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Montmartre secret

Montmartre secret

Pour les Amoureux de Montmartre sans oublier les voyages lointains, l'île d'Oléron, les chats de tous les jours. Pour les amis inconnus et les poètes.

Résultat pour “catherine de la rochefoucaud

Publié le par chriswac
Publié dans : #VOYAGES..., #Peintres

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                                       La Charité. (1540-1545) Jean cousin (le Père). Huile sur bois.

Voici une oeuvre exceptionnelle, un des joyaux du musée Fabre de Montpellier et qui mériterait d'être mise en valeur plus qu'elle ne l'est actuellement.

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Exceptionnelle parce qu'elle est l'un des rares tableaux de Jean Cousin père (1490-1560) dont l'Eva Prima Pandora du Louvre est célèbre et reste l'une des oeuvres emblématiques de la peinture française de la Renaissance (selon certains, le premier nu de la peinture française).     

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L'influence de l'Italie, notamment des peintres de l'Ecole de Fontainebleau Rosso et Cellini y est manifeste.

La femme, allégorie de la Charité, est assise avec élégance sur son lit, presque nue, les bras ouverts..

Son corps aux formes pleines est d'une pâleur étrange.

Trois enfants se pressent contre elle.  Une meute vivace et affamée qui n'est pas sans évoquer un hallali!

Entre le fond de l'alcôve et les enfants qui s'accrochent à elle, elle est empêchée de bouger, de s'évader vers la campagne grise.

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L'un des enfants emporté par son élan a les cheveux qui volent au vent...

Il enserre de ses bras le cou de la femme et il murmure à son oreille...

Elle semble surprise, son regard s'agrandit et se fige...

Son sévère profil grec s'oppose à la rondeur des formes de son corps...

A l'arrière plan, se développe un paysage en grisaille (influencé par le "sfumato" de Léonard de Vinci) une ville au pied des montagnes...

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Un deuxième enfant s'approprie un sein qu'il tète goulument. 

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Le troisième un doigt dans la bouche regarde l'autre sein et s'apprête, tenu par la main protectrice, à s'y arrimer...

Etrange représentation de la Charité comme d'une mère, victime consentante de la voracité de ces trois petits mâles.

La sensualité de la poitrine offerte, du tissu qui glisse entre les jambes, des oreillers au fond de l'alcôve donnent à cette oeuvre sa trouble fascination... Le désir masculin s'identifie sans mal aux enfants qui ressemblent aux amours ou aux angelots et dont la bouche pourrait être celle d'un amant.

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Comment ne pas remarquer le vase ouvert posé devant la femme. On le retrouvera dans l'Eva Prima Pandora peinte quelques années plus tard, avec sur son col, la main nonchalante de celle qui en a laissé s'échapper les maux et les fléaux qui ravagent l'humanité.

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Tableau étrange, raffiné et cruel, qui donne une image fantasmée de la femme qui, pour les hommes qu'elle fascine, est à la fois la cause de leurs malheurs et le remède...

L'allégorie de la Charité (un autre nom de l'amour) prend ici double sens : l'offrande totale de soi comme celle de la mère à ses enfants et l'abandon de la maîtresse à son amant...

La femme est Pandore, Eve, la Vierge, la Charité...

Elle est la tentatrice, l'amante, l'épouse, la mère...

Celle qui donne et se donne...

Source unique de la Vie et donc de la Mort...

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      Liens : Montpellier et région

Alexandre Cabanel. L'ange déchu. Musée Fabre Montpellier.

Karl Lehmann. Sainte Catherine d'Alexandrie. Musée Fabre. Montpellier.

Cariatides et Atlantes de Montpellier. (1)

Cariatides et Atlantes de Montpellier (2)

Aigues Mortes. La Chapelle des Pénitents Gris. (1)

Aigues Mortes. La Chapelle des Pénitents Gris. (2)

Trompe l'oeil. place Saint Roch. Montpellier

Le Mikvé de Montpellier. Témoin juif du Moyen-Âge.

Arc de Triomphe du Peyrou. Montpellier.

Cathédrale de Maguelone. Les vitraux. (1) extérieur. Bleu. Robert Morris.

Cathédrale de Maguelone. Vitraux (2) Intérieur. Bleu. Robert Morris.

Cathédrale de Maguelone. (3) Vitraux. Intérieur. Jaune. Robert Morris.

Jean jacques Henner. Le bon Samaritain. Musée Fabre Montpellier.

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Liens: école de Fontainebleau : Renaissance

      Pince téton. Gabrielle d'Estrées et sa soeur.

     Fontevraud. Fresques de Thomas Pot. 

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Liens : étude de tableaux :

Chagall. Abraham et les Anges. L'hospitalité.

Gudin Théodore. Rochefort. Musée Hèbre de Saint Clément. Goélands.

Laemlein.Vision de Zacharie. Rochefort. Musée Hèbre de saint Clément. Les 4 chars.

Omer Charlet. Orphelines de la mer. Rochefort. Musée Hèbre de saint clément.

Saint Sornin. Eglise. Fresques XVIIème siècle(1)

Paravent Japon. Edo. Ecole Hokusai. Neuf femmes jouant au jeu du renard.

Paravent Japon. Ecole Edo. Courtisanes sous les saules pleureurs. Musée Guimet. Tankosai Fujiwara Arinobu.

 

 

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Publié le par chriswac
Publié dans : #VOYAGES...

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Dans le soleil clair de la Méditerranée, l'Arc de Triomphe du Peyrou édifié à la gloire de Louis XIV invite les Montpelliérains à la promenade vers l'esplanade et les jardins.

Il a été édifié en 1692 par Augustin Charles d'Aviler sur les plans de François d'Orbay...

arc porte saint martin

                                       Porte Saint-Martin. Samuel Champlain (1924)

Il s'inspire visiblement de l'Arc de la Porte Saint-Martin dont il transforme les deux arches latérales en fausses portes ornées de sculptures.

Il est de moindres dimensions : 15 mètres de haut et 18 mètres de large.

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Sur l'attique, l'inscription latine peut être traduite ainsi : "Louis le Grand qui régna pendant 72 ans a apporté la paix sur terre et sur mer après avoir séparé, contenu et s'être attaché des peuples dans une guerre de 40 années." 

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Son principal intérêt réside dans ses médaillons sculptés de belle facture, tous à la gloire du Grand Roi.

Côté jardin, à gauche, Hercule, avatar de Louis XIV tient sous son pied la tête du malheureux lion anglais, réduit en carpette...

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L'aigle de l'Empire bat piteusement des ailes tandis que la Victoire ailée couronne le héros.

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      C'est dans le visage d'Hercule au nez bourbonien et à la moue dédaigneuse que l'on peut reconnaître le monarque, plus que dans la musculation athlétique!

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Toujours côté jardin, le médaillon de droite commémore la prise des villes belges de Mons et Namur. La Victoire qui tient l'écusson solaire royal saisit les clés des villes vaincues. Le lion emblême de la Belgique (et de la ville de Namur) se raplatit sous le pied de la dame comme un gros toutou.

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Au-dessus des médaillons figurent des trophées d'armes, un fatras de symboles guerriers amoncelés en tribut...

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Nous passons sour la grande porte aux caissons ornés de fleurs....

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Et nous arrivons côté ville où deux autres médaillons nous attendent...

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Il y a des gestes dictés par l'inconscient... Je n'ai pris qu'une seule photo partielle du médaillon de gauche. J'ai compris après coup qu'il ne me plaisait pas du tout, non pas artistiquement parlant mais quant à sa signification. En effet, il symbolise la Révocation de l'Edit de Nantes, une des plus grandes injustices et des plus grandes bêtises du Roi qui se disait Soleil.

