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Montmartre secret

Montmartre secret

Pour les Amoureux de Montmartre sans oublier les voyages lointains, l'île d'Oléron, les chats de tous les jours. Pour les amis inconnus et les poètes.

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE Peintres.Artistes.Clébrités

     Chargé d'illustrer un recueil de chansons militaires (quelques-unes grivoises) harmonisées par Charles Cuvillier, Poulbot s'en donne à coeur joie et dessine de braves types à la trogne réjouie. Ses dessins sont francs et drôles. Ils ne sont pas "érotiques" comme ceux d'autres illustrateurs des mêmes chansons.

18 dessins d'inégale valeur accompagnent le livre.

Charles Cuvillier (1877-1955) dont la gloire dépassait les frontières nationales est aujourd'hui bien oublié et son illustrateur l'éclipse aisément !

Une partie de son renom vient de ses coréligionnaires Fauré et Massenet avec lesquels il étudia la musique! Il composa de nombreuses opérettes qui furent jouées en Allemagne, en Angleterre et même à Broadway...

Il aimait se promener sur notre Butte où il venait en voisin du IXème arrondissement où il vécut de sa naissance à sa mort. Il rencontra à plusieurs reprises Poulbot avec lequel il sympathisa.

La Reine Joyeuse (Cuvillier). "Ah la troublante volupté!" un des plus grands tubes de Cuvillier!

La Reine Joyeuse (Cuvillier). "Ah la troublante volupté!" un des plus grands tubes de Cuvillier!

Poulbot après avoir illustré la première de couverture et la page du titre, propose un dessin pour chaque chanson (15 chansons).

 

    Certaines de ces chansons restent célèbres, d'autres ont perdu de leur mordant et sommeillent dans de vieux cartons ou de vieilles mémoires...

La première, les fils de Chateaudun, fait partie de ces dernières. Je n'ai rien trouvé sur elle et si j'en crois l'illustration de Poulbot, elle met en scène une femme éplorée qui montre à un gros sodat moustachu et bedonnant une progéniture qui est peut-être née pendant son absence...

Auprès de ma blonde

Auprès de ma blonde

La deuxième est toujours chantée. Auprès de ma blonde est un classique dont Poulbot nous donne une représentation souriante et sous couette avec petits oiseaux à la fenêtre:

La chanson date du XVIIIème siècle, le texte est d'André Joubert du Collet. Elle s'appelait à l'origine "Le prisonnier de Hollande" (le pays pas le président!)>

"Auprès de ma blonde

Qu'il fait bon, fait bon, fait bon

Auprès de ma blonde

Qu'il faut bon dormir!

Passant par Paris

Passant par Paris

     "Passant par Paris" est également une chanson du XVIIIème siècle mais qui devint populaire pendant la guerre de 1870. C'était à l'origine une chanson de marins que l'on chantait dans les ports. Quand pendant la Défense de Paris les marins se firent terriens et vinrent prêter main forte à l'artillerie, ils l'apportèrent avec eux... Les parisiens s'en emparèrent.

.

"Le bon vin m'endort, l'amour me réveille (bis)

J'ai eu de son coeur la fleur la plus belle

Dans un grand lit blanc gréé de dentelles

J'ai eu trois garçons, tous trois capitaines."

Poulbot. Cuvillier. Chansons de route. Gauloiseries militaires. 1909.

"Les godillots" est une chanson de route qui remonte au XVIIème siècle.

.

"La-haut sur la colline

Il y a un moulin (bis)

Le meunier sur sa porte

Voit Rosette de loin (bis)

(il en existe de nombreuses variantes mais l'histoire reste la même. Rosette se retrouve avec le "sac plein" et au bout de neuf mois à peine, met au monde un p'tit meunier!.

Comme les autres font

Comme les autres font

"Comme les autres font" est une chanson gauloise aux origines incertaines.

.

"Oh ma mère ma pauvre mère, je voudrais me marier

Je voudrais me marier comme les autres

Pour avoir fille et garçon comme les autres font.

.

-Mais ma fille, ma pauvre fille

De l'argent en auras-tu?

.

-Le soir derrière les buissons, comme les autres,

Je trousserai mes blancs jupons

Comme les autres font." (...)

.

La Tradériquette

La Tradériquette

Avec mes sabots

Avec mes sabots

Avec mes sabots

Voilà une très ancienne chanson qui remonterait au XVIème siècle et qui reprit du poil de la bête en 1870...

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"En passant par la Lorraine

Avec mes sabots (bis)

Rencontrai trois capitaines

Avec mes sabots...."

L'enfant du bataillon

L'enfant du bataillon

L'Enfant du bataillon

Chanson du début du XIXème siècle qui montre la solidarité des soldats sur tous les fronts!

"La plus belle est Fleur de rose

Fleur de rose est un beau nom

Verse à boire

Les soldats l'ont emmenée

A Paris près de leur maison

Au bout de neuf mois à peine

Elle accoucha d'un garçon

Il ne ressemble à personne

C'est le fils du bataillon

Verse à boire "

Marlbrough

Marlbrough

Marlbrough

Cette chanson-là est connue de tous les enfants. Elle date du XVIIIème siècle. Dans sa pièce, "le mariage de Figaro" Beaumarchais la fait chanter à Chérubin mais c'est Marie-Antoinette qui la mit à la mode en la chantant sur son clavecin. La tour du Hameau de la Reine porte d'ailleurs le nom de Marlbrough. ....

Il s'agit de se moquer d'un ennemi de la France dont la nouvelle de la mort est apportée à sa femme :

"Elle voit venir un page

Mironton mironton mirontaine

Elle voit venir un page

Tout de noir habillé

Aux nouvelles que j'apporte

Mironton mironton mirontaine

Aux nouvelles que j'apporte

Vos beaux yeux vont pleurer...."

Pauline

Pauline

Pauline

Encore une histoire de femme légère, d'amant et de cocu! Dans le domaine de la chanson légère, la lourdeur et la misogynie sont souvent de mise!

Cendrinette

Cendrinette

Cendrinette

Chanson pleine de sous entendus, tels qu'on les aimait dans les cabarets montmartrois. la bouteille et son contenu suggèrent  ici le sexe du soldat entreprenant!

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" Veux-tu goûter Cendrine

Du vin de ma bouteille

Du vin de mon flacon..."

Le navire

Le navire

Le Navire

Poulbot nous montre une belle dame qui perd sa coiffe et s'accroche au mât du navire.

Mais de quelle chanson s'agit-il? Quelle est son origine? Mystère! Je n'ai rien trouvé sur cette œuvre qui survit grâce à notre dessinateur...

Le cantonnier

Le cantonnier

Le Cantonnier

La chanson du cantonnier date du XVIIIème siècle et a inspiré Aristide Bruant qui en a donné sa version.

C'est cette version de Bruant qui s'est imposée :

"Sur la route de Louviers (bis)

Y avait un cantonnier (bis)

Et qui cassait (bis)

Des tas de cailloux

Pour mettre sur le passage des roues..."

Poulbot. Cuvillier. Chansons de route. Gauloiseries militaires. 1909.

C'est le texte de Bruant qui s'est imposé avec sa liberté poétique et sa teinture socialisante!

 

 

Un' bell' dam' vint à passer

Dans un beau carross' doré

Et qui lui dit : Pauv' cantonnier

Et qui lui dit : "Pauv' cantonnier

Tu fais un fichu métier!

.

Le cantonnier lui répond :

Faut qu' j' nourrissons nos garçons

Car si j' roulions

Carross' comm' vous

Car si j'roulions carross' comm' vous

Je n'casserions pas d' cailloux!

.

Cette répons' se fait r'marquer

Par sa grande simplicité

c'est c'qui prouv' que

Les malheureux

C'est c'qui prouv' que les malheureux

S'ils le sont c'est malgré eux.

 

 

La fille de Gennevilliers

La fille de Gennevilliers

La fille de Gennevilliers

C'est une triste histoire qui parle d'une fille si belle qu'elle rend amoureux fous les hommes qui se battent pour elle.

.

"A Gennevilliers y a si tant belles filles

Mais y en a une si parfaite en beauté

Qu'elle a séduit tambours et grenadiers

Ah Ah

(...)

Sur le terrain provoqua son rival

Et dans le corps son épée a passé

Si bien passé qu'il en a trépassé

Ah Ah"

C'est à boire

C'est à boire

C'est à boire

La dernière chanson du recueil raconte une orgie née du désir d'une serveuse d'auberge pour les beaux soldats venus boire...

.

"C'est à boire, à boire, à boire

C'est à boire qu'il nous faut Oh Oh

(...) Et quand ils furent en chemise, ils montèrent sur des tonneaux

Nom de nom dit la patronne, qu'ils sont noirs mais qu'ils sont beaux

Sacrebleu fit la servante tous les six il me les faut!"

Le recueil devenu rare est recherché par les admirateurs de Poulbot et il faut débourser plusieurs centaines d'euros pour en acheter un exemplaire!

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Liens :

Articles sur les artistes et peintres de Montmartre. Poulbot.

Poulbot. Cuvillier. Chansons de route. Gauloiseries militaires. 1909.
Poulbot. Cuvillier. Chansons de route. Gauloiseries militaires. 1909.

Les documents utilisés pour cet article viennent pour la plupart du beau livre de Jean-Pierre Doche : Poulbot et le livre. (éditions l'àpart)

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE. Rues et places., #MONTMARTRE Peintres.Artistes.Clébrités
Rue Jean-Baptiste Pigalle. 2ème partie du n°49 au 75
49

49

Nous avions quitté la première partie de la rue avec Baudelaire et Jeanne Duval et nous la retrouvons avec un autre poète, Germain Nouveau qui habita au 49 en 1879...

Rue Jean-Baptiste Pigalle. 2ème partie du n°49 au 75Rue Jean-Baptiste Pigalle. 2ème partie du n°49 au 75Rue Jean-Baptiste Pigalle. 2ème partie du n°49 au 75

Germain Nouveau (1851-1920) est un de ces météores de la poésie française dont l'œuvre reste à redécouvrir. Il rencontra Rimbaud à Paris et partit avec lui pour vivre à Londres en 1874. Il aurait selon certains critiques participé à l'écriture des Illuminations.

Ce qui est certain, c'est que cet "illuminé" fut admiré par les surréalistes. Aragon dit qu'il est un poète majeur, l'égal de Rimbaud.

Rue Jean-Baptiste Pigalle. 2ème partie du n°49 au 75

Je me rappelle avoir été impressionné par un de ses poèmes dans lequel il parle de son enterrement. En voici juste trois strophes :

 

Je ne veux pas que l'on m'enferre

Ni qu'on m'emmarbre, non, je veux

Tout simplement que l'on m'enterre,

En faisant un trou... dans ma Mère,

C'est le plus ardent de mes vœux.

(...)

Et retournez-la sur le ventre,

Car, il ne faut oublier rien

Pour qu'en son regard le mien entre.

Nous serons deux tigres dans l'antre,

Mais deux tigres qui s'aiment bien.

.

Ah! Comme je vais bien m'étendre

Avec ma mère sur le nez,

Comme je vais pouvoir lui rendre

Les baisers qu'en mon âge tendre

Elle ne m'a jamais donnés.

