolau Bergeret. Reservoir de Montmartre. Exposition photos.

 

Bernard Nicolau Bergeret. Reservoir de Montmartre. Exposition photos.

     Sur les grilles du vieux réservoir de Montmartre (9bis rue Norvins) des photos sont fixées qui attirent le curieux et l'amusent car elles jouent avec les clichés et les mots.

 

Bernard Nicolau Bergeret. Reservoir de Montmartre. Exposition photos.

     C'est une invitation à entrer dans l'élégant bâtiment néo-Renaissance qui comme chacun sait, après avoir recueilli les eaux de l'Ourcq et de la Dhuys pour arroser les Montmartrois s'est reconverti en siège pinardier de la Compagnie du Clos de Montmartre. Illustre compagnie qui promeut le grand cru de la vigne voisine.

     Une fois de plus, comme à Cana, l'eau s'est transformée en vin!

     Sur la Butte tout est possible!

Bernard Nicolau Bergeret. Reservoir de Montmartre. Exposition photos.

 

     Avant d'entrer, prenons le temps de regarder les photos sur les grilles.... Comme je suis attiré par les chats, je commence par ce matou sur un livre ouvert. Le jeu entre le texte et la photo ne sera compris que par ceux qui ont vu "le Silence des Agneaux"!

Bernard Nicolau Bergeret. Reservoir de Montmartre. Exposition photos.

 

Bernard Nicolau Bergeret. Reservoir de Montmartre. Exposition photos.

 

.... Ce serment ne conviendra phonétiquement qu'aux gens du sud qui n'ont pas de paume mais une pomme de la main!

Bernard Nicolau Bergeret. Reservoir de Montmartre. Exposition photos.

 

Bernard Nicolau Bergeret. Reservoir de Montmartre. Exposition photos.

 

     Un proverbe contestable aujourd'hui puisqu'en Macronie, les retraités qui n'ont que 1200 euros pour survivre viennent de se faire taxer d'une trentaine d'euros par mois!

On peut tondre un veuf!

 

 

Bernard Nicolau Bergeret. Reservoir de Montmartre. Exposition photos.

 

    A l'intérieur du Réservoir, les photos sont exposées sous les affiches des vendanges. Le photographe est présent, prêt à donner des explications aux touristes, notamment anglophones, qui traduisant mot à mot les expressions ou proverbes, restent perplexes!

Comment comprendre  "the cups" c'est moi!

 

Bernard Nicolau Bergeret. Reservoir de Montmartre. Exposition photos.

 

     Ces jeux de mots et de photos sont bien dans l'esprit gouailleur et créatif de Montmartre. Bernard Nicolau Bergeret m'a confié que le hasard avait été à l'origine de son travail. Alors qu'il rentrait chez lui après être passé à la boulangerie, il vit sur la table les bols de riz que sa compagne avait préparés pour le repas. Il posa le pain sur la table à côté des bols. Or il s'agissait de deux baguettes!

La première photo et la première légende s'imposèrent alors...

Bernard Nicolau Bergeret. Reservoir de Montmartre. Exposition photos.

          Je pense donc j'essuie

Bernard Nicolau Bergeret. Reservoir de Montmartre. Exposition photos.

 

Bernard Nicolau Bergeret. Reservoir de Montmartre. Exposition photos.

 

Bernard Nicolau Bergeret. Reservoir de Montmartre. Exposition photos.

 

Un voile pour magnifier la création divine! Pas sûr qu'il soit plus accepté dans nos rues que celui qui la dissimule!

Bernard Nicolau Bergeret. Reservoir de Montmartre. Exposition photos.

 

... Du Monde diplomatique de surcroît!

Courbet doit esquisser un sourire....

Bernard Nicolau Bergeret. Reservoir de Montmartre. Exposition photos.

 

Bernard Nicolau Bergeret. Reservoir de Montmartre. Exposition photos.

 

     Emile Goudeau qui a donné son nom à la place du Bateau Lavoir, avait lui aussi joué sur son nom en créant le "Club des Hydropathes". Lui qui aimait la dive bouteille, choisit d'appeler son assemblée de joyeux lurons, Club de ceux qui se soignent avec de l'eau pour tout remède!