La Foi sûre d'elle piétine un pauvre vieillard représentant l'hérésie. Elle brandit un calice devant lequel s'agenouille une brave femme.

Il y avait au bas du médaillon une inscription : "Extincta Hoeresi" qui fut effacée à la Révolution. Il est toujours plus facile d'effacer les mots que les faits et leur conséquence...

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A droite, le médaillon est plus sympathique. Une divinité au sexe indéterminé (sorte de Neptune Grand Siècle) ordonne au Vieil Océan de s'unir avec la pulpeuse et juvénile Méditerranée assise sur le triton de Vénus. Il symbolise l'achèvement du Canal du Midi qui reliait les deux mers.

L'inscription rappelle cette union historique : "L'océan et la mer Méditerranée sont désormais joints".

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On aimerait ne retenir que cet exploit royal et oublier le sang et les destructions. Mais on ne refait pas l'histoire.

Laissons la dormir sur ses deux oreilles... et regardons cet Arc de Triomphe comme un beau témoignage artistique d'un siècle fécond qui donna à Montpellier cette porte ouverte sur le ciel et le soleil.

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Liens : Montpellier et région:


Les cariatides et les atlantes de Montpellier. (1)

Cariatides et atlantes de Montpellier (2)

Alexandre Cabanel. L'ange déchu. Musée Fabre Montpellier.

Jean Cousin. La Charité. Musée Fabre. Montpellier.

Aigues Mortes. La Chapelle des Pénitents Gris. (1)

Aigues Mortes. La Chapelle des Pénitents Gris. (2)

Trompe l'oeil. place Saint Roch. Montpellier

Le Mikvé de Montpellier. Témoin juif du Moyen-Âge.

Karl Lehmann. Sainte Catherine d'Alexandrie. Musée Fabre. Montpellier.

Cathédrale de Maguelone. Les vitraux. (1) extérieur. Bleu. Robert Morris.

Cathédrale de Maguelone. Vitraux (2) Intérieur. Bleu. Robert Morris.

Cathédrale de Maguelone. (3) Vitraux. Intérieur. Jaune. Robert Morris.

Jean jacques Henner. Le bon Samaritain. Musée Fabre Montpellier.

 

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1 rue de la Barralerie, une petite foule se presse. Elle s'apprête à descendre dans le passé de Montpellier, à entrer dans un lieu sacré, un des plus anciens et des plus beaux bains-rituels juif.

Impossible de le découvrir autrement qu'en s'agrégeant à un groupe et en avalant avant d'y parvenir un cours de deux heures sur l'histoire de la ville! Si vous ne vous inscrivez pas pour cette visite guidée et scolaire au syndicat d'initiative, vous ne pourrez pas y entrer!

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Il y avait à Montpellier une communauté juive bien implantée dès le XIIème siècle. Elle était composée de familles venues d'Andalousie, chassées par les persécutions des Almohades.

Jusqu'au XIVème siècle, les Juifs de Montpellier menèrent une existence normale, avant que Philippe le Bel ne s'avisât de les expulser et que Charles VI en 1394 ne mît un terme définitif à leur présence.

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Vers 1300 donc, une communauté d'un peu moins d'un millier d'individus croit avoir trouvé un hâvre d'accueil dans la bonne ville. Ils construisent leur synagogue et le Mikvé attenant...

Des fouilles sont en cours pour dégager la vieille synagogue, quant au Mikvé, il a été restauré et a retrouvé son aspect médiéval intact.

Son architecture pure et harmonieuse est romane. On y accède par un long couloir voûté, une plongée dans le temps...

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On fait halte dans le vestiaire ou déshabilloir. Il y fait frais et le groupe de touristes serré comme un troupeau, écoute sagement...

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Dans cette ville qui a détruit la majeure partie de son passé médiéval et dont les églises ont allègrement brûlé pendant les joyeusetés des guerres de religion, ce lieu est rare et précieux. On peut y voir des niches dans les murs épais et tout autour de la pièce une banquette de pierre.

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Du côté du bassin s'ouvre une belle baie géminée à colonette dont le chapiteau est décoré d'un motif floral...

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On voit ici la colonette blanche qui avec le temps s'est légèrement inclinée vers le bassin comme pour mieux garder en mémoire toutes les femmes qui se sont plongées devant elle dans les eaux transparentes...

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Côté couloir, le mur est percé d'ouvertures simples...

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Au-dessus du bain se déploie une belle voûte romane en plein-cintre.

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Nous arrivons au bain lui-même, à la piscine où mène l'escalier et les marches immergées.

C'est un lieu émouvant qui invite au silence.

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Selon les préceptes, une femme ne peut avoir de relation sexuelle que 7 jours après ses règles et après s'être plongée dans les eaux purificatrices.

Pour être un peu moins misogyne, notons que certains hommes s'immergent également après toute éjaculation, voulue ou non.

Ce n'est pas une règle imposée mais elle est suivie par de nombreux Hassidim... 

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L'eau doit être "naturelle", c'est à dire qu'elle doit provenir directement d'une source ou de la pluie. 

On ferme les yeux pour ne pas être indiscret et ne pas surprendre, le mur du temps aboli, les corps blancs des baigneuses...

... et l'on pense à Apollinaire

 

"Voie lactée ô soeur lumineuse

Des blancs ruisseaux de Chanaan

Et des corps blancs des amoureuses

Nageurs morts suivrons-nous d'ahan

Ton cours vers d'autres nébuleuses"

 


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Liens : Montpellier et région:


Les cariatides et les atlantes de Montpellier. (1)

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Cathédrale de Maguelone. Les vitraux. (1) extérieur. Bleu. Robert Morris.

Cathédrale de Maguelone. Vitraux (2) Intérieur. Bleu. Robert Morris.

Cathédrale de Maguelone. (3) Vitraux. Intérieur. Jaune. Robert Morris.

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Publié le par chriswac
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Saint-Geniès est une de ces petites villes du Périgord Noir qui ont traversé les siècles et vivent à leur rythme indolent entre les pierres dorées de leur église et de leur château...

 

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      Sur une butte à quelques mètres de l'église, se dresse comme posée sur la courbe de la Terre, une petite chapelle gothique du XIVème siècle...

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      Edifiée par Gaubert de Chaminade, elle est modeste et sobre. Pas de sculptures, pas de clocheton, une maison de pierres qui se hausse un peu plus que les maisons civiles vers le ciel clair de Dordogne...

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Poussez la porte de bois vermoulu et entrez dans sa lumière...

La chapelle désaffectée résonne du bruit de vos pas et les murs au fur et à mesure que votre regard s'adapte et s'applique, laissent émerger, venus du Moyen-Âge des fantômes pâlis...    

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La chapelle fut couverte de fresques en 1327. Les fresques ont perdu peu à peu leurs couleurs et leur dessin mais sont encore visibles, comme à travers les vitres embuées du temps.

Saint-Georges, vêtu en chevalier des Croisades terrasse toujours le dragon...   

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      Sainte Catherine d'Alexandrie dont la légende se répandit en Occident à l'occasion des Croisades, est représentée en prière au moment de son supplice ordonné par l'empereur Romain Maximien. Des roues garnies de pointes doivent déchiqueter la Sainte mais elles se brisent sur son corps tandis que les picots de fer crèvent les yeux des tortionnaires.  

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      Saint Marc protégé par son lion lève la main en signe de bénédiction. Est-il là lui aussi pour rappeler que la route des croisés passait de préférence par Venise, à l'ombre du lion perché sur la colonne de la place Saint-Marc?

