C'est un des plus beaux paysages de Cuba que cette vallée de Vinales où s'élèvent comme autant de pains de sucre, les mogotes, roches calcaires qui ont été sculptées par l'érosion comme l'ont été sous d'autres cieux les ilôts semés dans la baie d'Along.
Sur le mogote des Deux Soeurs, une paroi de 120 mètres de haut et 180 mètres de long a été peinte. Elle fait partie du circuit touristique obligatoire, organisé par Havana Tour...
Un panneau vous accueille au pied du mur (!) et vous en raconte la genèse.
Un notable révolutionnaire et anthropologue par ailleurs, Antonio Nunez Jimenez (successeur du Che à la tête de la Banque Nationale de Cuba!) se promenant dans les mogotes un beau mois de septembre 1959, découvre de nombreux fossiles de coquillages, de crânes de sauriens et d'aborigènes...
Ni une ni deux, il file chez son ami fidèle, Fidel Castro et lui raconte sa merveilleuse découverte, preuve que l'archipel cubain, avant de connaître la Révolution, avait connu l'Evolution, depuis les ammonites jusqu'aux hommes!
Il fallait à tout prix immortaliser cette découverte. Ce qui est fait en 1960, lorsqu'on confie au peintre cubain Leovigildo Gonzales Morillo la réalisation de l'immense peinture qui sera sans doute la seule oeuvre qui permettra à son nom de ne pas sombrer à jamais dans l'oubli...
Tous les guides vous rappellent, pour donner un peu d'épaisseur à l'artiste, qu'il fut élève de Diego Rivera, célèbre fresquiste mexicain, amant et mari de Frida Kalho.
La fresque est avant tout une prouesse technique... Le défi consiste à donner l'impression d'une peinture murale sur une paroi pleine de plis, de replis et d'accidents.
A gauche, les ammonites, papa, maman et bébé représentent le début de l'évolution....sur fond bleu maritime...
Viennent ensuite les plésiosaures dont Nessie du Loch Ness serait un cousin écossais...
Eux aussi sortent en famille : papa, maman et fiston...
Ce détail pris de plus près montre quels calculs il a fallu faire pour que de loin l'oeil ait l'impression que l'oeuvre était peinte sur une surface plane.
Les cordes sont celles des restaurateurs qui réparent les dégradations dues aux pluies tropicales.
Après les plésiosaures, viennent d'étranges animaux difficiles à identifier. Ce seraient papa, maman et bébé Megalocnus, espèces de paresseux des Caraïbes qui auraient longtemps survécu dans les forêts cubaines.
Enfin pour couronner cette chaîne darwinienne, apparaît la famille humaine! Celle des plus grands prédateurs de la planète!
C'est la partie la plus réussie et la moins approximative de la peinture murale. Elle évoque, le génie en moins, les figures rouges de Matisse.
Des cavaliers indifférents passent au pied du mogote... Ils n'ont pas vu que dans le petit restaurant qui est au début de la falaise, on pouvait consommer une délicieuse pina colada !
C'est donc de ce côté que je me dirige illico presto!
Vue sur les mogotes
Liens : Cuba. Quelques images...
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Cuba.Hemingway. Hôtel Ambos Mundos. Chambre 511.
Cuba. Sancti Spiritus. Eglise.
Palestine. Le mur. Deheishe. Bethleem.
bronze Edo. Art japonais. cerf. biche. grues.
Art chinois. Chameaux. Figuriness funéraires.
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