 

 

 

Le 51

Le 51

Nous avons déjà parlé de la brasserie qui se situait à l'angle de la rue Fontaine lorsque nous avons parcouru cette rue. Elle donne également rue Jean-Baptiste Pigalle, au 51. Elle était en 1861 le lieu où se rencontraient des artistes, autour de Courbet.

Un marchand de vins l'a remplacée. Un faune disciple de Bacchus tire la langue et dresse les oreilles sur la façade, se réjouissant d'avoir de bonnes bouteilles à sa disposition!

 

Le 52

Le 52

Le 52.  Un restaurant chinois, donne sur une placette où son aspect tristounet nous ferait oublier qu'il fut pendant des années un cabaret de renom : le Grand Duc.

Rue Jean-Baptiste Pigalle. 2ème partie du n°49 au 75

C'est là qu'Ada Brickstop commença à danser et popularisa le charleston avant d'ouvrir sa propre boîte dans la même rue,  "chez Brickstop".

Elle était également chanteuse et sa voix émouvait des écrivains comme Aragon ou Leiris.

Le 53

Le 53

Nous restons sur la planète Jazz avec le 53 où un modeste cabaret "Music box" fut dans les années 30 un des temples du jazz hot.

 

Le 54

Le 54

Au 54, encore une boîte de jazz qui nous rappelle que cette musique avait dans les années 30 Paris pour capitale et Pigalle pour épicentre.

Le cabaret s'appelait "l'Heure bleue" et Bill Coleman notamment y joua...

 

Le 54

Le 54

Le cabaret aurait dû s'appeler l'heure brune pendant l'occupation car il fut un lieu de prédilection des collabos de tout poil.

Après la guerre, dans les années 50, il passa au rose quand Monique Carton, alias Moune, le transforma en cabaret féminin, haut lieu du lesbianisme parisien "Chez Moune".

Il s'est banalisé aujourd'hui pour n'être qu'une quelconque boîte de nuit sans originalité.

 

Rue J.B. Pigalle à l'endroit où la rue La Rochefoucauld la rejoint.

Rue J.B. Pigalle à l'endroit où la rue La Rochefoucauld la rejoint.

La rue Jean-Baptiste Pigalle s'élargit sur quelques mètres en delta quand elle reçoit, en formant une placette, la rue La Rochefoucauld....

Le 55

Le 55

Le 55 peut nous émouvoir car c'est à cette adresse que vécut quelques années Juliette Drouet, la grande amoureuse, fidèle contre vents et marées à Victor Hugo à qui elle écrivit plus de 20 000 lettres. 

 

Hôtel Rousseau, face au 55 rue Pigalle.

Hôtel Rousseau, face au 55 rue Pigalle.

Quand en 1871, après la mort de son fils Charles, Hugo loua au 66 rue La Rochefoucauld un appartement au 1er étage de l'hôtel Rousseau, elle s'installa en face, dans ce petit immeuble où il vint vivre avec elle un peu plus tard.

Calamity building!

Calamity building!

Le 58 est un des endroits les plus déprimants de la rue. Un immeuble sans grâce, indigent, a écrasé quelques uns des lieux mythiques du Pigalle des années folles.

 

A l'angle avec la rue Victor Massé. Tabarin et la Boîte à Fursy

A l'angle avec la rue Victor Massé. Tabarin et la Boîte à Fursy

 Il y avait là un music hall, "la Boîte à Fursy" animée par le chansonnier Henri Fursy (Dreyfus) qui avait repris "le Tréteau de Tabarin" après avoir tenté de redonner vie au Chat Noir de la rue Victor Massé.

Ce fut un des cabarets les plus animés et les plus créatifs de Montmartre.

 

Sur les vieilles cartes postales, on peut voir le restaurant Lajunie qui faisait l'angle avec le rue Victor Massé et qui prit de l'importance quand ouvrit le Bal Tabarin.

 

Le restaurant fameux qui a été remplacé par la monstruosité d'immeuble que nous savons, était un lieu très fréquenté par les demi-mondaines qui y entraînaient leurs conquêtes du Bal Tabarin.

 

Toute cette histoire mouvementée et pittoresque de Montmartre n'est plus que souvenirs qui flottent dans l'air... et qui tentent de donner un peu de vie aux tristes constructions qui ont, pour des raison financières, saccagé notre Paris. Comme chante Léo Ferré "le capital qui joue aux dés notre royaume"....

 

Tabarin

Tabarin

Aujourd'hui!

Aujourd'hui!

Bon! On n'arrête pas le progrès! On ne s'arrête pas non plus devant ce bloc qui n'est pas le seul à avoir écrasé des lieux historiques (que dire du consternant blockhaus qui a remplacé le cirque Medrano sur le boulevard Rochechouart?)...

 

Le 60

Le 60

Le 60 a échappé à la destruction et, bien que mutilé, survit vaille que vaille. On y retrouve en 1854 Baudelaire que nous avons déjà rencontré plus bas et qui allait alors de logement modeste en logement modeste :

En rouvrant mes yeux pleins de flamme,

J'ai vu l'horreur de mon taudis,

Et senti, rentrant dans mon âme,

La pointe des soucis maudits (...)

Le 62

Le 62

Le 62 d'une laideur exemplaire a pris la place d'un petit immeuble qui abrita l'atelier du photographe Etienne Carjat (entre 1866 et 1869).

Ami de Baudelaire, cet artiste, photographe, journaliste, caricaturiste et poète est surtout connu aujourd'hui pour ses photos célèbres de Rimbaud.

 

Rue Jean-Baptiste Pigalle. 2ème partie du n°49 au 75Rue Jean-Baptiste Pigalle. 2ème partie du n°49 au 75Rue Jean-Baptiste Pigalle. 2ème partie du n°49 au 75

Il avait fait du jeune poète toute une série d'épreuves qui ont malheureusement été détruites par lui-même après une altercation au cours d'un repas où il fut blessé par Rimbaud qui lui fit une estafilade avec une canne-épée.

Il était également ami de Verlaine et de quelques artistes du groupe des "Vilains bonshommes".

Ajoutons qu'il fut ardent partisan de la Commune et qu'il publia pendant ces jours héroïques et tragiques des poèmes politiques dans le journal "La Commune".

Un de ses recueils "Artistes et Citoyens" a été préfacé par Victor Hugo.

 

Bien plus tard, quelques années avant la 2ème guerre, un club de jazz s'installe au 62. Il s'agit d'une boîte de la rue de Douai qui déménage, avec son nom : "La Roulotte".

Django Reinhardt s'y produit et, en 1943 rachète le club et le baptise "Chez Django Reinhardt".

 

Le Sans Souci

Le Sans Souci

Côté impair, une brasserie avec une passante qui aurait pu être Romy Schneider!

 L'actrice dont "La passante du Sans-Souci" fut le dernier film avait insisté pour qu'il soit réalisé après avoir été bouleversée par le roman de Kessel. Or Kessel avait situé l'action au Sans-Souci de la rue Pigalle et non dans le XVème arrondissement choisi par le réalisateur (Jacques Rouffio).

 

Le 65 un jour de déménagement.

Le 65 un jour de déménagement.

Le 67

Le 67

Dans la cour du 67

Dans la cour du 67

Le 67 est un immeuble banal, plutôt moche. Il occupe l'emplacement de la poste aux chevaux qui très active sous la Restauration ne sera détrônée que par la Compagnie des Omnibus. On peut apercevoir dans l'entrée de l'immeuble une tête sculptée et dans la cour un ancien abreuvoir épargné par les démolisseurs.

 

Le 73

Le 73

Plus on approche de la place Pigalle et plus sont nombreux les anciens cabarets qui rayonnaient dans le voisinage du célèbre jet d'eau.

Au 73, il y eut à la fin du XIXème siècle un établissement ouvert par le tonitruant et fantasque Maxime Lisbonne qui laissa son empreinte sur le Montmartre des chansonniers et des créateurs de cabarets iconoclastes. il s'agit du Casino des Concierges, appelé aussi Cabaret Bruyant.

Rue Jean-Baptiste Pigalle. 2ème partie du n°49 au 75

Lisbonne est une des grandes figures de Montmartre. On a écrit sur lui quelques livres parmi lesquels le plus complet et le plus "amoureux" est "Le banquet des Affamés" de Didier Deaninckx. Mention également au d' "Artagnan de la Commune" de Marcel Cerf.

 

Rue Jean-Baptiste Pigalle. 2ème partie du n°49 au 75

Il fut un des plus courageux combattants de la Commune qui le nomma Colonel. Louise Michel parle de lui souvent  et rapporte ses paroles sous la mitraille :" Puisqu'il semble que tout cœur qui bat pour la liberté n'a droit qu'à un peu de plomb, j'en réclame ma part!"

Rue Jean-Baptiste Pigalle. 2ème partie du n°49 au 75

Deux fois condamné à mort après la Commune, il vit sa peine commuée en travaux publics à perpétuité.

Après la grâce accordée aux Communards, il revint à Montmartre et habita dans une rue qui m'est chère : la rue André Del Sarte, alors rue Saint André.

Il se lança dans une vie à la fois joyeuse et généreuse. Il créa de nombreux cabarets parmi lesquels : la Taverne du Bagne, 2 boulevard de Clichy (où bien avant Coluche il organisa des repas pour les pauvres du XVIIIème) Les Frites Révolutionnaires, 54 du même boulevard...

 

Dans son Casino des Concierges, il organisa un grand bal pour les chiffonniers du quartier. Mais le fait "historique" fut la création de la première revue de cabaret "les emmurés de Montmartre" qui allait faire des petits dans de nombreux établissements montmartrois.

Citons pour mémoire que c'est au Divan Japonais, devenu Divan Lisbonne que fut offert aux spectateurs le premier effeuillage sur scène! Le premier nu de ce quartier qui allait en voir bien d'autres!

Le 75. Mais... encore un déménagement de matelas!

Le 75. Mais... encore un déménagement de matelas!

Au 75, nous trouvons encore un cabaret : "Le Hanneton". Il était dirigé par Madame Armande et accueillait les amours lesbiennes. Lautrec y était admis et en fit plusieurs tableaux (1897-1898) notamment le portrait de Madame Armande.

 

Rue Jean-Baptiste Pigalle. 2ème partie du n°49 au 75

Nous arrivons maintenant sur la place Pigalle qui n'a pas droit au prénom Jean-Baptiste. C'est malgré son apparente banalité actuelle un haut lieu de l'histoire de Montmartre, politique et artistique....

Un lieu où laisser libre cours à notre imagination, où retrouver les personnages de quelques uns des plus beaux tableaux peints ici par Degas, Lautrec, Manet et quelques autres....

On respire sans réticence le poison qui flotte dans l'air...  l'odeur de l'absinthe.... celle des barricades.... On entend les chansons canailles, les refrains anarchistes... 

On s'attend à voir les arbres du boulevard se transformer en cerisiers!

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE. Rues et places., #MONTMARTRE Peintres.Artistes.Clébrités
Rue Jean-Baptiste Pigalle. 1ère partie du 1 au 46.
Rue Jean-Baptiste Pigalle. 1ère partie du 1 au 46.