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Saint François, le poverello, le saint le plus attachant et le plus détaché... celui qui sans doute eût condamné les guerres religieuses. Il est là, mains ouvertes, marquées par les stigmates... Il attend peut-être que s'y perchent les oiseaux du Bon Dieu...

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      Je ne suis pas certain de l'identité de ce Saint guerrier qui brandit son épée. Est-ce Saint Michel, vénéré au Moyen-âge? Il paraît jeune et il se déhanche légèrement à la mode du XIVème siècle et des Vierges élégantes, les marioles, qui donnèrent leur nom à de moins recommandables énergumènes...

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      Saint Pierre brandit la clé du Paradis. Lui aussi se déhanche comme la plupart des personnages représentés sur les murs et qui, si différents de leurs prédécesseurs romans, hiératiques et éternels, semblent esquisser un pas de danse, un pas de "branle" peut-être ou de "tresque"...

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      Les autres peintures sont plus détériorées. On peut deviner ici la pesée des âmes. Un ange tient la balance. Dans les plateaux de petits personnages tentent de se faire aussi légers que possible...

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      Cette fresque figure sans doute le baptême du Christ que Jean le Baptiste bénit, tandis que la colombe de l'Esprit Saint descend à tire d'ailes sur l'homme-Dieu.

Les eaux du Jourdain ont disparu. Ne subsiste qu'un enduit de la couleur des roches. J'aime cette scène, cette Trinité qui me fait penser à l'icône de Roublev.  

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      Sur le mur du fond, la Sainte Cène nous parvient comme à travers un brouillard. 

C'est avec elle et son invitation au partage et à l'amour que je quitte la chapelle du Cheylard. Elle est sur la Terre, une maison préservée, un livre ouvert de poésie dont il manque des mots que vous devrez recréer. Si la Préhistoire a ses grottes peintes, Le XIVème siècle périgourdin a sa Chapelle du Cheylard, ouverte à tous, offerte à tous...


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Liens: 

Rocamadour. Fresques Annonciation et Visitation.

Chats de Dordogne. Petits poèmes.

Fontevraud. Fresques de Thomas Pot.

 

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Publié le par chriswac
Publié dans : #OLERON EGLISES Cimetières

Le Château-Vitraux-Charlet 009

L'église du Château d'Oléron présente quelque intérêt, notamment grâce à ses remarquables peintures sur panneaux de bois, dans le choeur (voir : Eglise Notre-Dame Le Château d'Oléron. Le retable.)

Ses vitraux ne sont pas exceptionnels mais très représentatifs de l'art religieux de la deuxième moitié du XIXème siècle.

La plupart sont l'oeuvre d'un maître-verrier bordelais de grand renom, Gustave-Pierre Dagrant à qui l'on doit plus de la moitié des vitraux de l'île.

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Dans le bras du transept, à gauche, la verrière représente La Donation du Rosaire à Saint Dominique et à Sainte Catherine de Sienne. Cette dernière étant la patronne des journalistes et des médias, il n'est pas inutile de lui demander un petit coup de main protecteur pour ceux qui dans cette profession malmenée, continuent de chercher la vérité.... 

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En-dessous Sainte Elisabeth de Hongrie, accusée par le roi de dérober des victuailles pour les donner aux pauvres, contrainte d'ouvrir son tablier, en voit tomber une tresse de roses...

A ses côtés un évêque représente l'autorité de Rome...

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Le bas du vitrail et son chapelet de roses....

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 A gauche du choeur, la vierge est debout sur la lune, entourée de chérubins. Elle est enlevée au ciel par des anges qui posent pour le photographe. L'un d'eux, en bas, soulève le manteau virginal pour nous faire coucou.

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Marie est symbolisée dans la partie haute du vitrail par la Fontaine de Vie et dans la partie basse par la Rose Rouge, la Rose Mystique de la souffrance et des épines qui ont transpercé son coeur en même temps que le front et les tempes de son fils.

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A droite du choeur, la Vierge est représentée dans la gloire. Elle est couronnée par le Père, le Fils et l'Esprit. Représentation qui heurte nos frères protestants qui nous accusent de transformet la Trinité en Quatuor!

Marie est posée sur son croissant de lune dans une ronde d'angelots aux ailes frémissantes.

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En haut, elle est symbolisée par la Tour de David qui prend des allures de Fort Louvois...

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Et en bas par la fleur de lys, symbole de sa virginité.

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Toujours dans le choeur, nous pouvons voir quatre médaillons. Celui de Saint-Louis qui eut pour la Vierge une dévotion profonde et qui fit construire en son honneur de nombreuses églises.    

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     Celui de jean le Baptiste....

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Et pour faire pendant à ces deux figures masculines, côté nord, deux figures féminines: Sainte Amélie en habit de religieuse avec le livre et la branche de lys, la piété et la pureté...

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Et Sainte Hélène de Hongrie, princesse et couronnée, des roses blanches dans son tablier...

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Dans le transept sud, Saint Charles-Borromée est représenté devant les tours ciselées de la cathédrale de Milan.

Il fut au XVIème siècle, archevêque de cette bonne ville et il s'évertua à y appliquer la contre-réforme. Il s'en prit aux protestants et aux Juifs. Il parvint à obtenir l'expulsion de ces derniers de tout le Milanais où ils vivaient depuis des siècles.

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Il n'en sera pas moins canonisé pour l'ensemble de son oeuvre et notamment pour le secours qu'il apporta aux malades lors de la grande peste qui s'abattit sur Milan en 1576. A chacun ses pestiférés!

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      Dans la nef, deux saints plus fréquentables. A droite : Saint François, le Poverello, l'ami des oiseaux et des loups. Il avait sans doute un visage plus intelligent et plus rayonnant que sur ce vitrail...

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Et Sainte Thérèse, la petite amoureuse du Christ, la tâcheronne toujours au service de ses soeurs, le coeur simple, le poète.  

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Ces deux derniers vitraux ne sont pas dus à Dagrant mais à l'un de ses rivaux, Henri Feur, lui-même installé à Bordeaux. Son style est convenu et peu spirituel. Il faut dire que les commandes étaient considérables et que les maîtres-verriers répétaient souvent les mêmes dessins.

S'il fallait caractériser le "style" XIXème de ces vitraux, on pourrait parler d'un art composite qui prend au Moyen-âge ses décors floraux stylisés (pour les encadrements), au classicisme les thèmes et la théâtralité des personnages, au romantisme l'expressivité des visages.

Le tout n'étant pas forcément inspiré... mais la lumière qui joue avec le verre y apporte sa poésie colorée...


Pour une visite plus complète de l'église, voir : Le Château. Oléron. Eglise, un peintre inconnu...

Eglise Notre-Dame Le Château d'Oléron. Le retable.


Autres églises d'Oléron

La chapelle de Grand Village (Oléron) Elie Murat.

Eglise de Saint-Trojan. Oléron.

Eglise Saint-Pierre. Oléron. Nicolas Greschny.

Oléron. Eglise de Saint-Georges.

Oléron.Eglise de Saint-Denis.

La Perroche. Oléron. Le prieuré, chapelle et cloître.

La Cotinière. Oléron. Eglise.

Oléron. La Brée. L'église.

Eglise Saint-André. Dolus. Oléron.

 

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Publié dans : #MONTMARTRE Peintres.Artistes.Clébrités
Vue de Montmartre sous la neige. (Aquarelle 1879)

Vue de Montmartre sous la neige. (Aquarelle 1879)

    Le musée de la rue Cortot présente quelques œuvres d'Eugène Delâtre, graveur, aquarelliste, dessinateur qui fut amoureux de Montmartre dont il a laissé quelques témoignages précieux.

