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Montmartre secret

Montmartre secret

Pour les Amoureux de Montmartre sans oublier les voyages lointains, l'île d'Oléron, les chats de tous les jours. Pour les amis inconnus et les poètes.

Résultat pour “rocher suisse

Publié le par chriswac
Publié dans : #album

 

Février 2019 à Montmartre. Photos au jour le jour.

1er février. Acrobates sur les toits. Rue de Clignancourt.

Février 2019 à Montmartre. Photos au jour le jour.

2 février. La statue vivante refuse un verre de vin chaud qui nuirait à son maquillage!

Février 2019 à Montmartre. Photos au jour le jour.

3 février. Retour des courses rue du Chevalier de La Barre.

Février 2019 à Montmartre. Photos au jour le jour.

4 février. Le petit garçon aimerait avoir lui aussi un trombonne à coulisse. Place Suzanne Valadon.

Février 2019 à Montmartre. Photos au jour le jour.

5 février. Dans le ciel froid, rue Lepic.

Février 2019 à Montmartre. Photos au jour le jour.

5 février. Retour de l'école rue Norvins

Février 2019 à Montmartre. Photos au jour le jour.

6 février. Rue Barsacq.

Apparemment c'est pas l'amour qui les rend joyeux!

Février 2019 à Montmartre. Photos au jour le jour.

7 février. En planque? Rue Azaïs.

Février 2019 à Montmartre. Photos au jour le jour.

8 février. "Elle aurait notre âge". Place Dalida.

Février 2019 à Montmartre. Photos au jour le jour.

9 février. Jouer au ballon dans le ciel! rue du Cardinal Guibert.

Février 2019 à Montmartre. Photos au jour le jour.

10 février. Il est temps de penser à la Saint-Valentin!  Boulevard de Rochechouart.

Février 2019 à Montmartre. Photos au jour le jour.

11 février. Chapeaux! La chienne a d'autres préoccupations! Place Suzanne Valadon.

Février 2019 à Montmartre. Photos au jour le jour.

12 février. Sur les marches devant le Sacré-Coeur.

Février 2019 à Montmartre. Photos au jour le jour.

13 février. Le chien admirateur de sa maîtresse à la pétanque. Boulodrome de la rue Becquerel.

Février 2019 à Montmartre. Photos au jour le jour.

14 février. Danser avec son chien. Rue du Chevalier de La Barre.

Février 2019 à Montmartre. Photos au jour le jour.

15 février. Oui mais il parle aux oiseaux. Rue du Cardinal Guibert.

Février 2019 à Montmartre. Photos au jour le jour.

16 février. Vers la rue Lamarck et le ciel!

Février 2019 à Montmartre. Photos au jour le jour.

17 février. Sur les marches devant le spectacle de Paris.

Février 2019 à Montmartre. Photos au jour le jour.

18 février. Le chat noir! Célébrité montmartroise! Passage Cottin

Février 2019 à Montmartre. Photos au jour le jour.

19 février. Les bancs. Square louise Michel.

Février 2019 à Montmartre. Photos au jour le jour.

20 février. Traversée de la rue Berthe.

Février 2019 à Montmartre. Photos au jour le jour.

21 février. La lune en plein jour. Square Louise Michel.

Février 2019 à Montmartre. Photos au jour le jour.

22 février. Rêve d'évasion. Rue André del Sarte.

Février 2019 à Montmartre. Photos au jour le jour.

23 février. Les Ecossais devant le Sacré Cœur. Une prière (inutile!) avant le match.

Février 2019 à Montmartre. Photos au jour le jour.

24 février. L'ombre voilée. Rue Lamarck.

Février 2019 à Montmartre. Photos au jour le jour.

25 février. Repose ton cœur! Passage Cottin.

Février 2019 à Montmartre. Photos au jour le jour.
Février 2019 à Montmartre. Photos au jour le jour.

26 février. L'envol des mariés. Parvis du Sacré-Coeur.

Février 2019 à Montmartre. Photos au jour le jour.

27 février. Le chat va son chemin. Square Louise Michel.

    Un  mois étrange où le printemps et l'été se sont invités. Difficile de s'en réjouir. Le changement climatique a bien commencé avec ses dérèglements annoncés. L'année dernière Montmartre était sous la neige. Cette année, les pelouses se sont transformées en plages. Une petite sirène s'est installée sur un rocher. Elle attend la marée haute…

 

Février 2019 à Montmartre. Photos au jour le jour.

28 février....Tandis que les bérets rouges parcourent la rue Berthe où un cœur à la craie nous invite à aimer!

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Publié le par chriswac
Publié dans : #OLERON


    La côte de Charente offre de nombreux exemples d'architecture militaire.
   Il était vital au XVIIème siècle de protéger le port de Rochefort.
   Le Fort Louvois permettait, face à la citadelle du Château d'Oléron d'en interdire l'accès méridional.






     On aperçoit ici les remparts du Château...
     Le fort apparaît à marée haute comme une île de pierres, un fer à cheval jeté sur les courants marins.
     Louvois, ministre de Louis XIV en ordonna la construction sur un rocher appelé "le Chapus". 
     Ferry, déjà architecte du Château en dressa les plans, mais c'est Vauban qui à la mort de Louvois, reprit le projet qu'il réduisit presque de moitié. L'ovale prévu par Ferry devint ainsi ce demi-cercle dominé par un donjon.





     A marée basse l'accès se fait par une chaussée empierrée de 400 mètres .
     La base est recouverte de coquillages et d'algues qui la transforment en pierres vivantes.
    Le donjon, haut de 24 mètres vous accueille à l'entrée.



    Le blason sculpté en 1694 rappelle le pouvoir du roi.
    On y voit les fleurs de lys, la couronne et le sceptre.
    La religion catholique est symbolisée par le collier de l'ordre du Saint-Esprit avec ses coquilles Saint-Jacques (histoire de se rappeler au bon souvenir des protestants)...



    Le campanile au sommet de la tour et la batterie haute



  L'entrée du donjon, le pont levis au-desssus des douves...



 Les latrines, côté extérieur... 
 Les déjections tombaient directement dans la mer...




Côté intérieur...
La porte a disparu mais l'endroit est assez spacieux, bien éclairé, bien aéré et bien plus agréable que beaucoup de "toilettes" publiques!






La batterie haute...
Au loin apparaît le pont qui a enchaîné Oléron au continent.
L'île est désormais en laisse et a perdu toute chance de s'échapper au grand large!




La caserne qui abritait jusquà 35 hommes...
 On y peut voir les appartements, la cantine, la halle aux vivres avec sa citerne d'eau douce.






Le magasin à poudre avec son toit en dalles de pierres...
Il a résisté aux bombardements allemands qui ont endommagé le fort. Il est impressionnant et ressemble comme celui du château à une chapelle romane.
 


La batterie basse, de forme semi-circulaire pouvait recevoir 16 canons.






Une élégante échauguette,  poste de guet avancé, suspendu au-dessus des flots.



    L'intérieur du donjon et de la caserne ne présente pas un très grand intérêt. Pour justifier le prix d'entrée, un musée de l'huître y a été installé, de quoi vous dégoûter de cet animalcule), ainsi qu'un historique du fort, avec gravures fastidieuses.
La maquette de la région est plus réussie;  elle vous montre clairement le dispositif de défense.



Appartement du commandant...



La voûte du magasin à poudre...



Le corps de garde...
Au rez de chaussée, l'intendance et au-dessus la chambre des gardes...



