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Montmartre secret

Montmartre secret

Pour les Amoureux de Montmartre sans oublier les voyages lointains, l'île d'Oléron, les chats de tous les jours. Pour les amis inconnus et les poètes.

Publié le par chriswac
Publié dans : #WACRENIER
Mardi 20 janvier. Je vais voir mon père comme chaque semaine. Il n'est pas dans son studio dont la porte est ouverte. j'entre. Personne. Le store pend lamentablement sur la terrasse. Je vais chez son amie, à côté. Il est là, installé dans un fauteuil. je l'embrasse et lui dis mon nom. Il est heureux de me voir car je ne viens jamais me dit-il.
-Mais papa je viens chaque semaine.

Je n'insiste pas. Je ne suis pas là pour moi. Son amie Mauricette est ressuscitée. Il y a 15 jours, il l'avait envoyée contre un mur en s'accrochant à elle pour éviter de s'étaler. Elle s'était alitée après que sa tête avait rebondi violemment sur la paroi. Plusieurs jours elle n'avait plus bougé, se faisant monter dans sa chambre les plateaux repas. Elle n'avait retrouvé un peu de force que lorsque j'avais proposé à mon père de boire du champagne à sa santé en regrettant qu'elle ne puisse  partager avec nous. Elle avait alors trouvé la force de se redresser, de saisir une coupe et de la vider. Aujourd'hui elle est bien sur ses pattes, parfumée et maquillée. Elle enfourne dans la bouche de mon père une cuiller de sirop.
-Il tousse, il a pris froid et je dois le soigner... Savez-vous ce qu'il a fait hier? Alors qu'il y avait un vent de tempête, il est sorti pieds nus sur sa terrasse et a voulu baisser le store. Le vent a arraché la toile et le châssis de fer a failli retomber sur lui.

Je regarde mon père. Il confirme. Il s'est battu avec la toile qui le fouettait. Il a réussi à la faire remonter mais il pense avoir tout cassé. Il a peur de ce qu'on va lui dire.Je vais vérifier. C'est vrai. La toile automatique descend bien mais elle bat, dégagée de son châssis. Je parviens à la réajuster. Ce n'est pas grand chose mais j'imagine la panique de mon père dans les bourrasques avec cette toile épaisse qui lui battait le visage.

Je lui demande pourquoi il n'y a plus de serrure à sa porte. Il ne comprend pas. Il y a une serrure. Depuis qu'il a changé de studio, il a des problèmes avec sa clé. Il m'avait dit qu'on l'avait enfermé la nuit et qu'il ne pouvait plus sortir. Une autre fois il m'a affirmé que quelqu'un avait changé sa porte car il ne pouvait plus entrer. Je me suis renseigné. Effectivement, pendant la nuit, le veilleur s'est rendu compte que mon père ne pouvait plus sortir (pourquoi désirait-il sortir à 2 heures du matin?) Il a vérifié la serrure qui était défectueuse et il a demandé qu'on l'enlève au plus vite pour raison de sécurité. On allait lui en installer une autre.Mais je suis énervé par cette histoire; Il a déjà tant de mal à retrouver ses repères et voilà qu'on l'angoisse inutilement. Personne ne l'écoutait quand il prétendait ne pas pouvoir entrer chez lui ou rester prisonnier sans réussir à ouvrir sa porte. Tout ce qu'il disait était mis sur le compte de sa maladie. Alors que sur ce point, c'est lui qui avait raison. Je m'interroge sur la manière que nous avons de respecter les malades atteints de ces troubles de la mémoire. Trop souvent nous mettons sur le compte de leur pathologie ce que nous jugeons incohérent ou dérangeant. En agissant ainsi nous ne faisons qu'aggraver leur angoisse et leur panique.

-Papa tu as vu Sylvie et Vincent dimanche?
-Non j'ai vu personne.
-Mais si Papa, Vincent vient te voir chaque dimanche et il prend ton linge.
-Oui on prend mon linge.
Je me tourne vers Mauricette : -N'est-ce pas que Vincent vient le voir chaque dimanche? Elle me regarde de ses yeux presque morts : -Je ne m'avancerai pas sur ce sujet.
Allons bon!Autre chose! Même Mauricette perd la mémoire! Je pense au tableau de Brueghel : des aveugles accrochés les uns aux autres  suivent leur chef de file qui les mène tout droit à l'abîme.

