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Montmartre secret

Montmartre secret

Pour les Amoureux de Montmartre sans oublier les voyages lointains, l'île d'Oléron, les chats de tous les jours. Pour les amis inconnus et les poètes.

Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE Monuments. Cabarets. Lieux


Au 24 de la rue André Del Sarte, à quelques pas des rochers et des arbres du square Louise Michel, s'ouvre devant vous, comme une caverne d'Ali Baba, sans sésame à prononcer, le magasin des surprises...
 
Je vous invite à une visite, incomplète évidemment, sous le regard de Richard, grand voyageur qui a jeté l'ancre dans ce quartier touristique où l'on entend parler le monde entier.

 

C'est en utilisant le fer de barils que les artisans d'Haïti créent ces motifs étonnants. Les matériaux sont pauvres et l'imagination est riche... Elle irrigue le métal, comme une sève.



Les matriochkas (petites mamans) sont alignées dans la vitrine et vous regardent de tous leurs yeux. Elles ont envie de vous poser une colle. Quelle est leur origine? Vous répondrez peut-être comme moi qu'elles sont russes. Vous aurez raison et vous aurez tort!
Elles viennent en effet de Russie où un ambassadeur de retour de Tokyo aurait eu l'idée de les inventer en s'inspirant des tables gigogne et d'en offrir à la tsarine qui attendait un enfant.
Une autre version plus cruelle prétend qu'au Japon où la misère était grande, des femmes qui ne pouvaient nourrir leurs enfants, les tuaient à la naisance. On gardait le souvenir du bébé sacrifié en sculptant une poupée (kokeshi). Des familles japonaises émigrées en Russie, auraient apporté avec elles cette tradition.
Mais plutôt que de voir dans le ventre de la matriochka, tous ses enfants assassinés, qu'il nous soit permis d'y découvrir tous les trésors, toute l'humanité et tous les espoirs qu'abrite le ventre de la femme!

 

Avec les crèches, pas de problème, le bébé est bien né ! Les personnages de celle-là pourraient sans difficulté abriter plusieurs jésus dans leur ventre confortable!


 
Bouddha semble voler ou léviter sous les décors haïtiens.

Et maintenant, un inventaire à la Prévert  : des hamacs du Brésil, des sacs du Bengla Desh, des bijoux de partout, des automates de Chine et d'Allemagne, des lampes d'Indonésie, des miroirs d'Alice au Pays des merveilles, des robes de Thaïlande et .... aucun raton laveur!






 Pour la fin je garde mes petits favoris, mes petits sorciers qui tant de fois m'ont aidé : les mangeurs de chagrin du Guatemala.
Les enfants (et les grands) peuvent leur confier avant de s'endormir leurs soucis et leurs peines. Le matin , croyez-moi, le soleil se lève, les nuages noirs ont disparu. Sous l'oreiller les petits mangeurs ont bien travaillé! 


 
Ah oui! J'allais oublier! Si vous voulez connaître ce Monde en Couleurs, vous oublierez le mercredi et le dimanche mais tous les autres jours, vous y serez accueilli de 10H30 à19H30. 

lien : rue André Del Sarte Montmartre.  

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE Monuments. Cabarets. Lieux


11 rue Yvonne Le Tac, au pied de la Butte, cette plate façade sans inspiration s'élève à l'endroit ou exista jadis une abbaye de grande renommée. Les pélerins s'y rendaient pour vénérer le lieu du martyre de Saint-Denis.
La modeste chapelle bâtie sur les lieux présumés de la décapitation de Denis et de ses compagnons, fut remplacée au XVIIème siècle par un édifice considérable et des annexes capables de recevoir le flot des fidèles venus parfois de très loin. On l'appela "l'abbaye d'en-bas", par opposition à "l'abbaye d'en-haut" qui fut abandonnée et dont ne subsista que l'église.( Visite de l'église Saint Pierre de Montmartre. 1) Des origines à la Renaissance. 


