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Montmartre secret

Montmartre secret

Pour les Amoureux de Montmartre sans oublier les voyages lointains, l'île d'Oléron, les chats de tous les jours. Pour les amis inconnus et les poètes.

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Publié le par chriswac
Publié dans : #ASIE


Dimanche au musée Guimet...
Un des plus beaux musées de Paris.
Et pour les amoureux de l'Asie, une inépuisable source d'émerveillement. Nous nous promenons longtemps au rez-de-chaussée parmi les statues d'Angkor que nous aimons et qui nous rappellent un de nos plus beaux voyages.
Avant d'aller déjeuner au restaurant des porcelaines, nous nous arrêtons un instant devant ce paravent japonais de l'école de Kano.

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 Il date du XVIIème siècle et représente des hérons sur un saule enneigé. Le titre à lui seul est un poème. Quelques mots vous introduisent dans un monde de silence et de mystère.
 L'art japonais est souvent l'art de l'ellipse.
 A vous d'entrer ou non dans la tristesse que ces quelques mots suggèrent. La tristesse, le froid et la vie.

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Le fond du décor est recouvert de feuilles d'or.
 Il a pâli avec le temps. Comme pâlissent les icônes.
 Imaginez la lumière du jour venant éveiller l'or.
 Imaginez la nuit, les flammes des bougies miroitant entre les branches de  l'arbre mort.
 Le héron se réfugie dans ses plumes chaudes.
 Son bec est tourné vers le ciel.
 Il guette peut-être le premier souffle du printemps.


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  Celui-là regarde vers le sol gelé.
 Il lui faut survivre.
 Il va survivre, malgré l'arbre couvert de neige
 Malgré la branche qui se penche devant lui, dans le même mouvement, comme un squelette d'oiseau
 Malgré le soleil plus blafard que la lune.
 La beauté et la vie sont ici symbolisés par cet oiseau fragile qui traversera l'hiver.


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 L'arbre se tord prisonnier de ses racines... Les hérons s'y reposent, reprennent des forces avant de s'envoler dans le ciel d'or. 



Lien : paravent coréen : Paravent Corée. Epoque Choson.

Lien : La chaussée des géants. Guimet. Preah Khan.  

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Publié le par chriswac
Publié dans : #ASIE



    Selon les pays et les cultures, on trouve de très nombreuses représentations de Bouddha.
Cependant, on peut considérer qu'il existe six mudras (position des mains) essentielles :

BHUMISPARSA  Geste de la prise de la terre à témoin.

La main droite, paume en dedans, touche la terre pour la prendre à témoin. La main gauche repose sur les jambes, paume tournée vers le ciel. c'est une des représentations les plus courantes. C'est le geste de l'Illumination.



Paume tournée vers le Ciel


Main droite dirigée vers la terre    (Bouddha de Vientiane)



ABHAYA ou Apaisement des querelles.



Bouddha est debout ou en marche. Une ou deux mains levées, la paume en avant. C'est le geste de l'absence de crainte, de l'apaisement.












DHYANA ou Attitude de méditation.


 
Les deux mains reposent l'une sur l'autre, les paumes tournées vers le ciel. La main droite est posée sur la main gauche. Les jambes sont pliées en tailleur (position du lotus).
C'est la mudra que les occidentaux connaissent le mieux.  Celle de la plupart des bouddhas en plastique ou en laiton que l'on achète dans les bazars avec des bâtonnets d'encens... 









VITARKA ou Geste de l'Argumentation.
Bouddha peut être assis ou debout. Le bras droit est levé, main à demi ouverte pour que le pouce et l'index se joignent et forment un cercle. Ce cercle symbolise la roue, l'enseignement. La main gauche peut faire le même geste, comme ici  pour le Bouddha Amitâbha du musée Cernushi.


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Varada. Geste du don ou de la Charité. La main droite est pendante, paume en dehors.




Bouddha laotien, dit Bouddha de la pluie. C'est une variation de la 
VARADAMUDRA.
 Les mains au lieu de se présenter la paume en avant, sont dirigées le long du corps.