Bernard Nicolau Bergeret. Reservoir de Montmartre. Exposition photos.

 

.... Le photographe me pardonnera la qualité moyenne de mes reproductions qui sont des photos de ses photos. Les curieux courront  voir l'exposition qui ne dure que jusqu'au 31 mai.

Bernard Nicolau Bergeret. Reservoir de Montmartre. Exposition photos.

A vous de jouer. Quelle pourrait être la légende de cette photo?

    

 

    Un dernier sourire : tout le monde connaît le tableau de Magritte avec sous une pipe parfaitement représentée, la légende : "Ceci n'est pas une pipe".

     Une photo d'un des albums de Bergeret a pour légende "Ceci est une pipe"... et je vous laisse deviner ce que représente la photo que je ne peux reproduire ici sous peine de censure!

Bernard Nicolau Bergeret.

Expo de photos tirées de trois albums :

-C'est la faute aux mots

-Volume d'oeufs

-Sorti de ter

 

Disponibles sur son site  photos

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Publié le par chriswac
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Cimetière de Rochefort. Cénotaphe de Joseph-René Bellot. Explorarteur, héros veillé par les ours.

Connaissez-vous Joseph-René Bellot?

    Son nom a été donné à un cap, un détroit, une île, une rue de Londres, une rue de Paris et.... un cratère sur la lune!

    J'avoue à ma grande (n'exagérons pas) honte que j'ignorais tout de cet illustre personnage.

Mémorial à Joseph-René Bellot. Greenwich.

Mémorial à Joseph-René Bellot. Greenwich.

    C'est en visitant le cimetière de Rochefort que je suis tombé sur un des plus étranges et des plus poétiques cénotaphe qu'on puisse rencontrer, celui de cet homme veillé par les ours....

 

     Le gisant protégé par des animaux débonnaires qui portent une chaloupe renversée comme un couvercle de sarcophage, n'est pas le prince d'un conte ni le héros d'un roman de Jules Verne... ou peut-être est-il les deux à la fois....

 

     Il s'agit de Joseph-René Bellot, né à Paris, à l'époque du romantisme (1826) et mort à 27 ans dans l'archipel arctique...

 

     Rendons à Rochefort ce qui revient à Rochefort, c'est dans cette ville, non loin du cimetière, que sa famille débarque en 1831 avec leur fils âgé de 5 ans. C'est donc dans cette ville claire et tracée au cordeau qu'il grandit avant d'entrer à l'école Navale de Brest où il se montre l'un des plus brillants élèves.

 

     Sa carrière est marquée par des participations à des expéditions franco-britanniques, en 1844 à Madagascar où il est blessé, en 1848 en Amérique du sud. C'est cette collaboration avec les Britanniques qui caractérise sa carrière et lui vaudra de mourir à 27 ans!

John Franklin

John Franklin

     Il est en effet très apprécié pour ses initiatives et son dévouement, proche des hommes et toujours en avant. 

C'est en 1851 que son destin prend forme lorsqu'il participe à une expédition britannique chargée de retrouver le corps de John Franklin disparu dans l'Arctique canadien quatre ans plus tôt.

Erebus et Terror, les navires de John Franklin

Erebus et Terror, les navires de John Franklin

    John Franklin est un explorateur célèbre qui a sillonné plusieurs fois l'Arctique. Sa dernière expédition qui avait pour but de découvrir le passage Nord-Ouest pour le détroit de Béring, a été catastrophique. Les conserves à bord des deux navires, l'Erebus et le Terror sont inconsommables, contaminées par le plomb. Les navires pris par les glaces hivernent avant que les 128 hommes gagnent l'île du Roi Guillaume où ils périssent en tentant de gagner à pied le Canada.

Bellot

Bellot

     L'Amirauté britannique lance une expédition (financée par Lady Franklin) pour ramener le corps de John Franklin et trouver trace des disparus. Bellot en fait partie. Le navire, "le Prince Albert" est à son tour pris par les glaces pendant onze mois. Bellot et le capitaine, William Kennedy profitent de cette longue immobilisation pour partir en traîneau tiré par des chiens pour une exploration de près de 2000 kms. 