Après avoir bu le champagne, nous descendons dans la salle de restaurant. interminable repas. Mon père qui avait ces derniers temps tendance à manger gloutonnement sans même regarder ce qu'il portait à la bouche, picore désormais miette à miette. Il mâche interminablement d'infimes morceaux. Il me dit qu'il n'a pas faim. J'en profite égoïstement pour lui conseiller de ne pas terminer, que ce plat de blettes est insipide... Par contre, il boit bien. Après le champagne, du Moulin à Vent. La tarte au citron arrive enfin... Il prend un peu de ce gateau et l'étale sur du pain. Il semble apprécier la pâtisserie qu'il termine comme il l'aurait fait d'une tranche de pâté. Il ne parle presque pas. Mauricette occupe l'espace et la parole. Elle me dit en riant qu'il lui a proposé de l'épouser mais que c'était une idée absurde car elle lui aurait fait perdre la pension de son mari. Elle est très étonnée quand je lui dis que mon père ne saurait être bigame...qu'il est séparé mais non divorcé de ma mère. -Ah! Il ne me l'a jamais dit! Il a toujours prétendu qu'il pouvait m'épouser!

Mon père écoute sans entendre. Ses yeux semblent errer vers le jardin, la pelouse jaunie et les buissons roussis.
-Je te trouve beau!
C'est à moi qu'il a parlé soudain. Je suis surpris et un peu décontenancé.
-C'est toi qui en es responsable mon dad!
C'est drôle comme nous sommes sevrés pendant l'enfance et l'adolescence de ces compliments qui rassurent, comme il faut essayer de se construire seuls sans regard valorisant et puis tardivement, si tardivement, alors que la vieillesse déjà chiffonne votre visage et rouille vos os, vous recevez ces phrases inutiles désormais, celles qui vous auraient aidé à grandir.

Quand nous sommes remontés, mon père s'est encore trompé de chemin. Il veut aller à son ancien studio. Je lui rappelle qu'il a déménagé (comme si le déménagement de son cerveau n'avait pas été suffisant). -Non toutes mes affaires sont chez moi.
-Viens Papa, je vais te conduire.
Il entre dans son studio. Il paraît étonné. Comme la dernière fois, il dit en regardant sur la droite la salle de bains : -Oh! Il y a une salle de bains!
Il est fatigué, il veut se reposer. Je l'embrasse. Il me serre dans ses bras.
 Je garde mes larmes pour tout à l'heure.


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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE Peintres.Artistes.Clébrités, #Peintres



     Par un jour très gris, nous sommes allés, Nicole et moi, au musée Maillol voir l'exposition consacrée à Séraphine de Senlis mise à la mode par Yolande moreau dans le beau film consacré à cette artiste au coeur simple et à l'esprit visité par les anges et les démons. (voir : Séraphine de Senlis )
Nous sommes restés longtemps devant le grouillement inquiétant des fleurs carnivores et des feuilles griffues, le regard emprisonné dans la toile sans horizon, sans sortie sinon vers le haut et le ciel..  
   Notre surprise fut grande, en quittant les salles de l'exposition de découvrir un artiste naïf, plein de vie et d'optimisme qui nous a aussitôt ensoleillés.


 
    Camille Bombois dont le nom même fleure la nature et la vie simple est un solide bourguignon qui après avoir été valet de ferme, lutteur de cirque, marin, ouvrier de tunnel dans le métro parisien et travailleur de nuit dans une imprimerie, parvint enfin à vivre de sa passion, la peinture vers 1940. Après la première guerre et son retour du front il fut étonné de voir que sa femme, Eugénie Christophe qu'il avait épousée à la mairie du XVIIIème et qu'il aima au point de ne pouvoir peindre qu'elle, avait réussi à vendre plusieurs de ses toiles. Ce qui l'encouragea à exposer dans les rue de Montmartre comme le faisaient alors de nombreux peintres de talent (ce qui a hélas a bien changé!) Plus tard il sera remarqué par Mathot, un marchand de la rue des Martyrs qui vendra avec succès de nombreuses toiles. Ainsi, Camille put-il installer son atelier rue Caulaincourt où il eut tout le loisir de peindre encore et toujours son grand amour.



 
   Il aimait ses formes généreuses et la douceur de son visage. Il  regardait Emilie accomplir les gestes du quotidien avec infiniment de reconnaissance et de désir.
  Son regard écarte les cuisses, fait remonter la robe, caresse la chaleur et le mystère de la femme.



 
   Pour lui, le sexe est bien l'origine du monde comme le nomme Courbet, mais c'est aussi sa vérité, sa permanence, le lieu où l'homme devient homme. Il s'y réfugie sans cesse, lui le bourguignon massif et nul doute qu'il se laisse féconder, qu'il laisse son esprit accueillir les délicatesses et les teintes qui sont femmes.





  De nombreuses toiles montrent des femmes qui soulèvent leur tablier ou leur robe, très simplement, pour recueillir des cerises par exemple, ou des fleurs.


 
   Sur celle-ci, nous voyons à droite une de ces femmes jambes entrouvertes. Au centre, sur le pavé une autre se penche vers un minuscule chaton noir devant un petit garçon. On peut rêver longtemps devant cette peinture. La rue comme un chemin entre deux rangées de maisons qui sont comme des jambes, avec en ligne de fuite ce trou d'ombre qui attire et ce chat au beau milieu qui quête les caresses. tout cela sous le regard d'un petit mâle impressionné
 



 Un jeune mâle qui guettera plus tard entre les joncs ces baigneuses allongées dans la douceur de l'eau, les jeunes seins durcis, les jambes qui s'écartent
...