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Dharmaçakra. La Prédication.

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         Position proche de la Vitarka (l'argumentation).
         Les mains rapprochées devant la poitrine font tourner la Roue de la Loi. La main droite, paume en dehors, pouce et index se touchant et l'autre main, paume en dedans, pouce et index se touchant et venant contre ceux de la main droite.


    Ces six mudras sont celles que vous rencontrerez le plus souvent mais parmi les autres, deux peuvent être encore mentionnées, car assez fréquentes : 

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ANJALI. L'Adoration.
  Les deux mains sont jointes, paume contre paume.
 Cette mudra est représentée le plus souvent dans les attitudes debout.

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VAJRA. La mystique du sixième élément.


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Les cinq doigts de la main droite symbolisent les cinq éléments. Ils se referment autour de l'index de la main gauche qui est le sixième élément. Cette mudra représente l'union de la matière et du spirituel.

Oserai-je dire que cette union me semble très sensuelle, pour ne pas dire plus... Il y a là du yoni et du lingam... union mystique du féminin et du masculin. Extase mystique qui n'est pas sans rappeler le Cantique des Cantiques...



... Le Bouddha Amida (Amitâbha) Cernushi.



...

 



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Publié le par chriswac
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                                 Cheval debout. Sichuan. Han postérieurs (1er-3ème siècle).

  Après une visite au musée Cernuschi ( Art chinois. Chevaux. Cernuschi.
), J'ai eu envie d'aller au Musée Guimet pour y rencontrer d'autres chevaux chinois.
 Je n'ai pas été déçu.
 Tout un haras m'y attendait!


                            Chevaux debout. Sichuan. Han postérieurs (1er-3ème)

  Ces deux premiers nous accueillent dans le grand escalier. Leur stylisation très moderne est le fruit d'une observation attentive...
 
  Il y a en eux quelque chose de spirituel...
  Ce n'est pas étonnant quand on se rappelle qu'ils datent de cette dynastie des Han postérieurs qui introduisit le bouddhisme en Chine.





          Cheval sellé. Wei (VIème siècle). Terre cuite moulée. cheval harnaché pour la parade.

   Oeuvre étonnante par la déformation du cou et du visage. Tout le corps semble projeté en avant dans un mouvement de danse.




                                 Cavalier musicien. Wei (VIème). Terre cuite moulée.

    Même déformation pour ce cheval qui ne respecte pas les proportions académiques et qui malgré ses jambes trop courtes et son encolure trop large donne une impression d'élégance et de force. 





        Cavalier. Shaanxi. Han antérieurs. (IIème siècle avant notre ère). Terre cuite polychrome.

    Ce cavalier nous rappelle que la dynastie des Han antérieurs fut fondée par un paysan devenu officier (Lieou Pang) qui  ne quittait son cheval qu'à regret, lorsqu'il fallait dormir, et qui ne pouvait gouverner que juché sur son animal favori!


         Cheval blanc debout. Shaanxi. Han antérieurs (IIème siècle avant notre ère). Terre cuite.


    Ce cheval me fait penser à une légende chinoise bouddhiste.
    Un cheval blanc porta sur son dos, à travers l'Asie, les textes sacrés. A l'endroit où il s'arrêta, fut bâti le Monastère du Cheval Blanc, un des plus anciens centres bouddhiques du pays.

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 Tête de cheval. Sichuan. Han postérieurs (Ier-3ème siècle). Terre cuite.






                                         Joueuses de polo. Dynastie Tang (VIIIème siècle). Terre cuite.

    La dynastie Tang accorde une grande place au cheval.
    Le polo devient un sport très apprécié.
    Il permet de se divertir tout en restant lié à son animal favori!
    Les joueuses de polo sont souvent représentées.
    Alliance parfaite de la puissance et de la grâce.
   "Le galop volant" montre la cavalière sur un cheval dont les pattes sont tendues, presque à l'horizontale.
   Ces figurines, comme les musiciennes de Cernuschi faisaient partie des objets déposés dans les tombeaux, pour accompagner le mort dans sa nouvelle existence. 








