J'aime une vidéo @YouTube de @krismilov - Poème pour un enfant malade http://t.co/fAw46gvcJf
June 21, 2014
Pour les Amoureux de Montmartre sans oublier les voyages lointains, l'île d'Oléron, les chats de tous les jours. Pour les amis inconnus et les poètes.
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June 21, 2014
J'aime une vidéo @YouTube de @krismilov - poème pour les enfants. Le crocodile. (auteur Christian Wacrenier)
June 21, 2014
J'aime une vidéo @YouTube de @krismilov - Poème enfant. Le Koala (auteur Christian Wacrenier) http://t.co/32YQkEiQXi
June 21, 2014
Poème enfant. Le Koala (auteur Christian Wacrenier)
Histoire de mon koala adopté en Australie et ramené dans son pays
J'aime une vidéo @YouTube de @krismilov - Poème enfant. Le Dodo. http://t.co/NeSlklW8F0
June 21, 2014
Il y a des paysages sages
avec des limites bien dessinées
avec des couleurs franches
des paysages sans problèmes qui font les cartes postales idéales
Il y a des paysages qui ne sont pas sages
qui bougent et s'effacent
qui reviennent et disparaissent
qui jouent avec la lumière et l'horizon
qui troublent nos certitudes et nous déstabilisent
Les paysages de la Côte d'Opale sont de ceux-là
Peu de peintres sont capables de fixer sur une toile ce qui en eux est mouvant et indécis, ce qui se métamorphose et se trouble
Jacques Dourlent est de ceux-là
Il habite ce pays de dunes et d'eau, de sable et de vent
Côte d'Opale la bien nommée
J'ai retrouvé dans ses toiles ce que je ressentais enfant quand je marchais sur ces plages
J'ai senti de nouveau le vent sur ma peau et les aiguilles du sable sur mes jambes
J'ai regardé ce début du monde où chacun est appelé à nommer les éléments pour leur assigner une place éphémère
On entend souffler le vent
On respire l'odeur séminale de la mer
On voit les baches disparaître
Pas un homme
Pas une femme dans le paysage
On est seul
Seul à regarder
Seul à passer
Parfois la nuit vient se mêler au jeu des éléments
Elle ajoute à la confusion
Elle se mêle aux nuages et assombrit le rivage
On reste là, on regarde, on attend
Nos pensées volent dans l'air comme les goélands qu'on entend sans les voir
On entre dans le paysage
On devient paysage
C'est le mystère de cette oeuvre
Elle vous invite à vous y perdre un instant
A trouver un repère, une eau plus claire, un sable plus dur
A délaisser tout ce qui vous encombre
A être démuni et fragile
A vous taire
Aussi étrange que cela puisse paraître, ce qui ressemble le plus au sentiment que j'éprouve devant ces toiles de jacques Dourlent c'est celui qui m'habite quand j'entre dans une cathédrale
Ce monde sans frontières, sans murs, sans toit, sans limite est proche pour moi du silence des cathédrales, des tombées de lumière qui à travers les vitraux font vibrer les grains de poussière
Devant l'immensité de la mer et du ciel on sent la même présence sacrée le même infini qui nous aspire
Toutes les photos des oeuvres du peintre sont empruntées au livre "Lumière Native" (Les Ecrits du Nord.Editions Henry)
Des poèmes de jean Le Boël les accompagnent
Parfois la mer se retire
et nous emporte
ou nous laisse
échouages vagues
coeurs vides
à l'attendre.
Jean Le Boël a su mieux que moi trouver les mots eux-mêmes mêlés de silence et d'étonnements. Je lui laisse le dernier "mot" et la dernière interrogation adressée au peintre :
et pourtant ce ne sont que des traces
huiles grasses et pigments
étalés sur une toile
qui es-tu toi
qui fais de nous
des voyants?
C'est une des toiles les plus foisonnantes et les plus étranges de Gustave Moreau.
Le peintre y a travaillé de 1860 à sa mort, l'abandonnant puis la reprenant, année après année. Plutôt que d'unité de l'oeuvre on pourrait parler d'une série de plans sur tel ou tel personnage, comme autant de zooms sur des corps dénudés.
Moreau interprète un épisode de l'Odyssée, le chant XXII.
Ulysse de retour à Ithaque découvre la salle du palais où sont réunis les prétendants prêts à se mesurer pour être l'élu, celui qui remplacera l'époux disparu auprès de la reine.
Pénélope, celle que tous ces hommes désirent est absente. Aucune femme n'est représentée dans la scène, sinon la déesse Minerve, la vierge qui flotte dans un halo de lumière au-dessus des massacres.