   Nous rentrons à Montmartre avec le sentiment d'avoir rendu visite à deux artistes étonnants et étrangement opposés : Séraphine qui ne peut retenir l'éclatement des cellules, des cancers, des obsessions dévoreuses de lumière et Camille qui ramasse le monde et ses questions à l'intérieur des forme les plus douces et les plus voluptueuses.

...

Liens : Liste et liens: Peintres et personnages de Montmartre. Classement alphabetique.

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE Saisons. Divers


Matin du 7 janvier, en me penchant par la fenêtre, je découvre le square Louise Michel poudré de blanc. j'aime cette falaise qui s'élève à la verticale avec ses rochers et ses arbres.

Les grilles du jardin sont fermées pour raison de sécurité, paraît-il. Dommage pour les petits poulbots qui ne pourront pas se laisser glisser sur les fesses jusqu'au bas de la Butte.

Les bancs restent déserts et nul n'a le désir de s'y laisser congeler face au moutonnement des toits serrés comme à l'étable pour se tenir un peu chaud

Ma vieille église prend des allures montagnardes et les touristes bientôt devront chausser leurs skis...

Les arènes sommeillent sous la neige. Il leur faudra attendre le printemps pour retrouver les acteurs et les chanteurs habitués du festival de Montmartre.

Le chevalier de la Barre ne risque plus aujourd'hui en gardant son chapeau vissé sur la tête, face au Sacré Coeur frigorifié, d'être supplicié en place publique...

Le musée, ancienne maison de Roze de Rosimond, acteur de Molière qui écrivit lui-même quelques pièces oubliées retrouve son allure campagnarde.

Les vignes jouent les champenoises et préparent leurs fruits qui donneront la célèbre piquette dont seul le prix pourra rivaliser avec les dives bouteilles de Reims ou d'Epernay...

Dalida n'a pas froid aux seins mais s'est coiffée d'un petit bibi tout blanc.


Le chateau des brouillards attend peut-être Nerval.




Mais le fantôme du poète glisse derrière les fenêtres de la Folie Sandrin, la bien nommée, où le Docteur Blanche installa la clinique où il accueillit  artistes et paumés.
 


La Place du Tertre a perdu presque tous ses peintres et leurs croutes alimentaires.



Avant de rentrer à la maison et boire un petit verre au coin du feu avec Nicole, je jette un dernier coup d'oeil sur le jardin où le soleil me fait un signe.

 

En ce début d'année, Titiche envoie des voeux à tous les amis des chats...



Lien :Montmartre. Neige de décembre.





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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE Saisons. Divers


Le 6 janvier n'est pas pour moi un jour comme les autres. C'est celui que j'ai choisi, au coeur de l'hiver pour pousser le museau dans le monde. J'étais tranquille, bien au chaud, sans problème et j'ai compris soudain qu'on ne voulait plus de moi au paradis. Et pousse comme je te pousse, me voilà projeté dans le bruit et le froid, accueilli dans une ville du nord par les branches mortes contre les vitres et le papier peint vieux rose de la chambre du premier étage de la maison grand-paternelle.


Le 6 janvier c'est aussi l'Epiphanie, le jour où les rois mages arrivent sous l'étoile pour découvrir un misérable bébé à peine réchauffé par la bonne haleine du boeuf et le bon regard de l'âne. Pour les orthodoxes, c'est Noël. Peut-être est-ce cette coïncidence qui incita ma grand mère à m'appeler aussi longtemps que je fus petit et mignon (ce qui ne dura hélas que quelques courtes années) son "petit prince russe".

Aujourd'hui je ne compte plus les flammes que j'ai éteintes. Je pense à ceux que j'aime, à Nicole qui me met au monde chaque matin, à mes parents qui voyagent dans les wagons blindés de la vieillesse, à mon frère à peine connu que les anges attirèrent à eux en tirant sur la corde qu'il avait imprudemment nouée autour de son cou, à ma soeur aux poumons inondés dans la nuit de Noël et qui demandait avant de s'endormir qu'on l'embrasse et qu'on l'embrasse encore. As-tu fait provision d'assez de baisers pour nous attendre au chaud, ma petite Marianne?
Je pense à vous, frères et soeurs si souvent lointains et pourtant si vivants, si précieux. Je pense à mes amis, à ceux qui veillent toujours avec moi autour du feu qui éloigne les ombres, à ceux qui ne répondent plus et dont la silhouette s'estompe dans la brume.                                 Je pense à tous les animaux que je n'ai pas sauvés, à ceux qui m'ont sauvé...