Comme la maladie d'Alzheimer saccage les souvenirs, l'histoire parfois fait passer un tsunami sur les témoins de pierres. La révolution qui avait bien des ra
isons de s'attaquer à l'Eglise, laboura ce lieu (de superstition, selon elle) au point de n'en rien laisser subsister. Enfin! pas tout à fait! Dans la crypte, vous pouvez voir un bas-relief du XIIIème siècle qui représente la décollation de Denis.


La pierre est usée et s'efface. Les pierres sont comme les hommes. Elles vivent plus longtemps mais retournent, elles aussi à la poussière ou au sable. On voit ici, l'évêque qui baisse humblement la tête et accepte le martyre. La manie de couper des têtes n'est donc pas un phénomène récent et islamiste!



La tête semble être déposée sur un autel. Est-ce là que Saint-Denis, la tête dans les mains, s'est arrêté? C'est à dire, dans la ville qui aujourd'hui porte son nom et où s'élève la Basilique dans laquelle les Rois de France sont inhumés?
La chapelle qui commémorait son martyre avait été édifiée sur "le champ des morts", un cimetière des premiers martyrs chrétiens, situé à proximité du Temple de Mercure qui donna son nom à la Butte, même si la polémique continue à ce sujet. 
Le nom de Montmartre. Origine.




A l'intérieur de la chapelle, très sobre, la pierre d'autel est un vestige de l'ancienne crypte. A gauche, Zygmunt attend que la photo ait été prise pour traverser ce lieu qu'il "habite". Il dirige en effet le Théâtre du Regard qui donne régulièrement des représentations inspirées dans la chapelle. Ce sont le plus souvent des récitals de poésie. J'ai assisté récemment à l'un d'eux. Les poèmes de Milosz étaient vécus par Zygmunt Blazynsky, accompagné d'une chanteuse lithuanienne bouleversante.



L'endroit s'il ne présente que peu d'intérêt archéologique, vous invite à la pause et au recueillement. C'est en ce lieu qu'Ignace de Loyola en août 1534 est venu avec six de ses compagnons (dont François Xavier, apôtre des Indes) prononcer un voeu d'engagement au service de Dieu et des hommes. On considère que c'est l'acte de naissance de la Compagnie de Jésus.


 
Si vous voulez vous recueillir un instant, à l'écart du bruit et du courant de ce quartier touristique, vous devrez vous libérer un vendredi, seul jour d'ouverture de la crypte (de 15h à 18h).
C'est un lieu modeste et clair où, si vous vous asseyez et fermez les yeux, vous pourrez entendre le chant lointain des pélerins du passé...


Saint Pierre de Montmartre (3) Le Guerchin, Ribéra, Parrocel...

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Publié le par chriswac
Publié dans : #ASIE

De retour à Paris, j'ai le Laos dans la tête, dans le coeur, dans les yeux. Il faut laisser les images, les regards, les sourires voler comme des papillons qui se poseront quand ils le voudront dans la mémoire. La gentillesse et la douceur des gens est ce qui immédiatement nous libère de nos défenses et de notre cuirasse d'occidental. En les rencontrant, j'ai pensé aux Béatitudes des Evangiles : "Heureux ceux qui ont une âme de pauvre...Heureux les doux..." Moi qui manque tant de douceur et de patience, je devrais faire retraite parmi eux!

Le matin, à l'aube, les moines quittent leur temple pour quêter leur nourriture. Dans le moindre village ou comme ici à Luang prabang, ils passent dans les rues où les fidèles agenouillés leur offrent du riz, des gâteaux et parfois des billets. Cette générosité leur permettra d'acquérir des mérites qui leur éviteront une mauvaise réincarnation et hâtera leur accession au Nirvâna.
Ce qui est frappant quand on rencontre ces moines et ces novices, c'est leur beauté. Tant de religieux par le monde ont triste figure et sinistre tenue! Ces hommes là sont beaux. Ils donneraient envie de les suivre. Sans doute la doctrine de Bouddha les aide-t-elle à être présent au monde sans y être inutilement attachés. Ils sont à la fois graves et gais. Aucune ostentation en eux, aucun enjeu dans leur relation.