  L'intérêt de la visite tient à la magie du lieu, à la couleur des pierres, à l'odeur de la mer, au cri des mouettes.
Le temps s'immobilise; on entend tonner les canons. On imagine les voiliers...

 Un fantôme d'anneau qui a cogné pendant des siècles contre le rempart vous regarde repartir...


Lien :Le Château. Oléron. La citadelle.


...

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Cité du Midi. Pigalle. Pittoresque et nature à préserver!
Cité du Midi. Pigalle. Pittoresque et nature à préserver!

Tous les habitants du quartier connaissent la Cité du Midi qui comme la Cité Véron voisine est un hâvre bucolique et paisible au coeur d'un des quartiers les plus trépidants de Paris.

Cigarettes et whisky...
Cigarettes et whisky...

Cigarettes et whisky...

Hélas les noctambules ne sont pas toujours des gens bien élevés et l'alcool aidant trouvent dans l'impasse accueillante un endroit idéal pour se soulager ou vomir sur le pavé la nourriture et les alcools que leur estomac violenté ne supporte pas.

A chaque matin sa surprise! Bouteilles cassées...préservatifs...petite culotte oubliée...cigarettes (de toutes sortes)...arbustes saccagés... Prévert qui habitait à quelques pas n'aurait pas eu le coeur d'ajouter à la liste un raton-laveur!

Cité du Midi. Pigalle. Pittoresque et nature à préserver!
Cité du Midi. Pigalle. Pittoresque et nature à préserver!
Cité du Midi. Pigalle. Pittoresque et nature à préserver!

Les noctambules qui ne s'écroulent pas sur le pavé, trouvent parfois amusant de casser les pots de fleurs comme s'il s'agissait de dégommer dans les fêtes foraines un maximum de cibles!

Cité du Midi. Pigalle. Pittoresque et nature à préserver!
Cité du Midi. Pigalle. Pittoresque et nature à préserver!

Les habitants retrouvent le matin la ruelle qu'ils ont agrémentée de fleurs et de plantes, vandalisée, empuantie, défigurée.

Fatigués de réparer les dégâts, de replanter, de refleurir, ils ont fini par s'adresser à la mairie de l'arrondissement pour trouver un remède à ce vandalisme nocturne.

Passage privatisé et rocher de la Sorcière! Scandale qui persiste!

Passage privatisé et rocher de la Sorcière! Scandale qui persiste!

Voilà qui nous rappelle le scandale du Passage Depaquit connu des Montmartrois et des touristes où les riverains pour les mêmes raisons que ceux de la Cité du Midi ont perdu patience et ont fini par privatiser la voie qui pourtant ne leur appartenait pas. Des célébrités du quartier, des milliers d'habitants ont eu beau pétitionné pour qu'on leur rouvre l'accès, ils n'ont pas été entendus. Aujourd'hui le scandale subsiste!

Rien de tel avec la Cité du Midi.

Simulation d'une grille et d'une enseigne façon Cité Véron.

Simulation d'une grille et d'une enseigne façon Cité Véron.

En effet, les riverains soucieux de l'intérêt public, conscients que leur impasse était appréciée des touristes et des Montmartrois qui ont gardé la nostalgie du village perdu, ne demandent pas qu'on ferme leur ruelle.

Ils demandent, ce qui est la moindre des choses qu'elle soit protégée la nuit, par une grille, des incursions des fêtards indélicats et des consommateurs de substances plus ou moins licites!

Cité du Midi. Pigalle. Pittoresque et nature à préserver!

C'est une initiative que tous les Montmartrois défendent car elle profite à tous. Pour ma part, moi qui suis un vieil amoureux inconditionnel de mon quartier, je la trouve justifiée et généreuse car elle ne s'accompagne pas d'un repli égoïste de privilégiés soucieux de privatiser leur espace.

Le maire du XVIIIème

Le maire du XVIIIème

Le maire a été averti par lettre des problèmes que rencontrait la Cité, des 12 plaintes pour dégradations déposées en quelques mois et des 7 interpellations pour vol, violences et cambriolages.

Le vendredi 19 décembre une entrevue a eu lieu entre les riverains, Eric Lejoindre le maire du XVIIIème accompagné de son adjoint Félix Beppo, de Sylvain Hammoudi responsable de la sécurité et de Bocar Diallo responsable de la propreté. Elle a été cordiale et constructive.

Nous pouvons donc avoir bon espoir pour que le problème soit résolu et que cette voie parisienne continue d'enchanter les promeneurs et les poètes!

C'est une affaire à suivre...

Nous la suivrons attentivement!

Une terrasse pour suivre l'évolution du XVIIIème!

Une terrasse pour suivre l'évolution du XVIIIème!

Est-il toujours vivant ce gardien de la Cité que j'ai photographié en 2009?

Est-il toujours vivant ce gardien de la Cité que j'ai photographié en 2009?

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Publié le par chriswac
Publié dans : #VOYAGES..., #Peintres

Le maître de Giotto était Cimabue dont nous avons vu le crucifix sauvé des inondations dans l'église Santa Croce de Florence.

Ce chef d'oeuvre ne pouvait qu'influencer l'élève qui tout en vénérant son inspirateur prend ici son indépendance pour devenir à son tour source d'inspiration.

Giotto. Crucifix de Santa Maria Novella. Florence.
Giotto. Crucifix de Santa Maria Novella. Florence.

Après 12 années de restauration c'est en 2001 que le crucifix a repris sa place originelle, celle qu'il occupait au XIIIème siècle au centre de la travée principale  de l'église.

Cette position entre le sol et les voûtes lui donne un aspect aérien et les bras en croix s'ouvrent comme pour un envol.

Le Christ est représenté fidèlement à la tradition de l'époque. Il est le Christ de souffrance dont l'agonie s'est achevée... 

 

Son corps s'est affaissé sur lui-même. Les côtes sont saillantes, les plaies ouvertes dont le sang ultime s'écoule. Le ventre est proéminent sur le périzonium.

Le périzonium c'est le "pagne de pureté" dont on vêt le Christ qu'on n'ose représenter nu comme l'étaient les suppliciés romains. La transparence du pagne peint par Giotto et l'inexistence de toute trace visible du sexe vont inspirer un temps les peintres jusqu'à ce qu'au XIVème siècle ne s'impose le vêtement de toile épaisse et décente!

 

Giotto. Crucifix de Santa Maria Novella. Florence.
Giotto. Crucifix de Santa Maria Novella. Florence.
Giotto. Crucifix de Santa Maria Novella. Florence.

La tête du Christ se penche sur son épaule. Les yeux clos n'interrogent pas le ciel, ils sont baissés vers la terre, vers les témoins du supplice, vers les croyants qui entrent dans l'église.

Les lèvres sèches qui ont crié leur soif sont maintenant figées.

La chevelure est comme teintée par la douleur. L'or de l'auréole semble éclairer son étrange rousseur.

 

Giotto. Crucifix de Santa Maria Novella. Florence.
Giotto. Crucifix de Santa Maria Novella. Florence.

A droite et à gauche, les "tabellone" représentent Marie et Jean.

Ils n'invitent pas du regard comme chez Cimabue les fidèles qui passent devant le crucifix. Ils ont les yeux tournés vers celui dont le martyre vient de s'achever.

Leur visage est le nôtre quand une douleur trop grande nous envahit et que l'on tente de retenir nos larmes, les muscles crispés jusqu'à la douleur.

Ils croisent les mains comme pour les tenir en place et les empêcher de se lever vers le cadavre pour le toucher encore, une dernière fois.