Depuis des années, mon père oubliait de m'appeler ou de m'écrire le 6 janvier. J'ai retrouvé sa dernière lettre, envoyée plus d'un mois après la date fatidique, alors que pour une raison inconnue il avait pris conscience de son oubli. Je ne résiste pas au plaisir de me l'envoyer aujourd'hui.
J'embrasse tous ceux que j'aime et avec qui je partage la même angoisse et le même émerveillement de vivre. 

EPIPHANIE

Les épis fanés
De l'Epiphanie
Je ne sais pas qui
Les a emmenés,
Ni quel bourbaki
A pu les glaner
sans faire leur tri.
J'en reste contrit
Mais n'ayant pas d'or
D'encens ou de myrrhe,
Toi que j'aime encore
Que toujours j'admire,
Toi mon cher aîné
Reçois ce morceau
De papier monnaie
Qui a cours à Sceaux
Comme à Douarnenez.
Un "acadabra"
Qu'alors tu diras
Le transformera
En fleurs pour Nicole,
Ou en chocolat,
Une chose drôle
Qui plaise à ton chat...
Ou te plaise à toi.
Mais pardonne-moi
Au nom du Bon Dieu 
Cet oubli fâcheux
Qui met dans mes yeux
Des larmes un peu....

                                   Ton vieux père qui perd la tête (et non pas qui pète la Terre).

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Liens: neige à Montmartre :

Montmartre. Neige. 20 janvier. Photos.

Montmartre sous la neige. 19 janvier.

Montmartre. Neige. cartes postales anciennes.

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Publié le par chriswac
Publié dans : #WACRENIER


Comme chaque année, à minuit j'ai posé devant le boeuf et l'âne le bébé qui vient de naître. Réalité ou légende peu importe... L'histoire est belle et vient vivre en nous comme une petite flamme.

Je me rappelle les Noëls de l'enfance, dans la maison du nord. Ma grand mère avait gardé les santons de Provence que lui avait donnés sa belle famille marseillaise et chaque année, dans la cheminée, elle les disposait avec nous qui étions si maladroits que nous en cassions parfois et qu'il fallait les recoller. Au fil des ans ils furent presque tous estropiés et sans doute en attente du miracle de minuit qui leur rendrait leur intégrité!

Je ne sais pas si aujourd'hui le miracle a eu lieu car tout ce petit monde a été abandonné dans la maison de Réveillon (un nom prédestiné) lorsqu'elle fut vendue. L'ange lourdaud et amateur de charcutaille me chuchote lorsque j'approche l'oreille de sa bouche gourmande que les santons ne meurent jamais car ils sont faits de terre et retournent à la terre. J'ai déjà lu ça quelque part...

Saint François est venu avec ses frères animaux, comme il les appelle. Il y a là frère ours en voie de disparition, frère sanglier gaiment massacré par les viandards, frère lapin écorché vif pour être accommodé à la moutarde, frère renard l'ami du Petit Prince gazé dans son terrier avec ses renardeaux, frère chien toujours fidèle même au pire des cons. Saint François fait confiance à Isaïe qui nous promet des temps messianiques : Le loup et l'agneau iront paître ensemble, le lion comme le boeuf mangera de la paille, il n'y aura plus de violence sur la montagne sainte...."
Mais quand ce jour viendra le problème sera réglé depuis longtemps et François sera bien déçu car il ne restera plus sur terre une seule créature sauvage et libre.
Peut-être quelques taureaux à l'odeur de camargue subsisteront-ils pour faire bander les amateurs de corrida. Il paraît que certaines femme aiment ça aussi... Elles qui ont si longtemps lutté pour être égales aux hommes, elles ont donc réussi au-delà de leurs espérances et se sont abaissées à leur niveau. Bravo. Ce taureau de la crèche ne se fait pas trop d'illusions et se détourne avant d'être remarqué par un torero de passage.

Bon! Chassons les tristes pensées et considérons que cette nuit tout est différent. Le boeuf et l'âne ne seront pas mangés ou exploités jusqu'à la mort. Ils recevront du bébé qu'ils réchauffent de leur haleine une force invincible qui les ménera tout droit, le jour venu en Paradis.
D'ailleurs si ce curé lui aussi est admis un jour en Paradis, c'est d'abord parce qu'il soigne bien son âne et ensuite parce qu'il a un parapluie rouge. Ces deux choses l'absoudront de bien des fautes!

Au loin, une biquette blanche se demande si elle va quitter son Monsieur Seguin qui fume la pipe et sa Madame Seguine qui file la laine.

Le cheval qui vous regarde et se détourne de son bandit des grands chemins vous rappelle que le rêve est possible. Vous montez sur son dos et vous vous laissez entraîner vers les étoiles. Vous verrez, ça marche... ça galope même...