Ils ne demandent qu'à vous parler, à vous sourire, comme celui-là qui nous interrogea sur notre pays qu'il connaissait bien mieux que les Français ne connaissent le Laos dont ils ignorent souvent quelle est la capitale! Bien sûr il ne faut pas idéaliser ce Bouddhisme (le plus authentique, celui du petit Véhicule) qui peut dans sa pratique nous irriter. Ainsi, une femme de notre groupe qui posa la main sur le bras d'un jeune moine, le fit-elle bondir comme si le diable l'avait agressé, rougir de confusion et disparaître au plus vite. Dans cette religion comme dans les autres il vaut mieux ne pas naître femme!

Mais aujourd'hui je ne veux garder que les couleurs et la douceur de ces rencontres.
Un moine, dans un petit temple sur les rives du Mékong, arrache les mauvaises herbes, doucement, sans se presser, comme si cet exercice allait de pair avec le lent arrachage en nous des pensées néfastes
.

Avant de replonger dans l'agitation parisienne, ce visage me rappelle le sens profond de la vie. Il nous dit que chaque minute est grave et précieuse.


Lien : Laos. Visages. Pirogues. Moines.

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Publié le par chriswac
Publié dans : #WACRENIER

Le trajet pour aller à Sceaux est devenu pour moi comme un chemin de pélerinage vers un lieu sacré.
Pour accéder au Sacré-Coeur, à deux pas de chez moi, il me faut gravir trois cents marches.
Pour m'approcher de mon père, de son coeur de père, il me faut emprunter le RER B avant de débarquer dans la lumière printanière.



Sous le soleil, à la sortie de la gare, me reviennent les paroles d'Aragon: 
Il fait beau à n'y pas croire
Il fait beau comme jamais
Quel temps! Quel temps sans mémoire...

Un temps sans mémoire pour un vieil homme qui a perdu la sienne et pour moi qui essaye d'en grappiller encore quelques miettes dans les mots qu'il me donne.



Je vois son studio, au troisième étage. Le store qu'une bourrasque a détérioré il y a deux mois n'a toujours pas été réparé. Il est inutilisable et pour se protéger de la chaleur et du soleil, mon père doit baisser le rideau métallique qui plonge sa pièce dans l'obscurité. Inutile de se plaindre, de réclamer. Voilà Quatre mois qu'il n'a plus de serrure à sa porte et que n'importe qui peut entrer à n'importe quel moment chez lui, alors le store.... Pensez donc! 



Je vais dans son studio. Il n'y est pas. j'en profite pour y mettre un peu d'ordre et faire le lit. Une rose fanée trempe dans un flacon d'eau de Lourdes. Des papiers sont éparpillés sur le sol. 
Je vais chez son amie. Il est là. Il a mis deux chemises l'une sur l'autre malgré la chaleur et il porte autour du cou un foulard rose surprenant.Il se lève et m'embrasse en me disant qu'il est heureux de me voir enfin parce qu'aucun de ses enfants ne lui rend visite. "Mais Dad, Vincent vient te voir chaque semaine!
- Ah bon!
-Et moi aussi!
-Oui. J'ai de la chance d'avoir des fils comme vous. Tu es un de mes préférés.
-Comme tu as trois fils aujourd'hui, chacun de nous est un de tes préférés!"



Son amie me dit qu'il ne faut pas laisser sa porte sans serrure car il y a des vols fréquents dans la résidence. Il dit qu'il n'y a rien à voler chez lui. Elle s'étonne : Tu n'as rien de précieux?
Il répond que si, il a ses enfants et il l'a, elle.
Nous descendons au restaurant.
Au bras de son amie, il ne s'égare pas dans les interminables couloirs.

