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La grotte de Ravana Pradhi à Aihole est une merveille, à même titre que les grottes de Badami.

Comme elles, elle est taillée dans la roche et date du VIème siècle, du règne du roi Chalukya Mangalesha.

Le taureau Nandi veille sur l'entrée et signale que le temple est dédié à Shiva dont il est la monture. De part et d'autre sur la falaise sont sculptés deux génies protecteurs que les intempéries ont un peu lessivés...

Le plan est classique. la cella est précédée d'un mandapa (antichambre du sanctuaire) orné de sculptures belles à vous couper le souffle.

Sur le mur gauche, Shiva souriant, la tête auréolée de lumière, danse et fait tourner le monde dans les ailes de ses bras. Nietzsche écrivait qu'il ne pouvait croire qu'en un dieu qui dansait... Shiva est le plus dansant des dieux, "Shiva Nataraja", "le danseur cosmique", celui qui entraîne l'univers dans un cycle de destruction et de création...

Je ne connais pas de plus belle représentation, de plus poétique et de plus irradiante de la divinité que celle de ce danseur qui est puissance et grâce, force et délicatesse. 

Les sept mères le regardent danser et se laissent entraîner dans ce mouvement cosmique. Les fidèles superstitieux ont posé les mains sur les seins ronds et fermes... Je les comprends. Ces femmes de pierre sont la sensualité même.

Nous avons à Montmartre un buste qui attire les mêmes hommages... c'est celui de Dalida près du Château des Brouillards ! Comparaison n'est pas raison !

Ganesh, le fils de Shiva (bien que Parvati l'ait conçu seule) est debout devant le dieu et regarde, débonnaire, les pélerins qui s'arrêtent devant son père.

Sur la gauche de la chapelle, Shiva est représenté sous sa forme androgyne. Il est Shiva et Parvati, il est homme et il est femme. Il est l'être complet, contrairement aux humains qui si souvent dissimulent leur double nature. Côté masculin, son bras porte un un trident et côté féminin, une fleur.

Sur la droite de la chapelle, sur le mur qui nous sépare du sanctuaire, le gardien du lieu sacré, Dvarapala, veille avec le trident et la hache.

Le sanctuaire est gardé, à droite de l'entrée par Dvarapala (les deux font la paire) et par l'étonnant Harihara aux quatre bras qui syncrétise les deux dieux les plus vénérés de l'hindouisme : Vichnou et Shiva.

La partie droite de son corps représente la destruction. Un bras (en arrière) porte une hache entourée d'un serpent tandis qu'à gauche un bras porte une conque.

Les deux dieux sont complémentaires :

"Le coeur de Vishnou est shiva; le coeur de Shiva est Vishnou." (skanda Upanishad).

"Vishnou est la flèche de Shiva; Shiva est la flûte de Vishnou." (Krishna Upanishad).

La chapelle de droite n'a pas été sculptée. Les sculpteurs ont constaté qu'il y avait une fêlure dans le rocher et se sont contentés de l'aplanir. Par contre le mur latéral a été sculpté.

On y voit Shiva Gangadhara. L'ascète squelettique que l'on voit à gauche, supplie le dieu aux côtés duquel se tient Parvati, de faire descendre sur la terre la déesse du fleuve, Ganga. 

Shiva la reçoit dans ses cheveux afin d'atténuer sa force et son courant. Ganga est représentée par trois bustes qui rappellent qu'elle est la déesse "Tripatagha", "celle qui suit trois chemins" : le ciel, l'espace, la terre...

Les flots du fleuve Gange purifieront les croyants qui s'y plongeront et leur permettront d'accéder à l'immortalité.

Au coeur du sanctuaire se dresse le lingam associé au Yoni, la matrice du monde.

Le lingam symbolise Shiva, axe du monde en même temps que représentation de la vie féconde.

Sur les murs du sanctuaire, on rencontre, à droite, Durga qui tue avec le trident le démon-buffle. Elle est souvent associée à Vishnou dans le sud de l'Inde.

Sur le mur opposé, Vishnou est représenté sous la forme de son troisième avatar "Varaha". Il se transforme en sanglier pour vaincre un démon qui a emporté la terre dans les abysses de l'océan. La bataille dure dix siècles et Varaha finit par vaincre et à ramener la terre à la surface.

Il soulève la terre du bout de son groin et la fait sortir des profondeurs pour la reposer sous le ciel...