                                                                    Cheval bondissant. Tang. Terre cuite.

Quelle force et quelle vie dans ce cheval libre malgré sa selle...




                                                   Cheval sellé. Tang. (VIIIème siècle).

    La crinière de celui-là est nouée en trois touffes (les trois fleurs) selon une mode venue des steppes.
    La couleur rouge fait allusion à la légende populaire des chevaux volants et peut évoquer la sueur de sang, ou la robe pommelée.
    Les chevaux célestes étaient d'une longévité exceptionnelle qu'ils pouvaient communiquer à leur cavalier.



                          Cavalier à l'oiseau. Tang. 2ème moitié du VIIème siècle. Terre cuite.

     Ce groupe est un peu raide malgré la présence de l'oiseau. Le cheval semble mécontent. Rassurons-le, il est beaucoup plus beau que son cavalier dont une bonne ruade pourra le débarrasser!









                                              Cheval et palefrenier. Tang (VIIIème siècle).

    Celui-là montre son meilleur profil. On ne peut en dire autant du palefrenier, malgré son sourire forcé.


                          Cavalier musicien. Tang (fin VIIème) Terre cuite à glaçure "trois couleurs".

     L'époque Tang marque l'apogée de la céramique chinoise.
     Les pièces les plus typique de l'art funéraire sont des chevaux montés par des musiciens, des musiciennes ou des joueuses de polo.
     On les appelle les "minqji".
     Les trois couleurs les plus fréquentes sont le jaune, le vert et le brun.
  
    Les siècles passés et la distance n'empêchent pas ce musicien et ce cheval d'accompagner dans son exil intemporel, le mort pour lequel ils ont été créés. 



                     Cavalier europeen.Dynastie Qing. Ière moitié XVIIIème. Porcelaine.

    Redescendons sur terre avec ce groupe un peu ridicule.
    Un Europeen qui ressemble à Guignol sur son cheval hippopotamesque.     Nous sommes loin du grand art des dynasties précédentes. Il s'agit sans doute d'un produit conçu pour l'exportation et qui en annonce bien d'autres!

   Impossible de quitter le musée avec ce personnage.
   Heureusement qu'une joueuse de polo accourt au grand galop pour nous saluer avant de reprendre sa partie commencée il y a 14  siècles....




Le Bouddha Amida (Amitâbha) Cernushi.

Chevaux. art chinois. Guimet.

Art chinois. Chameaux. Figuriness funéraires.

 

...




 

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Publié le par chriswac
Publié dans : #ASIE


    Henri Cernushi, grand amoureux de l'art asiatique, a fait construire son hôtel de l'avenue Vélasquez pour recevoir sa collection de plusieurs milliers d'oeuvres rares et souvent remarquables.
    L'imposant Bouddha de bronze (18ème siècle) de 4 mètres de haut, a nécessité un aménagement particulier, dans une salle immense aux larges verrières.



    C'est au Japon qu'il en a fait l'acquisition. La statue était à l'extérieur d'un temple de Meguro (faubourg de Tokyo), le Banryûji.



   Le temple fut détruit par un incendie auquel échappa la statue de bronze. H. Cernuschi l'acheta et la fit découper afin de pouvoir l'envoyer en France où elle fut réassemblée dans les ateliers Barbedienne, avant d'être exposée dans le Palais de l'Industrie, puis installée dans l'hôtel particulier de Monceau.




    Le temple incendié était consacré à l'enseignement. Au début de l'ère Meiji, il fut concurrencé par l'école publique instaurée alors. 




     Les mains de Bouddha symbolisent l'argumentation et la discussion. Le bras droit est levé, la main est ouverte, le pouce et l'index se joignent et forment un cercle, une roue, symbole de l'enseignement.
    Le bras gauche est au niveau de la hanche, la main effectue le même geste, paume tournée vers le haut.