Giotto. Crucifix de Santa Maria Novella. Florence.
Giotto. Crucifix de Santa Maria Novella. Florence.

Le sang coule et se fige peu à peu sous les pieds du Christ. Il atteint les rochers du Golgotha où reposent le crâne et les os d'Adam le premier homme. Le nouvel Adam est venu s'offrir pour qu'à jamais la mort soit vaincue...

Le crucifié de Giotto est plus tragique que celui de Cimabue. Il marque une étape importante dans la représentation de l'Homme-Dieu.

A Byzance, les icônes le représentent comme Dieu avant tout, dans l'or et la splendeur du royaume. Avec Cimabue il est à la fois pleinement Homme et pleinement Dieu. C'est  l'image la plus belle et la plus proche de celle que nous avons des êtres que nous aimons.

Avec Giotto le Christ sur la croix est homme. Il n'est pas encore le Christ lépreux dans lequel se reconnaitront et se réconforteront les malades. Il n'est pas encore le Christ de Grünewald, miroir de toutes les dégradations de la chair. Il y a dans son corps sans vie une douceur et un silence qui impressionnent. Alors que l'on avait l'impression qu'il s'envolait vers les voûtes, on comprend que ses bras s'étendent au-dessus de ceux qui le regardent, que son visage se baisse vers eux.

Peint avec foi, il s'adresse à ceux qui ont la foi et croient que la mort se penchera sur eux avec le même visage grave et fraternel pour les emmener de l'autre côté... 

 

 

Giotto. Crucifix de Santa Maria Novella. Florence.

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE. Rues et places.

                                                                                                                                                                                                                                            


          

Avant de quitter Montmartre pour l'exil estival, je tiens à faire une déclaration d'amour à ma rue, artère modeste au pied de la butte mais plus authentique que bien des rues touristiques encombrées de boutiques surchargées de souvenirs de Paris en toc, made in China. Son charme tient en partie à sa situation et à sa modestie. C'est une petite rue de moins de trente numéros, avec pour fermer la perspective, d'un côté la façade au porche monumental des anciennes galeries Dufayel et de l'autre les rochers et les jardins de la butte.
 



 
L'exubérante façade a été comme il se doit massacrée pour abriter une banque, la B.N.P. en l'occurence. Plus rien d'inutile ou de fantaisiste donc.... La toiture avec sa coupole surmontée d'un phare électrique a disparu comme les vitraux, l'horloge monumentale, les statues de Falguière... Ce massacre s'est accompagné d'un vandalisme plus radical encore de l'architecture intérieure. Disparus le théâtre, les salons, la serre tropicale.... Par miracle subsiste à l'extérieur la sculpture de Dalou.






       Cet Apollon représente en réalité le Progrès entraînant dans sa course le Commerce et l'Industrie. Lointaine époqe où l'on pouvait croire qu'il en serait ainsi et que les ressources de la planète étaient inépuisables !  Dalou était très engagé dans la défense de la République et de la laïcité. Il a participé activement à la Commune. Ses convictions l'ont écarté de bien des commandes auxquelles il aurait pu prétendre sous le Second Empire. Cet élève de Carpeaux et ami de Rodin nous laisse malgré tout quelques oeuvres remarquables comme le Triomphe de la République, place de la Nation ou le gisant de Victor Noir au Père Lachaise, gisant dont le sexe saillant a été caressé par des milliers et des milliers de mains qui pensaient (et pensent encore aujourd'hui) retrouver par ce geste magique une virilité à toute épreuve !




      Ces atlantes eux aussi ont été épargnés et portent vaillamment la corniche du temple de l'argent. Au fait, j'ai oublié de dire un mot du nom de la rue. C'est un beau nom italien francisé à la mode du XIXème siècle. Il s'agit d'un peintre de la fin de la Renaissance italienne dont le vrai nom demande avant d'être prononcé un grand entraînement et une grande capacité pulmonaire : Andréa d'Agnolo di Francesco di Luca di Paolo del Migliore ! Son père étant tailleur, on a jugé préférable de l'appeler Sarto, ce qui vous le devinez signifie tailleur en italien ! Pourquoi cet artiste italien à Montmartre ?  Peut-être parce qu'il fut comme Léonard apprécié de François Ier qui l'invita en France et tenta de le garder auprès de lui. Ce séjour nous vaut quelques oeuvres réalisées pour le roi et qui coulent des jours heureux au Louvre, devant des hordes d'admirateurs.  Le peintre reçut du roi une somme assez considérable pour aller à Florence acheter des toiles pour la collection royale. Andréa ne revint jamais et se fit édifier une villa somptueuse avec l'argent de France ! Mais ce qui a dû pousser les lotisseurs à choisir son nom un peu frauduleux (remarquez avec des promoteurs, c'est très adapté), c'est sans doute le succès de la pièce de Musset qui romança ses aventures et mit l'accent sur la trahison de sa femme Lucrèce qui apprécia beaucoup les bras (et le reste) de son meilleur ami. Donc un nom d'artiste, de filou, d'amoureux.... Un nom montmartrois en somme ! Mais qu'on trouve le plus souvent orthographié à la mode du Mans : Del Sarthe, ou à la mode existentielle : Del Sartre !






                   
                              

 

         
 De l'autre côté de la rue, fermant la perspective, les rochers du square Louise Michel. Une plaque rappelle que dans le gypse des carrières furent retrouvés des fossiles de mammifères marsupiaux qui permirent à Cuvier d'élaborer ses théories sur l'évolution. Un peu plus tard furent exhumées des empreintes de sauriens. Ainsi la rue André Del Sarte connut-elle il y a quelques années et des poussières un climat tropical avec faune et flore du même tonneau ! Peut-être est-ce parce que nous en éprouvons la nostalgie que Nini et moi nous envolons dès que nous le pouvons vers les tropiques asiatiques !
 









                            



    
    
La rue laisse la place à Charles Nodier et à Ronsard en venant buter contre les rochers. Les escaliers de la butte qui paraît-il sont durs aux miséreux commencent ici avec la rue Paul Albert. Jadis ils s'appelaient escaliers Sainte Marie mais beaucoup de noms religieux ont dû laisser place à des noms laïcs ou même carrément anti religieux comme celui du Chevalier de la Barre dont la rue contourne le Sacré Coeur et dont la statue regarde avec arrogance et superbe la basilique.



          
 Et maintenant je vous propose un coup d'oeil sur quelques commerces de la rue qui vous permettront de faire en quelques centaines de mètres un rapide tour du monde. Au début de la rue, le Monde en couleurs, rideaux baissés en cette heure matinale (j'ai pris les photos ce matin à 8h. Elles sont encore toutes fraîches !)  Cette boutique est une île aux trésors où l'Amérique du sud expose ses bijoux, ses panchos, ses mangeurs de chagrin... Je vous recommande ces derniers car ils ont un rôle bénéfique en ces temps difficiles. Ce sont de minuscules poupées de laines multicolores du Guatemala. Il suffit de leur confier nos peines, nos soucis et de les coucher avant de nous endormir sous notre oreiller. Croyez-moi si vous le voulez mais le matin, très souvent vous vous réveillez tout légers, vos tracas envolés ou plutôt avalés et digérés par les petits sorciers guatémaltèques.
 






 A côté, le Diamahilar, boutique africaine aux multiples trésors : bijoux en pâte de verre, tissus brodés, peintures sur verre et en cadeau le grand sourire chaleureux de l'accueil. De l'autre côté de la rue, des bars et de petits restaurants ainsi que des boutiques de créateurs: No problemo, bar à tapas, Vina Saïgon petit restaurant simplet, Ana Fjord jeune styliste de talent, Ysasu boutique très branchée.....et beaucoup d'autres que vous aurez le plaisir de rencontrer.... 
 