                                                          Rue Norvins

                    Une occasion pour nous de le découvrir (ou le redécouvrir)

Vue de la place du Tertre (eau-forte)

Vue de la place du Tertre (eau-forte)

Il est né en 1864.  Son père Auguste est un imprimeur apprécié de ses contemporains.

           Auguste Delâtre dans son atelier par Eugène Delâtre (1894) Eau-Forte et aquatinte en couleurs

 on peut dire qu'il fut l'un des principaux rénovateurs de l'eau-forte et l'un des plus sollicités par les Impressionnistes.

                                           Auguste Delâtre (1858). Eau-forte de Whistler

 

 Ardent défenseur de la Commune il est contraint à l'exil à Londres avec sa famille pendant cinq ans.

Rue du Mont-Cenis et place de l'église (eau-forte et aquatinte) (Eugène Delâtre)

Rue du Mont-Cenis et place de l'église (eau-forte et aquatinte) (Eugène Delâtre)

En 1876 la famille peut revenir à Paris et retrouver son cher Montmartre.

Auguste installe son atelier 2 rue Tourlaque puis 87 et 102 rue Lepic.

                                                          Eugène à 38 ans

                                                "Ma binette" (Eugène Delâtre)

   Eugène travaille avec son père et après sa mort continue son oeuvre. Il maîtrise parfaitement l'eau-forte en noir et blanc mais il n'a de cesse de mettre au point un procédé qui permette de restituer les couleurs.

                                                               Léon Carré

De nombreuses cartes-adresses sont imprimées alors, illustrées par Delâtre ou ses amis peintres.

                                                                  (Steinlen)

                                                                Richard Ranft

                                                   (Henri Somm)

     Eugène aime dessiner son quartier devenu la proie des promoteurs. Il en fixe l'image comme on fixe les traits d'un être aimé avant que le temps ne les estompe. 

Rue Norvins et place de l'église

Rue Norvins et place de l'église

2 Impasse des deux frères

2 Impasse des deux frères

Le Lapin Agile

Le Lapin Agile

Percement de l'avenue Junot en 1914

Percement de l'avenue Junot en 1914

Les deux moulins

Les deux moulins

Les 2 moulins plus aquarelle

Les 2 moulins plus aquarelle

    De nombreux peintres de Montmartre viennent s'initier à la gravure dans son  atelier (Braque, Derain, Mary Cassatt, Picasso, Pissarro, Steinlen, Rops, Lautrec, Valadon, Villon.... le liste est longue!)

Poulbot passe des journées entières avec son ami et réalise dans son atelier des gravures qui l'ont rendu célèbre.

                              Gen Paul, Jacqueline et Eugène Delâtre devant le Blute-Fin

Gen Paul est lui aussi un de ses fidèles amis. Il signe les gravures qu'il réalise avec Eugène Delâtre du nom de Paul Trelade, son nom de famille et  celui de Delâtre en verlan!

                                         Bal du moulin de la Galette (Gen Paul)

 

     Eugène Delâtre parvient à force de tentatives et d'opiniâtreté à donner aux gravures des couleurs qui rappellent celles des aquarelles.

                                   Autoportrait dans son atelier (1894) Eau-Forte et aquatinte

                                 Marcel à la cigarette (1895). Eau-Forte et aquatinte

                Enfant à la grille d'un jardin (Portrait de sa fille. 1895). Eau-Forte et aquatinte

 

Grand-père et enfant (Eau-Forte et aquatinte). Eugène Delâtre représente Auguste son père et un de ses enfants.

                          La partie de Chien Vert chez la Mère Catherine (1893) ("Le Chien vert"  est une variante de poker)

                                          Etudes (1905) Crayon et aquarelle

      Parmi les grands peintres avec qui il a collaboré, impossible de ne pas citer Picasso dont Eugêne Delâtre réalise la gravure célèbre "Un Repas Frugal" en 1904 et les Saltimbanques en 1905.

 

Ce fut la chance pour cet artisan-artiste de vivre à Montmartre, épicentre de la création artistique au tournant des XIXème et XXème siècles et de collaborer avec quelques uns des plus grands peintres de son temps. 

Il nous reste en témoignage toutes les œuvres qu'il a léguées à son quartier, engagé comme il l'était dans la Société d'histoire et d'archéologie du Vieux Montmartre.

    La petite exposition qui lui est consacrée n'est sans doute que l'ébauche d'un hommage plus complet qui sera rendu un jour à ce graveur-dessinateur-aquarelliste qui a mis son talent au service des peintres qu'il admirait 

Une de ses plus fortes créations, exposée rue Cortot est sans nul doute "En visite ou la Mort vêtue de fourrure (1897)

Une "pierreuse" glacée malgré ses fourrures racole sur le boulevard et vend l'amour et la syphilis.

Pas vraiment l'image frivole et insouciante du Montmartre des fêtes et du french-cancan mais un exemple de ce qu'aurait pu être la création d'Eugène Delâtre s'il avait donné libre cours à son inspiration.

 

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      La place du Tertre sous la neige... avec au fond la façade de la vieille église Saint-Pierre et le campanile du Sacré-Coeur...

Si vous ne craignez pas le froid, choisissez cette saison pour découvrir un Montmartre presque authentique et une place libérée de ses marchands et de ses "terrasses".

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La carte postale du début du siècle : A droite la vieille mairie installée dans ce bâtiment en 1790, à gauche l'hôtel du Tertre (maison Bouscarat) remplacé par un immeuble de briques et pierres sans caractère. Mac Orlan parle de cet hôtel dans "Montmartre souvenirs":

"...A la terrasse du restaurant Bouscarat, des tables s'organisaient, il y avait celle de Depaquit, avec Couté et Lucas. A côté, Erik Satie et Max Jacob contemplaient le pavé de la rue calme..."

Gaston Couté, le poète anarchiste y a effectivement vécu quelques années avant de mourir à 31 ans miné par l'absinthe et la tuberculose, un peu plus bas, à l'hôpital Lariboisière. Ses poèmes sont toujours vivants et Monique Morelli a chanté quelques uns des plus beaux. Comme celui de ce gaillard fatigué de sa vie sordide qui se réfugie auprès de sa mère...

 

 

 

Coute

                                       Gaston Couté (1880-1911)

Le poète patoisant venu de Meung sur Loire (Où Villon fut emprisonné) a fait passer dans ses vers sa fraternité pour ceux qui souffrent ou sont exploités, hommes et bêtes:

"Le souleil est doux comm' les yeux des bêtes".

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La maison Bouscarat recevait à sa terrasse bien des peintres et des poètes qui ont fait Montmartre. Vlaminck, Derain, Modigliani, Picasso vinrent y boire le petit vin de Vouvray que servait le patron... 

 

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Au 3 de la place, subsiste l'ancienne mairie, plus exactement l'ancien presbytère dans lequel Félix Desportes, premier maire de Montmartre qui ne comptait alors que 400 habitants, vint habiter après son mariage. Le rez-de-chaussée servait d'accueil aux visiteurs mâles de l'abbaye voisine. Quand les abbesses, propriétaires du lieu eurent perdu la tête, le locataire devint propriétaire. Ce qui lui donna un tel amour pour la Butte qu'il prénomma l'une de ses filles : Pierrette de Montmartre!

Aujourd'hui, Félix repose à cinquante mètres de là, dans le petit cimetière du Calvaire.

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      La place côté rue Norvins avec des enfants que Poulbot croqua peut-être.

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Le Cadet de Gascogne est toujours là, côté rue Norvins. Il serait le plus ancien restaurant de la place...     

