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Montmartre secret

Montmartre secret

Pour les Amoureux de Montmartre sans oublier les voyages lointains, l'île d'Oléron, les chats de tous les jours. Pour les amis inconnus et les poètes.

Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE. Rues et places.
Rue Norvins (Folie Sandrin)

Rue Norvins (Folie Sandrin)

Montmartre a gardé dans certaines de ses rues un aspect villageois avec cours et jardins qui fleurissent au printemps.

La glycine qui est une liane vigoureuse aime s'enrouler autour des grilles. C'est en avril qu'elle se couvre de grappes, mauves le plus souvent, pluie de fleurs légères, mouvantes, riches de parfum, aussi fluides que leur liane est rude et vigoureuse.

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 Rue Norvins. La Folie Sandrin.

Les glycines à Montmartre. Avril 2025

    Sur les grilles de la Folie Sandrin, elle aime son exposition plein soleil. Elle accueille les touristes en cet endroit mythique du vieux village. Elle n'existait peut-être pas quand Nerval y séjourna mais sans aucun doute elle connut Jean Marais. 

Les glycines à Montmartre. Avril 2025

Elle plut très vite aux peintres qui la découvrirent après qu'elle se fut implantée en France, à la fin du XVIIème siècle, à Versailles où Le Nôtre reçut de missionnaires venus de Chine ses précieuses graines...

 

Les glycines à Montmartre. Avril 2025

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Place du Calvaire

Sur la place du Calvaire, la glycine centenaire qui recouvrait la terrasse de Plumeau a provoqué une petite révolution lorsqu'elle a été sacrifiée par les jardiniers de la ville. Il paraît qu'elle se portait mal malgré la splendeur de sa floraison.

Elle a donc été tronçonnée sauvagement et du ciment a été coulé sur ses racines sans même qu'en ait été averti le propriétaire du restaurant. La mairie devant l'émeute provoquée par cet acte sacrilège en a planté une nouvelle. Cette année elle a commencé à fleurir mais elle devra attendre longtemps avant d'égaler la splendeur de son ancêtre.  

                                                  La nouvelle glycine chez Plumeau

Les glycines à Montmartre. Avril 2025

Par chance sa voisine n'a pas été inquiétée. Elle se mêle au lierre et recouvre la façade entière de la maison qu'elle a colonisée!

Les glycines à Montmartre. Avril 2025

 

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 Rue Lepic (place Jean Baptiste Clément)

Les glycines à Montmartre. Avril 2025

Les fleurs blanches et les fleurs mauves rivalisent en haut de la rue Lepic, là où a été aménagée la place Jean Baptiste Clément et où s'élevait la fameuse Tour Montmartre dont il ne reste presque plus de souvenir sinon une ou deux photos.

 

Les glycines à Montmartre. Avril 2025
Les glycines à Montmartre. Avril 2025

 

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Rue de la Mire

Les glycines à Montmartre. Avril 2025

La même glycine dévale dans la rue de la Mire qui rejoint la rue Ravignan.

 

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Rue du Calvaire

Les glycines à Montmartre. Avril 2025

La rue-escalier est bordée de murs et de jardins dont un des côtés fait pleuvoir sur les touristes fatigués de gravir tant de marches ses pétales couleur pastel.

Les glycines à Montmartre. Avril 2025

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Rue Utrillo

Les glycines à Montmartre. Avril 2025

      le fils de Suzanne Valadon n'a jamais peint les glycines de cette rue (jadis Muller), en haut de laquelle il plantait parfois son chevalet, pour la bonne raison que comme nous le montrent les photos prises par François Gabriel pendant des dizaines d'années, elle n'existait pas.

     Après avoir fouiné longtemps je n'ai trouvé chez Utrillo que cette peinture hâtive où figure peut-être une glycine qui n'ajoutera rien à sa gloire!

Les glycines à Montmartre. Avril 2025

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Square Bleustein Blanchet. La Turlure

Les glycines à Montmartre. Avril 2025

Ce jardin que les Montmartrois continuent d'appeler "La Turlure" du nom du moulin qui y était établi, possède quelques glycines que j'ai malheureusement photographiées un peu trop tard, après l'apogée florale!

Les glycines à Montmartre. Avril 2025
Les glycines à Montmartre. Avril 2025
Les glycines à Montmartre. Avril 2025
Les glycines à Montmartre. Avril 2025

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Rue Marie Blanche

Les glycines à Montmartre. Avril 2025

Dans cette rue qui est en réalité une impasse, une magnifique glycine s'est mariée à un arbre. Ils forment bon ménage!

Les glycines à Montmartre. Avril 2025
Les glycines à Montmartre. Avril 2025

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 Rue saint Vincent

     La vieille rue chantée par Bruant est en partie occupée par les vignes et le jardin sauvage. Côté Lapin Agile, elle a échappé à la construction de hauts immeubles gris semblables à ceux qui ont saccagé la rue Norvins pourtant proche du cœur de Montmartre. Des maisons cossues s'y sont élevées, d'un charme tout provincial. La glycine en a profité pour y accrocher une touche nostalgique.

Les glycines à Montmartre. Avril 2025
Les glycines à Montmartre. Avril 2025

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Square Suzanne Buisson

 

     Dans ce jardin où jouent les enfants et les pétanqueurs sous le regard absent de Saint Denis qui tient sa tête dans les mains, quelques glycines ornent la façade d'une vieille maison et le mur qui nous séparent du Château des Brouillards...

 

 

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Rue de l'Abreuvoir

 

Une des rues les plus photographiées de la Butte. Les plus peintes aussi. Le printemps lui va bien et sa glycine s'étend sur plusieurs maisons...

Les glycines à Montmartre. Avril 2025
Les glycines à Montmartre. Avril 2025
Les glycines à Montmartre. Avril 2025
Les glycines à Montmartre. Avril 2025
Les glycines à Montmartre. Avril 2025

C'est avec elle que nous descendrons vers l'allée des Brouillards, bien décidé à revenir le printemps prochain pour rendre visite à toutes les belles que nous avons négligées en cet avril 2025. 

 

Liens sur ce blog pour les rues et places de Montmartre.

                                        

 

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE. Rues et places.
La rue Charles Nodier

C'est une jolie rue qui court entre les escaliers de la rue Paul Albert et le cœur du marché Saint Pierre, les magasins Dreyfus et Reine.

La rue Nodier prise depuis l'escalier de la rue Paul Albert.

La rue Nodier prise depuis l'escalier de la rue Paul Albert.

Longue de 131 mètres et large de 14,5, elle a été créée en 1867 peu après le rattachement de Montmartre à Paris, et a reçu son nom en 1875.

                                                                   Charles Nodier (Guérin)

Nodier (1780-1844) peut être considéré comme précurseur du Romantisme français. Il a dans son œuvre été attiré par le fantastique. Son recueil, un de ses plus grands succès "Infernaliana" présente une galerie de monstres et de vampires. Une pièce de lui sera jouée au Théâtre de la Porte St Martin qui s'appelle justement "Le Vampire". Surtout il ouvrit un salon en 1825 qui réunit quelques uns des futurs écrivains romantiques, comme Hugo, Lamartine, Dumas.