     C'est le Vitarka Mûdra (que l'on rencontre très souvent dans la statuaire de Dvaravati).

    Le nimbe qui entoure la tête est plus récent. L'original ayant  été endommagé par l'incendie.



    La présence de ce bouddha de bronze donne au musée une atmosphère de paix et de sérénité. L'imposante statue ne pèse pas. Elle semble s"élever et nous entraîner avec elle. 





...Et de l'autre côté des vitres, le jardin lui-même, malgré la brume automnale, fleurit et invite à la méditation.




Lien :  Art chinois. Chevaux. Cernuschi.

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Publié le par chriswac
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                          Terre cuite. Sichuan. Epoque des Han de l'Est (25-220)

     Les amoureux de l'Asie qui ont la chance d'habiter Paris, connaissent bien le musée Cernuschi et ses trésors.

     L'art chinois a toujours excellé dans la représentation des chevaux et c'est tout naturellement que je suis allé à leur rencontre...

    Dès l'entrée un cheval dansant m'accueille. Il est d'acquisition récente et attend sa place dans les vastes salles lumineuses. 
 

 


                            Cheval et cavalier. Terre cuite. Han de l'Ouest (206 av JC - 9 ap JC).



 Ce cheval, souple et nerveux, se moque de la vitrine où il est enfermé... Il prend son temps après une chevauchée de plus de deux mille ans!




                          Cheval dansant. (Wuma) Terre cuite. Dynastie des Tang (618-907).

    Les chevaux tiennent une place essentielle dans la civilisation chinoise.
    Ils sont les artisans des victoires de la dynastie Tang qui après moins d'un siécle, en rassemble plus de 700 000  dans les haras du Shaanxi et du Gansu.
   Les aristocrates les aiment au point de devenir, pour ne pas les quitter, de fervents adeptes du polo.
   Les artistes ne se lassent pas de les peindre ou de les modeler. 

   Ce cheval dansant n'évoque pas les carnages mais la grâce et l'invitation au voyage...




                                                 Cheval (Bois). Gansu. Wuwei. Tang.

     Celui-là semble retourner à l'arbre dont il est venu. Avant la métamorphose, il nous envoie un regard doux et triste. 


                          Huit cavalières musiciennes. Terre cuite. Début du 8ème. Tang.

    Ces huit musiciennes souriantes nous charment, comme elles charment leurs chevaux paisibles.



   Les empereurs Tang étaient accompagnés dans leur tombeau par ces figurines de terre, qui jouaient pour eux de leurs instruments  silencieux.



 

   Nul doute que leur mélodie qui se moque du temps et de l'espace, continue d'apprivoiser la mort.


                           Cavalier timbalier. Terre cuite. Dynastie des Sui (581-618). 

   Une musique moins agréable, une percussion sourde provoquent la réprobation du cheval qui voudrait être un peu plus loin, dans la vitrine des musiciennes...

 
                                Cavalier. Terre cuite. Dynastie des Wei du Nord (386-534).




                                           Cheval terre cuite. Wei du nord (386-534)

    Ce cheval sans cavalier, je le trouve particulièrement beau. Aucun souci de réalisme mais une encolure trop large, une tête trop petite... pour donner cette image de vie et d'élan, cette noblesse et ce mouvement...
 
  La vraie création... Celle qui passe par les fresques des cavernes et va jusqu'à Picasso...



                          Guerrier sur cheval caparaçonné. Terre cuite. Wei du Nord (386-534).


                           Dalle. Elément de chambre funéraire. Chine du Sud (6ème siècle).

    Les siècles ont usé la pierre. Le cheval est pourtant fidèle et continue sa marche vers ce point ultime où tout se désagrège.

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                               Cheval. Bois. Gansu. Wuwei. Han de l'Ouest (209 av JC- 9 ap JC)

    Encore une oeuvre à vous couper le souffle. Un hennissement qui vient jusqu'à nous après des millénaires. 


                                        Cheval. terre cuite. Han de l'Ouest.