 

     
Un coup d'oeil sur le 14. C'est là que j'ai posé mes valises il y a plus de dix ans...et où je vis avec Nini et les chats. L'immeuble est intéressant car en pleine période 1900, il choisit délibérément d'ignorer la mode florale et souple de Guimard et consorts pour s'orienter vers un style orientaliste aux nombreux symboles francs-maçonniques. A vous de les découvrir après l'évidence des trois pyramides qui surplombent la porte d'entrée.


                                                                                                     


  
    
Et derrière la façade...la belle surprise de jardins enchantés où se promène Lascaux, un chat noir et blanc et où naissent entre les mains d'Hélène d'étranges sculptures tourmentées ou magiques. Avez-vous remarqué que Paris cachait des milliers de jardins derrière ses murailles d'immeubles ?
 







  
  Au 17 bis, une porte cadenassée donne accès à l'un des derniers puits de Montmartre, "le puits des insurgés". Pendant la Commune, la Butte, comme chacun sait, fut un des hauts lieux de la résistance populaire.  De nombreux révoltés trouvaient dans les carrières des cachettes propices. Ce puits leur permettait de puiser l'eau claire qui serait bientôt rougie de leur sang.
    Sacré quartier que celui-là... A deux pas de la rue Del Sarte, rue de Clignancourt (au 41) vivait Théo Ferré, blanquiste, communard et ami de Louise Michel, exécuté à Satory. Un peu plus loin, Eugène Pottier se réfugia, rue Myrrha (au 80) dans une chambre sous les combles. C'est là qu'il composa, en juin 1871, les paroles de l'Internationale.
 



   

  
   
La boulangerie à l'angle de la rue Feutrier. Elle n'a pas beaucoup changé depuis un siècle, mais ce qui a changé c'est le nombre incroyable de débits de vins pour une si rue si courte ! Il y en avait cinq sur 150mètres ! Pourtant à en croire les piquets de fonte qui jouent les tours de Pise sur les trottoirs, les chauffeurs-chauffards parisiens semblent toujours adeptes de la dive bouteille. 
 

   
 


  
    
Il y aurait beaucoup à dire encore de ce bout de rue.... Il faudrait recommander le Mazurka,un des meilleurs restaurant polonais de Paris avec son patron pousseur de mélodies slaves, regretter l'invasion des motos devant la clinique des deux roues pollueuses et pétaradantes, respirer la cuisine du restaurant haïtien...  mais je dois quitter ma rue pour des rivages atlantiques et je demande au crocodile de Cuvier de veiller sur elle pendant l'été comme il veille toute l'année sur les enfants multicolores qui passent en riant sous sa bonne gueule.
Bonnes vacances à tous !


Liens :
La rue au 19ème siècle :

La rue Andre Del Sarte (rue Saint-André) au 19ème siècle.

Rue Andre Del Sarte. Cartes postales anciennes.

Rues de Montmartre. Classement alphabétique.  






... 

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Publié le par chriswac
Publié dans : #CHARENTE MARITIME

 

Saintes juillet 084

La cathédrale Saint-Pierre de Saintes, malmenée par les guerres de religion, risquerait de subir ajourd'hui d'autres outrages, ceux du temps qui ronge les grandes toiles du XIXème siècle qui y sont accrochées... 

La peinture religieuse de cette époque fait pourtant partie de notre patrimoine. C'est ce qu'ont compris les services chargés de leur protection et qui ont entrepris la restauration de quelques oeuvres.

Ce qui leur évitera de connaître le sort des fresques anciennes dont il ne reste qu"un vague souvenir sur un mur de la cathédrale! 

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Dans la belle chapelle des Fonts Baptismaux, une toile représente, évidemment, le baptême du Christ...    

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Elle est l'oeuvre de Mlle Delusse qui était, comme l'indique le carton explicatif, professeur de dessin dans la bonne ville de Saintes au XIXème siècle.

Le christ un tantinet maniéré croise les bras sur la poitrine comme s'il trouvait un peu froide l'eau baptismale. La courbure des corps forme une pyramide bancale qui n'évite pas au tableau d'être déséquilibré, comme s'il était peint en deux parties distinctes...

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Côté nord, la chapelle des âmes du Purgatoire conserve une toile intéressante due à Louis Sotta, lui aussi professeur de dessin de 1835 à     1855.

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La vierge se penche avec compassion sur les malheureux qui brûlent sans se consumer dans les flammes du Purgatoire. Elle intercède pour eux, afin que leur supplice prenne fin...

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Le tableau ne manque pas de poésie. Il nous entraîne dans un mouvement circulaire ascendant, de la gauche vers la droite, marqué par les bras parallèles de l'ange et de Marie qui rompent le cercle et l'emportent vers les hauteurs, vers Dieu qui seul peut remettre les peines...

Les visages des malheureux ne sont pas tragiques. Ils sont bien réels et représentent peut-être quelques membres de la bonne société de la ville!  Ils gardent douceur et confiance...

Ils se dégagent de la fournaise, distincts et proches à la fois, comme les grains d'un chapelet...

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Dans la chapelle Saint-Michel, un beau tableau représente l'archange terrassant le démon. Saint Michel est à la fois vigoureux et aérien. Une grande oblique barre le tableau depuis la main qui tient l'épée jusqu'au pied qui maintient au sol la tête de l'ennemi. Le démon est représenté sous les traits d'une brute puissante qui, en s'appuyant sur ses bras musculeux, tente en vain de se redresser. Ses ailes impuissantes vont se refermer, tandis que les ailes triomphantes de l'archange le maintiennent dans l'air au-dessus des rochers et des brasiers. 

Saintes juillet 076

      Etonnant mélange de virilité et de féminité dans la figure du vainqueur guerrier et funambule.

L'auteur de cette belle toile n'est pas cité!

Il est seulement précisé que l'oeuvre a été offerte à la Cathédrale par un certain Jacques de Saint-Léger de la Saussaye (mort en 1859)!

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Dans le transept Sud, la chapelle Saint-Joseph est ornée d'un tableau du XIXème : " La Naissance de la Vierge".

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C'est une belle composition dans le goût classique.

Le tableau est divisé par la diagonale des personnages sous une voûte formée par les anges qui portent la couronne et le bouquet de lys.. C'est un monde de femmes autour du nouveau-né... Les servantes tendent vers Sainte-Anne l'enfant vers qui tous les regards convergent et qui, lui seul, regarde devant, vers les spectateurs.

 Le monde masculin est relégué à l'arrière, sur la droite, dans la pénombre. Sans doute y devine-t-on le père de Marie, Joachim.

      C'est un beau tableau de tendresse et de complicité féminine....

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Dans le déambulatoire sont accrochées quelques toiles "de facture locale" comme dit le guide de visite qui ne se foule pas trop!

Une oeuvre peu inspirée et maniérée représente la rencontre de Jésus et de Jean-Baptiste, sorte de prolongement de la Visitation... Elisabeth tourne son fils vers Jésus qui semble se prendre au sérieux alors qu'il n'est qu'un gros bébé dont le visage rappelle celui de Napoléon Bonaparte...

Un ange efféminé, à droite, tend son museau vers l'enfant et lui présente une petite croix maigrelette, histoire de lui annoncer, sans trop de tragique, que tout ne sera pas rose pour lui...

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Jésus en agonie au Jardin des Oliviers...

