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Montmartre secret

Montmartre secret

Pour les Amoureux de Montmartre sans oublier les voyages lointains, l'île d'Oléron, les chats de tous les jours. Pour les amis inconnus et les poètes.

Publié le par chriswac
Publié dans : #ASIE


Il y a des fleuves qui vous entraînent dans des contrées sauvages où le temps n'est pas le nôtre, où les les hommes, les animaux et les esprits se partagent et se disputent parfois le territoire mouvant des eaux. Le Mékong est de ceux-là. Il traverse plusieurs pays, naît au Tibet, passe sans rancune par la Chine avant d'être frontière entre Birmanie et Laos, Thaïlande et Laos, faire un tour au Cambodge et se perdre dans la mer au Vietnam. Son nom laotien signifie : "Mère des eaux". Une mère qu'on a violentée en de certains endroits, en coulant du béton dans son lit pour jeter d'une rive à l'autre des barrages, gros fournisseurs d'hydroélectricité et de catastrophes écologiques. Ainsi des villages ont-ils été rayés de la carte et des territoires où vivaient des espèces rares et parfois non encore recensée ont-ils été noyés.

 

Sur les 4 400 km qu'il parcourt, presque 1 900 sont au Laos qui est donc le pays où il semble être le plus à l'aise malgré ces violences. Il est vrai que la traversée de la Chine l'avait bien préparé à ces brutalités. 


 Un jeune pêcheur jette son filet. Le rêve de chacun est de capturer un de ces poissons chats mythiques (le pa beuk ) dont on dit que certains pèsent plus de 350 kg. Les Thaïlandais les payent un bon prix, ce qui a  précipité sa raréfaction. Il continue cependantd'être bien vivant dans les légendes villageoises et dans les peurs des enfants. Lorsqu'ils se baignent, ils veillent à ne pas s'éloigner et à ne pas tomber dans les trous où le poisson-dragon guette ses proies avec une prédilection particulière pour la chair fraîche des petits laotiens.
Les buffles élevés pour aider les paysans dans les champs et les rizières ont plus de chance que le dauphin blanc qui comme le pa beuk est en voie de disparition. On l'appelle dauphin de l'Irrawady, du nom du fleuve birman où il prospérait jadis. Il rejoindra bientôt à son corps défendant le Nirvâna, la bienheureuse non-existence promise par  bouddha!
Une photo du bateau qui nous permit de naviguer jusqu'au Vat Phou (dont il porte le nom), temple Khmer plus ancien qu'Angkor et construit au pied d'une colline appelée Linga Parvata, les hindouiste y voyant un phallus, un Linga, image même de Shiva.
Le temple dont on ne voit ici qu'un bâtiment fait partie aujourd'hui du patrimoine de l'humanité. Une humanité qui ne sera  pas dépaysée avec la pierre sacrificielle et les serpents qui recevaient le sang des victimes.

Le sang cascadait sur les marches avant de couler entre les têtes des serpents. Mais revenons au fleuve qui nous réserve de belles surprises... comme les chutes de Khong Pha Beng.

 Un peu plus loin, le fleuve s'élargit et avant d'arriver au Cambodge. Il enserre de nombreuses îles. la région de Khong est appelée pays des 4000 îles...

Comme l'île de Khone que les guides présentent comme une petite enclave dans le passé colonial français! Il faut beaucoup de bonne volonté pour débusquer ce passé... Quelques maisons, une ligne de chemin de fer recouverte de lianes et dans la forêt, une vieille locomotive en train de rouiller. Une nostalgie à la Duras..; Elle n'est pas très loin la concession de "la femme blanche" de Barrage contre le Pacifique et moins loin encore la plainte de la mendiante de Savannakhet qui obsèdait à la folie le vice consul amoureux d'India Song.

L'île est aujourd'hui le domaine de jeunes venus de toute l'Europe, des Etats Unis et d'Australie... Ils louent pour quelques sous des chambres dans les guest houses, se balancent dans des hamacs, se laissent flotter dans des bouées sur les eaux tièdes, assistent aux prières des moines, chantent et s'aiment dans un monde dont la moiteur et le calme les entourent d'un liquide amniotique

.
Tandis que les Laotiens s'activent et les regardent avec bienveillance ...
Et que ce rocher immuable continue d'abriter dans ses flancs des milliers de statues qui regardent de haut couler le fleuve et la vie des hommes...

Lien : Laos. Les enfants du Mékong. Photos.  

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C
Mon cher Christian,<br /> Vous avez l'art rarissime de la relation de voyage que seuls quelques uns : Chateaubriand, Nerval, Rimbaud (lettres à sa soeur) Stendhal, Céline (?) ... possédaient.<br /> Vous savez mêler la description et les remarques personnelles qui en font la valeur et qui, surtout, évitent la platitude que pourrait avoir le "plat récit qui est le mien !"<br /> Votre père déteste (détestait ?) l'expression, c'est pourquoi je la prends à mon compte : vous avez TOUT A FAIT raison de nous prendre par la main et nous conduire par où vous êtes passé.<br /> Continuez à nous séduire, bien qu' "ailleurs l'herbe est toujours plus verte !" !
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C
<br /> Votre commentaire est très flatteur et me fait trembler comme un petit brin d'herbe à l'ombre des noms que vous évoquez. J'ai vu hier mon père que vous connaissez. Il n'est plus irrité par<br /> les "tout à fait", il n'est plus que sourire et gentillesse. Il est redevenu un petit enfant.<br /> <br /> <br />

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