 

    Notons qu'il fut l'un de ceux qui voulut réhabiliter la poésie française du passé, notamment de la Renaissance. Il contribua à la redécouverte de Ronsard dont la rue parallèle porte le nom.

                                                              Le 17 rue des Trois Frères

Notons encore qu'il connut Montmartre puisqu'il vécut un temps au 17 rue des Trois Frères où naquit (et mourut) son fils Terence.

 

La rue commence place Saint Pierre (place un peu prétentieuse qui n'est en réalité qu'une rue). Le premier bâtiment au numéro deux est le célèbre Dreyfus du marché Saint Pierre.

 

C'est en 1920 qu'Edmond Dreyfus crée "le marché saint Pierre" qui très vite, devant le succès va attirer d'autres maisons de tissus et transformer ce modeste quartier du bas Montmartre en Mecque des tissus de mode ou d'ameublement.

 

   De l'autre côté s'étend jusqu'à la rue Cazotte l'arrière de la Halle Saint Pierre. La Halle édifiée en 1868 par un disciple de Baltard pour servir de marché au nouveau quartier qui se lotissait depuis le rattachement de Montmartre à Paris.

Vue du square, le toit de la Halle et la rue Nodier. On voit que l'immeuble Dreyfus actuel n'a pas encore remplacé l'immeuble plus ancien.

           

                                                          La Halle côté rue Ronsard

Elle est devenue un musée très actif qui défend l'art naïf, l'art brut, l'art singulier qui échappe aux écoles et aux académies.

Passée la rue Pierre Picard sur la droite, un autre magasin de tissus dont le nom n'est certes pas très original : La Mercerie Saint-Pierre.

                                                                                 Rue Cazotte

Nous trouvons ensuite sur la gauche une des plus courtes rues de Montmartre, la rue Cazotte qui porte le nom de l'auteur du "Diable Amoureux" qui perdit la tête sur la guillotine en 1792. 

   Elle ne possède côté pair qu'un seul numéro, tandis que du côté impair elle donne accès au gymnase de la Halle. Pour le record montmartrois, ses 24 mètres ne sont battus que par les 21 mètres de la rue Pierre Dac! Je pense à lui chaque jour de pluie : "Il vaut mieux qu'il pleuve aujourd'hui qu'un jour où ,il fait beau."

Des deux côtés encore des commerces pour la mode et les tissus.

                                                                         Côté pair Cazotte

                                                                        Côté impair Cazotte

Il y a même côté Halles une piscine qui si vous y plongez risque de vous donner des boutons!

 

                                           Entre les rues Nodier et Ronsard. le seul immeuble côté pair

 

Le seul immeuble d'habitation côté impair est celui qui forme le pâté de maison rues Nodier, Ronsard et Cazotte. Il a l'allure d'un grand navire dont la proue serait tournée vers les escaliers et le sommet de la Butte.

 

Devant lui une placette (créée en 2011) forme une pointe entre les rues Nodier et Ronsard.

Elle rappelle le nom de Louise-Blanquart (1921-2008) militante ouvrière, féministe, écologiste qui cochait toutes les cases pour que la mairie immortalise son nom. Elle habitait très près de là, rue Tardieu.

Son nom est maintenant ombragé par les trois magnolias qui ont élu domicile sur la place..

Revenons maintenant au côté pair. Après la rue Picard plusieurs immeubles se succèdent jusqu'à la rue André Del Sarte.

 

Plusieurs d'entre eux, les 8, 10, 12,14 présentent de belles façades construites au début du XXème siècle quand la spéculation battait son plein.

Ils intéressaient une population aisée pour qui la proximité des jardins et des Grands Magasins Dufayel présentaient beaucoup d'attraits.

 

Le 14 fait l'angle avec la rue André Del Sarte. Il abrite un bistro qui invite à la bonne humeur "No Problemo".

Nous n'avons pas trouvé d'artistes célèbres ayant vécu dans cette rue. Le seul numéro qui ait eu l'honneur des journaux, c'est le 8, grâce à une annonce publiée publiée en 1918 dans la presse : 

Le Salon de Madame Flamant vous attend au 8 rue Charles Nodier. 2ème étage droite. Mariages et toute situation.

Il s'agissait d'une maison de rendez-vous qui comme chacun ne sait pas forcément était un bordel de catégorie supérieure où l'on trouvait des femmes galantes.

"Au contraire de la maison de tolérance, elle peut être installée en appartement, sans enseigne extérieure. Elle n'est pas soumise aux mêmes précautions ni à la même claustration à condition, bien entendu, de ne point gêner les voisins".

Le numéro six n'a pas l'allure des immeubles de pierres qui forment l'essentiel de la rue. Petit immeuble sans prétention il fait l'angle avec la rue Picard et participe par sa boutique à la diversité du Marché Saint-Pierre.

Et voilà! Notre rue Charles Nodier ne veut pas nous dire plus sur son histoire somme toute limitée.

Elle tient cependant avant de nous voir partir, à faire la belle avec sa partie récemment végétalisée. Quatre magnolias ont été plantés qui fleuriront avec ceux qui ornent la place voisine.

La disparition des places de stationnement fait hurler certains riverains et en enchantent d'autres! Charles Nodier hélas n'est plus là pour en faire un roman!

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE. Rues et places.

 

1er mars. Lumière du soir sur la place Charles Dullin.

album photo jour après jour mars 2025 à Montmartre.
album photo jour après jour mars 2025 à Montmartre.

2 mars. Square Nadar. Le jardin de la tendresse.

album photo jour après jour mars 2025 à Montmartre.
album photo jour après jour mars 2025 à Montmartre.

3 mars. La fin de la liberté place du Tertre. Début de la réinstallation des hangars des bistrotiers. L'enlaidissement et le mercantilisme assumés malgré l'opposition des Montmartrois.

album photo jour après jour mars 2025 à Montmartre.

4 mars. Bébé smartphone.

album photo jour après jour mars 2025 à Montmartre.

5 mars. Saxo solo.

album photo jour après jour mars 2025 à Montmartre.

6 mars. A quoi jouent les enfants?

album photo jour après jour mars 2025 à Montmartre.

7 mars. Duo vélo. (Boulevard Marguerite de Rochechouart)

album photo jour après jour mars 2025 à Montmartre.

9 mars. Que regardent ces petits poulbots venus d'Afrique? (Rue Paul Albert)

album photo jour après jour mars 2025 à Montmartre.

10 mars. Sans amour on n'est rien du tout (Piaf)

album photo jour après jour mars 2025 à Montmartre.

11 mars. Salut vieil ami!

album photo jour après jour mars 2025 à Montmartre.

12 mars. Pour la vie. (square Nadar)

album photo jour après jour mars 2025 à Montmartre.

13 mars. Le maître de chant! (escaliers du Sacré Coeur)

album photo jour après jour mars 2025 à Montmartre.

14 mars. La balade des mariés rue des Saules. 

album photo jour après jour mars 2025 à Montmartre.