... et c'est grâce à lui que nous pouvons marcher sur cette terre qui est si belle et où nous pouvons admirer la grotte de Ravana Phadi... surgie de la nuit des temps et prête à tenir bon jusqu'aux temps de la nuit...

                                          Nini reporter, à côté de Nandi. 

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Liens : Karnataka. Statue géante de Bahubali. Sravanabelagola.

Karnataka. Hommes et femmes.

Inde. Karnataka. Mysore. Taureau Nandi. Chamundi Hill. Les sept plus grands Nandi.

Inde. Karnataka.Badami Grottes 1 et 2.

Karnataka.Badami. Grottes 3 et 4. Vishnu. Jaïn. Sculptures.

Karnataka. Belur. Le temple de Keshava.

Karnataka. Hampi. Ganesh. Sasivekalu Ganesha. Kadalaikallu Ganesha.

Karnataka. Halebid. Temple de Hoysaleshvara. (1)

Karnataka. Halebid. Temple de Hoysaleshvara. (2)

Inde. Goa. Eglise Saint François d'Assise. Les Anges.

Mysore. Palais. Illumination.

Hampi. Le Bain de la Reine. Le Lotus Mahal.

Karnataka. Hampi. Temple Virupaksha. Vishnu Narasimha. Badami Lingam.

Karnataka. Aihole. Temple de Durga.

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                 Haute de 18 mètres, au sommet d'une colline de granit, la statue monolithe du saint Jaïn Bahubali veille sur le Karnataka depuis le Xème siècle.

Avant d'arriver à ses orteils, il faut gravir sous le soleil implacable les 650 marches taillées dans le roc.

...et cette éprouvante ascension est récompensée par l'émerveillement qui vous attend, après avoir traversé les temples, devant le colosse dont la tête touche le ciel.

Les Indiens font de lui la première des 7 merveilles de l'Inde, avant le Taj Mahal. Et il est vrai qu'on reste un moment pétrifié comme l'homme de granit, devant l'image imposante et paisible du sage Jaïn.

Bahubali est un des nombreux fils de Rishabha, fondateur du Jaïnisme. En conflit avec son frère aîné Bharata, la guerre risquant d'entraîner la souffrance et la mort de nombreux innocents, il accepte de lutter d'homme à homme avec son rival. 

Bahubali est doté d'une force peu commune. Il a les épaules larges et les bras puissants qui descendent jusqu'aux genoux. Il domine son frère et au moment où il s'apprête à lui asséner le coup de grâce, il s'arrête, il suspend son geste, il est traversé par l'absurdité et la vanité de cette victoire à laquelle il renonce...

Il abandonne le pouvoir à son frère, renonce à ses possessions et se retire dans un lieu isolé pour méditer. Il devient un renonçant solitaire et peu à peu sans qu'il s'en rende compte, les plantes grimpent le long de ses jambes, les termitières s'édifient à ses pieds...

Et c'est ainsi qu'il atteint la sagesse, la communion totale avec le monde dont il fait partie, dont il n'est qu'un maillon...

... Comme le  croient les Jaïns, "toutes les vies sont interdépendantes et se doivent donc un mutuel respect, une mutuelle assistance"...

La possession, le pouvoir sont des illusions mortifères qui occupent les hommes et les détournent de la sagesse et de la compassion. Belle religion, belle philosophie, même si nous constatons que les Jaïns sont dans la société indienne parmi les meilleurs commerçants et les plus riches!

Tous les douze ans a lieu une grande fête et un grand pélerinage : Mahamastakabhisheka.

Un échafaudage est monté derrière la statue et les prêtres l'arrosent de lait, d'eau safranée, de ghî (beurre clarifié), de miel... avant de faire pleuvoir sur elle les pétales et les parfums...

Si vous voulez y assister, il vous faudra attendre 2018...

Un peu de patience...

L'occasion de méditer dans votre jardin et de sentir monter contre vos cuisses les herbes folles et le lierre !

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                                              Nini à l'assaut de la colline (ne pas lui dire un mot, elle est concentrée...)... et impressionnée par la taille du géant, elle qui est si petite...

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Lien : Inde. Karnataka. Hommes et femmes.

Inde. Karnataka. Mysore. Taureau Nandi. Chamundi Hill. Les sept plus grands Nandi.