Les rois mages sont encore loin. Ils arriveront le 6 janvier. Mince alors, c'est le jour de mon anniversaire et les cadeaux ne seront pas pour moi!

Mais... Des chats... Curieux et à l'écart... Il a fallu qu'ils viennent mettre leur grain de sel dans ma crèche.  

Je confie donc à leur miaulement, à leur ronron, à leur douceur le soin de vous souhaiter à tous de belles fêtes.
 
  

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE Monuments. Cabarets. Lieux

Je gravis les trois cents marches pour trouver refuge un instant dans ma vieille église. Dans le choeur, à droite, le tableau de José Ribéra : La descente de Croix  jette une tache blafarde sur les murs de pierre. C'est un tableau ténébreux qui nous fait entrer dans la nuit de la mort. Le lourd cadavre pèse de tout son poids inerte et les bras décloués semblent se replier comme les ailes d'un oiseau de mer mazouté. Il évoque le corps blafard des cours de dissection ou les animaux depecés pendus au crochet des abattoirs. La femme sur laquelle il s'appuie un instant avant de s'écrouler apparaît sur l'encre du ciel, comme un masque blanc qui exprime sans espoir la douleur et l'interrogation. Les yeux sans vie du supplicié sont tournés vers lui comme vers un astre mort.
 




















En face de Ribéra, de l'autre côté du choeur, s'élève vers les voûtes l'immense toile de Parrocel : Jésus au mont des Oliviers. Elle est divisée en trois parties et comme emportée par la diagonale des deux personnages du centre de l'oeuvre.















En bas les apôtres endormis. Ils ont la lourdeur en eux du sommeil qui vous entraîne malgré vous et vous colle à la terre. Ils savent que leur ami est seul et qu'il prie dans l'angoisse et la terreur de la torture promise et de la mise à mort; ils étaient certains de l'accompagner dans cette dernière nuit et les voilà affaissés sur eux-mêmes, collés au rocher comme au ventre maternel. Ils sont seuls dans leur nuit comme est seul celui qui attend sa mort. "Quiconque meurt, meurt à douleur"  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au centre du tableau, l'ange de l'agonie. Il vient dans le gris et le bleu qui dissipent les ombres. Il montre le chemin de l'apaisement. Il ne ment pas, il ne dit pas que le passage sera facile mais il tend la main comme dans les air un trapéziste veut saisir celui qu'il désire entraîner vers les hauteurs.

 

 



















Le Christ, les bras encore tournés vers le sol et vers ses compagnons endormis, se tourne lentement vers lui et se détache de cette terre qu'il aime et dont il connaît chaque senteur et chaque vibration. Le ciel d'orage succède à la nuit.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En haut du tableau apparaît l'or du monde promis, la clarté de la demeure céleste. La croix et les instruments du supplice sont portés par des angelots qui semblent jouer. Etrange apothéose que cette bande de bébés grassouillets qui manient la couronne d'épines, la lance, le fouet, l'éponge imbibée de vinaigre comme des garnements s'amuseraient avec un insecte capturé, un animal piégé... Ils sont censés représenter l'innocence et me donnent l'envie furieuse de leur botter les fesses.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sous la Descente de Croix de Ribéra, une grande toile met en scène Le Christ aux outrages. Elle est due à un anonyme qui ne perd rien à le rester. Il y a là-dedans beaucoup de théâtre et de gesticulation. Le Christ lui-même se demande ce qu'il fait dans ce tableau. Il semble attendre comme un modèle attend la fin de la pose pour toucher son salaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans la petite chapelle de gauche, sur le mur de droite au-dessus des pierres tombales des abbesses, une toile du Guerchin illustre Le reniement de Saint Pierre. Pierre se chauffe les mains à un braséro. Son corps se dirige vers la chaleur, vers la vie mais sa tête est déjà tournée vers cette femme qui l'invective : "Toi aussi tu étais avec le Nazaréen Jésus". Elle insistera trois fois et trois fois, il niera : "Je ne connais pas cet homme dont vous parlez".

 

















Etrange visage que celui de cette servante. Pas de haine, pas de violence mais un étonnement douloureux devant la lâcheté et l'abandon. Derrière elle le soldat qui a compris a déjà posé la main sur l'épaule de Pierre. Il est curieux et rassurant que cet homme qui a renié par trois fois au mépris de l'amour ait joué un tel rôle par la suite au point d'être le premier d'une longue lignée de papes. Ne nous étonnons plus des errances et des manquements de la hiérarchie écclésiastique et ne souhaitons pas à tous les prélats, les prêtres, les responsables qui ont trahi le Christ de finir comme Pierre sur une croix renversée, la tête en bas.






