La place Pigalle est le cœur du Montmartre des cabarets.... et la rue qui va de la rue Blanche jusqu'au petit jet d'eau célébré par la chanson de Georges Ulmer en fait partie...

 

Mais dans l'histoire mouvementée de Montmartre, place et rue sont avant tout l'épicentre de la création et de l'émulation artistique....

Nous avons consacré trois articles à la place, aussi est-ce à la rue que nous voulons aujourd'hui rendre justice...

Rue Pigalle à partir de la rue Blanche.

Rue Pigalle à partir de la rue Blanche.

Le 1.

Le 1.

Remontons donc le temps et la rue qui commence à quelques pas de l'église de la Trinité, rue Blanche.

Au n°1, dans un hôtel particulier aujourd'hui disparu, le sculpteur dont elle porte le nom : Jean-Baptiste Pigalle (1714-1785) a vécu... La rue s'appelait alors rue Royale...

 

Elle suivait le tracé du vieux chemin qui montait vers la Butte. Ce ne fut pas son dernier avatar puisqu'en 1795 elle devint rue de la République, en 1800 rue de l'An Huit, en 1803 rue Pigalle et enfin en 1993 rue Jean-Baptiste Pigalle!

 

Rue Jean-Baptiste Pigalle. 1ère partie du 1 au 46.

Pour revenir à notre sculpteur, rappelons que c'est grâce à la protection de Mme de Pompadour qu'il connut le succès et reçut de nombreuses commandes d'aristocrates dont il immortalisa dans le marbre le visage.

Mais parmi ses œuvres, son "Mercure attachant sa talonnière" fut sans doute la plus appréciée.

Rue Jean-Baptiste Pigalle. 1ère partie du 1 au 46.

Aujourd'hui, le sculpteur est en bonne place dans les encyclopédies et les dictionnaires pour avoir représenté Voltaire, à la fois fragile et volontaire, nu et spirituel...

Il mourut quatre ans avant la Révolution et fut inhumé dans le minuscule cimetière du Calvaire qui jouxte la vieille église de Montmartre. Vous pouvez lui rendre visite, une fois par an, le jour de la Toussaint, quand le cimetière est ouvert à tous.

 

Rue Jean-Baptiste Pigalle. 1ère partie du 1 au 46.

Encore un peu d'imagination pour se représenter au n°2  un des moulins qui appartenaient aux religieuses de l'abbaye de Montmartre : le Moulin de la Tour des Dames.

Il s'élevait sur un terrain qui se situerait aujourd'hui entre la rue Jean-Baptiste Pigalle et la rue qui fait référence à ce moulin, la rue de la Tour des Dames.

Les 1, 3, 5.

Les 1, 3, 5.

Au 3 vécurent des peintres qui furent célèbres en leur temps : Thomas Couture et William Hunt.

Les romains de la Décadence. thomas Couture.

Les romains de la Décadence. thomas Couture.

 

Thomas Couture (1815-1879) a formé dans son atelier pendant plus de six ans Edouard Manet et s'il est connu grâce à cet élève de génie, c'est aussi une de ses œuvres qui lui assura en 1847 la notoriété. Il s'agit des fameux "Romains de la Décadence" qui nous paraissent aujourd'hui très peu romains et très peu décadents!

Il quitta Paris en 1860 pour vivre dans sa ville natale : Senlis.

L'immeuble du 3 rue Jean-Baptiste Pigalle où il vécut a été remplacé par celui que nous voyons aujourd'hui.

Paysage. William Hunt.

Paysage. William Hunt.

William Hunt (1824-1879) est un peintre américain qui séjourna quelques années à Paris et étudia chez Couture. C'est Millet cependant qui l'influença comme l'école de Barbizon dont on retrouve des correspondances dans ses toiles.

Le 7

Le 7

Au 7, c'est encore un peintre que nous rencontrons. Il s'agit d'Eugène Berthelon (1829-1916) spécialisé dans les paysages de campagne et dans les marines. Il appréciait ce bas Montmartre puisqu'après avoir vécu 7 ans rue Pigalle, il eut pour adresses successives le boulevard de Clichy, la rue Alfred Stevens et le boulevard de Rochechouart.

 

Les 8-10-12

Les 8-10-12

Les 8-10-12 sont une horreur architecturale absolue. Une de ces verrues modernes innommables qui ont enlaidi Paris sans complexe! Au nom de la rentabilité et de l'argent, il fallait créer des parkings pour "adapter Paris à la voiture", comme disait le fin lettré Pompidou. Des immeubles qui portaient une partie de l'histoire artistique de la capitale ont donc disparu sans vergogne.

 

Citons, pour mémoire, au 8, la boutique du marchand de couleurs Mullard où Renoir venait se fournir en voisin.

 

Théâtre Pigalle

Théâtre Pigalle

Rue Jean-Baptiste Pigalle. 1ère partie du 1 au 46.
Rue Jean-Baptiste Pigalle. 1ère partie du 1 au 46.

Ironie du sort, le parking qui permet aux spectateurs des théâtres voisins de trouver une place de stationnement a remplacé un théâtre! Le théâtre Pigalle.

Ce chef d'œuvre de l'Art Déco avait été Inauguré en 1929, il était par son architecture et sa machinerie un des plus audacieux d'Europe. Il fut, à ses débuts, dirigé par Antoine, puis par Jouvet. Faute de bonne gestion, il fut vendu en 1948 et remplacé par le garage-parking calamiteux que l'on sait.

 

 

Pour mémoire, c'est dans un hôtel particulier qu'il s'était fait construire en 1857, à l'emplacement du théâtre devenu parking que vécut et mourut l'écrivain de théâtre le plus célèbre et le plus joué en son temps, en France comme en Europe : Eugène Scribe (1791-1861).

 

On peut dire qu'il est l'écrivain le plus célébré pendant la Restauration. Il a écrit des centaines de pièces, vaudevilles, livrets.... Il avait l'art à partir d'un incident souvent anodin de dérouler une série d'enchaînement implacables. Il reste un maître de la mécanique théâtrale et il est surprenant qu'aucun metteur en scène actuel ne s'intéresse à lui!

C'est grâce aux livrets qu'il écrivit pour Rossini, Meyerbeer, Auber, Donizetti, Verdi qu'il n'est pas tombé complétement dans l'oubli comme son hôtel du 12 rue Pigalle...

 

Rue Jean-Baptiste Pigalle, vers la Butte Montmartre.

Rue Jean-Baptiste Pigalle, vers la Butte Montmartre.

Le 17.

Le 17.

Le 17 nous ramène une nouvelle fois à Jean-Baptiste Pigalle qui y avait son atelier. Il n'avait donc qu'une trentaine de mètres à franchir pour aller de chez lui à son lieu de travail...

 

Le nom de Lemoine apparaît sur la façade de l'immeuble qui ne garde aucun souvenir du passage de Pigalle. Les Editions Lemoine sont une des plus vieilles entreprises françaises. Elles ont été créées en 1772 et se spécialisaient dans les œuvres musicales. L'immeuble actuel date de 1867. Achille Lemoine a en effet racheté l'ancien hôtel à la place duquel il a fait édifier les bâtiments actuels sur les plans de l'architecte de l'Hôtel-Dieu : Arthur Stanislas Diet.

 

Il est permis de préférer cet immeuble élégant et composite à la caserne de l'Hôtel-Dieu!

Le 18, inscrit comme le 17 au patrimoine architectural de l'arrondissement est un hôtel construit pour le duc d'Aumale dans la deuxième moitié du XIXème siècle. Il a été fortement remanié extérieurement. Son intérêt réside dans les pièces d'apparat qui ont gardé plafonds à caissons, panneaux et lambris mais qui ne se visitent pas!

 

Le 20

Le 20

Le hall du 20

Le hall du 20

Une plaque commémorative nous apprend qu'au 20 (qui était alors le 16 de la rue Pigalle)dans des pavillons remplacés par des immeubles modernes dans le jardin sacrifié à l'arrière, George Sand et Chopin ont vécu pendant près de quatre ans...

 

C'est au retour du fameux voyage à Majorque que le couple occupa les deux pavillons d'été au fond du jardin. Sand partageait le sien avec sa fille Solange et l'autre était occupé par Chopin qui y donnait des leçons de piano et par Maurice, le fils de Sand.

 

Tout ce que Paris comptait comme artistes romantiques  fut reçu par Georges Sand rue Pigalle.

Balzac décrit ainsi son logis : Elle demeure rue Pigalle, au fond d'un jardin, au-dessus des remises et des écuries d'une maison qui est sur rue. Son petit salon est couleur café au lait et le salon où elle reçoit plein de vases chinois superbes...

 

Le 21

Le 21

Au 21 s'élevait un immeuble où vécut Edgar Degas de 1882 à 1890. Degas était un familier de ce quartier dans lequel il eut plusieurs adresses et plusieurs ateliers. Une fois encore le lieu a été effacé, remplacé par d'autres immeubles. 

 

Rue Jean-Baptiste Pigalle. 1ère partie du 1 au 46.
Rue Jean-Baptiste Pigalle. 1ère partie du 1 au 46.

Rien de spécial à signaler pour les 25 et 27 sinon qu'ils forment un des plus beaux ensembles de la rue.

L'architecte peut être fier de sa création! Il s'agit d'Albert Tournaire (1862-1958) qui fut architecte en chef de la Ville de Paris et à qui on doit bon nombre d'immeubles remarquables comme l'Hôpital Pasteur de Nice, la villa Arnaga d'Edmond Rostand à Cambo..ou la villa Ephrussi à Saint-Jean-Cap-Ferrat...

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Rue Jean-Baptiste Pigalle. 1ère partie du 1 au 46.

Le 28! Il faudrait des encyclopédies pour en parler! Ce petit immeuble sans prétention a vu peindre dans un atelier quelques chefs d'œuvres. Imaginez!  Pierre Bonnard y travailla tout en partageant l'espace avec Vuillard. Le même atelier quand il fut laissé libre par ces peintres reçut Lugné-Poé et Maurice Denis! 

Rue Jean-Baptiste Pigalle. 1ère partie du 1 au 46.

Une plaque rappelle que c'est dans cette maison que Bonnard, Vuillard et quelques jeunes peintres ont créé le groupe des Nabis, ou "prophètes" après une polémique née de discussions enflammées autour de la toile de Sérusier "Le Talisman".

 

Le 34

Le 34

Le 34 abrita, dans un immeuble disparu une loge maçonnique en 1787 : La Loge des Amis Réunis.

Dans l'immeuble qui fut construit à son emplacement, vécut un compositeur dont, je l'avoue humblement, j'ignorais le nom, ne connaissant qu'un seul Godard, demi dieu du cinéma!

Il s'agit de Benjamin Godard.

 

Il a composé deux opéras, des sonates, des symphonies et il est paraît-il connu pour son "Jocelyn" composé d'après Lamartine. J'ai écouté la "célèbre berceuse" extraite de cette œuvre;  elle est effectivement très touchante.