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     Ce que conteste, au n°6 La Mère Catherine, solide sur ses 217 ans!

  Le restaurant a été fondé en 1793 et il aurait été fréquenté par des révolutionnaires, comme Danton, venu rentre visite à Felix Desportes (amitié qui faillit faire perdre sa tête au maire de Montmartre après l'exécution du ci-devant héros).

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Une plaque prétend que les Cosaques occupant la Butte en 1815 y auraient été à l'origine du "bistrot" parisien. Ils étaient toujours assoiffés et exigeaient d'être servis le plus rapidement possible en vociférant "bistro" ce qui en russe signifie "vite"!

Sans doute est-ce une légende de plus sur cette Butte qui n'en est pas avare!  En effet, le mot "bistrot" n'apparut sous cette forme qu'en 1856!  Plusieurs mots argotiques comme bistingo ou bistouille (café arrosé d'eau de vie) peuvent en être les géniteurs....

Mais laissons aux Cosaques dont la réputation alcoolique n'est plus à faire, le bénéfice du mot...

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       Une plaque apposée sur le mur, célèbre le sixième centenaire (plus 54 années!) de la place.

Les Montmartrois sont un peu Marseillais, comme chacun sait... Au XIVème, le village ne comptait que quelques dizaines d'habitants et le tertre était fréquenté essentiellement par des canards et des poules!

La date la plus crédible de la naissance réelle de la place serait plutôt 1635!

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Voisin de la Mère Catherine, le Singe qui Lit est toujours là!  Il servait d'enseigne à un brocanteur-fripier qui proposait, accrochés à un fil et tenus par des pinces à linge, des dessins de Gen Paul. Le singe d'aujourd'hui lit aussi peu que par le passé. Peut-être déchiffre-t-il les étiquettes des colifichets, assiettes peintes et autres merveilles made in China... (les mauvaises langues prétendent que bien des tableaux vendus sur la place arrivent, tout frais de Hong-Kong ou de Shangaï! Mais c'est de la pure médisance selon les vendeurs que j'ai interrogés!)

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      Utrillo s'est peut-être inspiré ce cette carte postale pour peindre la rue Norvins et la place dont plusieurs maisons villageoises sont inscrites aujourd'hui dans le plan de protection patrimoniale:

 

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Le 19 et le 21... (Restaurant et Syndicat d'initiative)...

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On peut essayer de les reconnaître sur cette carte. ce sont le premier et le deuxième immeubles...

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Le 11 abrite une boutique entièrement dédiée à Dali dont le musée est tout proche, rue Poulbot, au 11 également...

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Le 7 et le 9...

Une plaque de bronze nous apprend qu'un certain Maurice Drouard, dessinateur et sculpteur, mort à la guerre en 1915, y a vécu. Bon! C'est intéressant! Mais qu'a donc fait ce Maurice Drouard? J'avoue tout ignorer de lui et n'avoir rien trouvé sur le net!  Quelqu'un pourrait-il éclairer ma lanterne?

 
PS: Je reçois aujourd'hui (20 oct 2015) ce commentaire de Jérôme, lecteur du blog : "Maurice Drouart, sculpteur, dessinateur, né à Montmartre le 8 mai 1886, habita cette maison et la quitta le 3 août 1914 pour défendre avec le 236ème régiment d'infanterie, la Butte, sa vieille église, ses moulins. Il fut tué à Tahure (Marne) le 29 septembre 1915 en pansant des blessés."

 

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Le centre de la place tel que vous ne pourrez le voir qu'en hiver. Il est dès le début du printemps submergé et confisqué par les extensions agressives des cafés et par les "artistes" qui n'ont rien de commun avec les vrais artistes fauchés qui trouvaient ici un refuge bon marché, il y a....  longtemps!

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Le service culturel de la Mairie permet à 298 d'entre eux d'occuper les lieux. Chacun ne disposant que d'un m2, ils organisent des roulements! Certes quelques uns parmi eux peuvent avoir du talent mais il faut les chercher comme aiguille dans meule de foin, entre les découpeurs d'ombres chinoises, les caricaturistes au trait lourd, les tartineurs de croûtes... au secours!

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  Montmartre est victime de sa célébrité et comme tous les lieux trop touristiques, il en subit les conséquences néfastes qui se concentrent essentiellement sur la Place du tertre.   

 Croyez un vieux Montmartrois amoureux de sa Butte... Passez très vite sur cette place... Captez dans l'air l'esprit qui y plane encore... Evitez la rue Norvins... perdez-vous dans les petites rues de la Butte...

Vous y rencontrerez les chats de Steinlen, la poésie mélancolique d'Utrillo... Vous entendrez près des vignes quelques notes de la Symphonie Fantastiques ou des Gymnopédies...  et si vous avez bu un petit verre, vous serez frôlé j'en suis sûr par les ailes des moulins et par le parfum d'une jolie fille!

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Liens Montmartre:

Montmartre. Square Saint pierre. Square Louise Michel.

Montmartre. Moulin de la Galette. Histoire. peintres.

Le calvaire de Montmartre. Saint-Pierre.

Montmartre. Rue Utrillo (ancienne rue Muller).

La rue Paul Albert et Monique Morelli

Cimetière du Calvaire. Saint-Pierre de Montmartre.

Poulbot. Panneaux de Faïence. Rue Damrémont. Montmartre.

Montmartre. Crypte du martyrium.

Espace Dali Montmartre

le Château des Brouillards à Montmartre

visite de Saint Pierre de Montmartre 2 (de 1600 à nos jours)

Visite de l'église Saint Pierre de Montmartre. 1) Des origines à la renaissance

 

 

...

 

 

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  Une deuxième visite de cette église qui pour moi est la plus belle de Paris (je ne cherche pas à être objectif puisque je suis montmartrois). Avant de quitter le XVIème siècle, mentionnons la rumeur qui n'a cessé de ronronner sur la butte. Lorsque Henri IV fit le siège de Paris et campait avec ses troupes sur les hauteurs de Montmartre, il aurait fréquenté assidument l'abbesse dont la beaut était de notoriété publique. Elle était la petite nièce de Catherine de Clermont et n'avait que dix-huit ans lorsqu'elle devint abbesse. Le Vert Galant aurait obtenu ses faveurs et aurait avec ses hommes transformé le couvent en maison de plaisirs. Il est vrai qu'à l'époque toutes les vocations n'étaient pas de bon aloi et pour ne parler que des moines, Rabelais n'écrit-il pas qu'il suffisait à une femme de passer à l'ombre d'un monastère pour tomber illico enceinte!
Au début du XVIIème Une abbesse de grand renom dirige l'abbaye. C'est Marie de Beauvilliers qui restaure la discipline et redonne à l'institution un grand rayonnement. La chapelle des martyrs devient un lieu très achalandé. Les pèlerins s'y précipitent depuis que des ouvriers en y faisant des travaux ont découvert une crypte qui aurait été une chapelle des premiers chrétiens de la région et où Saint Denis en personne aurait dit la messe. Un prieuré est construit. La partie haute de l'abbaye qui commençait à se délabrer est abandonnée au profit de la partie basse. Entre les deux partie fut construite une allée couverte qui dévalait la butte sur plus de 400mètres ! C'est la princesse Françoise de Lorraine de Guise qui est alors abbesse. Citons parmi les abbesses qui se succéderont, Marguerite de Rochechouart, grande érudite qui parle le latin, le grec et qui est rrès versée en philosophie. N'oublions pas Emilie de la Tour d'Auvergne et Catherine de la Rochefoucauld. Les piétons de Paris retrouveront leur nom en arpentant les rues depuis la place des Abbesses jusqu'au IXème arrondissemrnt un peu plus bas, en traversant le boulevard de Rochechouart.











