Le port ostréicole de la Beaudissière et son chenal sont typiques des paysages de la côte est d'Oléron.
Ils vous donnent un grand coup de blues à marée basse quand ils s'envasent.
Pour peu que le ciel soit gris, ils font penser au plat pays de Jacques Brel et au canal qui s'est perdu, qui s'est pendu!
La municpalité de Dolus a eu la bonne idée de redonner des couleurs au site afin d'attirer les touristes engagés sur la route des huîtres.
Elle a repris d'anciennes cabanes en ruine, les a réhabilitées et repeintes...
Les cabanes colorées sont devenues avec les années une image emblématique de l'île!
Elles ont tendance à se multiplier... là où elles n'existaient pas (Petit village) ou à des endroits où elles n'ont rien à faire (ronds- points)....
Apprécions d'autant plus celles qui sont authentiques...
C'est de bonne guerre publicitaire et un Montmartrois comme moi ne saurait donner de leçon quand il voit sur la Butte des chats noirs ou des poulbots botoxés proliférer sur les enseignes, les manèges (l'horrible verrue de la place des Abbesses) jusqu'à la nausée!
... Et puis je les aime bien ces cabanes peinturlurées.
J'aime leurs couleurs, leur côté naïf de village de conte de fée...
Elles doivent leur renaissance au commerce, certes, mais aussi à la vivante créativité des artistes en recherche de lieux où s'exposer....
Ces artiste occupent le temps d'une saison ces maisonnettes en technicolor.
Ils plairont à certains, déplairont à d'autres...
Ils paraîtront sincères ou truqueurs
Îvres comme le bateau d'Arthur ou poussifs comme le chaland d'un ostréiculteur...
Chacun se fera une idée mais ce que je souhaite c'est que ces rêveurs, artistes ou artisans se fassent connaître et reconnaître....
Sur une des cabanes est affiché un poème :
"A quoi servent les artistes dans ce monde qui préfère les chiffres aux lettres et dont la folie des chiffres menace de nous faire chavirer dans le chaos?
Que celui qui n'a besoin ni d'images, ni de chansons, ni de poèmes, ni de romans, ni de films, ni de pièces de théâtre ni de musique pour que se dise sa vie quand il ne sait plus la dire, pour que s'écoule son chagrin quand il ne sait plus pleurer, que celui-là tranche la gorge aux oiseaux.
Que celui qui n'a pas besoin d'artistes retienne ses larmes à jamais et brise par avance ses éclats de rire"
Yvon Le Men poète.
Pas de souci....
Les oiseaux sont chez eux à la Beaudissière! Goélands, aigrettes, hérons, chevaliers gambette....
... et les mouettes rieuses!
Une surprise!
Un pont de Paris a donné son nom au pont principal de la Beaudissière! Le pont de Tolbiac!
Sa fragilité est celle-là même de ce paysage oléronais, incertain, menacé, mouvant...