 

Le 45

Le 45

Le 45 ne paie pas de mine... Pourtant il n'est plus l'hôtel de passes qu'il fut après guerre. C'est là que mourut dans la misère une des chanteuses les plus populaires de son époque : Fréhel.

Rue Jean-Baptiste Pigalle. 1ère partie du 1 au 46.

Sa voix puissante et gouailleuse, tantôt émouvante, tantôt drôle, trouve aujourd'hui encore un public qui a pu la découvrir dans Pépé le Moko ou dans La Maman et la Putain de Jean Eustache.

Cette grande amoureuse fut malheureuse en amour. Son premier mari l'abandonna pour sa rivale Damia... Elle eut une courte relation avec Maurice Chevalier mais ne trouva jamais l'homme de sa vie, remplacé par l'alcool et la drogue...

Rue Jean-Baptiste Pigalle. 1ère partie du 1 au 46.

Elle a chanté Montmartre comme peu d'artistes ont su le faire. 

Des maisons d'six étages

Ascenseur et chauffage

Ont r'couvert les anciens talus

Le P'tit Louis réaliste

Est dev'nu garagiste

Et Bruant a maint'nant sa rue

... et toutes ces chansons qu'on fredonne encore sans se lasser : La Java Bleue... Où est-il donc... Où sont tous mes amants... Tel qu'il est il me plaît....

Le 46

Le 46

Les adresses de Baudelaire à Paris sont nombreuses et variées mais on sait qu'il vécut quelques mois avec Jeanne Duval au 46.

Je suis ému de penser que l'un des plus grands poètes français a peut-être écrit quelques uns de ses poèmes des Fleurs du Mal (qui allaient être condamnées par le juge Pinard) dans cette maison, en 1855.

Nous continuerons notre visite de la rue la prochaine fois mais là où nous sommes, avec tout ce passé qui déjà a resurgi, avec tous ces endroits exceptionnels qui ont été détruits, comment ne pas laisser le dernier mot à Baudelaire ?

"La forme d'une ville change plus vite, hélas, que le cœur des humains."

Baudelaire (Rochegrosse)

Baudelaire (Rochegrosse)

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Le 18

Le 18

Commençons cette deuxième partie de la rue Victor Massé par le 18 qui donne en partie sur la Cité Malesherbes.

Il est mentionné par le site ô combien riche et précis "Paris Révolutionnaire" pour avoir abrité l'atelier de Pierre Bonnard.

Bonnard. Montmartre sous la pluie (1897).

Bonnard. Montmartre sous la pluie (1897).

J'ai cherché trace de cet atelier et je n'ai rien trouvé. Les spécialistes de Bonnard ne mentionnent pas cette adresse même s'il est vrai que le peintre a aimé ce quartier, a vécu rue de Douai, rue Lepic, et a eu son dernier atelier rue Tourlaque. Je ne cautionne donc pas l'information de Paris-Révolutionnaire!

Pas plus que l'adresse de Géricault au 21 alors que c'est au 49 rue des Martyrs que le peintre vécut jusqu'à sa mort.

 

Le 20

Le 20

Au 20 s'ouvre la Cité Malesherbes, si diverse et si riche en histoires que nous lui consacrerons un article sinon deux!

Avant Solferino et la Bérézina de 2017, le Parti Socialiste y eut son siège, succédant à la SFIO qui s'y installa en 1936...

Une extraordinaire maison décorée de panneaux émaillés en lave de Volvic y a abrité la demeure et l'atelier de Jolivet.

 

 

Le 23

Le 23

Le 23

Le 23

Le 23 est le premier de trois immeubles remarquables et classés. Ils ont été construits par Davrange et Durupt entre 1847 et 1850 et sont typiques du style Louis-Philippe néo Renaissance. Leur fantaisie, la richesse de leur décor donnent à leur trio quelque chose de vénitien!

 

Au 23 se trouvait l'atelier de Thomas Couture qui reçut des élèves illustres comme Puvis de Chavannes et surtout Manet qui fréquenta l'endroit pendant plus de six ans!

Le 25

Le 25

Théo Van Gogh avait bon goût puisque c'est au 25, dans ce bel immeuble qu'il habitait quand il y reçut Vincent au début de son deuxième séjour à Paris en mars 1886. Un peu plus tard, il déménagera pour la rue Lepic où vivra Vincent de 1886 à 1888. 

Le 25

Le 25

Berthe Weill (Picasso)

Berthe Weill (Picasso)

Berthe Weill ouvrit au rez de chaussée une galerie d'art où elle exposa Derain, Vlaminck Matisse...

 

 

Elle est la première femme  galeriste à Paris et c'est elle qui fait connaître les Fauves. C'est encore elle qui consacre à Modigliani la seule exposition qu'a connue ce peintre avant 1907 !

 

Elle est la première à avoir pressenti le génie de Picasso et c'est elle qui organisa l'exposition de Diego Rivera à Paris.

 

Mais elle ne pensait pas à ses propres intérêts et elle vécut et mourut dans la pauvreté alors que les toiles qu'elle a vendues s'arrachent aujourd'hui à des sommes vertigineuses.

Le 27

Le 27

Le 27

Le 27

Face au 27, côté pair, la rue Victor Massé cède la place à une....place... baptisée en 2013 Gabriel  Kaspereit.

Cet homme politique exerça de hautes fonctions (secrétaire d'Etat, député....) pendant les grandes années où Paris subit quelques unes des destructions irréparables de son patrimoine architectural.

 

Rue Victor Massé du 18 au 37. (2ème partie)
Rue Victor Massé du 18 au 37. (2ème partie)

S'ouvre sur cette place la très secrète et très prestigieuse Villa Frochot où nous entrerons bientôt sur la pointe des pieds pour en découvrir les trésors.

Rue Victor Massé du 18 au 37. (2ème partie)

A l'entrée, protégée par les grilles, subsiste la petite maison villageoise où vécut de 1937 à 1969 Jean Renoir, le cinéaste qui après avoir passé son enfance sur la Butte, ne put jamais s'en éloigner vraiment malgré ses séjours en Amérique.

Villa Frochot

Villa Frochot

Rue Victor Massé du 18 au 37. (2ème partie)
Rue Victor Massé du 18 au 37. (2ème partie)

On ne peut manquer d'admirer une des plus belles œuvres art Déco de Paris, l'immense vitrail japonisant de l'ancien cabaret "le Shangai".

Il s'inspire d'Hokusai et change de teintes avec la nuit quand s'allument les lumières du cercle de jeux, du bleu du jour à l'or des nuits.

Cette placette est un des endroits de Paris où l'on sent le mieux l'esprit artiste de Montmartre. On ne peut s'empêcher de regretter les cabarets et les music halls, riches de leur décor et détruits sans état d'âme....

Traversons le carrefour avec les rues Frochot et Monnier....

Le 29. Angle avec la rue Henri Monnier

Le 29. Angle avec la rue Henri Monnier

Nous arrivons devant le 29 dont l'ancienne entrée a été détruite depuis qu'un restaurant au nom bien français "le wine & dine" s'est installé sur tout le rez de chaussée.

Rue Victor Massé du 18 au 37. (2ème partie)

Une plaque apposée sur la façade rafraîchit ma mémoire. Enfin! Soyons honnête, elle m'apprend ce que j'ignorais! Un jeune poète portugais a vécu et est mort à 26 ans dans cet immeuble.

Sa courte biographie nous apprend qu'il était proche des symbolistes et que, venu à Paris, il connut une brève aventure amoureuse  (la première paraît-il) qui le laissa désemparé et dolent. Il écrivit depuis cet hôtel une lettre à Fernando Pessoa où il annonçait son désir de se suicider.

Un mois plus tard, il se donna la mort, 29 rue Victor Massé. 

Sa vie de météore m'a donné envie de le lire. Par chance son œuvre est en partie traduite.

 

"Tout a eu son commencement... et tout a raté...

-Oh! la douleur d'être presque, cette douleur sans fin...

Je me suis fourvoyé parmi les autres, fourvoyé en moi,

Aile déployée qui n'a pas su voler."

Le 29

Le 29

Toujours au 29, pas de plaque pour rappeler que le jeune Maurice Ravel y vécut de 1880 à 1886, du temps où l'immeuble bourgeois n'était pas encore un hôtel.

Six années de jeunesse (de 5 à 11 ans) avec ses parents et son frère Edouard, ce n'est pas rien et ça mériterait bien une petite plaque dont Paris est pourtant si friand!

 

Rue Victor Massé du 18 au 37. (2ème partie)
Le 32 bis

Le 32 bis

Au 32 bis, l'hôtel a traversé les décennies et a gardé son nom, chef d'œuvre d'inventivité et d'audace : hôtel Victor Massé!

Au-delà, ce qu'il reste de la rue n'est que fantômes.

Victime de la politique systématique d'élargissement des rues parisiennes, notre rue s'est vue massacrer sans pitié.

Rue Victor Massé du 18 au 37. (2ème partie)

Tout d'abord, ce sont les numéros impairs qui furent abattus. Du point de vue architectural, ce fut un moindre mal. Vers 1910, les architectes étaient encore exigeants. La dernière partie de la rue est donc constituée d'immeubles de belle facture mais inconscients d'avoir saccagé des lieux qui faisaient partie de l'histoire montmartroise.

Rue Victor Massé du 18 au 37. (2ème partie)

 

Au 37 s'élevait un petit hôtel particulier sur trois étages, demeure de Degas dont l'atelier était aménagé dans les combles.

On retrouve souvent Degas dans ce quartier qui était le sien depuis sa naissance. En 1890, il se consacre surtout à la sculpture quand il habite rue Victor Massé. C'est alors qu'il rencontre Suzanne Valadon et se lie d'amitié avec elle.

Tout a disparu de sa maison.

Rue Victor Massé du 18 au 37. (2ème partie)

Côté pair, le saccage est plus évident tant est laide la lourde construction qui a écrasé l'espace. Cette architecture inepte a dévoré le Bal Tabarin, au 35. C'était un des hauts lieux du Montmartre des plaisirs et des fêtes.

C'est sur les flonflons disparus et les danses effrénées des fantômes que nous quittons la rue Victor Massé, une de ces rues qui ont plus de souvenirs que si elles avaient mille ans!

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Rue Victor Massé.  ( 1ère parie du 1 au 16  ).
Fin de la rue Victor Massé et rue Pigalle.

Fin de la rue Victor Massé et rue Pigalle.

Entre la rue des Martyrs et la rue Pigalle, la rue Victor Massé semble modeste et pourtant....

Elle pourrait s'enorgueillir d'avoir abrité de nombreux hommes exceptionnels sur ses 312 mètres, quelques uns des artistes qui ont contribué à la renommée de Montmartre...

Rue Victor Massé.  ( 1ère parie du 1 au 16  ).

Elle a été ouverte en 1797 et portait le nom d'un propriétaire des terrains sur lesquels elle s'implantait : Ferrand.

La rue après le croisement avec la rue Monier.

La rue après le croisement avec la rue Monier.

Quand le quartier voulut rendre hommage aux Abbesses de Montmartre, elle fut baptisée rue Laval.