Il repousse la coupe du sacrifice que tend vers lui un ange à la mine désolée qui ressemble à une élégante faisant tapisserie dans une salle de bal. Oeuvre théâtrale et peu inspirée...

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Plus proche des peintures naïves et robustes, Saint Roch est soigné par un ange. Le Saint qui s'occupait des malades atteints par la peste noire qui fit des ravages au XIVème siècle, se cacha dans la forêt lorsqu'il fut atteint lui-même, afin de ne pas contaminer son entourage.

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C'est un chien qui vint le nourrir en dérobant chaque jour un pain à la table de son maître. Ici le chien n'est pas représenté, ce qui est dommage, car Saint Roch est aussi le patron des animaux qui ont bien besoin dans notre monde égocentriste d'une aide céleste!

On voit sur la toile, le brave ange qui comme les petites fées de Cendrillon vient soigner les plaies du pestiféré.

La toile est d'un coloris vivant et d'une simple sensualité. 

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      Jésus ressuscite la fille de Jaïre. La jeune-fille de 12 ans, fille du chef de la synagogue vient de mourir. Jésus lui ordonne de se lever : "Talitha koum", "Jeune-fille lève-toi". Et l'enfant émerge du drap mortuaire qui l'enveloppait déjà...

L'oeuvre est simple et belle. Elle nous fait entrer dans le miracle comme dans une scène familière. Pas d'ostentation, pas de gesticulation. Le bonheur simple de la vie.  L'enfant couchée se redresse. Délicatesse du geste du Christ qui prend sans la serrer la main de l'enfant comme pour l'inviter sans la forcer, à se lever et à le suivre...

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Une autre toile à côté de celle-ci montre un miracle de Saint-Pierre qui à l'instar de son maître, ressuscite lui aussi une jeune fille. c'est une grande toile conventionnelle et sans génie.

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D'autres toiles s'étiolent doucement dans leur chapelle comme Sainte- Eustelle aux pieds de Saint-Eutrope, évêque évangélisateur de Saintes...

La toile est de Sotta que nous avons déjà rencontré. L'évêque engoncé dans ses habits sacerdotaux, bénit la jeune-fille modeste.

Eustelle ou Estelle est une sainte problématique dont on ne commence à parler qu'au Moyen-Âge alors qu'elle serait contemporaine de Saint-Eutrope (1er siècle). Elle est vierge et martyre. Elle aurait refusé les partis que lui proposait son père, par fidélité à sa foi chrétienne et par souci de préserver sa virginité. Elle aurait été tuée par ce père qui ne tolérait pas qu'on remette en cause son autorité!

L'oeuvre n'est pas vraiment inspirée mais son harmonie de gris et de rose ne manque pas de douceur. 

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Enfin Saint-Pierre avec son coq et ses clés. Il est tourné vers le ciel et se tord les mains de douleur. Il a, malgré lui, réalisé la prophétie de son maître : "Avant que le coq n'ait chanté, tu m'auras renié trois fois". C'est ce repentir et la foi dans le pardon qui le remettront debout, contrairement à Judas qui ira se pendre, incapable de concevoir que le pardon, malgré la pire trahison, était là, disponible et offert...

Le tableau est un peu triste et Pierre prend la pose...


      à suivre...

 

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Liens : Saintes:

Saintes. Cathédrale Saint Pierre. Extérieur. Porche. Anges. 17

Musée archéologique.Saintes. Antiquités romaines....

Saintes. Arc de Germanicus.

Saintes. Manège de Bayol. Art forain.

Saintes. Eglise Saint-Eutrope. La crypte.

 

Liens : Tous les articles "Charente Maritime" :

Charente Maritime. Classement alphabétique. Liens.

 

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Rues Chevalier de La Barre, Lamarck, Paul Albert. Un carrefour sous les bombes. Diorama de Jerusalem. Maison Fernand Jobert. Centre Israélite de Montmartre. Le Rocher Suisse. Morelli.
Rues Chevalier de La Barre, Lamarck, Paul Albert. Un carrefour sous les bombes. Diorama de Jerusalem. Maison Fernand Jobert. Centre Israélite de Montmartre. Le Rocher Suisse. Morelli.

Voilà un endroit de Montmartre qui semble préservé et qui pourtant est l'un de ceux qui a été ravagé par les bombes alliées en 1944.

 

Quand tombe la nuit il reste vibrant de l'âme montmartroise et il nous transporte, avec la voix de Morelli qui habitait à deux pas, dans un autre monde, une autre histoire.

Rues Chevalier de La Barre, Lamarck, Paul Albert. Un carrefour sous les bombes. Diorama de Jerusalem. Maison Fernand Jobert. Centre Israélite de Montmartre. Le Rocher Suisse. Morelli.

Je l'aime profondément. J'y ai vécu alors que je commençais à enseigner, au 19 de la rue Paul Albert, tout contre la maison où vivaient Monique Morelli et Léonardi.

la maison n'a pas changé. Le chapeau de paille de Morelli est resté accroché à la fenêtre comme si, un jour de soleil, elle allait le remettre avant de sortir et dévaler la rue jusqu'au marché qu'elle aimait avenue Trudaine.

Rues Chevalier de La Barre, Lamarck, Paul Albert. Un carrefour sous les bombes. Diorama de Jerusalem. Maison Fernand Jobert. Centre Israélite de Montmartre. Le Rocher Suisse. Morelli.

Presque en face de chez elle, dans la rue du Chevalier de la Barre, au 23, elle ouvrit le cabaret, "Chez Ubu" en 1962 où elle reçut ses amies Brigitte Fontaine et Colette Magny entre autres.

                                               Morelli et Colette Magny

Mais, cornegidouille, elle n'était pas bonne gestionnaire et, trop accaparée par ses tours de chant, elle ferma boutique en 1969, année où elle chanta en 1ère partie de Brassens à Bobino.

                                      Morelli, Brassens et Mac Orlan

 Voilà 15 ans qu'elle a quitté sa maison sous le lierre pour le grand jardin du cimetière de Montmartre.

                                                 Travaux du funiculaire

Revenons en arrière, du temps où elle n'était pas encore née à l'ombre du beffroi de Béthune. Nous sommes à la fin du XIXème siècle. La Butte est sens dessus-dessous depuis que les travaux de la Basilique ont commencé avec leurs charrois, leur multitude de terrassiers, de maçons, de sculpteurs...

Au fond les 2 maisons rescapées du village

Au fond les 2 maisons rescapées du village

Les lotissements vont bon train et  le quartier va être bouleversé.

 Exception faite des maisons qui sont de part et d'autre du passage Cottin et qui sont restées telles qu'elles étaient quand Montmartre était un village. 

Rues Chevalier de La Barre, Lamarck, Paul Albert. Un carrefour sous les bombes. Diorama de Jerusalem. Maison Fernand Jobert. Centre Israélite de Montmartre. Le Rocher Suisse. Morelli.
Rues Chevalier de La Barre, Lamarck, Paul Albert. Un carrefour sous les bombes. Diorama de Jerusalem. Maison Fernand Jobert. Centre Israélite de Montmartre. Le Rocher Suisse. Morelli.

Celle du 18 date de 1850 et abritait un bougnat. Un tableau de Lucien Génin en perpétue la mémoire.

                                                       Lucien Génin

Quelques commerces lui succédèrent jusqu'à ce qu'un restaurant s'y installe pendant une dizaine d'années, sous le nom d'Atmosphère, bien que nous soyons loin  de l'hôtel du Nord.