Pierre tombale dans l'absidiole du baptistère


 











La façade de l'église rue du Mont Cenis, face à la place du Tertre. Cette façade un peu plate est sans inspiration date de la fin du XVIIIème siècle





Mentionnons enfin la dernière abbesse de Montmartre : Marie-Louise de Montmorency-Laval. En 1789, les révolutionnaires pensant qu'il y avait des armes dans l'abbaye projettent de l'attaquer. Après quelques péripéties, l'abbesse qui s'est enfuie et se cache à Bondy est dénoncée (tradition bien française) arrêtée et transférée à la Conciergerie. L'abbesse, vieillie est devenue sourde et aveugle. Elle est jugée par le tribunal révolutionnaire. Fouquier-Tinville ne pouvant recevoir aucune réponse de cette femme dictera au greffier une phrase devenue célèbre et qui n'honore pas son auteur :" C'est bon, c'est bon, écrivez qu'elle a conspiré aveuglément et sourdement." Elle est conduite place du Trône (aujourd'hui place de la Nation) où  elle est guillotinée avec quinze autres religieuses. Elles chanteront jusqu'à ce que tombe la dernière tête. Elles sont enterrées au proche cimetière de Picpus où vous pouvez voir leurs tombes.
L'abbaye est vendue comme bien national; elle est complètement détruite et démontée pierre à pierre; Il ne subsiste que l'église paroissiale qui devient pour quelques année "Temple de la Raison" et qui lorqu'elle retrouvera son usage cultuel gardera le nom de Saint Pierre aux dépens de Saint Denis qui était pourtant le saint patron de la paroisse de Montmartre.

















Franchissez la grille et découvrez la façade assez banale, ornée de portes de bronze qui ont été offertes en 1980 par le sculoteur Tomasso Gismondi. Vous voyez sur la photo la porte Notre-Dame. La porte centrale est consacrée à Saint Pierre et la porte de gauche à Saint Denis. Les vantaux sont à lire comme des vitraux. Le premier en bas à gauche représente l'annonciation, le deuxième en bas à droite : la nativité. Il suffit de les regarder en montant : le 3ème représente les noce de Cana, puis  Jésus rencontrant sa mère; le 5ème : Jésus en croix puis la déposition de croix. Le 7ème la Pentrecôtre et le dernier l'Ascension. Chacun appréciera selon son goût et sa sensibilité ces sculptures modernes qui semblent avoir connu l'usure du temps et font penser à des figures de glaise mal dégrossies.




Le dernier vantail de la porte de Saint Pierre (le martyre)


















Le troisième vantail de la porte de Saint Denis (Denis arrive à Paris).








  
A gauche de la cour d'entrée s'étend le cimetière du Calvaire où sont enterrées quelques personnalités comme Pigalle ou Bougainville. On ne peut visiter le cimetière qu'une fois par an à la Toussaint. La grille de Gismondi qui le sépare de la cour ne manque pas de force. Elle représente la Resurrection.
















Les vitraux ont été réalisés par Max Ingrand dans les années 50. Ils représentent le Christ, St Pierre, St Denis ainsi que d'autres saints vénérés sur la butte. Quelques uns (dans les absidioles ont un décor végétal). Ils sont de couleurs vives avec des rouges  vibrants.











Chapelle du Saint Sacrement.












Saint Benoît, Saint Ignace. Transept sud.

















Saint Pierre et le coq (choeur)






Parmi les assez belles réussites dans le mobilier contemporain religieux, on peut citer l'autel de cuivre émaillé de Froidevaux consacré en 1977. Pour une fois, la tendance minimaliste et misérabiliste a été abandonnée au profit d'une oeuvre qui puise son inspiration à la fois dans un passé médiéval où l'on réservait l'or et les pierreries aux objets liturgiques les plus sacrés et aux formes contemporaines stylisées et dynamiques.















La face principale représente la vigne de Montmartre, les maisons et les moulins. Le symbolisme y est clair et inclut Montmartre dans le mystère eucharistique du pain et du vin.

















Sur une des faces St Pierre est représenté avec ses inévitables clefs mais sans son gallinacé chanteur. St Dominique a lui aussi l'honneur d'un côté de l'autel pour des raisons familiales... Une tante des donateurs, soeur Marie Solange était en effet dominicaine.
 Dans le choeur vous pourrez découvrir plusieurs toiles de valeur. Un tableau assez impressionnant dû à José Ribera (début du XVIIème). C'est une descente de croix très sombre où le visage douloureux de la mère apparaît au dessus du corps supplicié du fils qui semble appuyé contre elle et dont les bras sont comme les ailes d'un oiseau blessé mais tentent de s'ouvrir encore pour accueillir les hommes.
 Un immense tableau de Parrocel (1750) représente Jésus au jardin des oliviers. Il est composé de trois parties : en bas, dans l'ombre les disciples endormis; au centre le Christ face à un ange qui lui tend les bras et au-dessus, dans la lumière la croix du supplice portée par des angelots.



















                                                                          











 Une autre toile représente le reniement de Saint Pierre par le Guerchin (début XVIIème). Pierre se chauffe les mains à un brasero et refuse de suivre la direction indiquée par le doigt de celle qui l'accuse, tandis qu'un soldat  pose la main sur son épaule. Cette attitude du saint qui semble préférer le confort de cette chaleur à l'héroïsme auquel l'invite l'homme en armes, attitude bien compréhensible et humaine nous interpelle aujourd'hui où tout engagement pour plus de justice et de fraternité implique que l'on abandonne ses pantoufles et son brasero! Et pourtant nous ne risquons pas d'être crucifiés la tête en bas...

















Une dernière toile de moindre facture, d'un artiste anonyme représente une flagellation. Elle est un peu gesticulatoire; seule la tunique rouge qui annonce le supplice donne un peu de force à l'ensemble et au Christ qui jette un regard de côté et se demande ce qu'il fait dans ce mauvais film.
 

Lien : le cimetière saint Vincent fin d'annee

















     Et maintenant  à vous de découvrir cette église à l'histoire mouvementée mais qui reste imprégnée de prières et de chants. Il est agréable de quitter l'agitation touristique du quartier pour s'y asseoir un moment et écouter le murmure des pierres.

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La rue Foyatier. Montmartre.
La rue Foyatier. Montmartre.

La rue Foyatier est une des plus photographiées de Montmartre ...

Elle escalade la Butte avec ses 220 marches qui par chance se répartissent en une dizaine de volées avec à chaque étape un palier de décompression qui permet de retrouver son souffle!

Elle a été baptisée en 1867 et comme de nombreuses rues du quartier (Pigalle, Cortot, Pilon, Goujon etc...) porte le nom d'un sculpteur.

Denis Foyatier (1793-1863,) artiste académique, reçut des commandes aussi bien de l'Eglise que de l'Etat!

Le régime de Vichy, on ne sait pourquoi, ne l'apprécia guère et envoya à la fonderie une bonne partie de ses oeuvres...

Spartacus
Spartacus

Il en reste ici ou là quelques unes...

Au Louvre par exemple où s'exhibe, athlète impassible au sexe miniature, son Spartacus brisant ses chaînes qui à l'origine se dressait dans le jardin des Tuileries...

La rue Foyatier. Montmartre.

A Orléans, sur la place du Martroi, sa Jeanne d'Arc caracole sur son cheval de bronze...

La rue Foyatier. Montmartre.