Inde. Karnataka; Grotte de Ravana Phadhi. Aihole.

Inde. Karnataka.Badami Grottes 1 et 2.

Karnataka.Badami. Grottes 3 et 4. Vishnu. Jaïn. Sculptures.

Karnataka. Belur. Le temple de Keshava.

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Karnataka. Hampi. Temple Virupaksha. Vishnu Narasimha. Badami Lingam.

Karnataka. Aihole. Temple de Durga.

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Encore un retour de l'Inde...

Encore des couleurs, des odeurs, des regards, des émerveillements, des coups de coeur, des coups au coeur, des attirances, des rejets...

L'Inde n'est pas un pays. Elle ne tient pas en place. Elle s'enfonce dans la terre et elle s'élève vers le ciel.

Elle s'enracine comme un banyan et elle chemine au rythme des chariots et des pélerinages.

Comment un tel monde a-t-il pu être colonisé ? Comment la petite Angleterre a t-elle pu s'accrocher à elle comme une sangsue à un buffle ?

Je défais mes valises comme "les carabiniers" de Godard. J'ai le Karnataka sur ma carte mémoire.

Je n'ai rien. J'ai tout. J'ai Shiva et Vichnou, Garuda et le taureau Nandi. Les plus belles représentations de pierre de ces dieux si étranges et si proches...

Je n'ai pas vu l'Inde des gratte-ciel et des centres technologiques.

Bangalore n'est pas pour moi. On y fait mieux que chez nous, plus vite, plus rentable, plus arrogant.

On y tient aussi peu compte de la terre qui souffre et des hommes qui survivent dans la même souffrance.

J'ai vu l'Inde des hommes et des femmes du Karnataka...

S'il fallait écrire un poème et cueillir des métaphores pour tenter de dire l'impression profonde qu'ils m'ont faite, je parlerais des divinités gravées dans la roche des grottes de Badami et qui dansent depuis plus de dix siècles...

...et je parlerais du marché où les couleurs en poudre pour l'aquarelle sont présentées en pyramides sur les étals, légères, vives, fragiles.

Les gens du Karnataka ressemblent à ces couleurs.

Il ya cent ans, elles étaient là sur les marchés, les mêmes et pourtant autres...

...et dans un siècle elles seront là, les mêmes et pourtant autres.

Depuis mon premier voyage en Inde, je l'aime.

Ce cinquième voyage me donne l'envie d'y retourner et pourtant je me garde bien d'idéaliser ce monde.

La misère étale encore ses campements sous les fenêtres des palaces.

La violence apparaît parfois malgré les mains jointes et les sourires.

Les injustices couvent sous la cendre et un grand vent pourrait disperser leurs brandons et incendier les villes.

Il faudrait alors beaucoup d'éléphants pour éteindre le brasier...

Or les éléphants disparaissent peu à peu de l'Inde, malgré l'omniprésence de Ganesh assis sur son derrière.

Mais pour l'instant, chacun va sa vie, roule son petit rocher, en essayant de ne pas trop gêner le chemin de son voisin. Les chiens sont malheureux mais ils attendent au bord des routes un ami peut-être...

les vaches sont faméliques mais elles marchent comme des reines et vont où bon leur semble...

les hommes et les femmes travaillent au-delà de leurs forces dans les champs de canne à sucre ou dans les rizières, sur les marchés ou les chantiers mais ils attendent les retrouvailles et le repos du soir...

Et puis... les légendes sacrées sont si belles et les couleurs si vivantes qu'elles parviennent à ouvrir les portes de l'espoir...

 J'ai dû en libérer quelques-unes qui avaient fait clandestinement dans mes valises le voyage jusqu'à Paris...

Aujourd'hui le Sacré Coeur a des allures de Taj Mahal et les fleurs du square Louise Michel sont aussi parfumées que celles des jardins de Mysore...

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Liens : Karnataka :

Inde. Karnataka. Mysore. Taureau Nandi. Chamundi Hill. Les sept plus grands Nandi.

Inde. Karnataka; Grotte de Ravana Phadhi. Aihole.

Inde. Karnataka. Statue géante de Bahubali. Sravanabelagola.

Inde. Karnataka.Badami Grottes 1 et 2.

Karnataka.Badami. Grottes 3 et 4. Vishnu. Jaïn. Sculptures.