Les 18 et 20 Chevalier de la Barre (1937. Takanori Ogisu)

Les 18 et 20 Chevalier de la Barre (1937. Takanori Ogisu)

Le pan coupé, sur le passage Cottin fut longtemps décoré par un portrait d'Arletty. Plus rien ne l'orne aujourd'hui et le petit immeuble campagnard avec ses volets bleus a repris ses airs d'antan.

 

Des plaques de grès dissociées qui formaient une frise avec vrilles, pampres, grappes et  divinités bachiques décorent la façade.

Elles auraient été récupérées dans la célèbre Tour de Solférino qui était située un peu plus haut, rue Lamarck.

                                            Les 18 et 22 et le passage Cottin (Gazi)

Rues Chevalier de La Barre, Lamarck, Paul Albert. Un carrefour sous les bombes. Diorama de Jerusalem. Maison Fernand Jobert. Centre Israélite de Montmartre. Le Rocher Suisse. Morelli.

Le petit immeuble rescapé qui lui fait face, de l'autre côté du passage Cottin, au 20, abrite aujourd'hui une crèche.

Le CIM, "Centre Israélite de Montmartre" en fit l'acquisition en 1989. Le bâtiment était près de s'effondrer et il fallut entreprendre d'importants travaux pour le consolider et sauvegarder la façade classée. Une dizaine de piles furent nécessaires pour l'ancrer à la roche à une cinquantaine de mètres de profondeur. De tels travaux furent financés en majeure partie par une donation de Marcel Bleustein-Blanchet dont la crèche porte le nom.

Rues Chevalier de La Barre, Lamarck, Paul Albert. Un carrefour sous les bombes. Diorama de Jerusalem. Maison Fernand Jobert. Centre Israélite de Montmartre. Le Rocher Suisse. Morelli.

Le 22 est une reconstruction à l'identique après les bombardements de 1944 qui ont détruit une partie de cet immeuble et de la grande maison qui en était voisine. 

 

On peut voir sur la gauche le bâtiment qui abritait le panorama de Rome

On peut voir sur la gauche le bâtiment qui abritait le panorama de Rome

La maison, au 24, saccagée par les bombes avait elle même été élevée sur le terrain où était proposé en 1900 aux badauds et aux pèlerins un "panorama", alors très à la mode, grande fresque circulaire qui donnait l'illusion au spectateur placé au milieu de la rotonde, d'être immergé dans le paysage

On en comptait plusieurs sur la Butte : le panorama de Patay, rue Becquerel, celui du Sacré-Cœur rue saint-Eleuthère, celui de Jérusalem qui nous intéresse aujourd'hui et qui en 1905 se transforma en panorama de Rome.

Le panorama lorsqu'il était animé par des jeux de lumière prenait le nom de diorama...

le diorama de Jerusalem

le diorama de Jerusalem

toile peinte par Olivier Pichat pour le panorama de Jérusalem.

toile peinte par Olivier Pichat pour le panorama de Jérusalem.

Les attractions s'avérant peu rentables, le panorama fut supprimé et sur son terrain fut édifiée en 1913 une maison avec atelier, construite pour le peintre Fernand Jobert (1876-1949).

Cette gravure d'Eugène Veder (1921) permet de se faire une idée de cette maison qui présente quelques similitudes avec la maison Neumont place du Calvaire. Son architecte est Albert d'Hont qui associé avec Félix Le Nevé, mort en 1906, a conçu plusieurs immeubles à Paris, notamment 98 boulevard Malesherbes et 11 rue Magellan.

Maison Neumont côté place du Calvaire.

Elle fut réalisée selon les indications du peintre qui avait largement les moyens d'en faire un une habitation-atelier idéale.

Bien qu'il passât une bonne partie de son temps en Bretagne, à Moëlan, il aimait l'atmosphère de la Butte et faisait partie de "la bande à Dorgelès" qui parle de lui comme d'un "peintre riche" opposé à Maclet "peintre pauvre."

 

 

Il aimait les peintres de Pont-Aven et fréquentait les Nabis. Montmartre ne semble pas l'avoir beaucoup inspiré, amoureux qu'il était des rivages bretons.

Le peintre quitta donc sa belle maison qui fut occupée alors par l'historien d'art, petit-fils de Gustave Eiffel, Georges Salles (1889-1966) spécialiste de l'Orient et, au temps de sa jeunesse, archéologue en Iran, Afghanistan et Chine.

Pendant les années où il vivait rue du chevalier de La Barre, il était directeur du musée Guimet.

Après guerre il deviendra directeur des musées de France. Il luttera alors pour la création d'un musée d'Art Moderne au Palais de Tokyo (aujourd'hui le MAM) et sera à l'origine de la commande pour le Louvre d'un superbe plafond peint par Braque et d'un mur par Picasso. 

Rues Chevalier de La Barre, Lamarck, Paul Albert. Un carrefour sous les bombes. Diorama de Jerusalem. Maison Fernand Jobert. Centre Israélite de Montmartre. Le Rocher Suisse. Morelli.

Cet homme remarquable à l'esprit ouvert et audacieux a également publié un recueil de nouvelles qu'il serait temps de redécouvrir : "Le Regard". Il y parle de la sensualité du regard, indispensable à qui désire comprendre un tableau. Un beau tableau selon lui est semblable à un bon repas : "Sa plus ou moins grande spiritualité ne sera jamais que la prolongation d'une jouissance organique."

Il n'est pas à Montmartre dans la nuit du 20 avril1944 quand ont lieu les bombardements alliés sur Paris destinés à toucher les bases arrières allemandes et les entrepôts de la RATP.

            Clichés Roger Violet. La maison à gauche est celle du peintre Fernand Jobert.

La maison gravement touchée ne sera pas reconstruite, contrairement à l'immeuble du 22.

Rues Chevalier de La Barre, Lamarck, Paul Albert. Un carrefour sous les bombes. Diorama de Jerusalem. Maison Fernand Jobert. Centre Israélite de Montmartre. Le Rocher Suisse. Morelli.

On peut voir sur ce cliché de 1948 le terrain arasé où s'élevaient la maison et l'immeuble du 22.

Rues Chevalier de La Barre, Lamarck, Paul Albert. Un carrefour sous les bombes. Diorama de Jerusalem. Maison Fernand Jobert. Centre Israélite de Montmartre. Le Rocher Suisse. Morelli.

Aujourd'hui un ensemble assez banal occupe cet espace. Il ne porte aucun vestige des dioramas ou de la demeure d'artiste qui occupèrent un temps cet endroit si particulier de Montmartre.

Rues Chevalier de La Barre, Lamarck, Paul Albert. Un carrefour sous les bombes. Diorama de Jerusalem. Maison Fernand Jobert. Centre Israélite de Montmartre. Le Rocher Suisse. Morelli.

Le côté impair de la rue du Chevalier est occupé par le CIM, Centre Israélite de Montmartre qui accueille des personnes en grande difficulté, notamment des mamans.

Pendant la guerre de nombreux orphelins y étaient hébergés jusqu'au jour où, transférés dans un autre abri après les bombardements, Ils furent raflés par la Gestapo et envoyés dans les camps de la mort.

Une plaque rappelle ce crime, une plaque semblable à celles si nombreuses qui ont été apposées sur le mur de nos écoles. 

Rues Chevalier de La Barre, Lamarck, Paul Albert. Un carrefour sous les bombes. Diorama de Jerusalem. Maison Fernand Jobert. Centre Israélite de Montmartre. Le Rocher Suisse. Morelli.