Mme de Laval Montmorency est la dernière abbesses qui, à  71 ans, presque aveugle et sourde fut conduite à la guillotine pour avoir "conspiré sourdement et aveuglément contre la République" selon l'accusation de Fouquier-Tinville.

Rue Victor Massé.  ( 1ère parie du 1 au 16  ).

En 1887, elle reçut le nom de Victor Massé,  compositeur qui habitait à proximité, avenue Frochot.

On imagine mal la renommée de cet homme aujourd'hui tombé dans un oubli abyssal. Il composa pourtant plus de vingt opéras dont certains comme Les Noces de Jeannette ou Paul et Virginie furent de grands succès!

Rue Victor Massé.  ( 1ère parie du 1 au 16  ).

Le numéro 3 porte gravé le nom de son sculpteur et non de son architecte, contrairement à l'habitude. Pas étonnant car Valadon est un nom qui va bien à Montmartre même si l'Emmanuel en question n'a aucun rapport avec Suzanne.

Le 4

Le 4

Au 4, vécut de 1916 à 1933 Vicente Huidobro (1893-1948) bien connu des Chiliens puisqu'il est considéré comme un des plus grands poètes de son pays.

Rue Victor Massé.  ( 1ère parie du 1 au 16  ).

Il est le fondateur du "Créationnisme" (rien à voir avec les illuminés qui interprètent la bible littéralement), un mouvement qui bouleverse les règles de la poésie, supprime la ponctuation, ose les images les plus étonnantes.

Rue Victor Massé.  ( 1ère parie du 1 au 16  ).

Il est venu à Paris où il a connu Apollinaire, Cocteau, Eluard et Breton! Les vrais poètes se reconnaissent et s'estiment!

Il est mort à Carthagène où il est enterré sur une colline face à la mer. Son épitaphe porte ces mots :

"Ici gît le poète Vicente Huidobro

Ouvrez la tombe

Au fond de la tombe on voit la mer"

Rue Victor Massé.  ( 1ère parie du 1 au 16  ).

Le 6 abrita entre deux guerres la Librairie Populaire (du Parti Communiste français). On y vendait des livres évidemment mais aussi des statuettes, des bustes d'hommes célèbres comme Lénine ou Staline, des bonnets phrygiens, des drapeaux rouges.... mais pas de ratons laveurs qui n'avaient pas encore fondé leur syndicat.

5 et 9

5 et 9

Entre le 5 et le 9, le 7 a été oublié! Il aurait eu sans doute des complexes à voisiner avec le splendide 9 et sa profusion d'oiseaux, de fruits et d'amours néo Renaissance.

 

Rue Victor Massé.  ( 1ère parie du 1 au 16  ).
Rue Victor Massé.  ( 1ère parie du 1 au 16  ).

Sur sa façade est gravé le nom de l'architecte et la date de construction : V. Courtiller 1840. Le sculpteur n'a pas signé son œuvre!

Rue Victor Massé.  ( 1ère parie du 1 au 16  ).

Il aurait été construit pour le peintre Paul Delaroche qui y aurait vécu. Rien ne semble l'attester malgré les allégations de sites sérieux. On ne prête qu'aux riches! Delaroche était un peintre académique à succès et sa fortune lui aurait certes permis de se bâtir des châteaux dans la Nouvelle Athènes!

Ce qui est sûr en revanche et qu'une plaque de marbre nous rappelle au cas où nous aurions pu l'oublier (!) c'est que Paul Eudel y vécut de 1885 à1898.

Il aimait à la folie l'argenterie et il écrivait une chronique sur les grandes ventes de Drouot. Son frère, voyageur préférait collectionner les coquillages. L'un et l'autre aimaient donc les couteaux!

 

Le 9 n'a pas fini de nous étonner! De nous éclairer devrais-je dire car c'est dans cet immeuble que Georges Leclanché eut son second atelier après son retour d'exil, après la chute de Napoléon III.

 

Rue Victor Massé.  ( 1ère parie du 1 au 16  ).

Il était ami de Victor Hugo qui lui aussi choisit d'habiter ce quartier.  L'ingénieur est un véritable découvreur puisqu'il est le premier à mettre au point et à fabriquer des piles.

C'est au 9 qu'il meurt en 1882 à 42 ans.

Rue Victor Massé.  ( 1ère parie du 1 au 16  ).

Pour parachever la prestigieuse histoire du 9, rappelons qu'il fut le siège du journal "Le Populaire de Paris" en 1918, celui de la Section Française de l'Internationale Ouvrière en 1928 et enfin celui du journal du Front Populaire en 1936 "le Populaire".

Pas étonnant que le Parti socialiste, au temps des idéaux encore vivants, ait choisi son siège presque en face, cité Malesherbes!

Le 12

Le 12

Le 12 a été, avant de devenir célèbre, l'hôtel du peintre belge Alfred Stevens.

Quand Salis voulut agrandir son Chat Noir du boulevard de Rochechouart, il racheta l'hôtel à Stevens. C'est ainsi que ce lieu devint un des endroits les plus créatifs et les plus fréquentés de Montmartre.

Un article de ce blog raconte l'histoire mouvementée de ce 2ème Chat Noir qui réunit quelques uns des artistes les plus emblématiques de Montmartre : Steinlen, Willette, Caran d'Ache et ses silhouettes du théâtre d'ombres.

Enseigne de Willette

Enseigne de Willette

C'est pour ce deuxième Chat Noir que Willette conçut l'enseigne avec son croissant de lune et Steinlen son fameux chat que l'on retrouve aujourd'hui sur les assiettes et les T-shirts! La Joconde de la Butte!

Quand le cabaret après ses années de succès commença à être détrôné par les music-halls, Salis le vendit et, découragé et malade, n'eut pas le temps, comme il l'envisageait de créer un troisième Chat Noir.

L'hôtel fut acheté et débité. Il eut un petit quart d'heure de survie quand en 1903, il abrita la librairie de propagande socialiste de Jean Baptiste Clément.

 

Le 15 en juin 2017

Le 15 en juin 2017

Le 15 en voie de ravalement, a été à partir de 1886, l'adresse d'Adolphe Tavernier, escrimeur célèbre, auteur de plusieurs ouvrages sur cet art. Il était également passionné par la peinture et, ami de Sisley, il a collectionné de nombreuses œuvres de celui qui était devenu son ami.

Le 16

Le 16

Le 16 est un bel immeuble qui porte des médaillons représentant les Arts.

Rue Victor Massé.  ( 1ère parie du 1 au 16  ).
Rue Victor Massé.  ( 1ère parie du 1 au 16  ).

Jules Garcin, chef d'orchestre du Conservatoire, violoniste et compositeur à ses heures y mourut en 1896. Il avait été très lié à l'effervescence musicale de son époque et avait dirigé la première de certaines œuvres de César Franck et de Saint-Saens.

C'est avec lui que nous nous arrêtons quelques instants, le temps d'écouter la sonate pour violon et piano de Saint-Saëns qui inspira à Proust la "petite sonate de Vinteuil".... 

 

 

(à suivre...)

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Rue Fontaine (2ème partie. Entre la place André Breton et la place Blanche.)

Donnant en partie sur la rue de Douai (22) et en partie rue Fontaine (26) un remarquable hôtel particulier développe sa façade à la fois rigoureuse et gaie.

Bizet

Bizet

C'est l'Hôtel Halévy où vécut après son mariage avec Geneviève Halévy, Georges Bizet.

Il a trente ans lorsqu'il se marie et c'est six ans plus tard qu'il meurt, durement atteint par l'échec de l'œuvre qu'il avait composée en grande partie dans son appartement du 2ème étage de cet hôtel : Carmen.

Rue Fontaine (2ème partie. Entre la place André Breton et la place Blanche.)

Aujourd'hui, au rez de chaussée de l'immeuble classé, un café porte le nom de l'opéra le plus joué au monde.

Il a gardé son luxueux décor fin de siècle,

 

Café entre les rues Fontaine et de Douai

Café entre les rues Fontaine et de Douai

Le 27

Le 27

Au 27, vécut quelques années d'exil et mourut le 14 juillet 1850 José Maria Luis Mora.

Il est considéré comme un des théoriciens du libéralisme mexicain mais est surtout connu aujourd'hui pour son travail d'historien, rédigé en grande partie rue Fontaine.

Cet homme qui fut prêtre, fut aussi un fervent défenseur de la séparation de l'Eglise et de l'Etat.

 

Rue Fontaine (2ème partie. Entre la place André Breton et la place Blanche.)
Le 28

Le 28

Avec le 28, nous restons en Amérique latine puisqu'il y eut à cette adresse, en 1867 la Légation du Venezuela.

Rue Fontaine (2ème partie. Entre la place André Breton et la place Blanche.)

C'est encore au 28 (avec entrée rue Fromentin) que Julian, créateur de l'Académie qui porte son nom, ouvrit un de ses six ateliers parisiens.

L'Académie Julian est entrée dans l'histoire de la peinture car elle reçut de nombreux élèves qui devinrent célèbres (Dubuffet, Duchamp, Vuillard, Villon, Matisse...).

 

Elle fut aussi l'une des premières à accepter les femmes qui formaient des groupes distincts et avaient la possibilité de peindre des hommes presque nus! (Les hommes pouvaient peindre des femmes en tenue d'Eve mais les femmes devaient se contenter de mâles en caleçon!)

(Certains sites donnent le 37 comme adresse de l'atelier Julian mais il semble que ce soit une erreur.)

Le 30

Le 30

Le 30 est un des plus beaux immeubles de la rue. Il est témoin du développement de ce quartier de la Nouvelle Athènes qui attire les promoteurs pendant le 2nd Empire et la fin de siècle.

Le 31

Le 31

Entrée du 31

Entrée du 31

Le 31 abrita la maison Tasset et Lhote, célèbre fabricant de couleurs fines et de toiles à peindre appréciées de Van Gogh ou Degas qui s'y fournirent souvent, Degas en voisin, Van Gogh lorsqu'il habita chez Théo, rue Lepic et après son déménagement pour Arles.

Le 36

Le 36

Le 36

Le 36

Le 36 est un bâtiment classé. Il est resté tel qu'il a été construit sous Louis Philippe.

L'hôtel particulier en retrait sur la rue a gardé son décor de stucs et ses ferronneries. Il évoque les fêtes et les lorettes de la Nouvelle Athènes...

Les 38 et 38 bis.

Les 38 et 38 bis.

Dans cette rue où vécurent tant de peintres, pas étonnant de trouver au 38 bis un immeuble où séjourna quelque temps Camille Pissarro qui préféra cependant les bords de l'Oise à la ville dont il fit peu de tableaux.

Le 42

Le 42

Breton rue Fontaine

Breton rue Fontaine

Le 42 est une adresse connue de tous les passionnés de littérature et notamment de surréalisme.

De 1922 à 1966, André Breton y habita et y eut son atelier.

 

Au fond de la cour, escalier B, 4ème étage, il écrivit, il reçut peintres et poètes.

Nadja, un de ses chefs d'œuvre raconte sa liaison avec la jeune femme étrange qui habitait à Montmartre, rue Becquerel.

Place Blanche. Le groupe des surréalistes autour de Breton.

