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Montmartre secret

Montmartre secret

Pour les Amoureux de Montmartre sans oublier les voyages lointains, l'île d'Oléron, les chats de tous les jours. Pour les amis inconnus et les poètes.

Résultat pour “rocher suisse

Publié le par chriswac
Publié dans : #VOYAGES...

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Dans le soleil clair de la Méditerranée, l'Arc de Triomphe du Peyrou édifié à la gloire de Louis XIV invite les Montpelliérains à la promenade vers l'esplanade et les jardins.

Il a été édifié en 1692 par Augustin Charles d'Aviler sur les plans de François d'Orbay...

arc porte saint martin

                                       Porte Saint-Martin. Samuel Champlain (1924)

Il s'inspire visiblement de l'Arc de la Porte Saint-Martin dont il transforme les deux arches latérales en fausses portes ornées de sculptures.

Il est de moindres dimensions : 15 mètres de haut et 18 mètres de large.

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Sur l'attique, l'inscription latine peut être traduite ainsi : "Louis le Grand qui régna pendant 72 ans a apporté la paix sur terre et sur mer après avoir séparé, contenu et s'être attaché des peuples dans une guerre de 40 années." 

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Son principal intérêt réside dans ses médaillons sculptés de belle facture, tous à la gloire du Grand Roi.

Côté jardin, à gauche, Hercule, avatar de Louis XIV tient sous son pied la tête du malheureux lion anglais, réduit en carpette...

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L'aigle de l'Empire bat piteusement des ailes tandis que la Victoire ailée couronne le héros.

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      C'est dans le visage d'Hercule au nez bourbonien et à la moue dédaigneuse que l'on peut reconnaître le monarque, plus que dans la musculation athlétique!

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Toujours côté jardin, le médaillon de droite commémore la prise des villes belges de Mons et Namur. La Victoire qui tient l'écusson solaire royal saisit les clés des villes vaincues. Le lion emblême de la Belgique (et de la ville de Namur) se raplatit sous le pied de la dame comme un gros toutou.

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Au-dessus des médaillons figurent des trophées d'armes, un fatras de symboles guerriers amoncelés en tribut...

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Nous passons sour la grande porte aux caissons ornés de fleurs....

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Et nous arrivons côté ville où deux autres médaillons nous attendent...

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Il y a des gestes dictés par l'inconscient... Je n'ai pris qu'une seule photo partielle du médaillon de gauche. J'ai compris après coup qu'il ne me plaisait pas du tout, non pas artistiquement parlant mais quant à sa signification. En effet, il symbolise la Révocation de l'Edit de Nantes, une des plus grandes injustices et des plus grandes bêtises du Roi qui se disait Soleil.

La Foi sûre d'elle piétine un pauvre vieillard représentant l'hérésie. Elle brandit un calice devant lequel s'agenouille une brave femme.

Il y avait au bas du médaillon une inscription : "Extincta Hoeresi" qui fut effacée à la Révolution. Il est toujours plus facile d'effacer les mots que les faits et leur conséquence...

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A droite, le médaillon est plus sympathique. Une divinité au sexe indéterminé (sorte de Neptune Grand Siècle) ordonne au Vieil Océan de s'unir avec la pulpeuse et juvénile Méditerranée assise sur le triton de Vénus. Il symbolise l'achèvement du Canal du Midi qui reliait les deux mers.

L'inscription rappelle cette union historique : "L'océan et la mer Méditerranée sont désormais joints".

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On aimerait ne retenir que cet exploit royal et oublier le sang et les destructions. Mais on ne refait pas l'histoire.

Laissons la dormir sur ses deux oreilles... et regardons cet Arc de Triomphe comme un beau témoignage artistique d'un siècle fécond qui donna à Montpellier cette porte ouverte sur le ciel et le soleil.

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Liens : Montpellier et région:


Les cariatides et les atlantes de Montpellier. (1)

Cariatides et atlantes de Montpellier (2)

Alexandre Cabanel. L'ange déchu. Musée Fabre Montpellier.

Jean Cousin. La Charité. Musée Fabre. Montpellier.

Aigues Mortes. La Chapelle des Pénitents Gris. (1)

Aigues Mortes. La Chapelle des Pénitents Gris. (2)

Trompe l'oeil. place Saint Roch. Montpellier

Le Mikvé de Montpellier. Témoin juif du Moyen-Âge.

Karl Lehmann. Sainte Catherine d'Alexandrie. Musée Fabre. Montpellier.

Cathédrale de Maguelone. Les vitraux. (1) extérieur. Bleu. Robert Morris.

Cathédrale de Maguelone. Vitraux (2) Intérieur. Bleu. Robert Morris.

Cathédrale de Maguelone. (3) Vitraux. Intérieur. Jaune. Robert Morris.

Jean jacques Henner. Le bon Samaritain. Musée Fabre Montpellier.

 

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Publié le par chriswac
Publié dans : #VOYAGES..., #Peintres

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C'est une belle surprise que cette toile de Karl Lehmann, aérienne et musicale, avec son atmosphère apaisée et douce comme une peinture de Giotto.

Elle représente Sainte Catherine d'Alexandrie portée au tombeau par les anges.

Sainte Catherine est une vierge et martyre du IIIème siècle dont le culte s'est activé avec les croisades. On doute de son existence mais la légende fait d'elle une érudite chrétienne qui aurait choisi le mariage mystique avec le Christ et refusé les avances de l'empereur Maximien qui l'aurait alors livrée à ses tortionnaires.