 

Pendant le repas, il ne parle presque pas. Une seule fois, il me pose une question : As-tu des nouvelles de notre bonne ville d'Arras?
Ce sont les plus anciens souvenirs, les plus forts qui remontent à la surface quand la maladie balaye les souvenirs récents. Arras, c'est son enfance, ses parents, ses amis. J'essaye de retrouver des noms, de les lui donner. Il sourit quand je lui parle de son père. Avec lui, il retrouve des images, des moments : la maison familiale, les soirées de poésie, les Rosati..
Je souris avec lui.

 

Un chat vient nous regarder à la fenêtre. Un loubard sans doute à en juger à son oreille déchirée! Mon père le regarde. Le chat le regarde.
"Je devrais le prendre pour ta mère!
-Tu as déjà recueilli un chat à Oléron, tu te rappelles? C'est Minouche. Elle fait équipe avec maman.
- Oui, ta mère aime les animaux. "
C'est tout ce qu'il dit pendant les deux heures du repas. Il me paraît presque toujours absent, anesthésié par le flot intarrissable des considérations ésotériques ou philosophiques que déverse son amie qui parfois me pose une question piège pour vérifier que je suis attentif.



 Quand je suis enfin avec lui, seul à seul, je lui donne des nouvelles des uns et des autres. Je ne suis pas sûr qu'il comprenne ce dont je lui parle, mais il réagit aux noms de ses enfants et trouve quelque chose de gentil ou de tendre pour chacun d'eux.

Papa, garde-nous quelque temps encore dans un recoin de ta mémoire. Et quand nous n'y serons plus, ne crains rien, c'est dans ton coeur que tu nous retrouveras. 

Lien:

Visite à mon père. Alzheimer. 9 avril.










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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE Monuments. Cabarets. Lieux


La porte centrale est évidemment consacrée au Saint Patron des lieux. Elle doit se lire, comme un vitrail, de gauche à droite et de bas en haut. Pierre est venu sur la Butte avec les religieuses bénédictines de Reims auxquelles le roi Louis VI confie l'abbaye, au XIIème siècle. Il a pris la place de Denis, vénéré en ce lieu depuis qu'il perdit la tête, un peu plus bas...Là où se trouve aujourd'hui le martyrium et où s'élevait l'abbaye royale, dite d'en-bas, reliée par un passage couvert à celle d'en-haut dont l'église faisait partie.


Le premier vantail : la vocation de Pierre.
Au bord du lac de Gennésaret, Jésus voit des barques avec des pêcheurs occupés à laver leurs filets. Il monte dans la barque de Pierre et lui dit d'aller en eau profonde lâcher ses filets. Les poissons sont si nombreux que les barques s'enfoncent dangereusement et qu'il faut revenir au rivage. Pierre, effrayé, tombe à genoux :"Eloigne-toi, Seigneur, car je suis un homme pécheur!" et jésus lui répond: "Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras."
Intéressante homophonie en français que ce pécheur pêcheur...
Petite réflexion écolo: Si Jésus revenait provoquerait-il un tel gaspillage de poissons?


Deuxième vantail : la promesse des clefs.
    C'est ici, le fameux passage tant débattu entre catholiques et protestants. Pierre aurait été choisi par le Christ pour être à la tête de son église ("Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise....Je te donnerai les clefs du Royaume des Cieux"). Quand on voit Benoît XVI, on se dit qu'il y a un petit hic... et qu'il faut écouter Saint Jérôme : "L'Eglise est fondée sur tous les apôtres et chacun d'eux a reçu les clefs du Royaume...."