    Tous ces chevaux étonnants vous attendent près du Parc Monceau...
    Ils vous feront voyager un instant dans le passé et la beauté.


                                                   Le musée Cernuschi

Liens :

bronze Edo. Art japonais. cerf. biche. grues.

Art chinois. Chameaux. Figuriness funéraires.

 Chevaux. art chinois. Guimet.  

 




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Publié le par chriswac
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De retour à Paris, j'ai le Laos dans la tête, dans le coeur, dans les yeux. Il faut laisser les images, les regards, les sourires voler comme des papillons qui se poseront quand ils le voudront dans la mémoire. La gentillesse et la douceur des gens est ce qui immédiatement nous libère de nos défenses et de notre cuirasse d'occidental. En les rencontrant, j'ai pensé aux Béatitudes des Evangiles : "Heureux ceux qui ont une âme de pauvre...Heureux les doux..." Moi qui manque tant de douceur et de patience, je devrais faire retraite parmi eux!

Le matin, à l'aube, les moines quittent leur temple pour quêter leur nourriture. Dans le moindre village ou comme ici à Luang prabang, ils passent dans les rues où les fidèles agenouillés leur offrent du riz, des gâteaux et parfois des billets. Cette générosité leur permettra d'acquérir des mérites qui leur éviteront une mauvaise réincarnation et hâtera leur accession au Nirvâna.
Ce qui est frappant quand on rencontre ces moines et ces novices, c'est leur beauté. Tant de religieux par le monde ont triste figure et sinistre tenue! Ces hommes là sont beaux. Ils donneraient envie de les suivre. Sans doute la doctrine de Bouddha les aide-t-elle à être présent au monde sans y être inutilement attachés. Ils sont à la fois graves et gais. Aucune ostentation en eux, aucun enjeu dans leur relation.

Ils ne demandent qu'à vous parler, à vous sourire, comme celui-là qui nous interrogea sur notre pays qu'il connaissait bien mieux que les Français ne connaissent le Laos dont ils ignorent souvent quelle est la capitale! Bien sûr il ne faut pas idéaliser ce Bouddhisme (le plus authentique, celui du petit Véhicule) qui peut dans sa pratique nous irriter. Ainsi, une femme de notre groupe qui posa la main sur le bras d'un jeune moine, le fit-elle bondir comme si le diable l'avait agressé, rougir de confusion et disparaître au plus vite. Dans cette religion comme dans les autres il vaut mieux ne pas naître femme!

Mais aujourd'hui je ne veux garder que les couleurs et la douceur de ces rencontres.
Un moine, dans un petit temple sur les rives du Mékong, arrache les mauvaises herbes, doucement, sans se presser, comme si cet exercice allait de pair avec le lent arrachage en nous des pensées néfastes
.

Avant de replonger dans l'agitation parisienne, ce visage me rappelle le sens profond de la vie. Il nous dit que chaque minute est grave et précieuse.


Lien : Laos. Visages. Pirogues. Moines.

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Publié le par chriswac
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A l'entrée du musée Guimet, impossible de le manquer, il est là, immense, colossal, c'est le Naga de la Chaussée des Géants d'Angkor. Un fragment plutôt : la tête du Naga et deux divinités qui portent son corps. Il a été volé par nos archéologues en 1874 sur le site d'un des temples d'Angkor, le Preah Khan (l'Epée Sacrée). 

 

Le fragment rapporté avec d'autres statues remarquables provoqua l'engouement du public lors de l'exposition universelle de 1878. Les visiteurs découvraient alors un art monumental qui avait su donner aux pierres une douceur de chair et aux visages un sourire qui ne se retrouve en Occident que dans le meilleur de l'art roman..

 

Le Naga est un génie-serpent, venu tout droit de la mythologie indienne et omniprésent dans les temples cambodgiens. Il symbolise les eaux et les richesses souterraines.