15 mars. Le danseur en or. Place Jean Marais.

album photo jour après jour mars 2025 à Montmartre.

16 mars. Chien en poche! (Place du Calvaire)

album photo jour après jour mars 2025 à Montmartre.

17 mars. Gym square Suzanne Buisson.

album photo jour après jour mars 2025 à Montmartre.

18 mars. Il faut écouter la leçon! (square Nadar)

album photo jour après jour mars 2025 à Montmartre.

19 mars. 

album photo jour après jour mars 2025 à Montmartre.

20 mars. Printemps square de la Turlure

album photo jour après jour mars 2025 à Montmartre.

21 mars. Chanteur et groupies place Jean Marais.

album photo jour après jour mars 2025 à Montmartre.

22 mars. Montmartre de toujours (Square Suzanne Buisson)

album photo jour après jour mars 2025 à Montmartre.

23 mars. Atmosphère bisous à Montmartre (Rue du Mont Cenis)

album photo jour après jour mars 2025 à Montmartre.

24 mars. Escalier Utrillo. La Belle et la Bête. (Laquelle est la Belle?)

album photo jour après jour mars 2025 à Montmartre.

25 mars. Les hirondelles sur le fil! (Place du Calvaire)

album photo jour après jour mars 2025 à Montmartre.

26 mars. Cimetière Saint Vincent, près de la statue de la tombe d'Utrillo.

album photo jour après jour mars 2025 à Montmartre.

27 mars. Le soir ensoleillé sur la rue des Saules.

album photo jour après jour mars 2025 à Montmartre.

28 mars. Maxi panda et mini enfants (Place des Abbesses)

album photo jour après jour mars 2025 à Montmartre.

29 mars. Une vitre les sépare. (Rue des Abbesses)

album photo jour après jour mars 2025 à Montmartre.

30 mars. Avec le printemps retour de Simon le violoniste de la place du Calvaire.

album photo jour après jour mars 2025 à Montmartre.

31 mars. J'ai beaucoup à dire!

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE Peintres.Artistes.Clébrités
Jardin sous la neige rue Cortot (1891)

Jardin sous la neige rue Cortot (1891)

    Pour beaucoup cette exposition sera une découverte. Un peintre humaniste, un chercheur de lumières se révèle dans le musée de Montmartre, dans la rue Cortot où il vécut plus de douze ans.

Paris vu de Montmartre. 1895.

Paris vu de Montmartre. 1895.

      Dans ce court article, il n'est pas question de tenter vainement de rivaliser avec les professionnels de l'Art et d'étudier toute l'œuvre de ce grand peintre. Il s'agira simplement d'approcher ce qu'il a créé lorsqu'il habitait Montmartre et son évolution pendant ces années décisives.

Rue des Saules.

Rue des Saules.

   Maximilien Luce (1858_1941) est parisien, né dans une famille modeste du 7ème arrondissement. 

Il n'a que 13 ans lorsque se déroulent les événements tragiques de la Commune. Malgré son jeune âge il restera marqué à jamais. Il a choisi son camp, celui des humbles, des pauvres gens, des exploités. Il sera anarchiste.

 

    Il se forme dans l'atelier de Carolus Duran, peintre très apprécié de la bourgeoisie pour ses portraits.

Un maître attentif et présent auprès de ses élèves qu'il ne fait pas payer. Maximilien apprend vite mais sent qu'il est attiré par des peintres plus audacieux, à commencer par Seurat.

Un dimanche après-midi à l'île de la Grande Jatte. (Seurat)

Un dimanche après-midi à l'île de la Grande Jatte. (Seurat)

Il admire la fameuse toile, véritable manifeste, "Un dimanche après midi à l'île de la Grande Jatte" et devient adepte du divisionnisme (pointillisme). Cela au moment où il vient habiter dans le 18ème arrondissement, 9 rue Vincent Compoint, avant, dans la même année 1887 de déménager sur la Butte, 6 rue Cortot. 

                                                        

                                                     La maison de Valadon

    Il devient ami de Pissarro et de Signac peintres avec qui il partage en même temps à la fois les convictions esthétiques et les engagements politiques. 

 Les toiles peintes pendant sa période montmartroise (jusqu'en 1900) seront toutes rattachées par la critique à cette école que Félix Fénéon appelle "le néo-impressionnisme".

                                                           Le seuil rue Cortot (1890)

Paris vu de Montmartre (1887)

Paris vu de Montmartre (1887)

 

                                                                     Rue des Abbesses

Je crois qu'elles sont parmi les rares de ce mouvement à présenter Montmartre dans le scintillement de la lumière et des formes qui se recomposent à partir des milliers de points de couleur.

                                                                      Rue Ravignan (1893)

Pendant qu'il vit rue Cortot, Maximilien Luce ne manque pas de se promener sur les bords de la Seine ou dans le villes proches de Paris.

                                                       Paysage soleil couchant  (1888)

                                                             La cathédrale de Gisors (1898)

                                                         Le port de Saint Tropez (1893)

Il fait quelques séjours en province, notamment sur l'invitation de Signac il se rend à Saint Tropez.  Lui qui sait si bien rendre la lumière du nord, il peine à faire sentir celle du sud. Il ne sera pas un peintre amoureux, comme tant d'autres de la Provence. 

                                             Vue de la Seine depuis l'atelier de Pissarro (1893)

En vrai parisien, il aime également se balader sur les quais de la Seine. Il place son chevalet chez son ami Pissarro pour nous offrir ce paysage quasi onirique qui fait penser à un poème de Baudelaire "Tu réclamais le soir, il descend, le voici..."

    Sur la Butte, il continue de dessiner comme il l'a toujours fait, attaché qu'il est à l'art de la gravure depuis 1872 où il a été apprenti dans un atelier de gravure sur bois.

                                                                       Rue des Saules

                                                                    Rue Ravignan la nuit 

                                                                         Rue Damrémont

                                                 Vue du 48 rue Lepic chez Georges Tardif

                                                   Vue de ma fenêtre rue Corot

     La maison qu'il occupe pendant cinq années, au 6 rue Cortot est celle là même où vécut Satie.

Elle subsiste par chance alors que le 16 où il emménage en 1892 a été détruite comme toutes les vieilles maisons côté pair jusqu'à la rue des Saules  (notamment celle de Bruant). 

Le 16 rue Cortot et ses habitants en colère. Ici s'élevait la modeste maison et son jardin où habita Luce pendant 8 ans.

    Quand en juin 1894 le président de la République Sadi Carnot est assassiné par un anarchiste italien, Luce qui collabore régulièrement à l'hebdomadaire anarchiste Le Père Peinard est soupçonné, arrêté, emprisonné dans la prison de Mazas d'où il sortira après 45 jours.

 

 

 

Cette incarcération lui inspire une dizaine de lithographies qui seront publiées avec un texte de Jules Vallès

                                                     Photogravure de Signac: Maximilien Luce lisant "La Révolte".