Et pour terminer la visite, jetons un oeil rapide aux deux grands tableaux, dans le transept sud. Ils représentent Geneviève patronne de Paris et bergère à ses heures. Ils sont dans le plus pur style saint sulpicien et d'une sucrerie un peu écoeurante. Pourtant, je les considère avec tendresse. Le nom de Geneviève a été porté par une amie qui est morte il y a moins d'un an. C'était une femme remarquable, douce et humble, toujours préoccupée des autres au point de ne pas s'inquiéter de sa propre santé et de laisser en elle progresser un sale cancer qui l'emporta.









 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Geneviève,que la vie te soit douce comme une caresse.

Lien : Les vitraux de Saint Pierre de Montmartre (Max Ingrand)  

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Publié le par chriswac
Publié dans : #WACRENIER

                                

 

       

Hier était le 1er dimanche de l'avent, la première marche vers Noël et la naissance au plus froid de l'hiver d'un amour qui est promis à chacun.

C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière...

Et c'est dans la nuit la plus interminable qu'une petite flamme fragile a tremblé, menacée par les vents et la violence.

 Que tu sois croyant ou non, prends cette flamme, elle est pour toi. Elle vient dans ta solitude, dans ton angoisse, dans ta difficulté de vivre.

                           

      Quand j'ai peint ce tableau, je n'étais pas loin de plonger dans les eaux noires. C'était  en décembre, dans  l'île d'Oléron. L'hiver était terrible et cette année-là neige et verglas s'étaient invités sur les rivages atlantiques comme dans ma vie.

 

                                   

L'âne et le boeuf n'ont pas l'honneur de faire partie des Evangiles. On ne parle pas d'eux. On ne parle pas des animaux. Ou quand on leur ouvre les versets, c'est pour les égorger ou les saigner.

 Mais je ne suis pas tout à fait juste!

Lorsque Jésus va entrer à Jérusalem pour y vivre sa passion, c'est un ânon qu'il choisit pour le porter vers son supplice.

 Je pense à la prière de Francis Jammes pour aller au Paradis avec les ânes :

 

"Que je vous apparaisse au milieu de ces bêtes

que j'aime tant parce qu'elles baissent la tête

doucement, et s'arrêtent en joignant leurs petits pieds

d'une façon bien douce et qui vous fait pitié. 

 

                                        

  Il paraît que l'âne et le boeuf ont été rajoutés dans la crèche vers le VIème siècle, dans un Evangile apocryphe attribué au pseudo Matthieu. Le gaillard a dû être inspiré par l'Esprit pour mettre aux premières loges ces animaux taillables et corvéables à merci.

 Si l'on en croit Isaïe qui écrit de fort belles choses, un jour viendra où l'homme cessera de bouffer des animaux et de les exploiter pour leur piquer viande et peaux...

L'espoir fait vivre!

J'ai écrit en bas du tableau les mots de l'Evangile de Jean : "La lumière a brillé dans les ténèbres et les ténèbres ne l'ont pas arrêtée"

Mon interprétation de ces mots n'est pas orthodoxe. Le sens admis est le suivant :

La lumière est venue avec Jésus dans un monde nocturne mais les ombres ne l'ont pas acceptée. Elles sont restées ombres. On peut ajouter que Juif, venant parmi les Juifs, il a été rejeté par eux.

Chouraqui traduit : "La lumière brille dans la ténèbre mais la ténèbre ne l'a pas saisie."

Florence Delay dans la Bible des écrivains traduit : "La lumière a été dans le monde et le monde ne l'a pas reconnue".

Le sens paraît donc clair : Jésus est venu parmi les siens mais les siens ne l'ont pas accepté.

Je dois avouer que j'ai toujours interprété différemment ces versets. J'ai d'ailleurs peint à droite la ménorah de Hanouka, la fête juive des Lumières qui est célébrée dans les mêmes jours que Noël. Pour moi, la lumière qui brille pour chacun n'a pas été "arrêtée" par nos souffrances, nos nuits, l'épaisseur de nos angoisses et de nos refus. Arrêtée voulant dire stoppée, interdite de passage. Ce n'est pas une question de Juif ou de non-Juif. Non, cet amour est pour chacun de nous et plus notre nuit est grande plus il forcera le passage, à sa manière, en douceur, comme une source souterraine. Alors j'assume... La lumière est venue en ce monde et la ténèbre ne l'a pas empêché de passer...

Voili-voilà! Est-ce que je risque l'excommunication?

                         

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bon en attendant, un petit regard sur ma crèche et sur les cadeaux de l'avent qui vont commencer à dévoiler leurs trésors dès ce soir à Nicole qui piaffe d'impatience depuis plusieurs jours.

 

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE Peintres.Artistes.Clébrités

 

                                          

 

Montmartre abrite derrière ses façades bien des jardins et des royaumes. C'est un de ces royaumes que j'ai visité aujourd'hui et d'où je reviens avec des images de terre et de turquoise.

 

                                        

 

 Certains reconnaîtront ce masque conçu par Hélène pour un spectacle de son frère Claude Nougaro, plus précisément pour l'une de ses chansons : L'Amour Sorcier :

 

     "Venez à moi par milliers

       La terre et le ciel on va les marier"...  