Avant la construction de ce centre, un restaurant avec jardins occupait tout l'espace de ce côté de la rue. Il s'agit du célèbre Rocher Suisse auquel nous avons consacré dans ce blog un long article.

Immeuble remplacé aujourd'hui par le CIM

Immeuble remplacé aujourd'hui par le CIM

Rappelons qu'à l'origine, un savoyard avisé, Mr Daudens acheta les terrains à un gros propriétaire dont une rue voisine porte le nom, Mr Feutrier. Peu à peu il le transforma en restaurant rustique qui évoquait ses Alpes natales.

Rues Chevalier de La Barre, Lamarck, Paul Albert. Un carrefour sous les bombes. Diorama de Jerusalem. Maison Fernand Jobert. Centre Israélite de Montmartre. Le Rocher Suisse. Morelli.

L'établissement connut divers avatars et divers propriétaires avant de rendre l'âme définitivement en 1921, racheté par la Société Israélite caritavive.

Rues Chevalier de La Barre, Lamarck, Paul Albert. Un carrefour sous les bombes. Diorama de Jerusalem. Maison Fernand Jobert. Centre Israélite de Montmartre. Le Rocher Suisse. Morelli.

Il y aurait bien des anecdotes encore à raconter sur ce petit quartier montmartrois que nous aimons et qui a, comme l'aurait dit Arletty,  "une gueule d'atmosphère"

                                                 Le 18 avec Arletty

Liens

Les rues et places de Montmartre

Les peintres, artistes et célébrités de Montmartre

Monuments et curiosités

Je tiens à remercier Hélène, grande amie montmartroise qui m'a fourni des éléments indispensables et précieux pour cet article. 

 

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Publié le par chriswac
Publié dans : #POEMES Chats.. photos..articles

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Il y a longtemps que Steinlen est mort et qu'il passe son éternité au petit cimetière Saint-Vincent, privilège de quelques élus montmartrois. Si par hasard vous lui rendez visite, vous serez très bien reçu par un matou qui apprécie l'ombrage sauvage qui recouvre le rocher qui lui sert de pierre tombale.

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Cette introduction pour vous avertir que nous n'allons pas le rencontrer aujourd'hui au 102 bis de la rue Lepic, mais que c'est un autre amoureux des chats que nous allons découvrir.

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Il peint les petits félins avec une précision et un art très académiques mais comme chacun sait, lorsque l'on se soucie de la réalité au point d'en représenter le moindre poil, on touche malgré soi au fantastique. Rien n'est plus onirique qu'un paysage  dont on a voulu représenter le plus minuscule brin d'herbe... ou le chat dont on n'a pas manqué une vibrisse... 

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J'ai aperçu Raymond Guix depuis la rue, à travers la vitrine. Il était installé dans un fauteuil et peignait une miniature-chat.

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Comme cette petite tricolore au pelage hérissé prête à se défendre ou à ronronner, selon l'humain qui s'approche...

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Raymond Guix est un peintre catalan qui est venu poser sa valise à Montmartre, il y a plus de 50 ans!

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Il a donc rencontré sur la Butte le Chat Noir de Steinlen et tous les "gouttières" qui font vivre la nuit le jardin de la Turelure et le square où Louise Michel n'a jamais perdu son chat, comme le prétend une chanson écrite pour se moquer d'elle.     

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Ses vieux chats ramenés de Nouvelle Calédonie n'avaient certes pas l'allure de ce prince-là mais ils se sont trouvés si bien à Montmartre qu'ils y ont assuré leur descendance et colonisé le village, histoire de venger les Canaques!

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Raymond Guix, pour assurer l'ordinaire, fait photographier ses toiles sur de petits cartons collés sur des plaquettes de bois.

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Ensuite il reprend la photo au pinceau... Il n'est pas rare que toute la surface soit repeinte.... Il vend ses petites reproductions qui sont en même temps des originaux, 25 €.

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Ses grandes toiles par contre seront plus agressives pour votre porte-monnaie!

Vous pourrez également lui apporter quelques photos de votre animal et il le mettra en scène dans un tableau...

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Vous aurez le droit de penser que son art est trop proche de celui des calendriers de la Poste ou des chromos.

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C'est possible. Il n'imagine pas le chat... il le prend tel qu'il est... et si par hasard une puce passait sur son pelage, je suis sûr qu'elle se retrouverait sur la toile!

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Mais comme je l'écrivais au début de cet article, cette précision et cette fidélité finissent par devenir troublantes...

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...Elles rendent la beauté et la grâce en même temps que le silence qui est l'élément même des chats comme l'eau est celui des poissons...

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Vous pouvez rendre visite à l'artiste dans sa petite galerie de la rue Lepic où il est installé dans son fauteuil comme un chat dans une corbeille...

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...Au milieu de ses toiles où volent des canards...

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...Où se pose une chouette effraie...

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... Où rumine en vous surveillant un boeuf coiffé de son oiseau pique-boeuf..

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....Vous verrez quelques paysages étranges...

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...Et la maison de vacances dont il vous suffira de pousser la porte, jamais fermée à clé, pour entrer dans l'univers de Raymond Guix!

 

Liens: peintres et chats.

Steinlen. Dessins de chats. (5)

Chats et grands peintres. Susan Herbert (2)

Montmartre. Peintre. Perrine Chartrain. Rue Girardon.

Chats: Calendrier. Cartes postales de Marc Boulanger.

Art forain (I). Les chats.

Poème pour la chatte Minouche.

PHOTOS de mes CHATS

 

Liens: Chats. Poèmes, Art, photos....

 

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Publié le par chriswac
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La ville de Sancti Spiritus, en dehors des circuits touristiques, mérite largement que vous y passiez quelques heures. Son centre historique est d'ailleurs classé "Monument National".

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Extérieurement l'église n'a rien de remarquable : un enduit gris-bleu recouvre les pierres et le clocher massif.

La "Parroquial Mayor del Espiritu Santo" a été construite en 1680 à l'emplacement d'une église de bois incendiée par les pirates anglais au XVIème siècle.

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Elle n'est pas sans rappeler les églises d'Andalousie avec son plafond de bois ouvragé.

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Mais son principal intérêt réside dans la qualité de quelques unes des toiles qui la décorent et qui se détériorent lentement, faute de soins et de restauration.

C'est une partie du patrimoine cubain qui disparaît peu à peu et qu'il faut se hâter d'admirer...

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Dans le choeur sont accrochés plusieurs tableaux sur les murs latéraux.

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Une vierge tend la palme des martyrs aux malheureux qui se tordent les mains dans les flammes.

 Les suppliciés sont invités à saisir la palme, comme la queue de Mickey sur les manèges, non pour gagner un tour gratuit mais pour être hissés vers les Cieux et la félicité éternelle. 

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Voilà notre ami Saint-Ignace de Loyola, celui-là même qui prononça à Montmartre, dans la crypte du Martyrium, le fameux voeu à l'origine de la formation de la Compagnie de Jésus.

Il orienta les Jésuites vers la mission, notamment en Inde et en Chine. A Cuba, l'essentiel avait déjà été fait et il n'y restait plus beaucoup d'indiens à convertir!

Sur cette toile, il est engoncé dans une chasuble-crinoline d'où émerge son petit visage barbu.  Son index désigne péremptoirement les Ecritures. Devant lui, un angelot aux mollets rebondis exhibe le monogramme jésuite sur une boîte de dragées entourée de tulle rose!

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Enfin, une autre toile nous présente le Christ sur son nuage, tendant vers l'humanité ingrate son coeur enflammé. Décidément Montmartre ne veut pas me lâcher! Saint-Ignace! Le Sacré Coeur!