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Karnataka. Halebid. Temple de Hoysaleshvara. (1)

Karnataka. Halebid. Temple de Hoysaleshvara. (2)

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Karnataka. Aihole. Temple de Durga.

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Buddha. Les statues du musée Cernushi.

Palestine. Le mur. Deheishe. Bethleem.

Paravent Corée. Epoque Choson.

Chevaux. art chinois. Guimet.

Art chinois. Chevaux. Cernuschi.

Laos moines et novices

Laos. Les enfants du Mékong. Photos.

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Au musée Guimet, les paravents japonais sont comme les saisons, ils s'ouvrent, s'offrent à l'admiration des visiteurs et ils se referment pour regagner leurs réserves...

C'est un des charmes de ce musée que de permettre ces découvertes et ces surprises. Le paravent "Le cheval à la longe" en est une assurément.

Sur les six panneaux, les couleurs et les feuilles d'or sont appliquées sur le papier.

Oeuvre fragile qui a traversé les siècles...

      Le paravent date de l'époque Azuchi Momoyama (1573-1603). Azuchi est le nom d'un château disparu et Momoyama est "la colline aux pêchers", au sud de Kyoto où fut bâti un autre château, Fushimi, lui aussi disparu.  Tous deux étaient richement décorés par les maîtres de l'école Kano. 

Ce paravent est dû à cette école qui est à son apogée à la fin du XVIème siècle.

Sur un fond de feuilles d'or, le cheval impatient tire sur sa longe. Remarquable représentation à la fois simple et savante.     

Sur les deux premiers panneaux, la peau de tigre enlevée de la selle ainsi qu'un tissu de protection ont été posés...

Le cheval habitué à l'espace, au mouvement et au combat, n'apprécie pas d'être encordé!  L'artiste a su rendre son impatience et sa puissance... 

Jambe levée, oeil vif, courroies agitées, il est prêt à reprendre sa course et à emporter le samouraï qui pour l'instant se repose...

      ... Et depuis plus de quatre siècle, le cheval attend... Et c'est nous qu'il emporte dans un ciel d'or où le temps s'immobilise...

Liens:

Paravent Corée. Epoque Choson   

Un paravent japonais. Ecole de Kano.Guimet

Chevaux. art chinois. Guimet.

Art chinois. Chevaux. Cernuschi.

Cernushi. Les animaux calendaires. Art chinois.

Buddha. Les statues du musée Cernushi.

Bhodisattva. Musée Cernushi.

Masques funéraires. Cernushi

Art chinois. Chameaux. Figuriness funéraires.

On peut voir au musée Cernushi des mingqi (figurines funéraires qui accompagnaient le défunt dans sa tombe) représentant des animaux calendaires chinois.

La série est malheureusement incomplète et ne présente que cinq des douze symboles. Elle est néanmoins remarquable et rare.

Les figurines de terre cuite, les mains posées sur le ventre, la tête levée et attentive, ont un aspect sympathique, mélange de bonhomie et d'étrange...

Il y a douze animaux calendaires : le rat, le buffle, le tigre, le lapin, le dragon, le serpent, le cheval, le bouc, le singe, le coq, le chien et le cochon.

Le petit groupe de Cernushi rassemble le tigre (3ème signe), le dragon (5ème), le serpent (6ème), le singe (9ème), et le coq (10ème).

Le tigre qui a gardé comme ses voisins, des traces de polychromie, n'est pas vraiment réaliste. Ses oreilles rondes et son museau l'apparenteraient plutôt à un nounours! 

Le dragon, le plus prestigieux des "animaux" de la série, n'oublie pas qu'il est symbole du pouvoir et que les empereurs l'ont porté sur leurs bannières... Il semble très satisfait de son "statut" et apprécie d'être dans cette équipe de mingqi  celui qui a le mieux conservé sa polychromie...

Le serpent... 

Le singe... Un peu inquiet et très humain!

Le coq, satisfait de lui-même...

C'est sous la dynastie Sui (581-618) qu'on prit l'habitude de déposer dans les tombes des animaux calendaires.

Ils sont cependant assez rares et ceux que vous pouvez rencontrer à Cernushi sont parmi les plus beaux et les plus expressifs...

             Buddha Amitabha. Marbre. Style Qi du nord (550-577). dynastie des Liao (907-1125)

Le Buddha "star" du musée Cernushi trône dans la grande salle aménagée pour lui ( Le Bouddha Amida).

