Dimanche au musée Guimet...
Un des plus beaux musées de Paris.
Et pour les amoureux de l'Asie, une inépuisable source d'émerveillement. Nous nous promenons longtemps au rez-de-chaussée parmi les statues d'Angkor que nous aimons et qui nous rappellent un de nos plus beaux voyages.
Avant d'aller déjeuner au restaurant des porcelaines, nous nous arrêtons un instant devant ce paravent japonais de l'école de Kano.
Il date du XVIIème siècle et représente des hérons sur un saule enneigé. Le titre à lui seul est un poème. Quelques mots vous introduisent dans un monde de silence et de mystère.
L'art japonais est souvent l'art de l'ellipse.
A vous d'entrer ou non dans la tristesse que ces quelques mots suggèrent. La tristesse, le froid et la vie.
Le fond du décor est recouvert de feuilles d'or.
Il a pâli avec le temps. Comme pâlissent les icônes.
Imaginez la lumière du jour venant éveiller l'or.
Imaginez la nuit, les flammes des bougies miroitant entre les branches de l'arbre mort.
Le héron se réfugie dans ses plumes chaudes.
Son bec est tourné vers le ciel.
Il guette peut-être le premier souffle du printemps.
Celui-là regarde vers le sol gelé.
Il lui faut survivre.
Il va survivre, malgré l'arbre couvert de neige
Malgré la branche qui se penche devant lui, dans le même mouvement, comme un squelette d'oiseau
Malgré le soleil plus blafard que la lune.
La beauté et la vie sont ici symbolisés par cet oiseau fragile qui traversera l'hiver.
L'arbre se tord prisonnier de ses racines... Les hérons s'y reposent, reprennent des forces avant de s'envoler dans le ciel d'or.
Lien : paravent coréen : Paravent Corée. Epoque Choson.
Lien : La chaussée des géants. Guimet. Preah Khan.