Troisième vantail : le reniement.
Comme le Christ l'avait annoncé, Pierre, menacé d'être arrêté renie son maître."Avant que le coq n'ait chanté, aujourd'hui, tu me renieras trois fois."Jamais avait-il répondu, jamais je ne pourrai commettre un tel forfait!
 Je l'aime bien ce Pierre. Il est tout feu tout flamme, il s'emporte, affirme, est sûr de lui et se révèle d'une faiblesse et d'une lâcheté que je peux reconnaître parce qu'elle fait partie de notre humanité. Ce qu'il y a de formidable en lui, c'est qu'il est submergé par le remords mais pas au point de se tuer (comme Judas), il sait qu'il y a devant lui et pour lui, un amour sans limites, un amour qui l'accueillera malgré ses manquements et ses traîtrises. Sacrée leçon, non?
Entre nous, mais gardez-le vraiment pour vous, j'ai connu ça dans dans ma vie. Et c'est une femme qui m'a donné cette preuve d'amour. Pas vous?                                                                                                                   Gismondi a perché le coq sur l'épaule de Pierre. Il y pèse et semble l'enfoncer et le courber. 
 
Quatrième vantail : le centurion Corneille. 
Le centurion Corneille est un païen favorable aux juifs. Il reçoit une vision qui l'incite à inviter Pierre chez lui. Dans le même temps, Pierre a la fameuse vision de la nappe qui descend du ciel avec les animaux impurs selon le judaïsme. Une voix lui demande d'en manger. Nous sommes à un moment crucial (!) de la première église. Doit-elle rester entièrement dans la tradition? Doit-elle rester juive ou s'ouvrir à tous les hommes? Pierre qui est un juif pur et dur penche du côté de la tradition. La vision qu'il reçoit vient le faire réfléchir. Il accepte de se rendre chez un païen et de lui parler du Christ.
Il aura maille à partir avec l'église de Jérusalem qui le lui reprochera!
Alors, deux réflexions : pourquoi encore des animaux à bouffer? On ne peut pas les laisser tranquilles? Est-il besoin de les classer en purs et impurs? Qu'est-ce que cette foutaise signifie?
Ensuite, fallait-il opposer le judaïsme à l'église naissante? Que de malheurs, d'injustices, de rejets sont issus de cette distinction! C'est une longue histoire qui n'en finit pas de faire des vagues!
Ce qu'il y a de plus beau dans le motif de Gismondi, c'est le cheval. Il semble voler dans les airs et se moquer de nos élucubrations!
 

Cinquième vantail : le miracle de la "belle porte". 
Il s'agit là du premier miracle attribué à Pierre après la Pentecôte. Il monte au Temple, avec Jean, rencontre un estropié, incapable de se mouvoir, donc interdit à l'intérieur du sanctuaire qui ne tolérait les infirmes qu'à ses portes. Pierre n'a pas d'argent mais il a plus. Au nom de Jésus, il lui dit : "Lève-toi et marche". L'infirme a confiance en cette parole. Il se lève. Il est guéri. La porte du Temple ne lui est plus fermée. Grâce à celui qui a dit qu'il était la porte. La vraie.
Le bronze montre bien le visage du malheureux touné vers Pierre; Son voile se détache... Il va être libéré. On a l'impression que Pierre, le pécheur, remonte ses filets...
 
Sixième vantail : l'arrivée à Rome.
 Pierre, le pas alerte, la tête droite, le bâton bien en main, dit à la ville : "A nous deux"!
Les arcades sont-elles celles du Colisée où mourront tant de martyrs?
Dans une sorte de grotte, on distingue un chien ou plus vraisemblablement la Louve, symbole de la ville.

Septième vantail : Domine, Quo vadis?
A cause des persécutions, Pierre veut fuir la ville. Il a une vision. Il rencontre le Christ portant sa croix. Il lui demande : Maître, où vas-tu? (Domine, Quo vadis?) et Jésus lui répond qu'il va à Rome pour être crucifié une deuxième fois. Pierre comprend qu'il lui faut revenir dans la ville et affronter son propre martyre. Gismondi représente jésus et Pierre en marche. Ils sont comme deux ruisseaux qui vont se rejoindre pour ne plus faire qu'un. Le cours de l'un ne pourra plus différer du cours de l'autre. 
 
