
Henri Cernushi, grand amoureux de l'art asiatique, a fait construire son hôtel de l'avenue Vélasquez pour recevoir sa collection de plusieurs milliers d'oeuvres rares et souvent remarquables.
L'imposant Bouddha de bronze (18ème siècle) de 4 mètres de haut, a nécessité un aménagement particulier, dans une salle immense aux larges verrières.

C'est au Japon qu'il en a fait l'acquisition. La statue était à l'extérieur d'un temple de Meguro (faubourg de Tokyo), le Banryûji.

Le temple fut détruit par un incendie auquel échappa la statue de bronze. H. Cernuschi l'acheta et la fit découper afin de pouvoir l'envoyer en France où elle fut réassemblée dans les ateliers Barbedienne, avant d'être exposée dans le Palais de l'Industrie, puis installée dans l'hôtel particulier de Monceau.

Le temple incendié était consacré à l'enseignement. Au début de l'ère Meiji, il fut concurrencé par l'école publique instaurée alors.

Les mains de Bouddha symbolisent l'argumentation et la discussion. Le bras droit est levé, la main est ouverte, le pouce et l'index se joignent et forment un cercle, une roue, symbole de l'enseignement.
Le bras gauche est au niveau de la hanche, la main effectue le même geste, paume tournée vers le haut.

C'est le Vitarka Mûdra (que l'on rencontre très souvent dans la statuaire de Dvaravati).
Le nimbe qui entoure la tête est plus récent. L'original ayant été endommagé par l'incendie.

La présence de ce bouddha de bronze donne au musée une atmosphère de paix et de sérénité. L'imposante statue ne pèse pas. Elle semble s"élever et nous entraîner avec elle.

...Et de l'autre côté des vitres, le jardin lui-même, malgré la brume automnale, fleurit et invite à la méditation.
Lien : Art chinois. Chevaux. Cernuschi.