                                            

 

 C'est encore pour Claude qu'Hélène donna naissance à cette statue.

                                                                      

 La terre enceinte d'elle-même plonge ses racines au plus profond du mystère et fait remonter la sève jusqu'aux étoiles. Le squelette des côtes s'ouvre sur le souffle qui donnera vie aux cuivres du Jazz.

 

                                    

      La femme est coiffée d'une corne qui griffe le ciel, comme "la trompette de Miles, épine de la lune".

 

"Avec un J de joie dans un D de détresse

Un A comme Amérique et l'Afrique au milieu

Et deux Z pour que les cuivres glissent mieux

Ouvrez les gaz, voici l'Altesse

Laissez passer Sa Majesté le Jazz"

 

                                        

 

                        

         Après la mort de Liette sa mère, Hélène sculpta cette femme en prière en  pensant à Marie que sa mère aimait;  Le visage aux yeux clos évoque les longs masques africains en même temps que la sérénité de Bouddha endormi. Il dit la gravité de vivre. Il dit la douceur et la fragilité.

 

                          Encore la terre et le ciel avec cette femme Dinka dont le corps de liane s'élève à n'en plus finir mais dont le visage se penche vers le sol. Regard inquiet et inquiétant avec en lui le rayonnement de forces magiques.

                                            

 

                                                

      
Adolescente, Hélène aimait modeler des personnages. Elle retrouva ce goût bien plus tard. Il était resté ancré au plus secret d'elle-même et quand elle réalisa sa première oeuvre il s'exprima avec force et désir. Il fit naître cette femme libérée qui danse et s'ouvre aux vents qui girouettent sur son corps.

  

                                      

 

 

                                          

              Le tourbillon qui jette le pied vers le ciel et pointe les seins vers le monde comme des obus de vie ne peut dissimuler la gravité du visage qui interroge. Les yeux noirs un jour seront creux, les os se débarrasseront de la peau tendue sur le crâne et les mâchoires. Il y a dans cette femme qui tourne et danse en portant ses offrandes comme un flambeau de liberté, la volonté impuissante de tenir la mort à distance.

 

                        

 Non loin de là, est assis un poète égaré parmi nous. C'est le berger qui compte et recompte ses nuages pour n'en perdre aucun. Ils lui appartiennent et sont ses brebis à féconder....

 

 

                               

      Voici la Nouba au regard de chasseresse, prête à tuer ou à atteindre au coeur un passant inattentif.

  Il ne faudrait pas s'attarder trop longtemps. Je sens que la magie opère et que je risque d'être happé par cet univers magique. Une étrange créature se détache des murs et me met en garde...

 

 

 

                        

 

  Je m'en vais sur la pointe des pieds, très ému d'avoir fait connaissance de ce peuple sorcier qui vit à deux pas de chez moi. Je jette un dernier coup d'oeil à ma préférée, celle qui veille en silence comme une flamme.

 

 

Liens : Liste et liens: Peintres et personnages de Montmartre. Classement alphabetique.

 

 

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE. Rues et places.

   Rue  Ramey, par ce jour gris et froid je découvre, à l'angle de la rue du baigneur, un marin qui met soudain du rouge dans l'uniformité du paysage. Il tient contre vents et marées sur le mur d'une ancienne poissonnerie des années trente.

 

 

 

 

 

 

 Il est venu dans cet océan de pierres et de pavés avec le ciel et les nuages de sa Bretagne idéale, avec le phare et les oiseaux.

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un goéland guette sa proie 

  

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Le pêcheur est vigilant et surveille son poisson. Pas question de le laisser emporter dans le ciel. Il est destiné aux braves gens du quartier.

....Mais le quartier a changé. Les vieilles boutiques disparaissent au profit de grandes surfaces  et leur saumon d'élevage. Les poissons sauvages se font rares; ils sont comme cette mosaïque  qui peu à peu se dégrade et perd ses écailles une à une. 

 

Un jour il ne restera plus rien du pêcheur et de son décor.  Paris perd peu à peu sa mémoire.

  

 

 

 

 

 

 

Dans la boutique, des chats ont élu domicile. Sans doute ont-ils été attirés par la poissonnerie et l'espoir de proies bien fraîches. Mais ils n'ont rien trouvé et se sont vitrifiés sous les caresses de leur amie Agathe qui a offert à certains d'entre eux des "charcophages" multicolores.  