Les femmes sont dans leurs appartements. On apprendra à la fin du chant que toutes celles qui ont été infidèles et ont eu pour amants les princes prétendants seront pendues aux solives dans la salle du massacre.
Au premier plan les cadavres de jeunes hommes occupent l'espace. Malgré la mort qui vient de les frapper, ils restent beaux et sensuels.
Alors que Moreau représente dans ses toiles la femme quasi androgyne, froide et maléfique, les hommes sont ici, bien que morts, plus "vivants" et moins "symboliques" que ses figures féminines!
Ces corps juvéniles frappés dans leur force et leur éclat sont comme autant de victimes de leur désir pour la femme. Ils sont frères des guerriers massacrés à Troie à cause d'Hélène indifférente aux malheurs qu'elle provoque.
On lit dans cette immense composition les fantasmes du peintre et l'attirance qu'il a tenté de dissimuler toute sa vie pour les jeunes hommes. Bien que le milieu artistique de la fin du XIXème eût été fortement marqué par l'homosexualité (Proust, Montesquiou, Wilde) il n'était pas facile alors de faire son "coming out"! Pour Moreau dominé par une mère adorée et tyrannique, c'était plus difficile encore!
Parmi les groupes mis en valeur dans cette scène, on voit au centre un prétendant à genoux qui vient d'être traversé par une flèche. Peut-être s'agit-il d'Eurymaque : "Il tire son glaive d'airain à deux tranchants. Ulysse lui décoche une flèche rapide qui s'enfonce au milieu de la poitrine."
Au-dessus de lui, au centre de la composition, comme entraîné vers les hauteurs, un jeune homme à la beauté ambigüe chante sur la lyre. Il représente le poète, celui qui chante dans la tempête. On le trouve dans le chant XXII : "Phémius chantait devant les prétendants et il échappa à la triste destinée". En effet, il posera sa lyre et suppliera Ulysse de l'épargner.
Pour Moreau il est l'image de l'artiste qui chante malgré l'adversité et malgré la mort. Il est Orphée qui séduit les animaux sauvages...
Moreau écrit à son propos : "Au centre, le prince appuyé sur sa lyre, figure inquiète mais non détournée de son rêve poétique personnifie la jeune Grèce mère des Arts et de la pensée".
Au premier plan, plus théâtral, un prince vêtu de bleu vient d'être frappé par une flèche décochée par Ulysse que l'on aperçoit derrière lui.
Moreau se serait inspiré pour sa composition, qui est à elle seule un tableau, d'un marbre antique (Atys) dont il a fait un dessin au Musée des Offices.
Le jeune homme que la mort vient de frapper se tient debout...
Son visage levé, lèvres entrouvertes est celui d'un amoureux...
Il évoque à la fois Orphée et Saint Sébastien deux thèmes chers au peintre.
A l'arrière-plan sur la droite apparaît le héros! On le voit à peine, debout sur le seuil bandant son arc. Il est surmonté de la chouette qui symbolise Minerve la déesse des combats. Ce n'est pas lui qui intéresse le peintre. Il n'est que l'instrument de la mort, allié à Minerve, la vierge combattante qui l'encourage et attise sa fureur.
Minerve plane dans un halo de lumière, l'étoile rouge au-dessus de la tête.
Elle n'est pas la plus grande réussite du tableau. Elle n'a pas de réelle présence. Moreau qui aimait l'Inde ne s'est pas inspiré des déesses de la terreur. Il est vrai qu'il est difficile de représenter une déesse qui symbolise à la fois les combats, la paix, l'intelligence et la sagesse! De quoi en perdre son latin et son grec!
Sur la gauche du tableau, un jeune homme assis, le regard sévère semble ne pas être concerné par les massacres. Il tient une lance rouge et une coupe d'or dans laquelle est posée un lys. Etrange et fascinant spectateur presque nu.
Ce jeune homme attirant et farouche, à l'écart des massacres est comme l'aveu d'un secret que le peintre confie à qui saura le voir!
Ce n'est pas une des rues emblématiques de la Butte!
C'est une artère plutôt banale qui va de la rue Véron à la rue des Abbesses.
Elle n'est longue que de 57 mètres et large de 8 !
Elle a été ouverte dans la commune de Montmartre en 1839 et a porté successivement le nom de rue Neuve Véron puis Gérard Audran et enfin, après le rattachement à Paris, celui d'Audran sans son prénom! (1869)
Ce qui fait croire à certains qu'elle rappelle le souvenir de l'actrice de Chabrol Stéphane Audran!