Place Suzanne Valadon

La rue Foyatier. Montmartre.
La rue Foyatier. Montmartre.
La rue Foyatier. Montmartre.

La rue prend naissance sur la petite place Suzanne Valadon qui faisait partie de la rue Foyatier avant de recevoir en 1961 le nom de la mère d'Utrillo.

La première curiosité que nous rencontrons est l'école élémentaire dont la porte d'entrée se situe "officiellement" au "1" rue Foyatier alors que la rue commence aujourd'hui trois mètres plus haut.

La rue Foyatier. Montmartre.

Suzanne Valadon. Catherine nue allongée. 1923

La rue Foyatier. Montmartre.

On voit ici les deux plaques (Valadon et Foyatier) et la porte d'entrée de l'école au 1.

La rue Foyatier. Montmartre.
La rue Foyatier. Montmartre.

En réalité, aucun Parisien n'a pour adresse la rue Foyatier qui, à l'est longe le funiculaire et à l'ouest est bordée par l'arrière des gros immeubles 1920 des rues voisines!

La rue Foyatier. Montmartre.

Revenons à l'école!

Elle a reçu dans ses murs Jean Jaurès qui à l'automne 1908 y prononça à l'occasion d'un meeting socialiste, un discours sur les menaces de la guerre.

La rue Foyatier. Montmartre.

Elle eut pour élève le jeune Samuel Tyszelman

Appelé "Titi" par ses camarades, il milita dans les jeunesses communistes et prenant une part active à la Résistance, fut arrêté par les Nazis et fusillé le 19 août 1941 dans le bois de Verrières. Il avait 20 ans.

La rue Foyatier. Montmartre.

Jean-Roger Debrais, jeune photograveur engagé dans la lutte armée contre l'occupant et ses complices a été, lui aussi, élève dans cette école.. Il est mort sous les balles, 35 rue d'Anjou.

La rue Foyatier. Montmartre.

Côté pair, la station du funiculaire.

A certaines heures une foule de touristes la prend d'assaut pour éviter l'ascension de la rue Foyatier.

La rue Foyatier. Montmartre.

Sur la place on trouve le plus souvent une double queue de touristes, devant le funiculaire et devant la sanisette.

La queue de la sanisette n'en finit pas de s'allonger car en ce lieu hyper touristique, elle est la seule à accueillir les vessies trop pleines de deux millions de passagers qui chaque année grimpent dans le funiculaire!

La rue Foyatier. Montmartre.
La rue Foyatier. Montmartre.

Le funiculaire inauguré en 1900 avait à l'origine pour vocation de faciliter l'accès des pèlerins à la basilique.

Le 1er funiculaire

Le 1er funiculaire

La rue Foyatier. Montmartre.
La rue Foyatier. Montmartre.
La rue Foyatier. Montmartre.
La rue Foyatier. Montmartre.
La rue Foyatier. Montmartre.

Ceux qui auront le courage de gravir les marches auront l'occasion de passer au pied des grands immeubles cossus construits dans les premières décennies du XXème siècle, quand les promoteurs investissaient la Butte.

rue Barsaq

rue Barsaq

L'escalier de la rue Barsaq vient se jeter dans celui de la rue Foyatier comme une rivière dans un fleuve!

La rue Foyatier. Montmartre.

L'immeuble d'angle s'arrondit à la proue...

La rue Foyatier. Montmartre.
La rue Foyatier. Montmartre.
La rue Foyatier. Montmartre.
La rue Foyatier. Montmartre.

Sur les murs s'improvise une galerie d'art éphémère...

La rue Foyatier. Montmartre.
La rue Foyatier. Montmartre.
La rue Foyatier. Montmartre.
La rue Foyatier. Montmartre.
rue Gabrielle

rue Gabrielle

Avant d'atteindre les sommets, la rue Foyatier reçoit une deuxième rue, la rue Gabrielle qui pourrait nous faire penser que la belle dame aimée du roi Henri serait passée par là.

Hélas! Il n'en est rien! Cette Gabrielle était la fille aînée du gros propriétaire des terrains sur lesquels la rue a été lotie!

La rue Foyatier. Montmartre.
Le 11 rue Foyatier

Le 11 rue Foyatier

Nous voici maintenant au seul endroit de la rue qui ouvre sur les escaliers.

Le bâtiment connut plusieurs métamorphoses.

La rue Foyatier. Montmartre.

Il abrite aujourd'hui le Corcoran's Sacré Cœur. Le célèbre pub irlandais de la place de Clichy a fait des petits et a ouvert sa 7ème enseigne parisienne au cœur de Montmartre.

Les whiskies et les bières ont remplacé le vin et l'eau bénite!

En effet le bâtiment rescapé de l'expo universelle de 1900 a longtemps accueilli les pèlerins. Il s'appelait alors "Au repos de Béthanie".

La rue Foyatier. Montmartre.
La rue Foyatier. Montmartre.

Quand les pèlerins se firent plus rares, il se métamorphosa en Café-Restaurant de Montmartre Belle-Vue.

La rue Foyatier. Montmartre.

...Et puis après la faillite, il abrita à partir de 1929 l'atelier d'un célèbre graveur, éditeur, imprimeur : Roger Lacourière.

La rue Foyatier. Montmartre.

Robert Lapoujade et Roger Lacourière dans l'atelier.

Roger Lacourière (1892-1966) a marqué l'art de la gravure en inventant de nouveaux procédés qui intéressèrent quelques uns des plus grands artistes de son temps comme Matisse, Braque, Chagall..

Ils fréquentèrent son atelier de la rue Foyatier et certains comme Picasso qui fut initié par lui à l'aquatinte au sucre devint son ami.

Dédicace de Picasso pour "son ami" Lacourière.

Dédicace de Picasso pour "son ami" Lacourière.

Gravure de Picasso de Lacourière

Gravure de Picasso de Lacourière

En 1957 Frélaut succéda à Lacourière jusqu'en 2008, date de la fermeture définitive de l'atelier connu aujourd'hui de tous les collectionneurs.

La rue Foyatier. Montmartre.

La partie haute du bâtiment est une boutique de souvenirs made in China au rez de chaussée et une salle pour fêtes et banquets avec vue panoramique sur Paris au premier!

Mais elle ne nous concerne pas puisque son adresse n'est pas rue Foyatier mais rue Saint Eleuthère!

La rue Foyatier. Montmartre.

Pour redescendre plus vite sans attendre le funiculaire, pourquoi ne pas choisir comme l'ancien maire de la Commune libre de Montmartre, Pierre Labric, le vélocipède?

La rue Foyatier. Montmartre.

Pierre Labric. Octobre 1922.

La rue Foyatier. Montmartre.

... et retrouver sur la place Valadon, le magicien et ses créatures irisées qui émerveillent les enfants!

La rue Foyatier. Montmartre.

Liens :

Les rues et les places de Montmartre (classées alphabétiquement)

http://http://www.montmartre-secret.com/article-rues-de-montmartre-classement-alphabetique-98260010.html

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Mosaïques du chœur. Olivier Merson. Sacré-cœur de Montmartre.

     C'est ce qu'il y a de plus spectaculaire dans la décoration de la basilique, c'est aussi par sa composition, ses couleurs, sa précision une grande réussite. L'immense mosaïque du chœur attire le regard dès que l'on a franchi la porte de bronze.

Mosaïques du chœur. Olivier Merson. Sacré-cœur de Montmartre.

     Le bleu et l'or dominent et créent une voute poétique où l'on s'attend à voir filer les étoiles.

Basilique Saint-Marc.

Basilique Saint-Marc.