Dernier vantail : le martyre de Pierre. 
C'est pendant les persécutions de Néron que Pierre est mis à mort. La tradition prétend qu'il a voulu être crucifié la tête en bas car il se sentait trop indigne pour connaître la même mort que Jésus. C'est bien notre Pierre, jusqu'au bout, avec son caractère, son orgueil.. L'humilité aurait été d'accepter la mort telle qu'on la lui infligeait, sans se faire remarquer par cet excès de zèle!
La tradition doloriste de l'église lui doit une partie de ses déviances.
Salut Pierre! Chapeau l'artiste! Je t'aime bien et je voudrais que tu inspires l'église lors de l'élection du prochain de tes successeurs. Quelqu'un qui te ressemble un peu, issu du peuple, brut de décoffrage, pas trop intello... Un saint homme d'Afrique ou d'Asie avec un coeur assez grand pour accueillir tous les exclus! 

Lien : Eglise Saint-Pierre de Montmartre. Porte Notre-Dame.  

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Publié le par chriswac
Publié dans : #POEMES...Divers
Ce matin, je lui ai téléphoné pour lui dire que ce 27 mai était une belle journée, celle de sa naissance et donc de la mienne... 
Je lui ai demandé si elle savait à quelle heure elle était née. Elle m'a répondu que non, tout ce qu'on lui avait dit c'est que son père était furieux d'avoir une deuxième fille et que lorsqu'il l'avait vue, il avait dit qu'elle criait comme un âne.
C'est aujourd'hui, jour de ses 88 ans qu'elle me confie cette souffrance.

 

Que sonnent les cloches dans tous les clochers
Que monte le soleil comme au coeur de l'été
Que les fleurs oublient de se faner
Que le sable arrête de couler

Elle a 88 ans aujourd'hui

Que son chat la regarde avec ses yeux de chat
Que ses enfants lui parlent avec des mots d'enfant
Que son mari perdu lui dise tendrement
Qu'elle est son seul amour, qu'il ne le savait pas

Elle a 88 ans aujourd'hui

Et moi qui tais en moi les mots de la tendresse
Moi qui retiens ma main et retiens les caresses
Ô que je puisse enfin m'arracher de moi-même
Et dire simplement : Maman je t'aime







Poème. Ma mère (2)

poème. A ma mère.


 

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Publié le par chriswac
Publié dans : #POEMES. AMOUR.





Ma femme est si petite qu'il m'a fallu beaucoup de temps pour la découvrir. Quand elle fumait une gauloise, la fumée bleue la cachait à ma vue...Quand elle lisait un poème, les mots de Supervielle ombrageaient son visage.... Quand elle pleurait, il n'y avait qu'un lotus à la surface des eaux. 
Et puis un jour je l'ai vue...
Il m'a suffi de lever les yeux.
 



Sur ses genoux se tient Missou que nous avons recueillie tous les deux à la S.P.A. de Gennevilliers. Le tableau derrière Nicole représente l'Agneau Vainqueur. Que vient-il faire en ce lieu? Je vais vous l'expliquer.
Dans l'iconographie chrétienne Jésus est souvent représenté comme l'agneau du sacrifice, la plus faible et la plus innocente des créatures, celle qui va se laisser égorger par le couteau du boucher en tendant le cou. On connaît la suite. L'agneau sera plus fort que la mort.
Eh bien, le croirez-vous, ma femme, ma petite juive, ma fragile épouse s'appelle Allouche, ce qui signifie agneau en arabe et son prénom est Nicole, ce qui signifie la victoire en grec. Ainsi est-elle mon Agneau Vainqueur.