Place Blanche. Le groupe des surréalistes autour de Breton.

Si Breton est le plus célèbre occupant de ce 42, il n'est pas le seul.

Le peintre Henry Bonnefoy (1839-1917)  y avait son atelier. Né à Boulogne (sur mer) et mort à Boulogne (Billancourt) ce peintre, après avoir peint la Provence et l'Algérie, retrouva le goût des paysages du Nord auxquels il consacra les dernières années de sa vie.

Mais ce n'est pas tout... Le 42 est décidément un lieu aimé des muses car un autre peintre impressionniste, très lié à Millet et qui acheta une maison en face de la sienne à Barbizon, y eut sa résidence parisienne.

Il s'agit de Charles Tillot (1825-1895), connu pour ses fleurs et ses paysages.

photo "Comédie de Paris"

photo "Comédie de Paris"

Il ne faut pas oublier, encore au 42, la Comédie de Paris, classée aux Monuments Historiques et due en 1929, alors qu'elle s'appelait "Les Menus Plaisir" à l'architecte Georges Henri Pingusson (1894-1978).

On doit à cet architecte quelques réalisations célèbres comme l'hôtel Latitude 43 de Saint Tropez, l'église ronde de Boust ou le Mémorial de la déportation de l'île de la Cité.

J'ai pour ma part du mal à considérer comme un chef d'œuvre l'encombrant hôtel de Saint-Tropez peu respectueux du paysage et annonciateur du bétonnage de la Côte d'Azur.

Oublions cette barrière de béton et pensons plutôt à Damia qui chanta dans le théâtre construit par Pingusson!

 

Le 43

Le 43

Le 43 est un bel immeuble de 1850 qui porte sur sa façade le nom de son architecte.... Gounot.

Rue Fontaine (2ème partie. Entre la place André Breton et la place Blanche.)

Au 45 a vécu un des grfands écrivains du XIXème siècle : Villiers de l'Isle Adam.

Le petit immeuble donne une idée du dénuement qui était le sien.

Lorsqu'il sera atteint d'un cancer et devra être soigné, Mallarmé ouvrira une souscription pour lui venir en aide.

Une plaque aujourd'hui disparue et dont il ne reste que la trace grise portait ces mots : "Villiers de l'Isle Adam (1838-1869) littérateur français, habita cette maison en 1862 jusqu'à sa mort en 1869."

L'inscription enlevait 20 ans de vie à l'illustre auteur des "Contes Cruels" qui mourut en 1889.

Villiers, ami de Huysmans, aurait sans doute aimé rencontrer un autre occupant du 45 : le Mage Belline.

Marcel Belline, surnommé "le Prince des Voyants" est considéré comme un des plus grands médiums du XXème siècle.

Rue Fontaine (2ème partie. Entre la place André Breton et la place Blanche.)Rue Fontaine (2ème partie. Entre la place André Breton et la place Blanche.)

D'abord spécialiste de la lecture des lignes de la main, il devint ensuite féru  d'astrologie, de numérologie et de tarologie.

Il aurait prédit bien des événements : mort d'Einstein, d'Eisenhower, suicide de Marilyn, barricades de 68....

Un tarot divinatoire ancien est connu comme "oracle Belline".

Le 46

Le 46

Au 46, le peintre espagnol, ami de Picasso, Diamantino Reira (1912-1961) vécut dès son arrivée à Paris en1950.

Le 46

Le 46

Rue Fontaine (2ème partie. Entre la place André Breton et la place Blanche.)

Après une période cubiste, il évolua vers une palette plus chaude et une pâte travaillée au couteau.

Rue Fontaine (2ème partie. Entre la place André Breton et la place Blanche.)
Rue Fontaine (2ème partie. Entre la place André Breton et la place Blanche.)
Rue Fontaine (2ème partie. Entre la place André Breton et la place Blanche.)

Et maintenant nous arrivons place Blanche. C'est là que s'éleva une des barricades les plus héroïques de la Commune, la barricade des femmes.

La rue Fontaine s'arrête sur cette barricade rouge de sang dont la couleur a rejailli sur le moulin de l'autre côté du boulevard....

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Rue Fontaine (1ère partie: Entre la rue Pigalle et la place André Breton.)
Rue Fontaine (1ère partie: Entre la rue Pigalle et la place André Breton.)

Une nouvelle fois, nous franchissons le boulevard où s'élevait le mur qui séparait Paris de Montmartre.

Nous découvrons la rue Pierre Fontaine....

Rue Fontaine, 1ère partie entre la rue Pigalle et la place André Breton.

Rue Fontaine, 1ère partie entre la rue Pigalle et la place André Breton.

 

La rue créée en 1826, qui sur 350 mètres va de la rue Pigalle à la place Blanche, fut d'abord appelée rue Fontaine, sans le prénom, avant d'être nommée en 2004 rue Pierre Fontaine, avec le prénom...

Peu importe! Les habitants du quartier ne l'appelèrent jamais que rue Fontaine sans le prénom et sans toujours savoir qui était cet illustre personnage.

 

Rue Fontaine. 2ème partie, entre la place André Breton et la place Blanche.

Rue Fontaine. 2ème partie, entre la place André Breton et la place Blanche.

Et c'est dommage!

Pierre Fontaine (1762-1856) est un grand architecte, visionnaire dans sa jeunesse et, dans sa maturité, l'un des architectes favoris du Ier Consul puis de l'Empereur.

Rue Fontaine (1ère partie: Entre la rue Pigalle et la place André Breton.)

Parmi toutes ses réalisations, la plus célèbre, mondialement connue, est l'Arc de Triomphe du Carrousel (avec son ami Percier).

Rue Fontaine (1ère partie: Entre la rue Pigalle et la place André Breton.)
Rue Fontaine (1ère partie: Entre la rue Pigalle et la place André Breton.)

Au n° 1 a vécu pendant neuf ans, Gavarni (1804-1866), dessinateur, caricaturiste qui collabora notamment avec Daumier au Charivari.

Il obserbait sans concession la société sous Louis Philippe et sous le 2nd Empire. Les Goncourt qui aimaient vitrioler cette société de leur humour et de leur mauvaise foi appréciaient l'artiste dont ils avaient fait un ami. 

Baleac en moine. Gavarni.

Baleac en moine. Gavarni.

A cette adresse, Gavarni qui vivait avec sa femme Jeanne de Bonabry, reçut souvent Liszt ou Balzac (dont il fut illustrateur).

Il y vécut de 1837 à 1846 et ne l'aurait pas quittée si après son mariage (1844) il n'avait eu deux enfants qui l'obligèrent à trouver un logement plus grand.

Rue Fontaine (1ère partie: Entre la rue Pigalle et la place André Breton.)

Côté pair, au 2, un marchand de vins a remplacé une vieille brasserie, la "Brasserie Fontaine" que Courbet  aurait fréquentée..

Rue Fontaine (1ère partie: Entre la rue Pigalle et la place André Breton.)

Courbet emprisonné à Sainte-Pélagie

Il vivait alors une des phases les plus créatrices de son art et peignait quelques uns de ses grands chefs d'œuvre. On sait que ce petit fils de sans culotte fut un élu de la Commune et que, sans avoir participé aux combats, il paya très cher son engagement.

Le 4

Le 4

Le 4 est un immeuble modeste typique de la première moitié du 19ème siècle.

Début de la rue Fontaine : En partant du 1er plan : les 10-8-6-4 et 2.

Début de la rue Fontaine : En partant du 1er plan : les 10-8-6-4 et 2.

Le 6

Le 6

Le 6 a une longue histoire!

Chacun connaît le Bus Palladium, célèbre discothèque parisienne qui continue vaillamment sa route.

Le Princess's en 1900. 6 rue Fontaine.

Le Princess's en 1900. 6 rue Fontaine.

En 1900, il y eut à cet endroit un café concert à la mode "le Princess'".

Le café concert eut par la suite un grand nombre d'avatars : "Alcazar Fontaine", "Théâtre des deux Masques", "Folies Royales" "Cabaret de l'Abbé Constantin".... J'en passe....

Le Théâtre des Deux Masques. 1906. 6 rue Fontaine.

Le Théâtre des Deux Masques. 1906. 6 rue Fontaine.

Le Théâtre des Deux masques en 1906

Rue Fontaine (1ère partie: Entre la rue Pigalle et la place André Breton.)

îIl s'appelle l'Ange Rouge" en 1965 quand il est racheté par James Arch qui avait eu l'idée d'organiser un système de transport par bus permettant aux jeunes des banlieues de venir facilement dans les boîtes parisiennes.

Le nom était trouvé : le "Bus Palladium"

(le Palladium était une célèbre boîte new-yorkaise)

Rue Fontaine (1ère partie: Entre la rue Pigalle et la place André Breton.)

Le Bus Palladium devint vite un établissement branché grâce au passage de Dali ou des Beatles.

C'est dans ses murs que le groupe Téléphone enregistra en public son premier 45 tours.

Rue Fontaine (1ère partie: Entre la rue Pigalle et la place André Breton.)

Il est évoqué dans les chansons de Gainsbourg, Delpech, Antoine, Caussimon ou Ferré qui lui dédie une chanson :

"Au Palladium côté Pigalle,

c'est pas London mais on s'régale

.

Au Palladium y a des souris

Et puis des hommes qui se sourient

Puis ça finit par prendre un verre

Au paradis des éphémères."

Le 7

Le 7

Rue Fontaine (1ère partie: Entre la rue Pigalle et la place André Breton.)

Le 7 passerait inaperçu s'il n'était orné de bas reliefs aux deux derniers étages. Lointaine époque où l'on décorait les façades de muses et de divinités!

La jambe dénudée de l'une évoque avant l'heure le Moulin Rouge que l'on aperçoit dans la perspective de la rue!

Le 10
Le 10

Le 10

 

Au 10, il y eut un établissement très apprécié des amateurs de Jazz, "El Garron" créé par Voltera qui après avoir occupé des locaux du Théâtre des Deux Masques s'installa à cette adresse en 1931.

Django Reinhardt qui habitait non loin de là, avenue Frochot, y joua souvent. 

En 1951, André Pugila prit la relève et créa le Théâtre Fontaine.

Quand des travaux de rénovation furent entrepris dans les caves du 10, un ossuaire fut découvert. Plusieurs centaines de squelettes qui reposaient tranquillement et profitaient gratuitement des concerts de Django, furent extirpés et transportés dans un cimetière où ils s'ennuient.

le 14

le 14

Le 14 a été élevé en 1893. Il a pour architecte Cyr-Robert qui figure dans le dictionnaire des architectes du XIXème siècle. C'est tout ce que je sais de lui!

Le 16

Le 16

Rue Fontaine (1ère partie: Entre la rue Pigalle et la place André Breton.)

Le 16 bis est un vilain immeuble sans aucun charme. Il a détruit celui qui abrita plusieurs cafés concerts

Tout d'abord le café concert des Incohérents auquel succéda celui des Décadents en 1893. Jules Jouy en était le principal animateur. On y voyait aussi May Belfort, immortalisée par Toulouse Lautrec qui venait là en voisin.

