C'est une des très belles oeuvres du musée Guimet qui en abrite tant. Elle surprend tout d'abord par ses proportions (1m23 de haut) et par son originalité.
La statue est une terre cuite glaçurée telle qu'on en trouve, plus réduites, dans l'art funéraire. Elle date de la dynastie Liao (Xème-XIIème siècle) et représente le Luohan (arhat en sanscrit) Tamrabhadra.
Luohan ou Arhat (méritant ou vénérable) désigne un disciple de Bouddha, un saint homme garant de la loi. Il a atteint un tel degré de sagesse qu'il échappera à la réincarnation et connaîtra avec la mort, l'extinction complète.
Il est représenté, le crâne rasé, vêtu de l'habit monastique.
Ce qui frappe dans cette oeuvre, c'est le réalisme, la gravité un peu austère, la force sans ostentation que viennent égayer les couleurs du kasaya, la robe monastique.
Beau visage qui a traversé les siècles et paraît braver, droit et calme les tempêtes du monde. Proue de navire, proue de l'esprit et de la prière...
La comparaison de cette statue avec des gravures datant des Song du Nord (960-1127) permet d'identifier le personnage représenté. Il s'agirait du 6ème disciple, Tamrabhadra que Boudha envoya à Ceylan
Il faisait partie d'un groupe monumental dans le sanctuaire rupestre de "la montagne des huit immortels" près de Yizhou au Sud de pékin.
Appuyées sur les cuisses, paumes vers l'extérieur, ses mains tiennent les grains d'un chapelet, comme si elles protégeaient plus qu'elles n'enfermaient, des oiseaux prêts à s'envoler avec la prière. Certains, comme on peut le constater ont déjà pris le chemin du ciel!
On peut rester longtemps devant cet homme priant. Il nous est proche, tant il semble vivant et humain et il est proche en même temps du divin tant il paraît digne et impassible. C'est ce qui fascine et retient.... cette rencontre dans le même être, dans le même instant, de l'homme et de la divinité...
Lien : Art chinois. Chevaux. Cernuschi.
Le Bouddha Amida (Amitâbha) Cernushi.
Art chinois. Chameaux. Figuriness funéraires.
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