L'église du Château d'Oléron présente quelque intérêt, notamment grâce à ses remarquables peintures sur panneaux de bois, dans le choeur (voir : Eglise Notre-Dame Le Château d'Oléron. Le retable.)
Ses vitraux ne sont pas exceptionnels mais très représentatifs de l'art religieux de la deuxième moitié du XIXème siècle.
La plupart sont l'oeuvre d'un maître-verrier bordelais de grand renom, Gustave-Pierre Dagrant à qui l'on doit plus de la moitié des vitraux de l'île.
Dans le bras du transept, à gauche, la verrière représente La Donation du Rosaire à Saint Dominique et à Sainte Catherine de Sienne. Cette dernière étant la patronne des journalistes et des médias, il n'est pas inutile de lui demander un petit coup de main protecteur pour ceux qui dans cette profession malmenée, continuent de chercher la vérité....
En-dessous Sainte Elisabeth de Hongrie, accusée par le roi de dérober des victuailles pour les donner aux pauvres, contrainte d'ouvrir son tablier, en voit tomber une tresse de roses...
A ses côtés un évêque représente l'autorité de Rome...
Le bas du vitrail et son chapelet de roses....
A gauche du choeur, la vierge est debout sur la lune, entourée de chérubins. Elle est enlevée au ciel par des anges qui posent pour le photographe. L'un d'eux, en bas, soulève le manteau virginal pour nous faire coucou.
Marie est symbolisée dans la partie haute du vitrail par la Fontaine de Vie et dans la partie basse par la Rose Rouge, la Rose Mystique de la souffrance et des épines qui ont transpercé son coeur en même temps que le front et les tempes de son fils.
A droite du choeur, la Vierge est représentée dans la gloire. Elle est couronnée par le Père, le Fils et l'Esprit. Représentation qui heurte nos frères protestants qui nous accusent de transformet la Trinité en Quatuor!
Marie est posée sur son croissant de lune dans une ronde d'angelots aux ailes frémissantes.
En haut, elle est symbolisée par la Tour de David qui prend des allures de Fort Louvois...
Et en bas par la fleur de lys, symbole de sa virginité.
Toujours dans le choeur, nous pouvons voir quatre médaillons. Celui de Saint-Louis qui eut pour la Vierge une dévotion profonde et qui fit construire en son honneur de nombreuses églises.
Celui de jean le Baptiste....
Et pour faire pendant à ces deux figures masculines, côté nord, deux figures féminines: Sainte Amélie en habit de religieuse avec le livre et la branche de lys, la piété et la pureté...
Et Sainte Hélène de Hongrie, princesse et couronnée, des roses blanches dans son tablier...
Dans le transept sud, Saint Charles-Borromée est représenté devant les tours ciselées de la cathédrale de Milan.
Il fut au XVIème siècle, archevêque de cette bonne ville et il s'évertua à y appliquer la contre-réforme. Il s'en prit aux protestants et aux Juifs. Il parvint à obtenir l'expulsion de ces derniers de tout le Milanais où ils vivaient depuis des siècles.
Il n'en sera pas moins canonisé pour l'ensemble de son oeuvre et notamment pour le secours qu'il apporta aux malades lors de la grande peste qui s'abattit sur Milan en 1576. A chacun ses pestiférés!
Dans la nef, deux saints plus fréquentables. A droite : Saint François, le Poverello, l'ami des oiseaux et des loups. Il avait sans doute un visage plus intelligent et plus rayonnant que sur ce vitrail...
Et Sainte Thérèse, la petite amoureuse du Christ, la tâcheronne toujours au service de ses soeurs, le coeur simple, le poète.
Ces deux derniers vitraux ne sont pas dus à Dagrant mais à l'un de ses rivaux, Henri Feur, lui-même installé à Bordeaux. Son style est convenu et peu spirituel. Il faut dire que les commandes étaient considérables et que les maîtres-verriers répétaient souvent les mêmes dessins.
S'il fallait caractériser le "style" XIXème de ces vitraux, on pourrait parler d'un art composite qui prend au Moyen-âge ses décors floraux stylisés (pour les encadrements), au classicisme les thèmes et la théâtralité des personnages, au romantisme l'expressivité des visages.
Le tout n'étant pas forcément inspiré... mais la lumière qui joue avec le verre y apporte sa poésie colorée...
Pour une visite plus complète de l'église, voir : Le Château. Oléron. Eglise, un peintre inconnu...
Eglise Notre-Dame Le Château d'Oléron. Le retable.
Autres églises d'Oléron
La chapelle de Grand Village (Oléron) Elie Murat.
Eglise de Saint-Trojan. Oléron.
Eglise Saint-Pierre. Oléron. Nicolas Greschny.
Oléron. Eglise de Saint-Georges.
La Perroche. Oléron. Le prieuré, chapelle et cloître.
Eglise Saint-André. Dolus. Oléron.
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