Rue Fontaine (1ère partie: Entre la rue Pigalle et la place André Breton.)

En 1896, les Décadents disparurent et le café fut repris par Marguerite Duclerc qui y dirigea le "Concert Duclerc". Un dernier avatar sera le "concert du Pendu"

 

Après les concerts, il y eut un grand bazar qui allait du 16 au 16 bis...

 

Et maintenant c'est un mini super marché... où le seul concert est celui des caisses enregistreuses !

Le 19

Le 19

Rue Fontaine (1ère partie: Entre la rue Pigalle et la place André Breton.)

Le docteur Bourges. 19 rue fontaine.

Le 19 est historique! Le plus montmartrois des grands peintres y vécut, plusieurs années ainsi qu'au 19 bis. Les spécialistes ne sont pas très clairs sur la question. Ce qui est sûr, c'est que Toulouse Lautrec fut hébergé au 19 par son ami le docteur Bourges puis qu'il sous loua une chambre chez Alfred et Lily Grenier au 19 bis.

 

 

Le 19 bis

Le 19 bis

Alfred Grenier était un riche rentier qui s'adonnait à la peinture. Sa femme Lily, belle rousse plantureuse aimait poser pour les peintres dont elle fut appréciée.

Il paraît qu'elle n'avait pas toujours un caractère aimable, ce qui lui valut d'être surnommée par Lautrec "Lily la rosse".

Cette rue Fontaine était pour Lautrec le centre névralgique du Montmartre qu'il aimait, celui des cabarets, des maisons closes, des cirques, des music-halls...

Il peignit quelques uns de ses chefs d'œuvre pendant ces années de la rue Fontaine.

 

Ne quittons pas le 19 bis sans évoquer le peintre qui ne quitta jamais ce quartier et qui y eut son atelier : Edgar Degas.

Rue Fontaine (1ère partie: Entre la rue Pigalle et la place André Breton.)

Le peintre dont la mère était créole de Louisiane fut un des plus parisiens des peintres parisiens.

Il est né dans le 9ème

Il y a vécu toute sa vie, avant d'aller dans le 18ème voisin où il mourut en 1917, aveugle, incontinent, aigri et pauvre.

Rue Fontaine (1ère partie: Entre la rue Pigalle et la place André Breton.)

C'est donc ici, rue Fontaine qu'il peignit sans relâche jusqu'à ce que sa vue l'en empêche. Il est enterré dans le caveau familial, cimetière de Montmartre.

Le 19 bis a pour architecte Brouty dont le nom est gravé sur la façade ainsi que les dates de construction : 1849-1850.

Brouty fut actif notamment dans le nord de la France. On lui doit entre autres le château de Coyolles (Aisne), appelé Château Neuf.

Le 21

Le 21

Le 22

Le 22

Le 23

Le 23

Le 25

Le 25

Le 25 a eu plusieurs vie depuis 1898.

Il a été un théâtre spécialisé dans les comédies de Labiche et Feydeau, connu comme "les Fantaisies Parisiennes".

 

Carte de la Nouvelle Eve. Clair de lune.

Carte de la Nouvelle Eve. Clair de lune.

Il a été transformé pendant la guerre en cinéma mais par chance ne l'est pas resté...

Racheté en 1949 par le propriétaire du cabaret "Eve" place Pigalle, il a reçu son nom actuel et s'est spécialisé dans les revues. Celle qui se donne actuellement est "Paris je t'aime".

Place André Breton.

Place André Breton.

Nous arrivons maintenant place André Breton (nous verrons la prochaine fois pourquoi elle porte ce nom) et comme il est trop tôt pour assister à la revue de la Nouvelle Eve, nous rentrons sagement à la maison!

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE Peintres.Artistes.Clébrités, #MONTMARTRE. Rues et places.
square louise Michel 24 avril

square louise Michel 24 avril

Square Louise Michel 24 avril

Square Louise Michel 24 avril

Dans ce printemps capricieux, alternent les jours de soleil et de grisaille.....

25 avril place Saint-Pierre.

25 avril place Saint-Pierre.

25 avril Miss Charivari marchande de chapeaux et les chiens!

25 avril Miss Charivari marchande de chapeaux et les chiens!

26 avril. Rue Paul Albert

26 avril. Rue Paul Albert

27 avril. Terrasse du Sacré Coeur.

27 avril. Terrasse du Sacré Coeur.

28 avril. conversation avec la statue.

28 avril. conversation avec la statue.

28 avril escaliers du Sacré Coeur

28 avril escaliers du Sacré Coeur

Dès que le soleil brille, Montmartre est en fête. Les touristes se posent sur les marches pour regarder les toits de Paris, comme un océan avec les phares des clochers et au loin l'armada des tours d'Ivry et de la Défense...

28 avril. Pelouse du square Louise Michel. Entraînement pour le French Cancan des paresseux.

28 avril. Pelouse du square Louise Michel. Entraînement pour le French Cancan des paresseux.

29 avril. Rencontre rue Yvonne Le Tac.

29 avril. Rencontre rue Yvonne Le Tac.

29 avril. Devant le Sacré Coeur

29 avril. Devant le Sacré Coeur

30 avril. Brocante Avenue Trudaine.

30 avril. Brocante Avenue Trudaine.

30 avril. Avenue Trudaine.

30 avril. Avenue Trudaine.

30 avril Avenue Trudaine

30 avril Avenue Trudaine

30 avril rue Ronsard.

30 avril rue Ronsard.

1er mai. Jardins Renoir, rue Cortot.

1er mai. Jardins Renoir, rue Cortot.

Il y a des gens qui sont à Montmartre comme des poissons dans l'eau! La Butte leur va bien...

 

Les enfants bien sûr! Chez eux depuis que Poulbot leur a donné son nom...

2 mai. rue Clignancourt.

2 mai. rue Clignancourt.

2  mai. Square Louise Michel.

2 mai. Square Louise Michel.

Les personnes âgées qui trouvent ici la campagne qui leur manque et le mouvement du monde...

Celles qui nourrissent les chats, et malgré l'interdiction les moineaux et les pigeons...

2 mai. Rue Cortot.

2 mai. Rue Cortot.

3 mai. Marches de la Basilique.

3 mai. Marches de la Basilique.

Gens de Montmartre. Photos.  Printemps 2017

Les musiciens et les chanteurs qui savent bien qu'il y a dans l'air toutes les chansons nées sur la Butte, chansons d'amour ou de révolte...

4 mai Rue Frochot

4 mai Rue Frochot

5 mai Square Louise Michel

5 mai Square Louise Michel

7 mai Place Saint Pierre

7 mai Place Saint Pierre

8 mai Rue des Abbesses.

8 mai Rue des Abbesses.

9 mai Rue de Dunkerque

9 mai Rue de Dunkerque

Les touristes venus des quatre horizons et qui entrent de plein pied dans les cartes postales et les clichés

... Mais qui ont des rêves dans la tête, des images, des légendes qui leur permettent parfois de marcher dans les rues de Montmartre, comme on marche dans un livre ... 

10 mai Pont Caulaincourt

10 mai Pont Caulaincourt

11 mai Square d'Anvers

11 mai Square d'Anvers

12 mai Boulevard de Rochechouart

12 mai Boulevard de Rochechouart

13 mai rue Tardieu

13 mai rue Tardieu

14 mai. Square Louise Michel.

14 mai. Square Louise Michel.

Les amoureux, sous la montgolfière de la basilique, s'embrassent, cœur à cœur, sacré...

 

15 mai. Ecoute complice. Louise Michel.

15 mai. Ecoute complice. Louise Michel.

16 mai. Place Emile Goudeau.

16 mai. Place Emile Goudeau.

17 mai. Contraste. Square Louise Michel.

17 mai. Contraste. Square Louise Michel.

18 mai. On s'apprivoise? Fontaine des Tritons.

18 mai. On s'apprivoise? Fontaine des Tritons.

19 mai. Geisha rue d'Orchampt.
19 mai. Geisha rue d'Orchampt.

19 mai. Geisha rue d'Orchampt.

20 mai. De drôles de pélerins!

20 mai. De drôles de pélerins!

22 mai. Paris est à nous!

22 mai. Paris est à nous!

23 mai. Rue Muller. Pris de ma fenêtre.

23 mai. Rue Muller. Pris de ma fenêtre.

24 mai. Rue Utrillo. On se téléphone?

24 mai. Rue Utrillo. On se téléphone?

25 mai les escaliers et les artistes en herbe

25 mai les escaliers et les artistes en herbe

26 mai. Le fumeur sur les toits!

26 mai. Le fumeur sur les toits!

27 mai. Asie et Afrique au soleil de Montmartre.

27 mai. Asie et Afrique au soleil de Montmartre.

28 mai. Mur des "Je t'aime". Le coeur avec les doigts.

28 mai. Mur des "Je t'aime". Le coeur avec les doigts.

29 mai place des Abbesses

29 mai place des Abbesses

30 mai boulevard de Clichy

30 mai boulevard de Clichy

31 mai. La vie est un miracle. rue de Rochechouart.

31 mai. La vie est un miracle. rue de Rochechouart.

Bien sûr Montmartre n'est plus, celui de la Bohême, celui de la Commune, du Maquis...;celui de la folle époque, de l'insouciance des cabarets délirants.

L'humour potache et provocateur est parti depuis longtemps...

Mais il reste ici quelque chose d'indéfinissable, des ombres légères, un frôlement d'ailes....

Les fantômes ont la vie dure

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Publié le par chriswac
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Anatole garde champêtre de Montmartre et peintre

Les Montmartrois n'ont pas oublié Anatole qui fut pendant 35 ans le garde champêtre du village .

Il était l'ami de tous

Acteur de toutes les fêtes

Star débonnaire d'un Montmartre de folklore dont il faisait partie sans prétention

 

Anatole garde champêtre de Montmartre et peintre

Mais beaucoup, comme moi, ignoraient qu'il peignait à ses heures!

Anatole garde champêtre de Montmartre et peintre

Pas étonnant que le virus de la peinture l'ait contaminé, lui qui passait une partie de ses journées sur la place du Tertre, foyer virulent s'il en est

Anatole garde champêtre de Montmartre et peintre

Inutile d'ironiser sur cette place et ses marchands du temple profiteurs la gloire des artistes fauchés qui réinventèrent la peinture et ouvrirent des voies nouvelles après avoir, le plus souvent, vécu dans la misère et l'indifférence....

Il y a des vierges en plastic à Lourdes, comme il y a des huiles en croûte à Montmartre.

Anatole garde champêtre de Montmartre et peintre

Anatole s'il n'a pas été à la meilleure école picturale a cependant une modeste  parenté avec Utrillo.

Il ne cherche pas l'originalité, il se laisse guider par son regard et tente de reproduire ce qu'il voit

Anatole garde champêtre de Montmartre et peintre

Il est un naïf comme on appelle les peintres qui n'ont pas la technique mais se confient à leur instinct et à leur plaisir

Anatole garde champêtre de Montmartre et peintre

Ce fut une surprise pour moi de découvrir qu'une exposition lui était consacrée, 16 rue Muller, dans l'atelier de Louis Bourjac, un photographe de l'étrange réalité, du miroir entre deux mondes.