Et puis un jour de Mars à Montmartre, nous nous sommes mariés. Ni à l'église ni à la synagogue, mais ce jour-là, le Sacré-Coeur avait invité tous les anges, ceux qui portaient la ménorah et ceux qui tenaient l'Hostie. Il n'y a pas d'amour heureux dit le poète... Je pense qu'il n'y a pas d'amour profane. Tout amour est sacré. Tout amour est divin. Là où deux êtres s'aiment une cathédrale s'élève. Et quand l'un des deux meurt, la cathédrale s'écroule. Ne restent contre le ciel que les vitraux.


Nicole attend la mer qui va venir lécher ses pieds. Elle se croit à l'abri sur son château de sable avec Missou prête à déguerpir. Sait-elle qu'elle m'a redonné les plages que j'avais perdues, les dunes et le phare de mon enfance. Sait-elle que l'écume qui va frôler ses pieds n'est autre qu'un baiser de ma bouche?



Evidemment je n'ai pour la célébrer que le maigre talent d'un peintre du Dimanche après-midi! Mais ça ne m'empêche pas d'esquisser cette expression d'inquiétude et d'appel qui  traduit sa vulnérabilité et sa peur de n'être pas aimée. Les poissons rouges sont le signe astrologique qui lui convient. Ils sont symbole de vie. "Le Haïm" comme on dit chaque fois qu'on cogne nos verres : "A la Vie"!
                        




Toutes les nuits avec elle sont bleues. Les wagons de la mort passent au loin sans un éclat à nos fenêtres.





C'est la nuit ou le jour
C'est dedans ou dehors
C'est Nicole les yeux ouverts
Qui fait tourner dans un lac vert
Les poissons rouges de ses rêves
.

Liens :

Liens : poèmes d'amour de Christian Wacrenier.

Saint Valentin quelques poèmes pour Nini

un poème d'amour
 

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE Monuments. Cabarets. Lieux



Sur la façade plate et sans grand intérêt de l'église, les trois portes de bronze de Gismondi attirent l'attention. Elles donnent l'impression au premier coup d'oeil d'être anciennes alors qu'elles ne sont venues orner l'édifice qu'en 1980. Tommasso Gismondi dégage dans le bronze des formes qui semblent avoir subi l'érosion du temps. Pas de préciosité chez lui, pas de détail, mais l'épure des formes... Comme si les siècles avaient raviné la surface et laissé apparaître l'essentiel, le plus indestructible et le plus profond.
 

Les portes se lisent comme les vitraux : de gauche à droite et de bas en haut. La première scène représente l'Annonciation. Comme devant la télé ou l'écran de cinéma, Marie voit apparaître l'ange Gabriel au fond d'une grotte qui fait penser à la caverne de Platon. La réalité divine ne nous  est révélée qu'imparfaitement, comme une ombre sur le mur... Il est facile de n'y pas croire, comme de ne pas croire en l'amour...



La deuxième scène est la nativité du Christ. Toujours une grotte, toujours un univers de rocs. On a l'impression que Marie est une bonne ménagère qui saisit un panier; Joseph à ses côtés la laisse faire. Une femme seule connaît le prix d'un nouveau né dérisoire, jeté dans le monde, sans autre protection que les bras d'une mère. Gismondi a été fidèle en ne représentant ni âne ni boeuf. Les Evangiles ne les mentionnent pas. Dommage. Ils font partie de la création et participent au même mystère de la naissance et de la souffrance.

Troisième scène: Les noces de Cana. Un repas de fête, le vin vient à manquer... Marie demande à son fils de venir en aide au maître du repas. On connaît l'histoire: Jésus fait remplir d'eau les jarres destinées aux purifications des juifs et demande d'y puiser... L'eau changée en vin digne du plus grand millésime de nos terroirs réjouit les invités... Il faut reconnaître qu'en dehors de son symbolisme, ce miracle est très sympathique!