Alors que Bouddha était en méditation, un violent orage éclata. Les eaux tumultueuses menaçaient de l'emporter. Le cobra Naga sortit alors du fond des abysses, se lova autour du sage pour le réchauffer et  déploya sa tête au-dessus de lui.
Bouddha est rarement représenté recouvert par le serpent.  Le plus souvent il est assis sur ses anneaux, la tête protégée comme par un parapluie vivant.

 

Symboliquement, sur les ponts qui traversent les douves et mènent vers les sanctuaires d'Angkor, les rampes sculptées représentent le Naga, trait d'union entre le monde des hommes et le monde des dieux. Il est à la fois divinité des eaux et arc en ciel qui après la pluie relie ciel et terre. 

 

Il est fermement tenu par des divinités (les devas) et des démons (les asuras). Ici vient s'ajouter une autre légende sacrée : le barattage de la mer de lait. Dieux et démons en quête de la liqueur d'éternité que recèle l'océan, remuent les eaux avec une montagne, le Mandara. ils sont un instant unis dans la recherche du trésor des trésors.

 

Mais peu importe que l'on connaisse ou non la mythologie indienne. La force et la douceur qui émanent de ces pierres nous touchent. Elles nous donnent envie d'écarter les murs pour permettre au Serpent-montagne de prendre le large. Il saura guetter l'arc en ciel et retrouver le temple qu'il n'aurait jamais dû quitter, entre les arbres-lianes et les visages des dieux.

 

Lien : Un paravent japonais. Ecole de Kano.Guimet  

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                                                                                                                             Le Pura Kehen où habitent les âmes divinisées des rois défunts. La troisième cour abrite un méru de onze toits dédié au Dieu du feu. et dans la partie la plus sacrée (angle nord est) un autel à trois trônes consacré à la trilogie hindouiste : Brahma le Créateur, Vichnou le Mainteneur, Shiva le Destructeur. Ces trois Dieux seraient comme les trois faces d'un même Dieu dont la puissance serait symbolisée par ces trois aspects essentiels : donner la vie, la préserver, la reprendre. Avant d'accéder à cette partie la plus sacrée vous découvrirez un banian dont les branches et les racines touffues abritent le kulkul qui renferme le tambour d'appel à la prière.



 Ce temple peu visité est une version réduite du célèbre
Pura Besakih dont la visite s'avère souvent une épreuve redoutable tant y sont nombreux ceux que les balinais appellent les moustiques, vendeurs de toutes sortes et guides insistants jusqu'à l'énervement et la  grossiéreté pourtant si peu balinaise. Le harcèlement est tel : marchands, guides, scooters...qu'il vaut mieux s'abstenir de visiter ce temple et profiter de ceux qui comme le Pura Kehen restent paisibles et invitent à la méditation.  De plus vous pourrez accéder aux différentes enceintes, ce qui est impossible dans de nombreux autres temples.



A propos des offrandes  déposées continuellement devant les autels, il y a toute une symbolique qui peut échapper au visiteur. Elles sont souvent couronnées de bétel qui représente la Trinité Hindouiste et comportent des éléments de couleurs différentes: rouge pour Brahma, noir ou vert pour Vichnou, blanc pour Shiva. Elles sont la plupart du temps composées d'aliments déposés sur une feuille.

 

  Ci-dessus, la base sculptée d'un autel dans cette pierre grise, volcanique si caractéristique de l'île. Un petit chien blanc nous a accompagnés dans notre balade entre les autels. Nous n'avions rien à lui donner sinon quelques caresses. Les chiens à Bali sont omniprésents. On les voit partout, trottinant sur les routes, couchés sur les bas côtés, filant dans les campagnes. Ils sont ignorés des habitants; on ne rencontre aucune agressivité à leur égard mais ils traînent pour la plupart une vie misérable, constamment en quête de nourriture. Beaucoup sont des squelettes de chiens. Sur la plage de Jimbaran ils se rassemblent le soir, espérant profiter des déchets des restaurants. Il suffit de prendre le ferry et de mettre le pied sur Java pour ne plus en voir un seul. Il y est animal impur tandis qu'à Bali, il est laissé à lui même. 