En réalité, comme de nombreuses rues du quartier elle rend hommage à un artiste du XVIIème siècle connu pour ses gravures d'après Lebrun, Poussin ou Lesueur ainsi que par ses planches sur les Proportions du Corps Humain.
La rue commence avec un restaurant togolais très apprécié pour sa cuisine et pour sa convivialité dont l'adresse est rue Véron, c'est le Mono qui porte le nom d'un fleuve du pays.
L'immeuble à pan coupé est typique des immeubles de rapport construit au XIXème siècle dans un Montmartre en pleine mutation.
Côté pair, le bâtiment avec son jardinet, vestige du vieux village, bien que faisant partie de la rue Véron mord sur la rue Audran.
Le matin où je suis passé, une affiche était apposée sur son mur. Raymoundo un beau chat aveugle d'un oeil avait été perdu 7 mois plus tôt. Sa maîtresse espérait encore le retrouver.
L'autre félin qui habite l'endroit et qui le connaissait sans doute semble l'attendre lui aussi.
Le 4 est lui aussi un immeuble de rapport construit dans la première moitié du XIXème siècle. Je n'ai jamais compris pourquoi certains de ces immeubles étaient classés au PLU (Patrimoine Local d'urbanisme) alors que d'autres, de la même époque et d'une architecture proche ne l'étaient pas!
Ainsi dans la rue Audran, le 4 est-il le seul a profiter de cette distinction!
Au fond il la mérite car il abrite un commerce qui se fait de plus en plus rare, une librairie! Qui plus est sympathique et un peu foutraque ! Chacun pourra y faire son miel car elle s'appelle la Manne.
Le 7, dernier immeuble côté impair, abrite un hôtel qui se retrouve parfois dans des films tournés sur la Butte. Le dernier en date est le sinistre film de Roger Michell "Week-end à Paris". Il commence dans une de ses chambres que Lindsay Duncan trouve triste, moche et beige de surcroît!
Pas sûr que ce soit une bonne publicité!
L'immeuble abrite sur la rue des Abbesses un café branchouille comme tous ceux de cette rue boboïssime : Le Chinon.
Le bel immeuble du 8 avec avant-corps abrite deux restaurants italiens. La Pizza Caratello et le Piccolo Caratello. La rue est caratellisée, c'est le moins qu'on puisse dire!
Puisque caratello signifie tonnelet, ne nous en plaignons pas dans un quartier proche des dernières vignes de Montmartre!
Deux numéro 10 pour cette rue minuscule! Un immeuble original, genre atelier d'artiste post art-déco et un petit immeuble qui fait l'angle avec les Abbesses et où l'on trouve une boutique de fringues.
La rue des Abbesses en abrite une bonne vingtaine! Les marques à la mode tiennent à y avoir pignon sur rue. Ainsi va Montmartre! Les artistes y ont laissé place aux marchands!
Mais les chats de Bruant et de Steinlen n'ont pas changé et c'est pourquoi nous les appelons à la rescousse pour retrouver Raymoundo, le gentil chat, aveugle d'un oeil qui a disparu un matin d'octobre.
Classement alphabétique de tous les articles sur les rues de Montmartre :
Son corps s'est affaissé sur lui-même. Les côtes sont saillantes, les plaies ouvertes dont le sang ultime s'écoule. Le ventre est proéminent sur le périzonium.
Comme j'habite rue André Del Sarte à Paris (pardon à mes amis taliens qui ne supportent pas la francisation des noms de leurs congénères) je ne pouvais manquer de chercher à Florence la maison construite par le peintre, où il vécut douze ans et où il mourut.
Je l'ai trouvée facilement car le hasard n'est jamais hasardeux!
Elle était à deux pas de mon hôtel, via Gino Capponi.
C'est une belle maison typique de l'architecture florentine du début du XVIème siècle, avec encadrements en pierre grise, la pietra serena partout présente dans la ville.
Elle est située dans un quartier apprécié des peintres et des artistes car à proximité de l'Académie de dessin de l'église de l'Annunziata.
Façade sur la rue Capponi. Plaque commémorative : Dans cette maison a habité de façon certaine le peintre Andrea d'Agnolo dit Del Sarto qui de retour de France la fit édifier et où il mourut en 1530.
La maison est un hôtel particulier construit à grands frais!
Elle devrait aujourd'hui être offerte à la France!
En effet c'est avec l'argent que lui avait confié François Ier que le peintre la fit construire!
L'histoire est connue!
