Au musée Guimet, les paravents japonais sont comme les saisons, ils s'ouvrent, s'offrent à l'admiration des visiteurs et ils se referment pour regagner leurs réserves...
C'est un des charmes de ce musée que de permettre ces découvertes et ces surprises. Le paravent "Le cheval à la longe" en est une assurément.
Sur les six panneaux, les couleurs et les feuilles d'or sont appliquées sur le papier.
Oeuvre fragile qui a traversé les siècles...
Le paravent date de l'époque Azuchi Momoyama (1573-1603). Azuchi est le nom d'un château disparu et Momoyama est "la colline aux pêchers", au sud de Kyoto où fut bâti un autre château, Fushimi, lui aussi disparu. Tous deux étaient richement décorés par les maîtres de l'école Kano.
Ce paravent est dû à cette école qui est à son apogée à la fin du XVIème siècle.
Sur un fond de feuilles d'or, le cheval impatient tire sur sa longe. Remarquable représentation à la fois simple et savante.
Sur les deux premiers panneaux, la peau de tigre enlevée de la selle ainsi qu'un tissu de protection ont été posés...
Le cheval habitué à l'espace, au mouvement et au combat, n'apprécie pas d'être encordé! L'artiste a su rendre son impatience et sa puissance...
Jambe levée, oeil vif, courroies agitées, il est prêt à reprendre sa course et à emporter le samouraï qui pour l'instant se repose...
... Et depuis plus de quatre siècle, le cheval attend... Et c'est nous qu'il emporte dans un ciel d'or où le temps s'immobilise...
Liens:
Un paravent japonais. Ecole de Kano.Guimet
Art chinois. Chevaux. Cernuschi.
Cernushi. Les animaux calendaires. Art chinois.
Buddha. Les statues du musée Cernushi.
Art chinois. Chameaux. Figuriness funéraires.