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Les anges de tête portent un fragment de la roue hérissée de piques avec laquelle elle aurait été martyrisée (la roue se serait brisée et les piques auraient crevé les yeux des bourreaux), la palme du martyr et la couronne des élus. 

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La sainte qui a la paleur de la mort est enveloppée dans un suaire, le visage aux longues paupières baissées, aux lèvres entrouvertes sur une dernière prière.

Son corps est transporté par les anges qui le déposeront sur un sommet proche du Mont Sinaï en Egypte où il sera retrouvé quelques siècles plus tard, intact, préservé des atteintes du temps. Les moines du monastère Ste-Catherine se feront alors les gardiens du sanctuaire. Ils le sont encore aujourd'hui.

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Un ange porte le corps qui ne pèse pas, une main sous la tête et l'autre sous les épaules.

Il y a dans cette scène une fluidité de nuage. La morte est portée par les anges comme un vaisseau par les vagues.

La force de cette représentation vient du contraste entre la mort, l'horizontalité du cadavre, et le mouvement qui est vie. Les anges transmettent au cadavre leur douceur et leur chaleur. Le plus proche, le visage penché vers la femme a le visage d'un amoureux, triste et tendre...

On pense au film de Malick, The Tree of Life, quand au bord du miroir de la mer où le ciel se reflète, ceux qui se sont aimés se retrouvent, légers, graves, et transfigurés...    

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Des musiciens accompagnent le cortège. Ils ressemblent aux anges de la Renaissance. Le joueur de luth lève ostensiblement les yeux au ciel tandis que ses voisins déroulent le long ruban de la partition qui, n'en doutons pas, est un choral de Bach!

Karl Lehmann (1814-1882) qui se fit naturaliser français sous le nom d'Henri Lehmann n'oublie pas qu'il a été à bonne école, celle d'Ingres. Son dessin à la fois précis et soyeux évoque son maître. Il est plus connu pour ses portraits et notamment celui de Liszt, dans lequel il a saisi la force et la fragilité du musicien.

Sa Sainte Catherine du musée Fabre est une de ses oeuvres les plus belles.

Elle est silence et musique

Elle est mouvement et immobilité

Elle est douleur et douceur

Elle est invitation à la rêverie comme l'est une migration de grands oiseaux dans le soleil couchant

 

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Liens Montpellier:

Jean Cousin. La Charité. Musée Fabre. Montpellier.

Les cariatides et les atlantes de Montpellier. (1)

Cariatides et atlantes de Montpellier (2)

Le Mikvé de Montpellier. Témoin juif du Moyen-Âge.

Trompe l'oeil. place Saint Roch. Montpellier

Aigues Mortes. La Chapelle des Pénitents Gris. (1)

Aigues Mortes. La Chapelle des Pénitents Gris. (2)

Alexandre Cabanel. L'ange déchu. Musée Fabre Montpellier.

Arc de Triomphe du Peyrou. Montpellier.

Cathédrale de Maguelone. Les vitraux. (1) extérieur. Bleu. Robert Morris.

Cathédrale de Maguelone. Vitraux (2) Intérieur. Bleu. Robert Morris.

Cathédrale de Maguelone. (3) Vitraux. Intérieur. Jaune. Robert Morris.

Jean jacques Henner. Le bon Samaritain. Musée Fabre Montpellier.


 

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Publié le par chriswac
Publié dans : #VOYAGES...

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1 rue de la Barralerie, une petite foule se presse. Elle s'apprête à descendre dans le passé de Montpellier, à entrer dans un lieu sacré, un des plus anciens et des plus beaux bains-rituels juif.

Impossible de le découvrir autrement qu'en s'agrégeant à un groupe et en avalant avant d'y parvenir un cours de deux heures sur l'histoire de la ville! Si vous ne vous inscrivez pas pour cette visite guidée et scolaire au syndicat d'initiative, vous ne pourrez pas y entrer!

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Il y avait à Montpellier une communauté juive bien implantée dès le XIIème siècle. Elle était composée de familles venues d'Andalousie, chassées par les persécutions des Almohades.

Jusqu'au XIVème siècle, les Juifs de Montpellier menèrent une existence normale, avant que Philippe le Bel ne s'avisât de les expulser et que Charles VI en 1394 ne mît un terme définitif à leur présence.

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Vers 1300 donc, une communauté d'un peu moins d'un millier d'individus croit avoir trouvé un hâvre d'accueil dans la bonne ville. Ils construisent leur synagogue et le Mikvé attenant...

Des fouilles sont en cours pour dégager la vieille synagogue, quant au Mikvé, il a été restauré et a retrouvé son aspect médiéval intact.

Son architecture pure et harmonieuse est romane. On y accède par un long couloir voûté, une plongée dans le temps...

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On fait halte dans le vestiaire ou déshabilloir. Il y fait frais et le groupe de touristes serré comme un troupeau, écoute sagement...

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Dans cette ville qui a détruit la majeure partie de son passé médiéval et dont les églises ont allègrement brûlé pendant les joyeusetés des guerres de religion, ce lieu est rare et précieux. On peut y voir des niches dans les murs épais et tout autour de la pièce une banquette de pierre.

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Du côté du bassin s'ouvre une belle baie géminée à colonette dont le chapiteau est décoré d'un motif floral...

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On voit ici la colonette blanche qui avec le temps s'est légèrement inclinée vers le bassin comme pour mieux garder en mémoire toutes les femmes qui se sont plongées devant elle dans les eaux transparentes...