                                                           Bellot et ses hommes

     Pendant le long hivernage de la goélette (septembre 1851 à août 1852) il rédige le "Journal d'un voyage aux mers polaires" témoignage précieux de la vie de l'équipage. Il décrit les rudes journées, par moins 40° parfois où pour survivre il faut s'envelopper dans des peaux de buffle. Il raconte les chasses aux animaux sauvages quand les réserves viennent à manquer. Quelques ours blancs apparaissent dans son récit. Le réchauffement climatique ne les menaçait pas comme aujourd'hui de disparition totale.  

 

Ours polaires (photo visiowallpapar.centerblog.net)

Ours polaires (photo visiowallpapar.centerblog.net)

Bien que quelques uns d'entre eux aient été chassés et dépecés par Bellot et les marins, les ours peu rancuniers acceptent, dans le cimetière de Rochefort de veiller, pour l'éternité, sur le gisant de leur prédateur!

 

     Le Prince-Albert rentre au pays en 1852 sans avoir trouvé trace de John Franklin. Mais les Britanniques sont têtus et la veuve de Franklin qui avait financé la première expédition, ne veut pas perdre espoir. En 1853 une nouvelle expédition est lancée.

                                 Le Phoenix (peint par Edward Inglefield)

 

     Elle est menée par Edward Inglefield... explorateur qui n'en est pas à sa première campagne et qui a cartographié des côtes jusque là inexplorées...

... Son navire, le Phoenix atteint le détroit de Barrow. Bellot part en éclaireur sur la banquise. Il glisse soudain avant de disparaître dans les eaux glacées du canal de Wellington, le 18 août.

Mort de Joseph-René Bellot

Mort de Joseph-René Bellot

     Sa disparition émeut tous ceux qui l'ont connu et qui ont admiré son courage et sa générosité dans les rapports humains. Il émeut également les Anglais qui, une fois n'est pas coutume, rendent hommage à un Français, lui élevant un obélisque et donnant son nom à une rue de Greenwich.

     Les "Frères" rochefortais, eux non plus n'oublient pas l'explorateur qui faisait partie de leur loge francs-maçonnique. Ce sont eux qui lancent une souscription pour élever un cénotaphe en son honneur.

 

     Le monument est inauguré en 1862. Il a été dessiné par Alphonse Bourgeat et sculpté par Jean Sporrer qui s'enorgueillit d'avoir été élève de Rude immortalisé par sa Marseillaise guidant le peuple sur l'Arc de Triomphe!

Cimetière de Rochefort. Cénotaphe de Joseph-René Bellot. Explorarteur, héros veillé par les ours.

L'œuvre est étonnante, quasi surréaliste avec ses divinités animales et cette barque renversée au-dessus de l'homme qui repose sur un lit de glace.

 

     Elle évoque à sa manière le "passage" , la barque de Charon ou celle des Egyptiens. Mais elle est tenue par les 4 ours qui ne sont pas des porteurs de cercueil, comme dans les cérémonies traditionnelles, mais au contraire de silencieux compagnons qui empêchent le couvercle de retomber et d'enfermer pour toujours dans la nuit l'homme qui dort.

Cimetière de Rochefort. Cénotaphe de Joseph-René Bellot. Explorarteur, héros veillé par les ours.

Beau monument qui semble glisser dans l'espace et le temps avec le jeune homme endormi comme dans un conte... 

Quelques photos du cimetière de Rochefort en mai... 

Les fleurs aux couleurs de soleil et de fruit poussaient, sauvages, entre les tombes

 

Cimetière de Rochefort. Cénotaphe de Joseph-René Bellot. Explorarteur, héros veillé par les ours.

L'Ange de la mort sur la tombe du Maître cordonnier de marine Victor Behu (1804-1876)

Cimetière de Rochefort. Cénotaphe de Joseph-René Bellot. Explorarteur, héros veillé par les ours.

Pleureuse sur le monument de Pierre Masquelez, maire de Rochefort (1781-1862)

Vierge à l'enfant sur la croix centrale du cimetière (1859)

Cimetière de Rochefort. Cénotaphe de Joseph-René Bellot. Explorarteur, héros veillé par les ours.

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