    C'est toujours pendant ces années montmartroises que Luce cesse d'être célibataire pour vivre avec la femme qu'il aime et aimera jusqu'à sa mort, Ambroisine Bouin.

                                                            Madame Luce au balcon 1893

Fidèle à ses idées anarchistes, il ne se marie pas. Il ne le fera qu'en 1940, deux mois avant qu'elle ne meure.

                                                                        Maternité (tableau peint rue Cortot)

     Un garçon, Frédéric vient au monde le 6 juin 1894, un mois exactement avant que son père ne soit arrêté et enfermé à Mazas.

L'enfant meurt d'une insolation alors qu'il n'a que quinze mois. Le couple connaît, à la suite de ce décès, une période de profonde dépression. C'est pour l'aider à en sortir que Verhaeren l'invite en Belgique. 

Hauts fourneaux 1896

Hauts fourneaux 1896

    Loin de Montmartre Luce découvre la rude réalité du bassin minier de Charleroi.

                                                          Terril de charbonnage 1896

Il peint quelques unes de ses plus belles œuvres selon moi. Une œuvre noire, angoissante, marquée sans doute par la mort récente de son fils.

                                                          Usines près de Charleroi 1897

Un deuxième fils, prénommé lui aussi Frédéric naît en juillet 1896. C'est la période où Luce commence à vendre ses toiles chez Durand Ruel.

Il quitte la Butte pour un atelier plus vaste rue Boileau. Nous sommes en 1900, un tournant dans sa vie et dans son œuvre. Il prend son indépendance par rapport au divisionnisme. Sa touche se fait plus large et plus précise.

                                                La construction du Sacré Coeur (1900)

                                                  Percement de l'avenue Junot

 Nous le quitterons avec ces dernières toiles montmartroises. Il continuera de peindre et trouvera près de Mantes la Jolie un havre de paix et de lumière.

                                                            Baignade à Rolleboise (1920)

Il y est heureux avec Ambroisine qu'il épouse le 30 mars 1940 comme une ultime déclaration d'amour, deux mois avant avant que la maladie ne la terrasse le 7 juin. 

Il trouve encore la force de se révolter contre le gouvernement de Vichy et pour protester contre les lois antisémites, démissionner de la présidence du Salon des Indépendants.

   Il meurt le 7 février 1941, huit mois après sa femme.

 

   La belle exposition du musée de Montmartre nous donne l'occasion de rencontrer cet homme généreux, ce grand peintre qui, contrairement à Boudin peintre des ciels normands, porte un nom qui lui va bien puisqu'il signifie "lumière" !

 

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE Peintres.Artistes.Clébrités, #MONTMARTRE. Rues et places.
Rue Norvins

Rue Norvins

 

     Alfred Renaudin (1866-1944) n'est ni Montmartrois ni parisien mais il a posé son chevalet dans les rues du vieux village et nous a laissé un témoignage précieux dont quelques toiles sont exposées au Musée de Montmartre, dans la salle du rez-de-chaussée.

Une bonne raison pour lui rendre visite rue Cortot!

 

Alfred Renaudin à Montmartre. Un peintre de passage sur la Butte. Musée de Montmartre.

Peintre lorrain, il est toujours resté très attaché aux paysages de sa région. La grande majorité de ses peintures représente des paysages de campagne et d'eau.

Il est venu dans la capitale pour se former dans l'atelier du peintre Henri Harpignies, ami de Corot et proche de l'école de Barbizon dont Anatole France disait qu'il était "Le Michel Ange des arbres"!

                                                                       Henri Harpignies

Nous ne étonnons donc pas de trouver une présence si forte de la nature et des arbres chez lui qui n'appréciait pas vraiment les paysages citadins. Pourtant s'il s'est attardé à Paris, c'est qu'il a su voir ici et là malgré la densité urbaine la présence d'une nature qui tentait de jouer avec les pierres et les ciels.

                                                                                     Renaudin

    S'il pose par prédilection son chevalet à Montmartre c'est qu'il est témoin attristé de la  métamorphose du village et de sa campagne. Il assiste à la destruction des espaces naturels et à l'urbanisation violente de la Butte, surtout dans l'entre deux guerres qui voit s'élever des barrières d'immeubles là où subsistaient de modestes demeures et où les rues avaient encore un aspect villageois.

                                                                  La rue du Mont Cenis (Renaudin)

                                                      La rue du Mont Cenis aujourd'hui avec les banderoles des habitants qui s'opposent à la transformation de la Butte

Ainsi fut défigurée la rue Cortot à ses premiers numéros et complètement sacrifiée la vieille rue du Mont Cenis avec ses maisons de Mimi Pinson et de Berlioz. 

 

Avant la création de l'avenue Junot

Avant la création de l'avenue Junot

Renaudin vers 1910. le chantier de l'avenue Junot.

Renaudin vers 1910. le chantier de l'avenue Junot.

  Alfred Renaudin témoigne, sur le flanc nord de la Butte, de la transformation du maquis de la misère en opulente avenue Junot réservée aux plus fortunés.

 

Après avoir peint le chantier comme une blessure ouverte, avec pour témoins le moulin de la Galette et, sur la droite la maison de Félix Ziem, il nous montre quelques années plus tard l'avenue terminée avec ses grandes maisons et notamment, au premier plan sur la droite, celle de Tristan Tzara (construite par Adolf Loos).

 

Alfred Renaudin à Montmartre. Un peintre de passage sur la Butte. Musée de Montmartre.

    Il aime contempler Paris de haut, sur les flancs d'une butte  encore sauvage. On voit sur cette toile l'espace herbu où sera dessiné le square St Pierre lors de l'édification de la basilique. Square qui aujourd'hui après être passé par Adolphe Willette porte le nom de Louise Michel.

Alfred Renaudin à Montmartre. Un peintre de passage sur la Butte. Musée de Montmartre.

D'autres toiles ressuscitent un Montmartre du passé comme cette vue, toujours au niveau de l'avenue Junot avec pour sémaphore le moulin rescapé.

 

     Celle de la rue de l'Abreuvoir ensoleillée peinte à partir de l'allée des Brouillards...

 

 

 

Alfred Renaudin à Montmartre. Un peintre de passage sur la Butte. Musée de Montmartre.

Ou bien, toujours reconnaissable parce qu'ayant survécu au lotissement systématique du village, la rue St Rustique, blottie comme un chat qui veut se faire oublier,  entre les rues Norvins et Cortot.

Alfred Renaudin à Montmartre. Un peintre de passage sur la Butte. Musée de Montmartre.

    Parmi ses toiles de Montmartre, l'une d'elles, contrairement aux autres, oublie la lumière pour nous proposer une rue du Calvaire sinistre, mangée par l'ombre.  Rares sont les œuvres de Renaudin aussi sombres. 

    Par opposition, une autre toile lumineuse et heureuse nous montre la famille du peintre se reposant sur les sommets de la Butte.

Elle semble réconcilier le peintre avec la ville et donner à la nature une place prépondérante. Avec cette toile, Renaudin rend hommage à Montmartre et tient à distance, un bref moment, les destructions auxquelles il assiste.  