La toile est conventionnelle comme le sont bien des oeuvres de commande du XIXème.

Attachons-nous plutôt à celles qui sont accrochées dans la nef et la chapelle latérale.

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Voilà une oeuvre forte, étonnante, romantique, onirique...

Les parois de la grotte comme un ciel remué de branches reptiliennes, la lampe accrochée comme un astre mourant...

Le corps pâle du Christ qui paraît immense et qui forme avec Marie, Jean et les derniers fidèles, un cercle au centre duquel s'ouvre le sarcophage de l'ensevelissement...

La toile se dégrade... La mort gagne peu à peu... ce n'est pas du tombeau qu'elle sort...  Elle monte à l'assaut par le bas avec cette lèpre qui écaille les couleurs... 

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Toutes les toiles du Chemin de Croix sont intéressantes (je les présenterai dans un prochain article). Celle-ci représente la crucifixion.

Ce corps immense, sans résistance, offert comme l'agneau au couteau du boucher... A droite, le bras levé qui s'apprête à frapper sur le clou... En second plan, le juge impassible et satisfait, drapé dans son droit et sa confortable toge...

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Dans la chapelle latérale, le baptême du Christ est représenté de manière naïve. Un brave ange tient le linge qui servira de serviette au sortir du bain. Il sourit béatement ainsi que sourient Jésus et Jean. Le Christ bras croisés comme s'il tenait un enfant sur son coeur, s'incline docilement sous l'eau qui tombe de la main du Baptiste après avoir été irradiée par l'Esprit Saint planant au sommet de la toile. Le jour se lève à l'horizon... Les quatre personnages forment un cercle dans le ciel tandis que sur l'eau les cercles autour des jambes du Christ s'étendent et s'élargissent vers l'humanité...

Belle toile paisible qui rayonne comme une icône...

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Dans la même chapelle, le Christ sur son rocher porte de vrais cheveux et est habillé selon la tradition espagnole.

 Il me fait penser à une momie indienne. C'est peut-être l'âme des Indiens Taïnos massacrés qui est passée par là et qui donne à l'homme supplicié et martyrisé, cette ressemblance avec ceux qu'on a exterminés à l'ombre de la croix.

Pendant la conquête,Jésus, si l'on croit en lui, ne pouvait pas être Espagnol. Il était indien. Il faisait partie des Taïnos.

 

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Au centre de la ville, la bibliothèque a des allures d'opéra...

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Et c'est là, à quelques pas de l'église, que je suis allé vénérer d'autres seins!

...Et Eve qui tient la pomme apprécie la caresse!

 

Quelques vues de la ville:

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Liens Cuba :

Cuba. Parc Guanayara.

Cuba. Trinidad. Eglises, palais...

Cuba.Hemingway. Hôtel Ambos Mundos. Chambre 511.

Cuba. Cienfuegos. Théâtre Tomas Terry.

Cuba. Vallée de Vinales. Le Mur de la Préhistoire sur un mogote.

Cuba. Quelques images...

 

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE Monuments. Cabarets. Lieux



Sur la façade plate et sans grand intérêt de l'église, les trois portes de bronze de Gismondi attirent l'attention. Elles donnent l'impression au premier coup d'oeil d'être anciennes alors qu'elles ne sont venues orner l'édifice qu'en 1980. Tommasso Gismondi dégage dans le bronze des formes qui semblent avoir subi l'érosion du temps. Pas de préciosité chez lui, pas de détail, mais l'épure des formes... Comme si les siècles avaient raviné la surface et laissé apparaître l'essentiel, le plus indestructible et le plus profond.
 

Les portes se lisent comme les vitraux : de gauche à droite et de bas en haut. La première scène représente l'Annonciation. Comme devant la télé ou l'écran de cinéma, Marie voit apparaître l'ange Gabriel au fond d'une grotte qui fait penser à la caverne de Platon. La réalité divine ne nous  est révélée qu'imparfaitement, comme une ombre sur le mur... Il est facile de n'y pas croire, comme de ne pas croire en l'amour...



La deuxième scène est la nativité du Christ. Toujours une grotte, toujours un univers de rocs. On a l'impression que Marie est une bonne ménagère qui saisit un panier; Joseph à ses côtés la laisse faire. Une femme seule connaît le prix d'un nouveau né dérisoire, jeté dans le monde, sans autre protection que les bras d'une mère. Gismondi a été fidèle en ne représentant ni âne ni boeuf. Les Evangiles ne les mentionnent pas. Dommage. Ils font partie de la création et participent au même mystère de la naissance et de la souffrance.

Troisième scène: Les noces de Cana. Un repas de fête, le vin vient à manquer... Marie demande à son fils de venir en aide au maître du repas. On connaît l'histoire: Jésus fait remplir d'eau les jarres destinées aux purifications des juifs et demande d'y puiser... L'eau changée en vin digne du plus grand millésime de nos terroirs réjouit les invités... Il faut reconnaître qu'en dehors de son symbolisme, ce miracle est très sympathique!

Quatrième scène : Jésus rencontre sa mère (4ème station du chemin de croix). En montant vers la mort, l'homme voudrait se réfugier dans les bras, dans le ventre de celle qui lui a donné la vie. Et la femme voudrait le saisir, l'arracher à ses bourreaux. Lorsqu'un homme entre en agonie, très souvent, c'est sa mère qu'il appelle. Elle est la seule à pouvoir s'affranchir du temps et des lois matérielles pour recueillir en elle et emporter avec elle son enfant.

Cinquième scène : la Crucifixion. 
Marie nous représente. Elle est chacun de nous devant la souffrance et la mort des êtres aimés. Elle est anéantie. Une des plus belles scènes de cinéma la montre, bras en croix, soutenue par ses compagnes. C'est dans l'Evangile selon Saint-Mathieu de Pasolini. Et Pasolini qui allait mourir quelques années plus tard, violenté et torturé, a choisi pour être Marie, sa propre mère...
Gismondi préfère la montrer debout devant son fils cloué. Dernier regard avant l'effondrement.

Sixième scène : la Déposition.
Gismondi ne montre le fils mort et la mère déchirée que debout. C'est un parti pris de foi et d'espérance. Sur le magma des roches, Marie et Jésus sont soutenus par une force qui vient les habiter...Le fils plie les genoux, sa mère le soutient et l'empêche de tomber. J'aime cette représentation même si je l'avoue mon coeur bat plus fort devant la Piéta d'Avignon et son Christ raidi par la mort. Le plus beau tableau que je connaisse.

Septième scène : la Pentecôte.
Apparition de Jésus après sa mort. Apparition devant les disciples et sa mère. Triomphe de la vie ; la scène est confuse, presque effacée. A chacun de la lire comme il voudra. Si vous croyez que ceux que vous avez perdus ne sont pas réduits à néant, mais bien présents dans votre vie, pas de problème....


La dernière scène représente l'Assomption de Marie.
Marie est enlevée au ciel. Elle a connu la mort comme chacun de nous la connaîtra et elle nous précède dans la vie. Aucun texte évangélique ne parle de cette Assomption qui est un dogme récent. Son sens est cependant profond et lumineux. Moi, je suis sûr que ceux que j'aime et qui ne sont plus ont connu le même chemin. C'est ce que me dit Manguite, chaque fois que je pense à elle!!!
Lors d'une prochaine visite, nous étudierons la porte centrale, celle du Saint Patron des lieux, Pierre. 

Lien : Saint Pierre de Montmartre (3) Le Guerchin, Ribéra, Parrocel...  

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