                                                        Le Buddha Amida

                                                         Buddha Amitabha

Il ferait presque oublier les autres statues de taille plus modeste, alignées derrière lui. Pourtant, il y a là de véritables chefs d'oeuvre comme ce Buddha Amitabha, représentation du Buddha historique dont les mains mutilées font les gestes de la transmission de la loi. 

       La main droite absente continue d'argumenter et la gauche de répandre ses faveurs...  

Ces deux gestes en Chine sont appelés "Laiying", bienvenue.

Dans les fleurs de lotus qui entourent Buddha, sont représentés cinq enfants en position d'orants. 

L'oeuvre date de  l'époque des Liao bien que par son style et son harmonie, elle se rattache à l'esthétique des Qi du Nord, antérieure de quatre siècles.

Le visage est empreint de sérénité. Le rayonnement intérieur qui passe par les lèvres et les yeux entrouverts vient toucher celui qui se recueille ou qui regarde simplement... 

                   Tête de Buddha. Fer. Début XIIème. Dynastie des Song du nord (960-1127)

Cette tête de fer qui a perdu ses feuilles d'or paraît plus rustre et plus austère. Elle appartient pourtant à une époque raffinée, celle des Song du Nord...    

                                  Buddha. Pierre. Dynastie des Sui (581-618)

Ce Buddha de pierre, lisse et doux, je le trouve particulièrement sympathique. On a l'impression qu'il est là pour accueillir et servir malgré ses bras mutilés.

Visage de douceur et de lune... il nous entraîne dans son sourire et son calme. Les paupières à demi fermées ne l'empêchent pas de nous regarder... 

...et de nous attirer dans sa douceur maternelle et sensuelle.

    Tête de Buddha. Grès. Fin du VIème siècle. Début de la dynastie des Suis (581-618)

Celui-là paraît plus mûr, un peu mou et infiniment gentil!

              Tête de Buddha. Grès. Shaanxi. Dynastie des Wei de l'ouest (535-556)

Un visage en équilibre entre ciel et terre..

A la fois solide et tendre...

C'est un chemin de rigueur et de discipline qui lui a permis d'entrer dans la bonté ("Contrée immense où tout se tait"), dans la compassion qui n'est ni pitié ni charité, mais compréhension et partage.

Avant de quitter Cernushi, revenons au Japon et au bouddha Amida pour écouter les préceptes récités par les moines du temple Daïtokuji de Kyôto.... 

Je préfère ne pas les traduire, notamment pour les amoureux du vin, de la musique et du sexe...

Ou alors, un seul des dix, le premier : "Je m'abstiendrai de nuire à la vie d'autrui". Je ne tuerai pas, je ne blesserai aucun être, quel qu'il soit...

...Bonne journée ZEN !

Liens :

Bhodisattva. Musée Cernushi.

Le Bouddha Amida (Amitâbha) Cernushi. 

Mains de Bouddha. les mudras.

La chaussée des géants. Guimet. Preah Khan.

Laos statues de Bouddha

Quelques Bouddhas du Sri Lanka

Chevaux. art chinois. Guimet.

Art chinois. Chameaux. Figuriness funéraires.

Guimet : statue du Luohan (arhat) Tamrabhadra.

             Bodhisattva Avalokitésvara. bois. Chine septentrionale. Dynastie des Jin (1115-1234)

Le Bodhisattva est un homme qui a fait le voeu de suivre le chemin enseigné par Buddha pour atteindre l'éveil et retourner ensuite vers les autres.

L'Avalokistésvara est un des huit grands  Bodhisattva. C'est lui qui est le plus proche de Buddha. Il est celui qui compatit et qui prête attention aux bruits du monde.  En Chine il est souvent représenté avec le vase de nectar dans la main gauche et la branche de saule dans la main droite.

Il est identifiable sur cette statue par le fleuron qui est au centre du diadème et qui représente Buddha. Ce bodhisattva est en effet considéré comme le messager de Buddha. Il est le plus représenté dans l'art bouddhique et c'est lui qui prendra une forme féminine en Chine.

                  Bodhisattva Maitreya. Bois; Chine septentrionale. Dynastie des Jin (1115-1234).

Non loin de lui, un jumeau...

Les deux statues devaient encadrer un Buddha, à moins que plus vraisemblablement elles n'aient fait partie d'un groupe de huit statues représentant les huit bodhisattva.