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Côté couloir, le mur est percé d'ouvertures simples...

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Au-dessus du bain se déploie une belle voûte romane en plein-cintre.

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Nous arrivons au bain lui-même, à la piscine où mène l'escalier et les marches immergées.

C'est un lieu émouvant qui invite au silence.

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Selon les préceptes, une femme ne peut avoir de relation sexuelle que 7 jours après ses règles et après s'être plongée dans les eaux purificatrices.

Pour être un peu moins misogyne, notons que certains hommes s'immergent également après toute éjaculation, voulue ou non.

Ce n'est pas une règle imposée mais elle est suivie par de nombreux Hassidim... 

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L'eau doit être "naturelle", c'est à dire qu'elle doit provenir directement d'une source ou de la pluie. 

On ferme les yeux pour ne pas être indiscret et ne pas surprendre, le mur du temps aboli, les corps blancs des baigneuses...

... et l'on pense à Apollinaire

 

"Voie lactée ô soeur lumineuse

Des blancs ruisseaux de Chanaan

Et des corps blancs des amoureuses

Nageurs morts suivrons-nous d'ahan

Ton cours vers d'autres nébuleuses"

 


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Liens : Montpellier et région:


Les cariatides et les atlantes de Montpellier. (1)

Cariatides et atlantes de Montpellier (2)

Alexandre Cabanel. L'ange déchu. Musée Fabre Montpellier.

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Aigues Mortes. La Chapelle des Pénitents Gris. (1)

Aigues Mortes. La Chapelle des Pénitents Gris. (2)

Trompe l'oeil. place Saint Roch. Montpellier

Karl Lehmann. Sainte Catherine d'Alexandrie. Musée Fabre. Montpellier.

Arc de Triomphe du Peyrou. Montpellier.

Cathédrale de Maguelone. Les vitraux. (1) extérieur. Bleu. Robert Morris.

Cathédrale de Maguelone. Vitraux (2) Intérieur. Bleu. Robert Morris.

Cathédrale de Maguelone. (3) Vitraux. Intérieur. Jaune. Robert Morris.

Jean jacques Henner. Le bon Samaritain. Musée Fabre Montpellier.

 

 

 

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Publié le par chriswac
Publié dans : #POEMES Chats.. photos..articles

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Il y a longtemps que Steinlen est mort et qu'il passe son éternité au petit cimetière Saint-Vincent, privilège de quelques élus montmartrois. Si par hasard vous lui rendez visite, vous serez très bien reçu par un matou qui apprécie l'ombrage sauvage qui recouvre le rocher qui lui sert de pierre tombale.

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Cette introduction pour vous avertir que nous n'allons pas le rencontrer aujourd'hui au 102 bis de la rue Lepic, mais que c'est un autre amoureux des chats que nous allons découvrir.

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Il peint les petits félins avec une précision et un art très académiques mais comme chacun sait, lorsque l'on se soucie de la réalité au point d'en représenter le moindre poil, on touche malgré soi au fantastique. Rien n'est plus onirique qu'un paysage  dont on a voulu représenter le plus minuscule brin d'herbe... ou le chat dont on n'a pas manqué une vibrisse... 

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J'ai aperçu Raymond Guix depuis la rue, à travers la vitrine. Il était installé dans un fauteuil et peignait une miniature-chat.

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Comme cette petite tricolore au pelage hérissé prête à se défendre ou à ronronner, selon l'humain qui s'approche...

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Raymond Guix est un peintre catalan qui est venu poser sa valise à Montmartre, il y a plus de 50 ans!

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Il a donc rencontré sur la Butte le Chat Noir de Steinlen et tous les "gouttières" qui font vivre la nuit le jardin de la Turelure et le square où Louise Michel n'a jamais perdu son chat, comme le prétend une chanson écrite pour se moquer d'elle.     

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Ses vieux chats ramenés de Nouvelle Calédonie n'avaient certes pas l'allure de ce prince-là mais ils se sont trouvés si bien à Montmartre qu'ils y ont assuré leur descendance et colonisé le village, histoire de venger les Canaques!

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Raymond Guix, pour assurer l'ordinaire, fait photographier ses toiles sur de petits cartons collés sur des plaquettes de bois.

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Ensuite il reprend la photo au pinceau... Il n'est pas rare que toute la surface soit repeinte.... Il vend ses petites reproductions qui sont en même temps des originaux, 25 €.

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Ses grandes toiles par contre seront plus agressives pour votre porte-monnaie!

Vous pourrez également lui apporter quelques photos de votre animal et il le mettra en scène dans un tableau...

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Vous aurez le droit de penser que son art est trop proche de celui des calendriers de la Poste ou des chromos.

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C'est possible. Il n'imagine pas le chat... il le prend tel qu'il est... et si par hasard une puce passait sur son pelage, je suis sûr qu'elle se retrouverait sur la toile!

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Mais comme je l'écrivais au début de cet article, cette précision et cette fidélité finissent par devenir troublantes...

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...Elles rendent la beauté et la grâce en même temps que le silence qui est l'élément même des chats comme l'eau est celui des poissons...

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Vous pouvez rendre visite à l'artiste dans sa petite galerie de la rue Lepic où il est installé dans son fauteuil comme un chat dans une corbeille...

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...Au milieu de ses toiles où volent des canards...

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...Où se pose une chouette effraie...

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... Où rumine en vous surveillant un boeuf coiffé de son oiseau pique-boeuf..

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....Vous verrez quelques paysages étranges...