 

Les 4 toiles de lui qui vous attendent rue Cortot sont parmi les plus remarquables témoins de la transformation de notre Montmartre

Alfred Renaudin à Montmartre. Un peintre de passage sur la Butte. Musée de Montmartre.Alfred Renaudin à Montmartre. Un peintre de passage sur la Butte. Musée de Montmartre.
Alfred Renaudin à Montmartre. Un peintre de passage sur la Butte. Musée de Montmartre.Alfred Renaudin à Montmartre. Un peintre de passage sur la Butte. Musée de Montmartre.

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Publié le par chriswac
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Rue Coustou

Rue Coustou

En 1876 paraît en feuilleton le roman de Zola l'Assommoir. Le livre est publié en 1877 dans un grand vacarme de louanges et de critiques virulentes. Le naturalisme en effet ne plaît pas à tous et la peinture sans complaisance des milieux populaires qui vivent dans l'oppression et la misère dérange.

Rue Coustou et Puget. Le bistro de la mère Machini. L'assommoir. Naturalistes.

Un "Assommoir" est un terme souvent utilisé pour désigner les cafés où les ouvriers dépensent leur maigre paye en absinthe et autres breuvages mortifères. Zola connaît bien le quartier de la Goutte d'Or où il situe l'action de son roman. Il connaît l'endroit qu'il va appeler "le Café du Père Colombe" où trône comme une divinité maléfique le fameux alambic.

Rue Coustou et Puget. Le bistro de la mère Machini. L'assommoir. Naturalistes.

S'il existe encore des disputes de spécialistes pour situer exactement le café, il est admis en général qu'il est bien dans la Goutte d'Or, du côté extérieur de la barrière, là où l'on n'avait pas à payer les taxes sur les alcools. 

Rue Coustou et Puget. Le bistro de la mère Machini. L'assommoir. Naturalistes.

Le quartier a changé. Le boulevard Barbès a été tracé et la rue Belhomme en partie rasée. C'est dans cette rue qui subsiste aujourd'hui sur moins de cent mètres que se serait trouvé le Café du Père Colombe.

Rues Coustou et Puget en février 2025. Avec travaux.

Rues Coustou et Puget en février 2025. Avec travaux.

Peu de rapport, apparemment, avec les rues Coustou et Puget où nous sommes aujourd'hui. Et pourtant...

21 rue de Bruxelles. Immeuble où vécut Zola et où il mourut asphyxié.

21 rue de Bruxelles. Immeuble où vécut Zola et où il mourut asphyxié.

Il y avait à l'angle des deux rues, dans ce quartier proche de celui où habitait Zola ( rue de Bruxelles) un café restaurant bon marché : le Café de la mère Machini que les riverains n'hésitaient pas à appeler "assommoir".

Huysmans, Hennique, Céard, Maupassant... 4 des 5Huysmans, Hennique, Céard, Maupassant... 4 des 5
Huysmans, Hennique, Céard, Maupassant... 4 des 5Huysmans, Hennique, Céard, Maupassant... 4 des 5

Huysmans, Hennique, Céard, Maupassant... 4 des 5

Ce Café a un autre rapport avec Zola et non des moindres. En 1877 s'y réunissaient pour dîner et discuter un groupe d'amis "naturalistes" admirateurs du roman qui venait de paraître. Il s'agit du "Groupe des cinq" qui dès la parution du livre ne le désignèrent plus que par ce nom d'assommoir, négligeant de citer sa propriétaire.

Le groupe en question a évolué et n'a jamais été partisan sans restrictions du naturalisme mais il se trouve qu'en 1877, ces cinq écrivains se sentent partie prenante du mouvement. Il s'agit de Huysmans, Hennique, Céard, Paul Alexis et Maupassant.

Quelques années plus tard, ils n'auront plus beaucoup de lien avec lui et Huysmans par exemple publiera l'œuvre la plus éloignée, la plus antagoniste du naturalisme, "À Rebours"  dont le héros Des Esseintes fuira tout ce qui est "naturel" et vulgaire pour se réfugier dans l'artifice le plus exacerbé.

Rue Coustou et Puget. Le bistro de la mère Machini. L'assommoir. Naturalistes.

Mais nous sommes en 1877 et nos cinq écrivains admirateurs de Zola et naturalistes pour l'heure, aiment se rencontrer chaque semaine chez la Mère Machini rue Puget.

 

Rue Coustou et Puget. Le bistro de la mère Machini. L'assommoir. Naturalistes.

"Nous nous réunissions tous, Alexis, Céard, Hennique, Maupassant et moi, une fois par semaine, dans une extraordinaire gargote de Montmartre où l'on dépeçait des carnes exorbitamment crues et où l'on buvait un reginglat terrible. C'était exécrable et c'était périlleux, mais je ne sais pas si, les uns et les autres, nous avons jamais si joyeusement mangé!"  (Huysmans)

Reginglat, le mot ne s'emploie plus de nos jours, est un vin âpre, aigre, dur, "à faire grincer les vitres" (Ponchon)

                                       Fresques actuelles sur les murs de l'établissement

Le bistrot de la Mère Machini s'il a changé plusieurs fois de nom depuis Zola, existe toujours à l'angle des rues Puget et Coustou. 

                                                       Le café à l'abandon en 2017

Rue Coustou et Puget. Le bistro de la mère Machini. L'assommoir. Naturalistes.

Sur la façade, une enseigne au néon représente une jolie fille, à moitié couchée, les jambes en l'air. Elle fait un clin d'œil au noctambule qui n'a peut-être pas lu Nana et ignore que l'endroit accueillait il y a 150 ans des admirateurs de Zola.

Un autre écrivain ne put ignorer son histoire, c'est Modiano qui vécut au 11 rue Puget. Une rue évoquée dans trois de ses romans.

Le café de la mère Machini s'appelait alors l'Aero :

"Pour écrire son livre sans entendre les coups de marteau, il se réfugiait dans un café de la rue Puget qui faisait l'angle avec la rue Coustou et sur lequel donnait la fenêtre se sa chambre" (Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier. Modiano)

Mais nous sommes loin de Zola et de l'Assommoir et cette rencontre improbable d'écrivains naturaliste et de Modiano écrivain de la mélancolie et du rien qui donne tout son sens au temps va très bien à Montmartre...

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Publié le par chriswac
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photos jour après jour février 2025 à Montmartre. Album.

1er février. Pour commencer le mois, un beau sourire, une belle fille, un beau chien! Rue de Clignancourt.

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2 février. Les chiens ne s'intéressent pas aux vitrine! (Rue André Del Sarte)

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3 février. Le repas des fauves (square Louise Michel).

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4 février. Un rayon au Soleil de la Butte sur cette avancée entre les rues qui ressemble à un pont de navire. (rues Paul Albert, Muller et Feutrier)

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5 février. Fidèles au poste malgré le froid, l'accordéoniste et son chat noir.

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6 février. Chien blanc et maison rose.

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7 février. Artiste de rue dans les escaliers du Calvaire. Montmartre.