Anatole garde champêtre de Montmartre et peintre
Anatole garde champêtre de Montmartre et peintre

Son atelier ressemblait aux greniers où l'on découvre des poèmes et des dessins d'un parent disparu que l'on croyait connaître et qui des années après sa mort révèle sa richesse.

 

Anatole garde champêtre de Montmartre et peintre

Je suis resté devant cette toile, ma préférée... Nul souci de reproduction ni de vraisemblance mais une joie des couleurs. des trois couleurs du drapeau qui font de la Butte un étendard, avec son poulbot qui joue du tambour.

Anatole garde champêtre de Montmartre et peintre

Dans la plupart des aquarelles, on retrouve le poulbot avec son tambour quand ce n'est pas Anatole qui se représente lui-même avec un narcissisme assumé, assis rue Norvins, en discussion avec les balayeurs, en balade dans un périmètre restreint autour de la place du Tertre...

 

Anatole garde champêtre de Montmartre et peintre
Anatole garde champêtre de Montmartre et peintre

On retrouve aussi dans ses dessins une attention aux passants, aux petits métiers. Ses compositions font parfois penser à une crèche montmartroise, laïque bien entendu....

Anatole garde champêtre de Montmartre et peintre

... Qelques dessins rappellent la Révolution, la bonne humeur populaire, les sans-culottes et les Mariannes....

 

Anatole garde champêtre de Montmartre et peintre

Il fait de Montmartre un foyer révolutionnaire, ce qu'il n'a pas été en 1789, mais ce qu'il fut en 1871. La Commune ne figure pas dans ses dessins, sans doute était-elle trop rouge et trop noire alors que notre garde-champêtre voyait le monde en bleu-blanc-rouge.

Anatole garde champêtre de Montmartre et peintre

Ce n'est que 20 ans après sa mort que nous parviennent ses œuvres où se manifeste son attachement "patriotique" à son quartier et à son "ambiance".

Anatole garde champêtre de Montmartre et peintre

Sur plusieurs dessins, il se représente de dos, s'éloignant peu à peu de cette Butte qu'il aimait...

Anatole garde champêtre de Montmartre et peintre

Il est mort en 1998 et sa compagne Mick l'a rejoint quelques années plus tard dans le cimetière Montmartre.

Sa grande stature royale (malgré son attachement à la République de Montmartre) ne s'est pas résignée à l'espace réduit du tombeau.

Elle vit dans ses dessins comme dans la mémoire des anciens de Montmartre...

Anatole garde champêtre de Montmartre et peintre

Si certains sont intéressés par les œuvres d'Anatole, ils peuvent contacter Louis Bourjac en son magasin de photos, 16 rue Muller (01 42 62 00 44)

 

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Publié le par chriswac
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Avenue Trudaine (2). Numéros impairs.
Avenue Trudaine (2). Numéros impairs.

Comme le début de l'avenue côté pair, le côté impair aligne une série d'immeubles presque semblables, tous conçus, en 1889 par le même architecte : Emile Hennequet.

Avenue Trudaine (2). Numéros impairs.
Avenue Trudaine (2). Numéros impairs.

Ils sont, les ornements en moins, très proches de leurs rivaux de l'autre côté de l'avenue. Le style haussmannien survit à la chute du 2nd Empire.

Hennequet est l'architecte de plusieurs immeuble parisiens, rue Condorcet, rue de Courcelles, rue de Lévis...

Avenue Trudaine (2). Numéros impairs.
Avenue Trudaine (2). Numéros impairs.

Une boutique fait rêver les enfants depuis des décennies. Son nom est un poème : "Le ciel est à tout le monde"

J'y ai acheté jadis un cerf volant et un voilier... La mer aussi est à tout le monde.

Avenue Trudaine (2). Numéros impairs.

Le 9 est resté tel qu'il était au XIXème siècle. Il y avait là des ateliers d'armement, les établissements Warral Midgleton. Peu avant le début des événements de la Commune, le 27 février 1871, les fédérés envahirent les ateliers et s'emparèrent des canons conservés en magasin.

Le 13

Le 13

Le 15

Le 15

Les 13 et 15 sont encore signés d'Emile Hennequet qui réalise sur l'avenue sa plus importante création! Ces immeubles datent de 1890, un an après les premiers numéros.

Avenue Trudaine (2). Numéros impairs.

     Le 15 a appartenu à l'un des acteurs français les plus populaires et les plus talentueux : Fernandel.

Il y a vécu une trentaine d'années avant de déménager pour l'avenue Foch, au 44, dans l'immeuble où vivait la diva des divas, Maria Callas.

Le 17

Le 17

Le 17, plus ancien, accueillit en 1888 un cabinet ouvert par le docteur Joseph Witkowski.

Witkowski est un médecin de renom qui produisit de nombreux ouvrages de vulgarisation et fut précurseur dans la sexologie.

Un "auto panseur" qui me rend penseur porte son nom.

Il permet à la femme de faire elle -même ses pansements vaginaux (ne m'en demandez pas plus! Je ne l'ai pas testé!)

Le 19

Le 19

Après le 17, nous traversons la rue Rodier et passons devant l'immeuble à pan coupé du 19. Ce bel immeuble a été élevé en 1903. Son architecte porte un joli nom : Galopin.

Ce J. Galopin a œuvré à Paris et dans les stations balnéaires à la mode, comme au Touquet (remis au goût du jour par notre nouveau président)!

La villa des Genêts d'or, classée, est représentative de l'Art Nouveau à la sauce Galopin.

Le 19

Le 19

Toujours au 19, un peintre et sculpteur italien, naturalisé français, eut son atelier entre 1916 et 1929, avant de déménager à quelques centaine de mètres de là, rue Laffitte.

Il s'agit de François de La Monaca (1882-1937), venu à Paris alors qu'il avait 20 ans. Il y rencontra, sans se laisser influencer par eux (hélas), Picasso, Matisse ou Modigliani.

 

Sa carrière un peu brouillonne le conduisit à tenter diverses expériences (décoration, sculptures, portraits) et même à délaisser un certain temps la création artistique pour tenter sa chance comme chercheur d'or, en Alaska.

Avenue Trudaine (2). Numéros impairs.

Il est surtout connu pour ses sculptures, ses bustes et ses petits personnages....

 

 

Le 21

Le 21

Le 21 (1908) est un immeuble original, à la fois moderniste avec ses grandes baies vitrées et ornementé à l'ancienne avec ses stalactites de pierre sous le balcon du 1er étage.

 

Son architecte est Ch. A. Gautier.

Avenue Trudaine (2). Numéros impairs.

Le 25

Avenue Trudaine (2). Numéros impairs.

Le 27

Avenue Trudaine (2). Numéros impairs.
Avenue Trudaine (2). Numéros impairs.
Avenue Trudaine (2). Numéros impairs.
Le 29

Le 29

Le 29 il y a un siècle et aujourd'hui

Le 29

Le 29

Le 29 : Nous avons, fait rarissime pour un immeuble sans histoires, deux clichés anciens. L'un d'eux nous montre, sortant de chez lui, le juge Jules Moleux, avec une jambe de pantalon plus longue que l'autre...

Je n'ai rien trouvé sur cet illustre Jules dont une rue d'Etaples porte le nom.

Les Etaplois connaissent peut-être les hauts faits de cet homme très représentatif des bourgeois de son temps : costume, chapeau, barbe et prénom....

Avenue Trudaine (2). Numéros impairs.

Notre juge était mort depuis longtemps quand sur ce trottoir, devant le 29, deux policiers furent abattus par des militants d'Action directe le 31 mai 1983.

(Ci-dessus, Régis Schleicher, un des auteurs de la fusillade sur l'avenue Trudaine).

Avenue Trudaine (2). Numéros impairs.

A l'angle avec la rue Bochart de Saron, une école, après quelques avatars, perpétue la tradition de l'enseignement commercial.

Il y eut à son emplacement une usine à gaz, la première construite à Paris, en 1819. On peut voir sur le plan cadastral sa situation exacte. La rue Bochart de Saron n'avait pas été prolongée.

Avenue Trudaine (2). Numéros impairs.

C'est quelques années après la destruction de cette "Fabrique pour le gaz hydrogène" que commença la construction de l'école commerciale.

Elle fut construite en plusieurs étapes. Les deux premières, en 1863 et 1886 virent s'élever les bâtiments sur l'avenue Trudaine. La dernière qui ne présente aucun intérêt architectural fut une extension vers la rue Condorcet.

Avenue Trudaine (2). Numéros impairs.

Malgré la qualité de la façade, il a été prévu, l'année dernière, une transformation qui pour gagner quelques étages aurait vandalisé le bâtiment et dégradé l'harmonie de l'avenue. Par chance le projet a été refusé par la mairie !

Il faut préciser que l'école est l'œuvre d'un architecte éminent, Juste Lisch, connu surtout pour ses travaux de restauration.

Citons entre autres : la Palais de l'Elysée, la cathédrale d'Amiens, l'Abbatiale royale de Saint-Denis, l'Abbaye de Saint-Benoit sur Loire, la tour Saint-Nicolas de la Rochelle.........

 

Le réfectoire de l'école en 1904

Le réfectoire de l'école en 1904

Avenue Trudaine (2). Numéros impairs.

La façade porte un médaillon sculpté de Mercure, dieu du commerce et des voleurs!

Dans la cour on aperçoit une vache à lait (espérons qu'elle n'est pas le symbole des clients à traire?)

Avenue Trudaine (2). Numéros impairs.

Un élève de l'école n'aura pas eu le temps de se poser de telles questions primaires! Il s'agit de Samuel Tyszelman, dit Titi.

Nous l'avons déjà rencontré rue Foyatier où il était élève avant d'étudier dans l'école de commerce. 

 

Ce jeune homme qui faisait partie de la Jeunesse Communiste, pour qui la résistance était une évidence, fut arrêté par les Nazis et fusillé en août 1941 dans le bois de Verrières.

Le 49

Le 49

Les 49 et 51

Les 49 et 51

Les derniers immeubles ont peu d'histoires à nous conter.

Il y avait aux 49 et 51 une teinturerie et un restaurant "Au Cocher" dont on voit le personnel poser en rang d'oignon sur le trottoir.

 

Le 53

Le 53

Avenue Trudaine (2). Numéros impairs.

Au 53, il y eut au début du siècle un café-concerts : "Les Concerts Symphoniques". Saint-Saëns y était joué souvent ainsi que Gounod sous la baguette de Léopold Courcelle.

... Et puisque nous quittons l'avenue Trudaine en musique, comment ne pas évoquer les quelques mois pendant lesquels, avant d'emménager rue de Douai, Georges Bizet vécut avec sa femme Geneviève Halévy (modèle de Proust pour la duchesse de Guermantes).

Avenue Trudaine (2). Numéros impairs.

Nous savons que c'est rue de Douai que Bizet commença la composition de Carmen mais pourquoi ne pas imaginer que c'est ici que lui en vint l'inspiration, près de ce Montmartre où chacun sait que l'amour est enfant de Bohême!

Avenue Trudaine (2). Numéros impairs.

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