Quelques fois, un chien se fait adopter et coule une existence heureuse, comme celui dont on aperçoit la queue chez un prêtre hindouiste. A gauche, un chat nous regarde depuis son observatoire dans le temple de
Rambut Siwi.





Depuis la terrasse du 
Pura Rambut Siwi, on découvre la côte et la magnifique plage de sable noir où l'industrie touristique n'a pas encore mis les pattes.
    Le temple est établi au milieu des frangipaniers. Il a été créé au XVIème siècle par le prêtre
Nirartha que nous avons déja rencontré au Pura Ulu Watu. Quand Nirartha est venu ici pour la première fois, une épidémie ravageait la région et notamment le proche village de Gading Wani. Il la fit disparaître et les villageois lui demandèrent de s'établir chez eux où il serait vénéré.Mais Nirartha qui se sentait appelé ailleurs refusa et laissa une mèche de sa chevelure aux villageois en gage de protection. Ils la conservèrent précieusement  dans un coffret, l'enterrèrent sous le temple. Elle est aujourd'hui veillée par ce chat noir et blanc. Le nom du temple rappelle cette origine, il signifie adoration des cheveux.



 Le temple est construit en briques rouges et en pierre volcanique. Il est richement sculpté de scènes tirées du Mahabharata. Les statues y sont comme partout dans l'île habillées de sarongs noir et blanc (le bien et le mal) et portent à l'oreille des fleurs d'hibiscus ou de frangipanier.     



La rampe est un dragon qui domine la mer et la falaise creusée de nombreuses grottes transformées en sanctuaires. Dans l'une d'elles un tigre aurait élu domicile et coulerait des jours heureux ! Le dragon ou Barong est omniprésent à Bali. Il symbolise la santé et il est opposé à la sorcière Rangda dont la statue vous accueille à l'entrée du temple.  Tous deux sont régulièrement représentés dans les danses rituelles. Ils luttent mais aucun ne domine vraiment. Bien et mal s'affrontent mais aucun ne triomphe.  




Pour terminer la visite, un petit baiser au dragon souriant et à ceux qui lisent cette page.  

Lien : Le kawah Ijen depuis Banyuwangui                

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Publié le par chriswac
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   Pas de voyage à Bali sans une visite aux temples qui sont comme une carte postale de cette île touristique mais encore authentique et fascinante. Beaucoup de temples de village ne se visitent pas et les grands temples ne se parcourent souvent que de l'extérieur, la partie sacrée étant interdite aux touristes. Parmi les plus photographiés, le temple du lac Bratan. Les photos ne vous montreront pas la grosse mosquée de béton qui s'est bâtie sur les rives  et enlaidit ce site célèbre. Tournez lui le dos et vous ne verrez plus que ces toits légers (les merus) et ces enclos de pierre élevés sur de petites îles. Le temple est dédié à Dewi Danu, la déesse des eaux. Les cérémonies y sont fréquentes pour assurer aux paysans une alimentation régulière en eau.
 




Nous y étions il y a quelques jours et n'avons pas échappé aux brumes qui souvent s'accrochent aux montagnes. Pourtant si vous voulez connaître Bali sans être importunés par les foules cosmopolites, février-mars semble être une période idéale. Vous aurez droit à quelques bonnes pluies tropicales, à un ciel plutôt gris mais vous serez seuls sur les sites les plus connus et votre méditation n'en sera que plus profonde !

 

Le meru de ce temple est un des plus hauts. Il compte onze toits de fibres de palmiers. Ce qui indique le haut statut de la déesse ici vénérée. Ces merus sont réservés aux divinités ancestrales ou à celles de la nature et de la vie. On ne les trouve jamais dans les temples dédiés aux divinités liées à la mort.
   

La péninsule de Bukit au sud de Bali était jadis une réserve de chasse (hélas) réservée aux rois avant de devenir un lieu de relégation pour les condamnés et les parias. Il était difficile de s'en échapper à cause de ses falaises abruptes battues par les vagues. Il n'y eut longtemps qu'une seule construction, le temple de la mer : Pura Luhur Ulu Watu.