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8 février : Le roi doré rentre chez lui. Boulevard Marguerite de Rochechouart

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9 février. Orchestre dans le froid. Place Suzanne Valadon.

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10 février. Entrer en force rue Norvins!!!!

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11 février. Photo souvenir devant le mur des Je t'aime.

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12 février.  Devant la porte place Jean Baptiste Clément.

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13 février. Famille d'artistes avec le Sacré-Coeur pour modèle

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13 février. Le chat de la Place du Tertre

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14 février. L'enfant au ballon

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15 février. S'aimer en hiver; (Place du Calvaire)

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16 février. Blanc et noir sur la tête.

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17 février. Pas de verre pour bébé?

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17 février. Deux dômes se regardent!

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18 février. Le mannequin malheureux (rue des Martyrs)

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19 février. Le trompettiste place des Abbesses.

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20 février. Un baiser envoyé au photographe, place Jean Marais.

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21 février. Trois sur un banc. (Square Nadar.)

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22 février. Il fait froid, il va pleuvoir, mais on sourit à Montmartre!

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23 février. Voilà des années qu'elle mendie avec sa chatte Ismaïlia. 

 

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24 février. Le guitariste rue des Saules. 

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25 février. La vie en rose!

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26 février. Papa maman et baby.

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27 février. Cœur fragile

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28 février. Un peu de tendresse pour le dernier jour du mois.

Au revoir, je devrais dire Adieu février 2025. Tu n'as pas fait de gros efforts pour te présenter sous un beau jour. Tu ressembles à l'actualité sans soleil. Mais tu as permis malgré tout des rencontres avec des gens, avec des animaux. Avec Montmartre que j'aime.

 

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Publié le par chriswac
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On la remarque, sur la place Claude Nougaro, à l'entrée de l'opulente avenue Junot, la belle statue de pierre...

La statue d'un peintre généreux qui connut le succès et qui est bien oublié aujourd'hui : Eugène Carrière.

La pierre vivante se couvre de mousse...

 Elle fait oublier la statue absente, la statue de bronze inaugurée le 29 novembre 1936 et fondue six années plus tard sous régime de Vichy.

Une pétition des Montmartrois obtint qu'une réplique fût installée à la place de la statue sacrifiée.

C'est en 1959 qu'Eugène Carrière, sculpté par Jean-René Carrière, son fils, revint prendre place sur cette Butte où il avait vécu et qu'il avait aimée.

La statue est puissante et fait penser (le génie en moins) au Balzac de Rodin.

Elle s'élève comme un roc et donne une impression de force et de calme.

                                                                               Autoportrait

Eugène Carrière (1849-1906) est connu aujourd'hui par certains de ses portraits, comme celui que l'on trouve dans tous les livres scolaires, de Paul Verlaine.

Il a inventé un style fait de clair-obscur à dominante ocre, de formes qui semblent naître dans la brume, à la fois vivantes et menacées.

 

Il fut populaire par ses engagements socialistes et sa lutte pour les déshérités, ce qui explique l'attachement des Montmartrois à son souvenir.

Il s'engagea également sans hésiter, aux côtés de Zola, dans l'affaire Dreyfus.

Il fut dreyfusard de coeur et d'âme...

Poulbot-carriere-001.JPG 

Le socle est pour moi très mystérieux. Il porte le nom de l'architecte Aimé Sauffroy (l'immeuble du Figaro, rue Drouot, le Casino de Paris) et la date 1883, cinquante ans avant l'érection du premier monument!

Caulaincourt 107

                         87 rue Caulaincourt (Sauffroy)

On trouve la même signature sur l'immeuble voisin au 87 rue de Caulaincourt.

S'agit-il d'une pierre de récupération? S'agit-il du socle d'une statue antérieure? Ce qui paraîtrait étrange à un endroit où il n'y avait à la fin du dix-neuvième siècle que terrain vague et cabanes de planches?

Nous savons que la conception du socle de la statue de bronze d'Eugène Carrière avait été confiée à Henri Sauvage, architecte audacieux de l'Art Nouveau (piscine des amiraux, Samaritaine....) mais qu'il mourut en 1932 avant l'achèvement des travaux et fut remplacé par Escrivan et Charpentier!

Beaucoup de noms pour une énigme!

Nous savons aussi qu'en 1959, le socle fut reconstruit....

Je donne ma langue aux chats de Steinlen!

 

 Sur les côtés, les plaques de bronze de Jean-René Carrière rendent hommage à une oeuvre qui a souvent exalté la maternité.

 

Mais elles semblent épaisses et inaptes à rendre la brume évanescente et l'aspect onirique des tableaux d'Eugène Carrière.

 

Sous les reliefs de bronze, des lettres assez difficiles à déchiffer livrent la pensée (une partie du moins) d'Eugène Carrière :

"Authenticité n'est pas vérité, pas plus que le moulage n'est de l'art.

C'est le sens qui est vrai.

C'est l'art qui renouvelle le Verbe en découvrant toujours à nouveau les origines de nos émotions...

 

Il n'y a de vrai que ce qui est d'accord avec l'éternel.

L'accident n'est pas vrai.

Un schéma n'a de valeur que par ce qu'il représente: le geste inconscient et le geste de la pensée

La nature a fait l'homme fort et riche de dons, il faut se le redire et l'homme par sa cruelle inclination à la domination de ses semblabes a forcé les hommes à ne voir que leurs misères, résultat de leur propre inconscience.

L'amour sincère pour les autres hommes nous donne une force invincible qui triomphe de tout.

Pour qu'une action soit agissante il faut que le sentiment dépasse le raisonnement.  

                                                       Eugène Carrière.

 

je ne sais pas si ces pensées traverseront les siècles.

Je ne sais pas si l'œuvre d'Eugène Carrière perdurera...

Mais l'hommage du fils à son père reste vivant et touchant...

Ce fils qui fit pour la tombe du peintre, au cimetière Montparnasse, ce visage grave et fragile, triste et fort....

Un des visages de l'amour.

                                         Eugène Carrière et son fils Jean-René.

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 Liens : tous les articles :

Liste et liens: Peintres et personnages de Montmartre. Classement alphabetique.

 

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                           Utrillo, rue des Saules. Sur la droite, la maison de Bruant rue Cortot.

Nous sommes le 11 février 2025, un siècle exactement après la mort de Bruant dans son appartement cossu de la rue Christiani.

Si sa maison de la rue Cortot était encore debout, Bruant dont le fantôme erre toujours sur la Butte, n'aurait qu'une centaine de mètres à parcourir pour visiter la petite exposition qui lui est consacrée dans la salle Poulbot du musée de Montmartre.

                                                         Dans le jardin de sa maison rue Cortot

Bon! Imaginons qu'il revienne, ce 11 février 2025, et qu'il se rende 12 rue Cortot, il trouverait sans doute que son existence si riche et mouvementée est bien rétrécie, résumée, schématisée dans la salle Poulbot qui donne sur le jardin  Renoir.

Quelques panneaux résument sa vie.  Quelques photos remontent à la surface du temps...