Celui-ci est peut-être le bodhisattva Maitreya, "celui qui aime". Il est coiffé d'un diadème, remplacé sur d'autres sculptures par une couronne ou un stupa. C'est en examinant sa coiffe qu'on peut apercevoir un flacon au col allongé, attribut traditionnel du bodhisattva Metreya. Il tiendrait donc dans sa main absente  une fleur de lotus ou un flacon d'ambroisie tandis que son autre main devrait faire le geste de l'argumentation.

...toutes choses qui ne l'empêchent pas d'avoir un joli petit bedon!

Il sera le prochain Bouddha à venir sur la terre. Il a donc tout le temps voulu pour retrouver une forme athlétique.

Bodhisattva Avalokitésvara assis en position de délassement. Bois; XIVème siècle. Fin de la dynastie des Yuan (1279-1368)

On ne comprend pas pourquoi ce bodhisattva a besoin de se "délasser", lui qui a su évacuer les turbulences et les faux soucis.

L'aspect féminin est ici frappant. Cette féminisation d'Avalokitésvara apparaît trè tôt en Inde où on le représente parfois avec une légère poitrine.

En Chine, il sera assimilé à la princesse Guanyin et vénéré comme déité féminine. Cette féminisation commence à partir des Song et devient très vite populaire.

Cette statue semble hésiter entre les sexes. Elle est un peu massive et cependant souple dans son mouvement de vague..

Le visage aux lèvres en cul de poule et son léger retrait fait penser à celui de certaines dames dont la générosité prend des gants et des pincettes...

                             Tête de Bodhisattva. Grès. XV-XVIème. Dynastie des Ming (1368-1644)

Beau visage endormi. "Je dors mais mon coeur veille". Il paraît absent et pourtant il est là, prêt à réagir à la moindre prière, comme un chat au moindre bruit...

                       Bodhisattva Avalokitésvara ou Maitreya. Pierre. Dynastie des Sui (581-618)

Les six autres bodhisattva sont :

Manjusri, "le doux et le noble". Il a pour attribut le glaive avec lequel il tranche l'ignorance. Un travail d'Hercule!

Samantabhadra : "l'entièrement excellent". Il représente la vérité ultime.

Mahasthamaprapta : "Celui qui a acquis une grande force". On l'appelle aussi "le Seigneur des secrets".

Akasagarbha: "Matrice de l'espace"

Ksitigarbha : "Celui qui a la terre pour matrice". Il a fait le voeu de ne devenir buddha que lorsque l'enfer serait enfin vide... Autant dire qu'il est pourvu d'une infinie patience..

Sarvanivarana-Vishkambhin : "Celui qui écarte tous les obstacles".

Celui-là a un petit air mécontent. Peut-être ne supporte-t-il pas de tourner le dos au Parc Monceau et au ciel!

Il tient dans sa main gauche le vase contenant le nectar, l'ambroisie, mais la main droite disparue ne permet pas de savoir si elle argumentait (avalokitésvara) ou portait la branche de saule (Metreya).

                               Tête de Bodhisattva. Grès. VIIème dynastie des Tang (618-907)

 Visage harmonieux aux arcades sourcilières en demi cercle...  Stylisation des cheveux aux mèches bien dessinées..  

                           Tête de Bodhisattva. Marbre. Dynastie des Sui (581-618)

Il suffit de s'approcher pour découvrir dans ce visage épais une grande délicatesse et une grande douceur...

                  Tête de Bodhisattva. Marbre. Fin VIème. Début de la dynastie des Sui (581-618)

Ce beau visage donne une impression de noblesse. C'est un jeune prince... un prince qui s'est détaché des possessions illusoires...

                  Bodhisattva Avalokitésvara. Grès. Yungang Shanxi. Vers 470. Dynastie des Wei du nord (386-534)

Un des plus beaux de la galerie, ce Bodhisattva fait le geste de l'apaisement avec sa main droite (abhaya) et avec la gauche , celui du don (varada). On l'identifie grâce à la sculpture, sur le diadème, d'Amita, le Buddha de l'ouest.

Les mudras font partie de la tradition indienne et on les retrouve sur les plus anciennes représentations mais cette statue présente une particularité qui appartient sans doute à l'art local : deux doigts de la main gauche, l'index et le majeur sont repliés comme s'ils maintenaient sous la paume une pierre précieuse ou une graine de lotus, prête à être offerte... 