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...Et la maison de vacances dont il vous suffira de pousser la porte, jamais fermée à clé, pour entrer dans l'univers de Raymond Guix!

 

Liens: peintres et chats.

Steinlen. Dessins de chats. (5)

Chats et grands peintres. Susan Herbert (2)

Montmartre. Peintre. Perrine Chartrain. Rue Girardon.

Chats: Calendrier. Cartes postales de Marc Boulanger.

Art forain (I). Les chats.

Poème pour la chatte Minouche.

PHOTOS de mes CHATS

 

Liens: Chats. Poèmes, Art, photos....

 

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Publié le par chriswac
Publié dans : #VOYAGES...

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Saint-Geniès est une de ces petites villes du Périgord Noir qui ont traversé les siècles et vivent à leur rythme indolent entre les pierres dorées de leur église et de leur château...

 

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      Sur une butte à quelques mètres de l'église, se dresse comme posée sur la courbe de la Terre, une petite chapelle gothique du XIVème siècle...

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      Edifiée par Gaubert de Chaminade, elle est modeste et sobre. Pas de sculptures, pas de clocheton, une maison de pierres qui se hausse un peu plus que les maisons civiles vers le ciel clair de Dordogne...

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Poussez la porte de bois vermoulu et entrez dans sa lumière...

La chapelle désaffectée résonne du bruit de vos pas et les murs au fur et à mesure que votre regard s'adapte et s'applique, laissent émerger, venus du Moyen-Âge des fantômes pâlis...    

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La chapelle fut couverte de fresques en 1327. Les fresques ont perdu peu à peu leurs couleurs et leur dessin mais sont encore visibles, comme à travers les vitres embuées du temps.

Saint-Georges, vêtu en chevalier des Croisades terrasse toujours le dragon...   

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      Sainte Catherine d'Alexandrie dont la légende se répandit en Occident à l'occasion des Croisades, est représentée en prière au moment de son supplice ordonné par l'empereur Romain Maximien. Des roues garnies de pointes doivent déchiqueter la Sainte mais elles se brisent sur son corps tandis que les picots de fer crèvent les yeux des tortionnaires.  

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      Saint Marc protégé par son lion lève la main en signe de bénédiction. Est-il là lui aussi pour rappeler que la route des croisés passait de préférence par Venise, à l'ombre du lion perché sur la colonne de la place Saint-Marc?

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Saint François, le poverello, le saint le plus attachant et le plus détaché... celui qui sans doute eût condamné les guerres religieuses. Il est là, mains ouvertes, marquées par les stigmates... Il attend peut-être que s'y perchent les oiseaux du Bon Dieu...

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      Je ne suis pas certain de l'identité de ce Saint guerrier qui brandit son épée. Est-ce Saint Michel, vénéré au Moyen-âge? Il paraît jeune et il se déhanche légèrement à la mode du XIVème siècle et des Vierges élégantes, les marioles, qui donnèrent leur nom à de moins recommandables énergumènes...

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      Saint Pierre brandit la clé du Paradis. Lui aussi se déhanche comme la plupart des personnages représentés sur les murs et qui, si différents de leurs prédécesseurs romans, hiératiques et éternels, semblent esquisser un pas de danse, un pas de "branle" peut-être ou de "tresque"...

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      Les autres peintures sont plus détériorées. On peut deviner ici la pesée des âmes. Un ange tient la balance. Dans les plateaux de petits personnages tentent de se faire aussi légers que possible...

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      Cette fresque figure sans doute le baptême du Christ que Jean le Baptiste bénit, tandis que la colombe de l'Esprit Saint descend à tire d'ailes sur l'homme-Dieu.

Les eaux du Jourdain ont disparu. Ne subsiste qu'un enduit de la couleur des roches. J'aime cette scène, cette Trinité qui me fait penser à l'icône de Roublev.  

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      Sur le mur du fond, la Sainte Cène nous parvient comme à travers un brouillard. 

C'est avec elle et son invitation au partage et à l'amour que je quitte la chapelle du Cheylard. Elle est sur la Terre, une maison préservée, un livre ouvert de poésie dont il manque des mots que vous devrez recréer. Si la Préhistoire a ses grottes peintes, Le XIVème siècle périgourdin a sa Chapelle du Cheylard, ouverte à tous, offerte à tous...


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Liens: 

Rocamadour. Fresques Annonciation et Visitation.

Chats de Dordogne. Petits poèmes.

Fontevraud. Fresques de Thomas Pot.

 

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE Monuments. Cabarets. Lieux

Je gravis les trois cents marches pour trouver refuge un instant dans ma vieille église. Dans le choeur, à droite, le tableau de José Ribéra : La descente de Croix  jette une tache blafarde sur les murs de pierre. C'est un tableau ténébreux qui nous fait entrer dans la nuit de la mort. Le lourd cadavre pèse de tout son poids inerte et les bras décloués semblent se replier comme les ailes d'un oiseau de mer mazouté. Il évoque le corps blafard des cours de dissection ou les animaux depecés pendus au crochet des abattoirs. La femme sur laquelle il s'appuie un instant avant de s'écrouler apparaît sur l'encre du ciel, comme un masque blanc qui exprime sans espoir la douleur et l'interrogation. Les yeux sans vie du supplicié sont tournés vers lui comme vers un astre mort.
 




















En face de Ribéra, de l'autre côté du choeur, s'élève vers les voûtes l'immense toile de Parrocel : Jésus au mont des Oliviers. Elle est divisée en trois parties et comme emportée par la diagonale des deux personnages du centre de l'oeuvre.















