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Montmartre secret

Montmartre secret

Pour les Amoureux de Montmartre sans oublier les voyages lointains, l'île d'Oléron, les chats de tous les jours. Pour les amis inconnus et les poètes.

Publié le par chriswac
Publié dans : #OLERON EGLISES Cimetières


Dans cette île où les Guerres de Religion se sont ébrouées joyeusement, rares sont les vestiges anciens d'architecture religieuse. L'église du Château ne fait pas exception à la règle. Sa reconstruction commença en 1700, alors que la place forte était organisée pour tenir tête à l'Anglais. Le choeur financé par le curé ne sera achevé qu'en 1764 et le clocher banal et sans inspiration, en 1883.



Je l'aime bien cependant. Elle me rappelle tant d'étés en famille... Mon père toujours volontaire pour animer les messes et lire comme il aimait le faire, les textes liturgiques, avec un certain sens théâtral... 
Si vous visitez la petite ville, n'hésitez pas à y entrer. Vous y trouverez un peu de fraîcheur et vous découvrirez un retable qui mérite le détour. Il a été installé dans le choeur en 1764 et payé par le fameux curé qui avait déjà financé le choeur. Son nom mérite d'être cité! Jean-Baptiste Descordes.


 
Couronnant le retable, le triangle trinitaire dans lequel est inscrit en hébreu le nom imprononçable de Dieu et deux angelots aux ailes vives.
L'inscription rappelle que l'église est dédiée à la Vierge de l'Assomption.
Les quatre Evangélistes sont représentés selon la tradition inspirée de l'Apocalypse.



Saint Luc et le taureau (un brave animal confiant qui ne sera pas torturé dans les arènes humaines).



Saint Jean, le disciple bien-aimé et son aigle dévoué qui lui tient l'encrier et la plume (d'aigle?) alors qu'il écrit avec un stylet sur une plaque d'argile!



 Saint-Marc et son lion perruqué et souriant...

 

Saint-Mathieu et son ange qui lui tend l'encrier pour l'encourager à poursuivre son oeuvre...
Je plaisante un tantinet mais je trouve que ce peintre inconnu ne manque ni de fraîcheur ni de force. Bien que ses représentations soient académiques, il échappe au conformisme grâce à sa naïveté et à la douceur des traits, légèrement soulignés.
Les panneaux sont peints sur bois et disposés dans des lambris de faux marbre et de dorures très élégants. Pour les protéger, on tirait de lourdes tentures rouges qui les dissimulaient et évitaient que la poussière et la lumière ne les détériorent.
D'autres panneaux représentent la vie de la Vierge.


 
Marie présentée au Temple. La fillette est déjà auréolée de sainteté. La petite Juive ignore cependant quel "cadeau" le Père eternel lui prépare!

 

Marie et sa mère, Anne, sous le regard bienveillant de Dieu...


 
L'Annonciation. Un ange séduisant aux belles jambes que le vent dénude volète près de Marie qui s'étonne d'être choisie et accepte humblement de devenir mère porteuse.



La visitation. Marie rend visite à sa cousine Elisabeth, elle-même enceinte. L'enfant tressaille en Elisabeth qui s'écrie : "Tu es bénie entre toutes les femmes et le fruit de ton sein est béni..."  Ce même enfant qui l'a avertie ce jour-là sera celui qui le premier reconnaîtra Jésus comme le messie attendu par les Juifs et le baptisera dans le Jourdain.



L'adoration des bergers. Mes amis le boeuf et l'âne sont bien présents. Grâce à leur bonne chaleur, le bébé ne meurt pas de froid.
Les bergers sont venus voir ce nouveau-né dans sa mangeoire. Extraordinaire symbolisme que ce berceau... L'enfant qui y est posé est venu nourrir l'humanité...
A Bethleem, la place, devant l'église de la Nativité se nomme Place de la Mangeoire. Espérons qu'un jour, Palestiniens et Israéliens y partageront ensemble des repas de fête.



L'Adoration des mages ou Epiphanie. Le fond de ces panneaux est souvent remué de nuages gris rose, un peu cendré. Le peintre a refusé un fond pastel et mièvre. Cette brume qui semble venir d'un incendie lointain annonce au-delà des apparences, des jours d'épreuves et de souffrances.
L'enfant reçoit de ses augustes visiteurs : l'or, symbole de la richesse matérielle et du pouvoir royal; l'encens utilisé pour les dieux; la myrrhe pour embaumer les cadavres... L'enfant est Roi, Dieu et Homme à la fois.

Les autres panneaux montrent Jésus au Temple et enseignant aux docteurs de la Loi.


 
L'enfant semble s'envoler avant l'heure sous le regard émerveillé de sa mère et un peu inquiet de son père...


 
Le panneau est moins inspiré que les autres. Tout ce petit monde semble poser. Seule touche ironique, le binoclard du premier plan. Le peintre s'est sans doute amusé, oserais-je dire qu'il a fait un clin d'oeil à cette mode qui se répandait au début du XVIIIème siècle chez les intellectuels...

Le grand tableau central est l'oeuvre d'un peintre assez coté à l'époque : Etienne Garot-Dubuisson, peintre reconnu puisque entretenu par le roi au port de Rochefort. Il représente l'Assomption de Marie. Le tombeau est vide :

 

Marie est partie dans les nuages, environnée d'anges et de cantiques.



Le dogme de l'Assomption n'est corroboré par aucune écriture sacrée. Il a été établi en 1950 par Pie XII mais la croyance en la montée aux cieux de Marie est populaire depuis bien des siècles.

Personnellement, je préfère l'iconographie orthodoxe de la Dormition de la Vierge. Marie est représentée "endormie" et son fils apparaît devant elle. Il saisit un enfant emmailloté qu'il tient dans ses bras et protège. Le nouveau-né, c'est l'âme de sa mère. L'image me touche beaucoup. Celle qui a porté son fils est à son tour portée par lui. N'est-ce pas notre destin d'humain de porter dans nos bras notre mère devenue légère et fragile comme un enfant?

Je ne parle pas aujourd'hui des autres tableaux de cette église. Je consacrerai un article à la gloire locale : Omer Charlet.

Il fait grand soleil. Je vais me baigner avec Nicole, malgré la foule et les méduse
s! Bonnes vacances à tous! 



Eglise Saint-Pierre. Oléron. Nicolas Greschny.



... 
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F
Tout cela est frais et plein de charme et très bien photographié!
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C
<br /> Bonjour Fredi, heureux de te retrouver!<br /> <br /> <br />
V
Merci pour votre article. Grâce à vous j'ai visité avec plaisir cette églisez où je n'étais jamais entré!
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