...Et le visage, comme les mains disent la paix et la joie du don. 

                       Tête d'Arhat (Luhoan). Grès; Dynastie des Yuan (1279-1368)

L'Arhat ou Luohan est un "méritant", "un vénérable". Il a atteint un tel niveau de sagesse qu'il échappe à la réincarnation.

Il est ici représenté comme un ascète au visage émacié, vieillard heureux d'avoir atteint le sommet de la montagne qu'il n'aura plus à escalader une nouvelle fois...

Tête de Bodhisattva. Grès. Chine septentrionale. 2ème moitié du VIème siècle. Dynastie Qi du Nord (550-577).

Et pour terminer notre visite aux Bodhisattva du musée, ce dernier, présenté en haut de l'escalier d'honneur et qui ne fait pas encore partie de la famille. Le musée souhaite l'acquérir et fait appel à la générosité des donateurs et des amis de Cernushi. 

C'est un des plus beaux, des plus recueillis, un de ceux dont il serait bon de posséder une photo que l'on regarderait chaque fois qu'on perdrait patience et qu'on risquerait de laisser monter en nous une mauvaise colère!!!

Autant dire qu'il pourrait nous aider plusieurs fois par jour!

Liens :

Laos statues de Bouddha

La chaussée des géants. Guimet. Preah Khan.

Art chinois. Chevaux. Cernuschi.

Le Bouddha Amida (Amitâbha) Cernushi.

Chevaux. art chinois. Guimet.

Mains de Bouddha. les mudras.

Art chinois. Chameaux. Figuriness funéraires.

Guimet : statue du Luohan (arhat) Tamrabhadra.

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                          Charrette tirée par un boeuf. erre cuite. Dynastie des Sui (581-618)

 les chevaux sont de loin les animaux les plus représentés dans les statuettes funéraires, les mingqi ("objets brillants") qui accompagnent les morts dans leur sommeil. Les chameaux occupent la deuxième position. Plus rares sont les autres animaux domestiques. 

Ils n'en ont que plus de valeur! Comme ce boeuf attelé à une carriole. Sa puissance et sa docilité sont rendues avec un art étonnant qui donne à voir la réalité et la stylise.

La petite carriole dont les roues amovibles sont ornées de fleurs de lotus, ne semble pas peser trop lourd et le boeuf aux grands yeux maquillés et aux naseaux frémissants, n'aura pas de mal à promener le défunt...

                        Boeufs, bélier, brebis. Terre cuite; Han de l'Est (25-220).

Quelques animaux d'élevage font partie du voyage. Enfin...ils sont là pour nourrir le défunt!

Bien que de petite taille, ces mingqi donnent une impression de puissance. On peut distinguer sur le corps, des traces de couteau. On imagine la grande maîtrise et le geste sûr de l'artiste qui en quelques gestes faisait sortir de l'argile bêtes et humains...

 Le bélier, fier et solidement campé sur ses pattes...

Une représentation moderne, aussi vivante et idéale que les peintures de Lascaux ou les dessins de Picasso! 

Les moutons pris dans leur laine, tête tendue... 

Quelle liberté que celle de cet artiste qui a su "montrer" un mouton et une idée de mouton... 

                                      Chien. Terre cuite. Han de l'Est (25-220)

Enfin, tête levée vers son maître, le bon chien aux oreilles dressées...  Il est ici le gardien, le compagnon et non le futur repas! 

Ces mingqi ont survécu aux morts qu'ils accompagnaient... Ils nous permettent de connaître un peu l'art des dynasties qui se sont succédé en Chine.

Alors qu'ils étaient destinés à rester dans l'ombre, ils sont aujourd'hui en pleine lumière comme les armées de terre du Premier Empereur...

L'art est un anti destin disait Malraux.

Oui, il est, plus fort que les siècles

Plus fort que l'oubli

Plus fort que la mort

Temporairement...

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Liens : Cernushi et Guimet

Masques funéraires. Cernushi

Guimet : statue du Luohan (arhat) Tamrabhadra.

bronze Edo. Art japonais. cerf. biche. grues.

Art chinois. Chameaux. Figuriness funéraires.

paravent Japon. Les grues. Edo.

Paravent Corée. Epoque Choson.