Vous apercevez le meru du temple au sommet de la falaise à la pointe occidentale de la péninsule. C'est un des santuaires les plus sacrés de Bali. Il daterait du XIème siècle et sa reconstruction du XVIème serait due à Dang Hyang Nirartha grand réformateur hindou qui fut déifié après sa mort. Espérons qu'il ne voit pas ce que devient peu à peu cette péninsule où se sont installés une cimenterie fumeuse, un campus universitaire et un grand complexe touristique vers Nusa Dua.
  Il y a même après Jimbaran, au début de la péninsule un grand centre commercial qui concocte l'édification de la plus haute statue du monde, un Vichnou de 160 mètres  dont la tête a déja été réalisée...


  Le Pura Taman Ayun à Mengwi.C'est un immense temple d'Etat construit au XVIIème siècle. On ne peut photographier que de l'extérieur l'enceinte sacrée. Il est érigé au centre d'un bassin et symbolise le monde hindouiste de Bali. En effet les autels et les merus de l'enceinte symbolisent les montagnes de Bali et les temples principaux, si bien que le fidèle peut y prier comme s'il était en présence des originaux. Le meru de onze étage, le plus haut du temple symbolise le Gunung Batukau, la deuxième montagne de l'île (après le Gunung Agung  qui est un volcan toujours actif, d'une hauteur de plus de 3000 mètres, demeure pour les Balinais des dieux et des esprits des ancêtres)), d'autres merus symbolisent ce dernier et le Gunung Batur. Le Batur est le seul à posséder une caldeira :



On la découvre sous une brume envahissante, le 5 mars, quelques minutes avant d'être plongés dans un brouillard à couper au couteau ! Le Batur a connu de nombreuses éruptions. L'une d'elle, en 1917 provoqua la mort de plusieurs centaines d'habitants et réduisit en cendres plusieurs centaines de temples.



Entre deux douches tièdes, nous avons aperçu un prêtre en prière devant un autel.  D'autres temples nous attendent que nous découvrirons bientôt mais les amoureux de Bali savent bien qu'il est impossible de les découvrir tous, tant ils sont nombreux et parfois difficiles d'accès. En fait, si l'on excepte les temples du commerce sur les côtes touristiques, tout Bali est un seul Temple Sacré.  

 

Lien : Temples à Bali (2) Pura Kehen, Pura Rambut Siwi.                   

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Publié le par chriswac
Publié dans : #ASIE

Encore quelques images de ce Laos que j'ai bien du mal à quitter.  J'aime ce garçon et son petit chien qui pose la tête dans le soleil. 




Quelques visages de Laotiens qui ont l'âge d'avoir connu la colonisation française. Pas de ressentiment envers nous bien que des récits peu flatteurs parlent de notre brutalité, notamment pour la construction des routes, de la fameuse route 13 par exemple qui servira un  jour aux combattants pour acheminer de l'aide vers Dien Bien Phu et chasser les Français du Vietnam. Une vieille femme nous a confié qu'elle avait pu grâce aux Français aller à l'école jusque là réservée aux garçons. Serait-ce un aspect positif de la colonisation? Bon! Je ne vais quand même pas devenir réac! Non, mais il est frappant de voir que les peuples d'Asie qui ont subi une colonisation souvent très dure ne vivent pas dans la rancune ou l'amertume

.
La modestie de cette femme, la douceur et la tristesse de son sourire, je les garde en moi comme l'image même de ce pays.



Les dunes de sable, les pirogues légères, l'eau qui s'écoule, les sourires fragiles...




Dernières images de moines. L'élégance, la simplicité, le calme... Une sacrée leçon pour l'impatient que je suis si souvent!
Allez vite voir ce pays mais allez-y les pieds nus, le coeur ouvert et l'âme disponible. C'est ainsi que j'espère y retourner un jour.

Lien : Laos statues de Bouddha  

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