En bas les apôtres endormis. Ils ont la lourdeur en eux du sommeil qui vous entraîne malgré vous et vous colle à la terre. Ils savent que leur ami est seul et qu'il prie dans l'angoisse et la terreur de la torture promise et de la mise à mort; ils étaient certains de l'accompagner dans cette dernière nuit et les voilà affaissés sur eux-mêmes, collés au rocher comme au ventre maternel. Ils sont seuls dans leur nuit comme est seul celui qui attend sa mort. "Quiconque meurt, meurt à douleur"  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au centre du tableau, l'ange de l'agonie. Il vient dans le gris et le bleu qui dissipent les ombres. Il montre le chemin de l'apaisement. Il ne ment pas, il ne dit pas que le passage sera facile mais il tend la main comme dans les air un trapéziste veut saisir celui qu'il désire entraîner vers les hauteurs.

 

 



















Le Christ, les bras encore tournés vers le sol et vers ses compagnons endormis, se tourne lentement vers lui et se détache de cette terre qu'il aime et dont il connaît chaque senteur et chaque vibration. Le ciel d'orage succède à la nuit.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En haut du tableau apparaît l'or du monde promis, la clarté de la demeure céleste. La croix et les instruments du supplice sont portés par des angelots qui semblent jouer. Etrange apothéose que cette bande de bébés grassouillets qui manient la couronne d'épines, la lance, le fouet, l'éponge imbibée de vinaigre comme des garnements s'amuseraient avec un insecte capturé, un animal piégé... Ils sont censés représenter l'innocence et me donnent l'envie furieuse de leur botter les fesses.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sous la Descente de Croix de Ribéra, une grande toile met en scène Le Christ aux outrages. Elle est due à un anonyme qui ne perd rien à le rester. Il y a là-dedans beaucoup de théâtre et de gesticulation. Le Christ lui-même se demande ce qu'il fait dans ce tableau. Il semble attendre comme un modèle attend la fin de la pose pour toucher son salaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans la petite chapelle de gauche, sur le mur de droite au-dessus des pierres tombales des abbesses, une toile du Guerchin illustre Le reniement de Saint Pierre. Pierre se chauffe les mains à un braséro. Son corps se dirige vers la chaleur, vers la vie mais sa tête est déjà tournée vers cette femme qui l'invective : "Toi aussi tu étais avec le Nazaréen Jésus". Elle insistera trois fois et trois fois, il niera : "Je ne connais pas cet homme dont vous parlez".

 

















Etrange visage que celui de cette servante. Pas de haine, pas de violence mais un étonnement douloureux devant la lâcheté et l'abandon. Derrière elle le soldat qui a compris a déjà posé la main sur l'épaule de Pierre. Il est curieux et rassurant que cet homme qui a renié par trois fois au mépris de l'amour ait joué un tel rôle par la suite au point d'être le premier d'une longue lignée de papes. Ne nous étonnons plus des errances et des manquements de la hiérarchie écclésiastique et ne souhaitons pas à tous les prélats, les prêtres, les responsables qui ont trahi le Christ de finir comme Pierre sur une croix renversée, la tête en bas.






















Et pour terminer la visite, jetons un oeil rapide aux deux grands tableaux, dans le transept sud. Ils représentent Geneviève patronne de Paris et bergère à ses heures. Ils sont dans le plus pur style saint sulpicien et d'une sucrerie un peu écoeurante. Pourtant, je les considère avec tendresse. Le nom de Geneviève a été porté par une amie qui est morte il y a moins d'un an. C'était une femme remarquable, douce et humble, toujours préoccupée des autres au point de ne pas s'inquiéter de sa propre santé et de laisser en elle progresser un sale cancer qui l'emporta.









 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Geneviève,que la vie te soit douce comme une caresse.

Lien : Les vitraux de Saint Pierre de Montmartre (Max Ingrand)  

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Publié le par chriswac
Publié dans : #ASIE


Il y a des fleuves qui vous entraînent dans des contrées sauvages où le temps n'est pas le nôtre, où les les hommes, les animaux et les esprits se partagent et se disputent parfois le territoire mouvant des eaux. Le Mékong est de ceux-là. Il traverse plusieurs pays, naît au Tibet, passe sans rancune par la Chine avant d'être frontière entre Birmanie et Laos, Thaïlande et Laos, faire un tour au Cambodge et se perdre dans la mer au Vietnam. Son nom laotien signifie : "Mère des eaux". Une mère qu'on a violentée en de certains endroits, en coulant du béton dans son lit pour jeter d'une rive à l'autre des barrages, gros fournisseurs d'hydroélectricité et de catastrophes écologiques. Ainsi des villages ont-ils été rayés de la carte et des territoires où vivaient des espèces rares et parfois non encore recensée ont-ils été noyés.

 

Sur les 4 400 km qu'il parcourt, presque 1 900 sont au Laos qui est donc le pays où il semble être le plus à l'aise malgré ces violences. Il est vrai que la traversée de la Chine l'avait bien préparé à ces brutalités. 