 

 

 

 

 

 Alors tout espoir n'est pas perdu. Si une artiste a pris possession de la poissonnerie avec ses animaux fantaisistes et sérieux, le pêcheur au ciré rouge et le goéland criard seront peut-être protégés et continueront de mettre des couleurs dans la grise rue Ramey!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Publié le par chriswac
Publié dans : #WACRENIER
     Aujourd'hui  je rends visite comme chaque vendredi à ma mère. Je prépare un petit repas comme elle les aime et je me prépare moi-même, ce qui est beaucoup plus délicat. Il me faut me blinder, mettre du cuir sur mes fragilités. Je sonne chez elle. Elle arrive à pas immobiles ou presque. Chaque geste du quotidien est un exploit. Pour aller avec elle à la poste et au super-marché, tous deux distants de quelques deux cents mètres, il nous faut une heure et demie. Dans la rue, sur les trottoirs, nous suscitons des mouvements d'impatience quand nous obstruons le passage. La lenteur des vieux irrite et exaspère notre quotidien rapide et djeune. Courage maman, tu fais partie d'une génération en voie de disparition et un de ces quatre nous prendrons place dans le cortège pour cheminer à notre tour à petits pas souffrants. Moi qui ai la chance ou la malchance de n'avoir pas d'enfants, je n'aurai pour m'appuyer que ma femme si petite  et elle n'aura que moi. Tant qu'on sera deux, on marchera...
Ma mère, mon exaspérante mère, je t'aime. avec difficulté, avec emportement, sans patience...mais
je t'aime.

















    Minouche est là, toujours près de toi. C'est la petite rescapée d'Oléron, la chatte crottée et meurtrie qui s'était réfugiée dans votre jardin et qui aujourd'hui te tient compagnie le jour et la nuit. Tu ne peux vivre sans un petit compagnon. Je te soupçonne d'avoir eu tant d'enfants parce que tu aimais les petits êtres soumis et sans défense. Beaucoup moins intéressants quand ils grandissent et affirment leur personnalité indocile.

















      Parmi les photos qui t'entourent figurent celles de Black le brave chien d'ivrogne que Jean-Loup un jour amena chez toi pour le sauver de sa vie enfumée. Il t'a plu tout de suite même si, la première fois tu nous confias que tu l'aurais préféré blanc afin qu'il ne salisse pas tes rideaux! Il y a Bassoum, la libanaise rescapée de Tripoli. Une crème de chienne qui méritait son nom. Ses babines se relevaient et laissaient voir ses dents sur un large sourire dès qu'elle te voyait! Et Bassoum en arabe signifie "souriant". Etant femelle, elle aurait dû s'appeler "Bassima" mais j'ai préféré ce nom qui était celui de mon directeur à l'Université Libanaise et qui se lavait sept fois quand un chien l'effleurait. Le petit chat gris et blanc, c'est Flash, le chat de Marianne à qui tu ne pus jamais le céder quand elle quitta la maison. Quand il a fallu le piquer, tu t'es absentée et nous nous sommes mis à trois pour le saisir et l'euthanasier. Un sale souvenir.



















     Que Minouche t'accompagne maman et qu'elle donne toujours sa chaleur à tes pauvres jambes qui meurent. Tu nous a donné à Bruno et à moi cet amour des bêtes qui a transformé notre vie. Je n'ai jamais oublié comment tu racontais le jour de ton mariage, en février, sous l'occupation allemande. Ta petite chienne Iris qui t'adorait et ne te quittait pas d'un poil, comprenant que tu aimais ailleurs s'enfuit de ta maison. On retrouva son corps disloqué sous les roues d'un camion allemand. Et tu pleuras toute la journée de ton mariage... Certains pensèrent que c'était l'émotion provoquée par le sacrement!


















     Je t'ai demandé à quoi tu tenais le plus dans ton appartement. Tu m'as montré le portrait de Jean-Loup, notre aîné, le plus beau, le plus doué d'entre nous et qui bientôt sera le plus jeune. Comme il est triste ce portrait et comme elle me glace cette écharpe autour du cou!


















     Tu m'as montré ton père. tu m'as dit que depuis que tu avais récupéré ce portrait chez tes neveux qui portent son nom mais qui n'y attachent aucune valeur affective, tu lui parlais chaque jour et que tu éprouvais du réconfort. Tu m'as dit qu'il te répondait.
















Et puis tu as pris ta photo préférée, celle de tes petits enfants, tes soleils, tes sourires. Tu n'as jamais dit que de belles choses sur eux. Chacun t'est précieux et vital. Il manque sur la photo trois d'entre eux, mais ils sont bien présents
 dans ton coeur.

















    Tu m'as montré aussi une icône que je t'avais offerte. Je l'avais achetée en Bulgarie où j'étais en poste. Je venais d'avoir 40 ans et tu m'avais téléphoné : Es-tu heureux de vivre? - Oui maman je suis heureux! -Alors c'est à moi que tu le dois, c'est toi qui dois me faire un cadeau!
Et je t'ai rapporté cette icône. Elle dit que la vie est plus forte que la mort, que l'amour est plus fort que la mort. Ce n'est pas facile à croire mais pour toi je veux y croire...



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