Quatrième scène : Jésus rencontre sa mère (4ème station du chemin de croix). En montant vers la mort, l'homme voudrait se réfugier dans les bras, dans le ventre de celle qui lui a donné la vie. Et la femme voudrait le saisir, l'arracher à ses bourreaux. Lorsqu'un homme entre en agonie, très souvent, c'est sa mère qu'il appelle. Elle est la seule à pouvoir s'affranchir du temps et des lois matérielles pour recueillir en elle et emporter avec elle son enfant.

Cinquième scène : la Crucifixion. 
Marie nous représente. Elle est chacun de nous devant la souffrance et la mort des êtres aimés. Elle est anéantie. Une des plus belles scènes de cinéma la montre, bras en croix, soutenue par ses compagnes. C'est dans l'Evangile selon Saint-Mathieu de Pasolini. Et Pasolini qui allait mourir quelques années plus tard, violenté et torturé, a choisi pour être Marie, sa propre mère...
Gismondi préfère la montrer debout devant son fils cloué. Dernier regard avant l'effondrement.

Sixième scène : la Déposition.
Gismondi ne montre le fils mort et la mère déchirée que debout. C'est un parti pris de foi et d'espérance. Sur le magma des roches, Marie et Jésus sont soutenus par une force qui vient les habiter...Le fils plie les genoux, sa mère le soutient et l'empêche de tomber. J'aime cette représentation même si je l'avoue mon coeur bat plus fort devant la Piéta d'Avignon et son Christ raidi par la mort. Le plus beau tableau que je connaisse.

Septième scène : la Pentecôte.
Apparition de Jésus après sa mort. Apparition devant les disciples et sa mère. Triomphe de la vie ; la scène est confuse, presque effacée. A chacun de la lire comme il voudra. Si vous croyez que ceux que vous avez perdus ne sont pas réduits à néant, mais bien présents dans votre vie, pas de problème....


La dernière scène représente l'Assomption de Marie.
Marie est enlevée au ciel. Elle a connu la mort comme chacun de nous la connaîtra et elle nous précède dans la vie. Aucun texte évangélique ne parle de cette Assomption qui est un dogme récent. Son sens est cependant profond et lumineux. Moi, je suis sûr que ceux que j'aime et qui ne sont plus ont connu le même chemin. C'est ce que me dit Manguite, chaque fois que je pense à elle!!!
Lors d'une prochaine visite, nous étudierons la porte centrale, celle du Saint Patron des lieux, Pierre. 

Lien : Saint Pierre de Montmartre (3) Le Guerchin, Ribéra, Parrocel...  

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Publié le par chriswac
Publié dans : #POEMES...Divers




                    Ma mère 

Elle a crié au mois de mai 
Le ciel était gris sur la mer
Les Bourgeois de Calais prenaient la pose
Et elle était si peu de chose

Il suffisait de presque rien
La négligence ou un cancer
Pour la tuer à la naissance
Comme un chaton sans résistance

Elle m'a donné la vie le Jour des Rois
Le ciel était blanc sur les toits
Le lion sur le beffroi prenait la pose
Et moi j'étais si peu de chose

Il suffisait de presque rien
La négligence ou un cancer
Pour me tuer à la naissance
Comme un chaton sans résistance

Depuis des mois elle voit le ciel
A sa fenêtre en se penchant
Et ne connaît plus le printemps
Que par le vol d'une hirondelle

Il suffira de presque rien
La grippe un oedème un cancer
Pour arrêter son coeur de mère
Son coeur qui bat contre le mien. 

 





Lien : Maman. Photos d'enfance...




.. 

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Publié le par chriswac
Publié dans : #POEMES...Divers



                                                  
A ma mère

Tu ne peux plus sortir
                                                 Je vais dormir
Tu ne peux plus marcher 
                                                 Je vais tomber
Tu as peur de la nuit
                                                 Je vais rêver
Tu es maigre et légère
                                                 Je vais voler
Tu es ma mère, tu m'as porté
                                                 Je suis ta mère et tu me portes...







lien : Maman. Photos d'enfance...



lien: Poème. Ma mère (3) Anniversaire.



...
                      

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