 Un jeune pêcheur jette son filet. Le rêve de chacun est de capturer un de ces poissons chats mythiques (le pa beuk ) dont on dit que certains pèsent plus de 350 kg. Les Thaïlandais les payent un bon prix, ce qui a  précipité sa raréfaction. Il continue cependantd'être bien vivant dans les légendes villageoises et dans les peurs des enfants. Lorsqu'ils se baignent, ils veillent à ne pas s'éloigner et à ne pas tomber dans les trous où le poisson-dragon guette ses proies avec une prédilection particulière pour la chair fraîche des petits laotiens.
Les buffles élevés pour aider les paysans dans les champs et les rizières ont plus de chance que le dauphin blanc qui comme le pa beuk est en voie de disparition. On l'appelle dauphin de l'Irrawady, du nom du fleuve birman où il prospérait jadis. Il rejoindra bientôt à son corps défendant le Nirvâna, la bienheureuse non-existence promise par  bouddha!
Une photo du bateau qui nous permit de naviguer jusqu'au Vat Phou (dont il porte le nom), temple Khmer plus ancien qu'Angkor et construit au pied d'une colline appelée Linga Parvata, les hindouiste y voyant un phallus, un Linga, image même de Shiva.
Le temple dont on ne voit ici qu'un bâtiment fait partie aujourd'hui du patrimoine de l'humanité. Une humanité qui ne sera  pas dépaysée avec la pierre sacrificielle et les serpents qui recevaient le sang des victimes.

Le sang cascadait sur les marches avant de couler entre les têtes des serpents. Mais revenons au fleuve qui nous réserve de belles surprises... comme les chutes de Khong Pha Beng.

 Un peu plus loin, le fleuve s'élargit et avant d'arriver au Cambodge. Il enserre de nombreuses îles. la région de Khong est appelée pays des 4000 îles...

Comme l'île de Khone que les guides présentent comme une petite enclave dans le passé colonial français! Il faut beaucoup de bonne volonté pour débusquer ce passé... Quelques maisons, une ligne de chemin de fer recouverte de lianes et dans la forêt, une vieille locomotive en train de rouiller. Une nostalgie à la Duras..; Elle n'est pas très loin la concession de "la femme blanche" de Barrage contre le Pacifique et moins loin encore la plainte de la mendiante de Savannakhet qui obsèdait à la folie le vice consul amoureux d'India Song.

L'île est aujourd'hui le domaine de jeunes venus de toute l'Europe, des Etats Unis et d'Australie... Ils louent pour quelques sous des chambres dans les guest houses, se balancent dans des hamacs, se laissent flotter dans des bouées sur les eaux tièdes, assistent aux prières des moines, chantent et s'aiment dans un monde dont la moiteur et le calme les entourent d'un liquide amniotique

.
Tandis que les Laotiens s'activent et les regardent avec bienveillance ...
Et que ce rocher immuable continue d'abriter dans ses flancs des milliers de statues qui regardent de haut couler le fleuve et la vie des hommes...

Lien : Laos. Les enfants du Mékong. Photos.  

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Publié dans : #OLERON EGLISES Cimetières

             Une des rues principales du Château porte le nom de la gloire locale, Omer Charlet, peintre qui eut son heure de gloire et dont quelques oeuvres sont visibles dans l'île.

              Pierre-Louis-Omer Charlet (son nom exact et un peu encombrant) naquit le 2 janvier 1809 au Château, dans une familles de propriétaires (!)
              A Paris où il étudia aux Beaux-Arts, notre Oléronnais fut élève d'Ingres et du Baron Gros qui lui donna le goût des scènes historiques.
Peintre accompli, il fut médaillé au Salon et plusieurs de ses toiles furent achetées par l'Etat.
Il mourut à paris en 1882.

La Charente maritime conserve un certain nombre de ses oeuvres, notamment dans les musées de La Rochelle et de Rochefort. Il est possible également d'en découvrir dans la cathédrale de la Rochelle et dans trois églises de l'île d'Oléron.

 I  
Dans l'église Notre-Dame de l'Assomption au Château :



          Une grande toile peinte entre 1860 et 1869 (le dernier chiffre peint  n'est pas visible) représente les trois vertus théologales
: la Foi qui porte la croix, l'Espérance qui tient une ancre marine et la Charité (l'Amour) entourée d'enfants. L'oeuvre est de bonne facture mais un peu froide et académique. L'angelot, au premier plan brandit les épîtres de Paul, dans lesquelles l'apôtre cite ces trois vertus, en précisant que la plus grande des trois, c'est l'Amour:

"
Quand j'aurais la foi la plus totale, celle qui transporte les montagnes,
S'il me manque l'amour, je ne suis rien..."



          Le peintre a bien situé l'Amour au sommet d'une composition pyramidale mais il lui a donné des traits fades et conventionnels.

 

           Une deuxième toile représente Thérèse d'Avila, si l'on se fie au village et au paysage qui apparaissent sur la gauche et au costume de carmélite de la sainte.
          Geste convenu et théâtral, main droite posée sur le coeur en signe d'étonnement d'être "élue" et d'humble acceptation, bouche qui semble faire la moue, regard tourné vers les hauteurs d'où parvient un rayon arc-en-ciel divin...
           Peu d'originalité pour représenter une femme qui, lorsqu'une de ses soeurs avait des visions mystiques, lui conseillait de manger un bon beefsteack!



          Une troisième toile représente Pierre, un gaillard que j'aime bien. Il est le Patron de ma paroisse montmartroise.
          Son emballement, son côté chien fou et en même temps son manque de courage et de parole au moment du chant du coq, me le rendent sympathique...

          Là encore, peu d'originalité. Pierre est représenté en barbu (et Dieu sait que je me méfie des barbus de tout poil). Il tient les clés du Paradis qui apparemment est protégé par des portes épaisses aux serrures géantes.
Le rocher porte l'inscription latine : "Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise..."

II Dans l'église Saint-André de Dolus.