Andrea est marié à Lucrezia del Fede qu'il laisse dans sa ville quand il se rend en France à l'invitation du roi, grand amateur d'artistes italiens. Le séjour du peintre n'est pas très long, de juin 1518 à février 1519. Il faut reconnaître que bien que le portable n'existât pas, il était poursuivi par des lettres comminatoires de son épouse qui exigeait son retour à Florence.
Andréa laissa en France quelques toiles achetées par le roi dont la célèbre Charité du Louvre et demanda l'autorisation de quitter la cour pour faire un petit tour dans sa patrie. Notre brave François accepta contre promesse formelle de revenir dès que possible.
Il donna au peintre une forte somme en paiement d'œuvres à venir.
Andréa prit l'argent et ne revint jamais...
Avec la petite fortune facilement acquise il se fit construire cette belle maison où il vécut heureux et sans remords.
Il ne lui vint pas une seule fois à l'idée d'envoyer au roi quelques unes des toiles promises. Il eut tort car pendant le siège de Florence (1629) nombreuses furent celles qui furent détruites.
Notre Andréa qui avait auparavant été abandonné par sa belle Lucrezia en eut tant de chagrin qu'il se laissa dépérir, refusa de s'alimenter et s'éteignit dans cette maison payée par François Ier!
Toiles achetées par le roi : Madonna col Bambino, Santa Elisabetta et San Giovannino. La Charité (Louvre)
... Et voilà!
Notre rue de Montmartre rend hommage à un grand peintre qui a bien roulé dans la farine notre François Ier amoureux de l'Italie!
Sa maison comme le palais Zuccari qui l'engloba plus tard ont été achetés par la Deutsche Bank qui en a fait don à l'Association des amis du Kunsthistorisches Institut......
Admettons qu'elle n'est pas en de trop mauvaises mains et renonçons au procès que nous allions intenter à Florence pour obtenir réparation!!!!!
Rue Androuet.
C'est une des plus courtes rues de Montmartre!
Une quarantaine de mètres entre la rue des Trois Frères et la rue Berthe et huit mètres de large...
Elle s'appelait rue de l'Arcade lorsqu'elle fut ouverte en 1840 sur le territoire de l'ancienne commune et descendait jusqu'aux Abbesses..
La rue Androuet vue du Passage des Abbesses (ancien passage de l'Arcade).................... Au n°1 l'épicerie "Collignon".
Au n°1 nous trouvons une des épiceries les plus célèbres de Montmartre depuis que Jamel Debbouze y a été employé et qu'Amélie Poulain venait y acheter des fruits
En 1864, la rue reçut son nom en hommage au graveur et architecte Jacques Androuet du Cerceau (1515-1585) connu surtout pour ses dessins et ses illustrations. Une certaine confusion règne quant à ses réalisations car un Androuet peut en cacher un autre! Jacques fut père de deux architectes, Baptiste et Jean et grand-père de deux autres, Jacques II Androuet et Salomon de Brosse!
Côté pair la rue commence avec une galerie d'art "Studios Paris" qui expose actuellement des oeuvres de Jack Servoz dans ses locaux et dans la rue!
Jack Servoz ancien danseur, actuel peintre et poète expose dans la rue Androuet ses visages à la fois torturés et vibrants entre le Cri de Munch et le Christ de Rouault.
Ses portraits "électrisent" la petite rue!
Le 8 qui est le dernier immeuble côté pair donne en partie sur la rue Berthe. C'est un bâtiment à pan coupé caractérisitque des immeubles de rapport construits sur la butte au XIXème siècle.
Le 7 est le seul immeuble de la rue (à ma connaissance) qui ait abrité une personnalité montmartroise et non des moindres !
Jean-Baptiste Clément, auteur comme chacun sait de l'immortel "Temps des Cerises et de la poignante "Semaine Sanglante.
Une place voisine porte son nom.
Notons que malgré l'importance décisive de la Commune et son empreinte laissée sur notre Butte, Clément est avec Louise Michel le seul Communard auquel une voie du XVIIIème arrondissement rende hommage alors qu'une trentaine porte le nom des propriétaires qui ont loti leur terrain pour toucher de juteux bénéfices!
Clément aima notre quartier et on peut dire qu'il en visita bien des rues!
Il habita en effet successivement rue Chappe, Passage des Abbesses, Cité du Midi (pendant la Commune), rue Constance (à son retour d'exil), rue Ganneron, rue Lepic, (sa dernière adresse...)
C'est avec le refrain de la Semaine Sanglante que nous quittons la rue :
Oui mais ça branle dans le manche,
Ces mauvais jours-là finiront.
Et gare à la revanche
Quand tous les pauvres s'y mettront.
...Avez-vous remarqué que la petite rue s'ouvrait au sud sur l'espace et le ciel?