Un paravent japonais. Ecole de Kano.Guimet

Chevaux. art chinois. Guimet.

Le Bouddha Amida (Amitâbha) Cernushi.

Art chinois. Chevaux. Cernuschi.

  Parure funéraire Liao. Bronze doré. Mongolie intérieure. 1er quart du XIIème. Dynastie des Liao (916-1125).

Depuis 1000 ans, ils dorment...

Les yeux clos, la bouche refermée...

Ils dorment sous l'or qui s'écaille...

Derrière la vitre, leur cercueil de verre...    

                                                          Masque Homme

Deux masques funéraires, côte à côte.

Le masque de l'homme et celui de la femme, presque semblables, perdus dans le même sommeil, le même apaisement.

Les Kitan-Liao, peuple semi nomade de la Mongolie intérieure, avaient pour habitude d'enterrer leurs morts en disposant leurs os dans un linceul de mailles sur lequel était cousu le masque surmonté de la coiffe.

Le masque n'a aucune prétention réaliste. Il est stylisé. Il donne à tous les défunts un visage semblable. Visage de bodhisattva, visage royal, visage d'éternité.

                                                           Parure funéraire (femme)

Le masque de la femme est un peu plus dédoré. Cette patine est comme la lèpre du temps. 

Mais rien ne pourra perturber le sommeil du masque qui ne protège plus depuis longtemps le visage d'un mort.

La coiffe est comme une cage avec des oiseaux. Mais les oideaux libres volent à l'extérieur du grillage.

Le collier d'or, de cristal de roche et d'améthyste ainsi que les ornements de tempe ont survécu à celle qui les avaient portés et emportés dans la tombe...

Ces masques funéraires sont une des belles rencontres que vous pouvez faire au Musée Cernushi.

Masques remontés à la surface du temps,  émergeant de la terre et de la nuit ...

Avec la beauté de leur sommeil de bronze ...   

Liens. Cernushi.

bronze Edo. Art japonais. cerf. biche. grues.

Art chinois. Chameaux. Figuriness funéraires.

Mains de Bouddha. les mudras.

Le Bouddha Amida (Amitâbha) Cernushi.

Art chinois. Chevaux. Cernuschi.

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C'est une des très belles oeuvres du musée Guimet qui en abrite tant. Elle surprend tout d'abord par ses proportions (1m23 de haut) et par son originalité.

La statue est une terre cuite glaçurée telle qu'on en trouve, plus réduites, dans l'art funéraire. Elle date de la dynastie Liao (Xème-XIIème siècle) et représente le Luohan (arhat en sanscrit) Tamrabhadra.

Luohan ou Arhat  (méritant ou vénérable) désigne un disciple de Bouddha, un saint homme garant de la loi. Il a atteint un tel degré de sagesse qu'il échappera à la réincarnation et connaîtra avec la mort, l'extinction complète.

Il est représenté, le crâne rasé, vêtu de l'habit monastique.

Ce qui frappe dans cette oeuvre, c'est le réalisme, la gravité un peu austère, la force sans ostentation que viennent égayer les couleurs du kasaya, la robe monastique.

Beau visage qui a traversé les siècles et paraît braver, droit et calme les tempêtes du monde. Proue de navire, proue de l'esprit et de la prière...

La comparaison de cette statue avec des gravures datant des Song du Nord (960-1127) permet d'identifier le personnage représenté. Il s'agirait du 6ème disciple, Tamrabhadra que Boudha envoya à Ceylan

Il faisait partie d'un groupe monumental dans le sanctuaire rupestre de  "la montagne des huit immortels" près de Yizhou au Sud de pékin.

 Appuyées sur les cuisses, paumes vers l'extérieur, ses mains tiennent les grains d'un chapelet, comme si elles protégeaient plus qu'elles n'enfermaient, des oiseaux prêts à s'envoler avec la prière. Certains, comme on peut le constater ont déjà pris le chemin du ciel!

On peut rester longtemps devant cet homme priant. Il nous est proche, tant il semble vivant et humain et il est proche en même temps du divin tant il paraît digne et impassible. C'est ce qui fascine et retient.... cette rencontre dans le même être, dans le même instant, de l'homme et de la divinité... 

Lien : Art chinois. Chevaux. Cernuschi.

Le Bouddha Amida (Amitâbha) Cernushi.

Art chinois. Chameaux. Figuriness funéraires.

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