           Le peintre regroupe autour de la Vierge à l'enfant, les saints honorés dans l'île d'Oléron : Denis (en arrière plan avec sa crosse d'évêque), à ses côtés Saint-Trojan, évêque lui aussi, Georges le combattant, Pierre et ses clés, André le martyr crucifié...



          Au premier plan la Foi est incarnée par Thérès d'Avila et l'Amour par Elisabeth de Hongrie ( Eglise Saint-André. Dolus. Oléron. )

          L'oeuvre est elle aussi, un peu théâtrale, dans le goût du XIXème. On remarquera l'inscription sous les pieds de marie : Benedicta sit Insula Nostra Olerum. Que soit bénie notre Île d'Oléron. 

III Dans l'église de Saint-Trojan.

Pour terminer l'inventaire, la toile de Charlet que je préfère et qui n'est pas classée : Notre-Dame des Tempêtes.



             Elle est plus sombre et romantique, elle évoque malgré le message qu'elle veut donner, le destin de l'homme pris dans les eaux noires d'un naufrage et qui soudain voit un salut auquel il serait bon de croire si tout l'équipage était guidé vers lui...

             Omer Charlet est plus inspiré dans son romantisme tardif. Vous pouvez passer le pont pour visiter le musée de Rochefort qui expose quelques oeuvres de la même qualité, comme les orphelines de la mer. La toile représente deux jeunes filles sur un fond de ciel sombre, avec au loin, le navire au mât brisé qui entraîna vers la mort leur père à qui la Vierge des Tempêtes oublia d'apparaître...   

 

 

 

 

     Non loin d'Oléron, dans l'église de Marennes, une très belle toile représente le martyre de Saint André... Peut-être était-elle prévue pour l'église de Dolus.

Le saint y est représenté comme un jeune homme séduisant et sensuel, jambes écartées sur le bois de la croix en X.

 

2010 0422Marennes0047           


Lien  Eglise de Saint-Trojan. Oléron.

Omer Charlet. Orphelines de la mer. Rochefort. Musée Hèbre de saint clément.

 

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Cuba 125

C'est un des plus beaux paysages de Cuba que cette vallée de Vinales où s'élèvent comme autant de pains de sucre, les mogotes, roches calcaires qui ont été sculptées par l'érosion comme l'ont été sous d'autres cieux les ilôts semés dans la baie d'Along.

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Sur le mogote des Deux Soeurs, une paroi de 120 mètres de haut et 180 mètres de long a été peinte. Elle fait partie du circuit touristique obligatoire, organisé par Havana Tour...

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Un panneau vous accueille au pied du mur (!) et vous en raconte la genèse.

 Un notable révolutionnaire et anthropologue par ailleurs, Antonio Nunez Jimenez (successeur du Che à la tête de la Banque Nationale de Cuba!) se promenant dans les mogotes un beau mois de septembre 1959, découvre de nombreux fossiles de coquillages, de crânes de sauriens et d'aborigènes...

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Ni une ni deux, il file chez son ami fidèle, Fidel Castro et lui raconte sa merveilleuse découverte, preuve que l'archipel cubain, avant de connaître la Révolution, avait connu l'Evolution, depuis les ammonites jusqu'aux hommes!

Il fallait à tout prix immortaliser cette découverte. Ce qui est fait en 1960, lorsqu'on confie au peintre cubain Leovigildo Gonzales Morillo la réalisation de l'immense peinture qui sera sans doute la seule oeuvre qui permettra à son nom de ne pas sombrer à jamais dans l'oubli...

Tous les guides vous rappellent, pour donner un peu d'épaisseur à l'artiste, qu'il fut élève de Diego Rivera, célèbre fresquiste mexicain, amant et mari de Frida Kalho.    

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La fresque est avant tout une prouesse technique... Le défi consiste à donner l'impression d'une peinture murale sur une paroi pleine de plis, de replis et d'accidents.

A gauche, les ammonites, papa, maman et bébé représentent le début de l'évolution....sur fond bleu maritime...

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Viennent ensuite les plésiosaures dont Nessie du Loch Ness serait un cousin écossais...

Eux aussi sortent en famille : papa, maman et fiston...

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Ce détail pris de plus près montre quels calculs il a fallu faire pour que de loin l'oeil ait l'impression que l'oeuvre était peinte sur une surface plane.

Les cordes sont celles des restaurateurs qui réparent les dégradations dues aux pluies tropicales.

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Après les plésiosaures, viennent d'étranges animaux difficiles à identifier. Ce seraient papa, maman et bébé Megalocnus, espèces de paresseux des Caraïbes qui auraient longtemps survécu dans les forêts cubaines.

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Enfin pour couronner cette chaîne darwinienne, apparaît la famille humaine! Celle des plus grands prédateurs de la planète!

C'est la partie la plus réussie et la moins approximative de la peinture murale. Elle évoque, le génie en moins, les figures rouges de Matisse.

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Des cavaliers indifférents passent au pied du mogote...  Ils n'ont pas vu que dans le petit restaurant qui est au début de la falaise, on pouvait consommer une délicieuse pina colada !

C'est donc de ce côté que je me dirige illico presto!

Cuba 068

                                                 Vue sur les mogotes


 

Liens : Cuba. Quelques images...

Cuba. Cienfuegos. Théâtre Tomas Terry.

Cuba. Trinidad. Eglises, palais...

Cuba.Hemingway. Hôtel Ambos Mundos. Chambre 511.

Cuba. Parc Guanayara.