 

Il est tout d'abord présenté comme un jeune élégant, chapeau haut de forme et bonnes manières, ce qu'on appelait alors un gommeux, jeune homme désoeuvré et imbu de sa personne.

Mais très vite il évolue et jette aux orties son haut de forme et sa redingote pour un chapeau aux larges bords, sorte de sombrero qu'il ne quittera plus et gardera même chez lui quand il recevra ses hôtes. Il se chausse de bottes rustiques et se vêt d'une veste de chasse et d'un écharpe rouge. Il crée ainsi son image qui va devenir une icône grâce à Toulouse Lautrec.

 

Il habite sur la Butte, à proximité des cabarets, dans une vieille maison du village.

                    La maison de Bruant rue Cortot et rue des Saules. L'aquarelle "Rue de l'Abreuvoir" est peinte en 1878 par Edouard Lefèvre

                                                            La maison disparue et la grande villa qui l'a remplacée

La bâtisse que l'on reconnaît sur de vieilles cartes postales est typique de l'habitat montmartrois modeste.

                                                       Porte de la maison sur la rue Cortot. Bruant à la fenêtre

Un peu de guingois elle se compose d'un rez-de-chaussée surélevé qui ne forme qu'une grande pièce qu'il aménage à sa fantaisie dans un mélange de meubles bourgeois et de curiosités. 

                                Aquarelle de Lefèvre (1878) la rue des Saules. La maison de Bruant sur la droite.

 

Il ne dispose que de cette vaste pièce qui donne sur les rues Cortot et des Saules.

                                                             Bruant chez lui avec ses chiens

Il y répartit à la manière de ce que l'on appellera un siècle plus tard "open space", un cabinet de travail, un cabinet de toilettes et une chambre à coucher.  

Un visiteur se dira étonné de découvrir chez lu quelques éléments d'un mobilier représentatif de la classe bourgeoise de l'époque, notamment un grand lit nuptial en bois d'acajou. 

                                                                   

L'atout principal de la maison rustique c'est le jardin en partie boisé qui à l'arrière descend plein nord vers la rue Saint Vincent. Bruant y entretient une piste cyclable de 150 mètres afin d'y pratiquer le cyclisme, sport qu'il aime plus que tout autre.

                                                               Bruant dans son jardin

C'est dans cette maison qu'il compose la plus grande partie des chansons qui le rendront célèbre.

 

En 1897 la maison est vendue. Bruant doit quitter le vieux Montmartre qu'il aime. 

Son journal fait sa couverture avec la porte d'entrée de sa maison et cette légende : "Encore un coin qui va disparaître".

Quelques cartes postales nous permettent de reconnaître la maison villageoise. Certaines, les plus émouvantes la représente avec sur sa façade l'annonce de sa mise en vente.

 

 

D'autres prises au début de la rue nous donne l'image du vieux mur et de la porte d'entrée... 

 

 

Il aura l'occasion d'assister à la démolition sauvage de sa vieille maison, en 1910, avec plusieurs autres qui formaient une partie du côté pair de la rue.

Montmartre sacrifié échappe cependant à cet endroit au pire de l'enlaidissement car ce sont des maisons de deux ou trois étages qui y sont construites.

Mais de l'autre côté de la rue il n'en sera pas de même et il s'élèvera une barrière grise qui défigurera la vieille rue (numéros 1 et 3) en même temps que sera écrasée la rue du Mont Cenis, maison de Mimi Pinson et maison de Berlioz comprises sous de semblables constructions. 

                               Comment une partie de la rue Cortot a été sacrifiée pour cette muraille sans grâce

 

  Bruant habite alors rue Christiani. Le poète humaniste défenseur des humbles comme du vieux village a choisi lui aussi un immeuble cossu, moderne, à la limite orientale de Montmartre malgré la chanson de Fréhel :

"Des maisons d'six étages, ascenseur et chauffage, ont détruit les anciens talus.... Le p'tit Louis réaliste est d'venu garagiste et Bruant a maint'nant sa rue!"

 

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Le Théâtre Libre d'André Antoine. Le 37 de la rue. Les débuts.

     Rien dans la rue André Antoine sinon une plaque apposée sur la façade du 37 ne permet d'imaginer que c'est ici que naquit, en France, le théâtre moderne.

 

                         La rue s'appelait alors passage de l'Elysée-des-Beaux-Arts.

    Là où s'élève le bel immeuble 1900 (le 37) il y avait un bâtiment de bois, une salle de spectacle entièrement conçue et réalisée par un homme passionné de théâtre connu sous le nom de Père Krauss. Notons qu'il la construisit dans les années où l'immense Sarah Bernhardt donnait son nom au théâtre de la place du Châtelet. 

                                                                            LE 37

     Le décor 1900 de l'immeuble qui a pris la place du théâtre de bois n'est pas sans évoquer le monstre sacré connu dans le monde entier, qui pour la foule de ses admirateurs était l'essence même du théâtre. Ce décor n'évoque en rien la révolution théâtrale qui se fit alors en partie contre elle et les acteurs d'alors, parfois sublimes mais toujours dans la pose et la déclamation.

La sculpture est de François Cogné à qui l'on doit la statue de Georges Clémenceau sur les Champs Elysées et, réalisation moins glorieuse, celle de Pétain destinée à remplacer sous l'Etat de Vichy la Marianne des mairies.

    Le Père Krauss, propriétaire du théâtre, retraité actif, faisait partie d'une association de mordus de théâtre prêts à consacrer leurs heures de loisir à leur passion : "le Cercle Gaulois" .

 

    C'est par ce Cercle Gaulois que l'employé au Gaz, André Antoine va entrer dans l'histoire du théâtre. Il nous livre ses souvenirs dans ses "Mémoires" qui sont une mine de renseignements sur la vie artistique à la fin du XIXème siècle. Nous ne retiendrons dans ce modeste article que ce qui concerne les débuts de son aventure située à Montmartre. 

 

 

 

     Il vit dans une mansarde rue de Dunkerque voisine de l'appartement de sa mère rue du Delta. Il est un employé du Gaz à 150 francs par mois : "J'étais devenu un excellent employé; sans aucune velléité, sans le moindre rêve d'aventure." C'est grâce à un collègue qu'il apprend l'existence du groupe d'acteurs amateurs, le "Cercle Gaulois" qui, chaque mois, pour des amis et des parents, donne une représentation passage de l'Elysée-des-Beaux-Arts.

"La curiosité me conduisit pour une de ces modestes soirées dans une petite salle du passage de l'Elysée-des-Beaux-Arts au pied de l'escalier des Abbesses."

Il est vivement intéressé par le naturel des comédiens amateurs et décide de faire partie de ce groupe auquel il propose de trouver de nouvelles pièces courtes. 

 

     Une fois le programme composé, les répétitions ont lieu dans une salle de billard.  "J'ai déniché rue des Abbesses chez un mastroquet, une petite salle de billard, au fond d'une tonnelle que le patron consent à éclairer d'un modeste bec de gaz tous les soirs de 8h et demie à minuit pour nous laisser répéter à condition que nous prenions chacun une consommation".