     Il y eut d'âpres discussions pour savoir quel type de décor serait choisi. La fresque ou la mosaïque. La seconde fut choisie pour répondre à la cohérence du monument romano-byzantin voulu par Abadie.

Ravenne

Ravenne

     Le projet initial était plus modeste. Abadie aurait souhaité un Christ surmonté d'anges et à ses pieds une procession de pauvres et de riches représentant l'humanité conduite vers la vie éternelle. Sorte d'inversion de la danse macabre où riches, hommes d'église, paysans sont entraînés vers la mort. 

   

Dès 1911 le programme se fait plus ambitieux lorsqu'il est décidé de faire appel à un des peintres les plus en cour auprès des responsables religieux : Luc Olivier Merson (1846-1920) qui est présenté en cette première moitié du XXème siècle comme "le grand artiste chrétien"!

Mosaïques du chœur. Olivier Merson. Sacré-cœur de Montmartre.

La source (Luc Olivier Merson) étude pour les fresques de l'Opéra Comique.

    Il a pourtant commencé sa carrière comme peintre proche du symbolisme. Et peu à peu il s'est spécialisé dans les sujets historiques et religieux. Mais il est aussi auteur de fresques dans le goût fin de siècle, à l'Opéra comique de Paris :

                            Plafond de l'escalier d'honneur. (Merson)

 

Parmi ses réalisations marquantes, citons, proche de son travail pour le Sacré-Cœur, la chapelle byzantine de l'Institut Pasteur destinée à recevoir le tombeau de Pasteur et de sa femme.

Mosaïques du chœur. Olivier Merson. Sacré-cœur de Montmartre.

  Il reçoit pour adjoints les Magne père et fils (Lucien architecte de la basilique et Henri-Marcel peintre (1877-1944). Ce dernier est chargé de la maquette et des cartons grandeur nature réalisés à partir des peintures de Merson. Les ateliers du mosaïste René Martin reçoivent les premiers cartons en 1918.

Mosaïques du chœur. Olivier Merson. Sacré-cœur de Montmartre.

Une des premières études de Merson pour le Christ de la mosaïque.

    En 1920 Merson meurt et il est remplacé par son élève Marcel Imbs (1882-1935). On verra que l'élève est fortement influencé par son maître quand il conçoit une mosaïque pour l'arc triomphal de l'église Saint-Jean Baptiste de la Salle!

     Les travaux de préparation de la voûte prennent beaucoup de temps car elle doit supporter le poids des tesselles en pâte de verre, plus de 68 tonnes!

   Merson qui avait réalisé les dessins de la partie centrale (Christ, Esprit, Dieu) n'a fait qu'ébaucher les parties latérales. Le relais est donc pris par Magne et Imbs. La mosaïque sera terminée en 1923.

Mosaïques du chœur. Olivier Merson. Sacré-cœur de Montmartre.

     Elle couvre une superficie de 474 m2 d'un seul tenant. La seule tête du Christ fait deux mètres de haut!

 

     Le Christ est debout, les bras ouverts, dévoilant son cœur .... Il apparaît dans la mandorle qui rayonne derrière lui et qui a pour épicentre le cœur couronné d'épines. Les bras ouverts évoquent la croix.

Mosaïques du chœur. Olivier Merson. Sacré-cœur de Montmartre.
Mosaïques du chœur. Olivier Merson. Sacré-cœur de Montmartre.

     Au-dessus du Christ l'Esprit rayonne lui aussi, les ailes ouvertes. Il fait le lien avec la dernière mandorle dont on ne voit qu'une partie et dans laquelle apparaît Dieu, couronné d'or et de gloire.

Mosaïques du chœur. Olivier Merson. Sacré-cœur de Montmartre.

Autour du Christ, sa mère est debout à  sa droite tandis qu'à gauche c'est Saint Michel.

    Tous deux sont de même échelle, ils sont les plus grands personnages après le Christ, tandis que plus petits, on voit devant la Vierge le pape Léon XIII et devant Saint-Michel, Jeanne d'Arc et la France portant la couronne.

                                           Léon XIII, Jeanne d'Arc, la France....

Les autres parties de la mosaïque ne sont plus l'oeuvre de Merson bien que s'inspirant pour certaines d'esquisses qu'il avait eu le temps de dessiner. Dans la partie basse, le monde terrestre, dans la partie haute le divin...

A la droite du Christ est représenté le cortège des saints et des bienheureux de l'Eglise universelle :

Mosaïques du chœur. Olivier Merson. Sacré-cœur de Montmartre.

Les auréoles portent le nom des élus : Pierre, Jean, Paul, Ignace d'Antioche, Agnès, Augustin, Dominique, François d'Assise, Ignace de Loyola, Gertrude, Catherine de Sienne, Rose de Lima, Thérèse d'Avila

Mosaïques du chœur. Olivier Merson. Sacré-cœur de Montmartre.

A la gauche du Christ ce sont les saints de l'église de France qui cheminent dans le ciel :

Lazare de Marseille, Marie-Madeleine, Marthe, Denis dont l'auréole reste accrochée sur la tête coupée), Martin, Geneviève, Bernard, Louis, François de Sales, Vincent-de-Paul, Marguerite-Marie, Jean-Eudes, Madeleine-Sophie Barrat. Ces trois derniers liés au culte du Sacré-cœur.

Madeleine, Marthe, Denis, Martin, Geneviève, Bernard, Louis...

Madeleine, Marthe, Denis, Martin, Geneviève, Bernard, Louis...

    Dans la partie inférieure, entre des arcades qui font penser à des décors de Ravenne, on peut voir, sous le cortège des saints de l'église universelle trois scènes qui rappellent ,avec des personnages plus petits, l'institution du culte du Sacré-      cœur :

Mosaïques du chœur. Olivier Merson. Sacré-cœur de Montmartre.

     C'est sans doute la partie la plus faible de la mosaïque, réaliste, peu inspirée: Clément VII institue la fête du Sacré-Coeur. Pie IX étend cette fête à toute l'église. Léon XIII consacre le genre humain au Sacré-Coeur.

Mosaïques du chœur. Olivier Merson. Sacré-cœur de Montmartre.

    Sous le cortège des saints de France, les scènes historiques représentent (de droite à gauche) la grande peste de Marseille qui en 1720 poussa les autorités politiques et religieuses à prononcer le voeu qui plaçait la ville sous la protection deu Sacré - cœur.

 

Mosaïques du chœur. Olivier Merson. Sacré-cœur de Montmartre.

    Louis XVI et la famille royale au Temple. Le roi confie son sort et celui du pays au Sacré-cœur.

 

    Le voeu national par lequel les autorités religieuses, morales, politiques veulent consacrer la France au Sacré-coeur...

 

     Un souci de réalisme habite la composition assez plate : les généraux Soris et de Charrette tiennent la bannière, devant eux se tiennent les initiateurs de la basilique, Legentil et Rohault de Fleury, enfin on reconnaît les trois cardinaux qui ont présidé à la construction : Guibert, Richard et Amette.

Mosaïques du chœur. Olivier Merson. Sacré-cœur de Montmartre.

     Malgré l'évidente influence des mosaiques byzantines, il est vain de comparer cette oeuvre à celles qui ne cessent de nous émerveiller et de nous émouvoir à Ravenne comme à Venise. Cependant il est juste de reconnaître la réussite de cette immense mosaïque qui projette en avant le Christ vêtu de blanc, avec la même efficacité que se projette dans le ciel de Paris la basilique blanche. Le ciel bleu, les vibrations de l'or donnent à l'ensemble une dimension poétique et quasi onirique.

Mosaïques du chœur. Olivier Merson. Sacré-cœur de Montmartre.

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