Cuba. Sancti Spiritus. Eglise.

Palestine. Le mur. Deheishe. Bethleem.

bronze Edo. Art japonais. cerf. biche. grues.

Art chinois. Chameaux. Figuriness funéraires.

paravent Japon. Les grues. Edo.

Paravent Corée. Epoque Choson.

Un paravent japonais. Ecole de Kano.Guimet

Mains de Bouddha. les mudras.

 

...

 

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La ville de Sancti Spiritus, en dehors des circuits touristiques, mérite largement que vous y passiez quelques heures. Son centre historique est d'ailleurs classé "Monument National".

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Extérieurement l'église n'a rien de remarquable : un enduit gris-bleu recouvre les pierres et le clocher massif.

La "Parroquial Mayor del Espiritu Santo" a été construite en 1680 à l'emplacement d'une église de bois incendiée par les pirates anglais au XVIème siècle.

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Elle n'est pas sans rappeler les églises d'Andalousie avec son plafond de bois ouvragé.

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Mais son principal intérêt réside dans la qualité de quelques unes des toiles qui la décorent et qui se détériorent lentement, faute de soins et de restauration.

C'est une partie du patrimoine cubain qui disparaît peu à peu et qu'il faut se hâter d'admirer...

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Dans le choeur sont accrochés plusieurs tableaux sur les murs latéraux.

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Une vierge tend la palme des martyrs aux malheureux qui se tordent les mains dans les flammes.

 Les suppliciés sont invités à saisir la palme, comme la queue de Mickey sur les manèges, non pour gagner un tour gratuit mais pour être hissés vers les Cieux et la félicité éternelle. 

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Voilà notre ami Saint-Ignace de Loyola, celui-là même qui prononça à Montmartre, dans la crypte du Martyrium, le fameux voeu à l'origine de la formation de la Compagnie de Jésus.

Il orienta les Jésuites vers la mission, notamment en Inde et en Chine. A Cuba, l'essentiel avait déjà été fait et il n'y restait plus beaucoup d'indiens à convertir!

Sur cette toile, il est engoncé dans une chasuble-crinoline d'où émerge son petit visage barbu.  Son index désigne péremptoirement les Ecritures. Devant lui, un angelot aux mollets rebondis exhibe le monogramme jésuite sur une boîte de dragées entourée de tulle rose!

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Enfin, une autre toile nous présente le Christ sur son nuage, tendant vers l'humanité ingrate son coeur enflammé. Décidément Montmartre ne veut pas me lâcher! Saint-Ignace! Le Sacré Coeur!

La toile est conventionnelle comme le sont bien des oeuvres de commande du XIXème.

Attachons-nous plutôt à celles qui sont accrochées dans la nef et la chapelle latérale.

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Voilà une oeuvre forte, étonnante, romantique, onirique...

Les parois de la grotte comme un ciel remué de branches reptiliennes, la lampe accrochée comme un astre mourant...

Le corps pâle du Christ qui paraît immense et qui forme avec Marie, Jean et les derniers fidèles, un cercle au centre duquel s'ouvre le sarcophage de l'ensevelissement...

La toile se dégrade... La mort gagne peu à peu... ce n'est pas du tombeau qu'elle sort...  Elle monte à l'assaut par le bas avec cette lèpre qui écaille les couleurs... 

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Toutes les toiles du Chemin de Croix sont intéressantes (je les présenterai dans un prochain article). Celle-ci représente la crucifixion.

Ce corps immense, sans résistance, offert comme l'agneau au couteau du boucher... A droite, le bras levé qui s'apprête à frapper sur le clou... En second plan, le juge impassible et satisfait, drapé dans son droit et sa confortable toge...

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Dans la chapelle latérale, le baptême du Christ est représenté de manière naïve. Un brave ange tient le linge qui servira de serviette au sortir du bain. Il sourit béatement ainsi que sourient Jésus et Jean. Le Christ bras croisés comme s'il tenait un enfant sur son coeur, s'incline docilement sous l'eau qui tombe de la main du Baptiste après avoir été irradiée par l'Esprit Saint planant au sommet de la toile. Le jour se lève à l'horizon... Les quatre personnages forment un cercle dans le ciel tandis que sur l'eau les cercles autour des jambes du Christ s'étendent et s'élargissent vers l'humanité...

Belle toile paisible qui rayonne comme une icône...

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Dans la même chapelle, le Christ sur son rocher porte de vrais cheveux et est habillé selon la tradition espagnole.

 Il me fait penser à une momie indienne. C'est peut-être l'âme des Indiens Taïnos massacrés qui est passée par là et qui donne à l'homme supplicié et martyrisé, cette ressemblance avec ceux qu'on a exterminés à l'ombre de la croix.

Pendant la conquête,Jésus, si l'on croit en lui, ne pouvait pas être Espagnol. Il était indien. Il faisait partie des Taïnos.

 

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Au centre de la ville, la bibliothèque a des allures d'opéra...

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Et c'est là, à quelques pas de l'église, que je suis allé vénérer d'autres seins!

...Et Eve qui tient la pomme apprécie la caresse!

 

Quelques vues de la ville:

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Liens Cuba :

Cuba. Parc Guanayara.

Cuba. Trinidad. Eglises, palais...

Cuba.Hemingway. Hôtel Ambos Mundos. Chambre 511.

Cuba. Cienfuegos. Théâtre Tomas Terry.

Cuba. Vallée de Vinales. Le Mur de la Préhistoire sur un mogote.

Cuba. Quelques images...

 

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