Après une de ces répétitions, André Antoine et Arthur Byl un de ses amis du cercle, auteur dramatique à ses heures, se retrouvent autour d'une absinthe sur la place du Delta et discutent pour trouver quel nom donner à leur troupe.  Ils pensent à Victor Hugo et son "théâtre de la liberté" mais pensent que ce nom est trop romantique alors qu'il est urgent de secouer les vieilles règles. Byl s'écrie "Pourquoi pas le théâtre libre?"

                             Le nom était trouvé!

Le programme arrêté pour la 1ère représentation comportait quatre courtes pièces en un acte : "Jacques Damour" d'après Zola, "Mademoiselle Pomme", farce de Duranty et Paul Alexis, "La Cocarde", comédie de Jules Vidal et "Le Sous-Préfet" d'Arthur Byl.

    La représentation est prévue pour le 30 mars. La date est impérative car c'est le jour de fin du mois où André Antoine touche sa paye et peut donner au Père Krauss les cent francs qu'il réclame pour la location de sa salle.

En effet le père Krauss, un peu inquiet, veut dégager sa responsabilité et tient à ne pas être impliqué. Il exige donc qu'officiellement la salle soit louée par un groupe dont il ne ferait pas partie et qui n'agirait pas au nom du "Cercle Gaulois".

Pendant les répétitions Zola en personne vient avec sa femme. Il est séduit par l'approche nouvelle de cette troupe qu'il encourage. Il revient le lendemain avec Alphonse Daudet.

Antoine raconte dans ses mémoires un souvenir de ce jour-là.

En raccompagnant Daudet dans la rue, il le vit s'arrêter soudain et désigner un petit immeuble derrière une grille : "Antoine, je vois des spectres dans cette rue. Voilà la maison où j'ai connu la bougresse dont j'ai fait Sapho!" ("Sapho ou les moeurs parisiennes" est un roman puis une pièce de Daudet)

 

    Il fallut penser au décor, notamment pour la pièce de Zola. Personne n'ayant les moyens de payer un décorateur, Antoine obtient de sa mère qu'elle prête son propre mobilier. Il raconte le transport des meubles : "Je les traîne moi-même le long du boulevard Rochechouart, depuis la rue du Delta jusqu'à la rue de l'Elysée-des-Beaux-Arts" 

Le 3o mars 1887 est le grand soir.

Le succès et l'enthousiasme du public sont au rendez-vous après des moments vécus dans l'angoisse par Antoine. En effet les deux premières pièces passent inaperçues, la troisième, "Le Sous-Préfet" provoque un véritable scandale et est sifflée. Heureusement la dernière "Jacques Damour" est longuement applaudie. Zola est présent pour assister à l'accueil de son œuvre.

 Le public apprécie la nouveauté des textes et surtout le jeu naturel des acteurs. Pas de déclamation, pas de posture, une élocution proche de celle des gens "ordinaires".  Il fallut attendre quelques jours pour que la presse se fît l'écho de cette soirée.

                                                                Sarah Bernhardt et Henry Fouquier

 Fouquier écrit dans le Figaro, que c'était là, "dans un "théâtriculet" perdu au fond de Montmartre qu'étaient la création et le mouvement".

 

Encouragés, Antoine et ses acteurs décident de programmer une deuxième représentation. La recherche de nouvelles pièces est lancée . Le groupe s'enthousiasme pour 'La Nuit bergamasque" de Bergerat, auteur alors très apprécié, et "En famille de Méténier". les deux pièces sont mises au programme.

Les répétitions ont lieu non plus dans la salle de billard qui ne laissait qu'un espace réduit aux comédiens mais dans un Rez de chaussée de la rue Bréda ( Monnier et Frochot actuelles) que le concierge, grand amateur de théâtre met à leur disposition.

Le 30 mai, la représentation est donnée avec un grand succès critique car depuis l'article de Fouquier l'existence du Théâtre Libre est connue et suscite la curiosité. Parmi les spectateurs on voit une partie de ce qu'était alors l'élite intellectuelle et artistique : Catulle Mendès, Richepin, François Coppée, Paul Arène, Georges Hugo, Carjat, Sarcey, Chabrier... La salle est trop petite pour disposer d'un foyer et les spectateurs se retrouvent dans la rue au pied de l'escalier pour discuter bruyamment.

La presse fera son travail et assurera la publicité du théâtre, qu'elle soit positive ou non. Sarcey par exemple, le critique le plus redouté n'a que louanges pour la nouveauté de la mise en scène et le naturel des acteurs. Il est plus acide avec le programme et notamment la pièce de Méténier "En famille" :                       "Si cette pièce est le théâtre de l'avenir, j'espère être parti, avant qu'il n'arrive".

Deux mois plus tard Antoine donne sa démission au Gaz. Il obtient le soutien d'auteurs et de particuliers qui lui permetten d'élaborer le programme de la rentrée. Elle sera riche cette rentrée!  La petite troupe travaille sur des oeuvres de Zola (Tout pour l'honneur), des frères Goncourt (Soeur Philomène), de Villiers de l'Isle Adam ( L'Evasion), de Catulle Mendès (La femme de Tabarin) ou de Tolstoï (La puissance des ténèbres).

Le 11 octobre grand succès une nouvelle fois, notamment avec Sœur Philomène. Le Théâtre Libre devient un lieu important de la création et de l'innovation qui fait paraître désuet et poussiéreux l'attirail du théâtre officiel et bourgeois (Comédie Française, Odéon...)

                          Antoine debout. A sa droite il y aurait Van Gogh et au 1er plan à droite Gauguin.

  Mais l'aventure se complique quand le père Krauss, inquiet pour son théâtre de bois qui tremble sous le piétinement enthousiaste des spectateurs et soucieux de ne pas attirer l'hostilité des riverains qui se plaignent du bruit et des nuisances dans la rue refuse d'ouvrir, même moyennant finances, son théâtre à Antoine et son équipe.

Salis qu'Antoine rencontre au Chat Noir rue Victor Massé lui propose de mettre à sa disposition une salle à l'étage pour assurer chaque jour une séance. Il donnerait 100 francs par jour à la petite troupe. Antoine ne peut accepter, la plupart de ses acteurs ayant un métier qui ne leur permettait pas une telle disponibilité.

 

C'est là que s'arrête l'aventure montmartroise du théâtre Libre qui va quitter la Butte pour un autre quartier, celui de Montparnasse, puis s'installer au théâtre des Menus Plaisirs dans le Xème, salle qui deviendra plus tard le théâtre Antoine.

Le théâtre qui existe toujours n'est pas très éloigné de Montmartre et de l'endroit où s'élevait la modeste salle de bois qui vit la renaissance de l'art théâtral à la fin du XIXème siècle et où un critique qui assistait aux premières représentations s'écria : 

                                         "Mais c'est l'Illustre théâtre qui recommence!"

                         Molière, et Antoine ont dû se faire à travers les siècles un petit clin d'oeil!

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                                                  Affiche de Lautrec pour le Théâtre Libre

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