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Montmartre secret

Montmartre secret

Pour les Amoureux de Montmartre sans oublier les voyages lointains, l'île d'Oléron, les chats de tous les jours. Pour les amis inconnus et les poètes.

montmartre. rues et places.

Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE Peintres.Artistes.Clébrités, #MONTMARTRE. Rues et places.
Fin de la rue d'Athènes (rue d'Amsterdam)

Fin de la rue d'Athènes (rue d'Amsterdam)

    Il serait logique que la rue d'Athènes fût rattachée au quartier de l'Europe, or il n'en est rien puisqu'elle fait partie du quartier Saint-Georges, un quartier dont une partie a été édifiée sur les terrains communaux de Montmartre.

Rue d'Athènes vers la rue de Clichy

Rue d'Athènes vers la rue de Clichy

    Mais.. en réalité il n'est pas si étonnant que cette rue fît partie d'un quartier qu'on appelait, par sa richesse créatrice et le nombre d'artistes qui l'habitaient "la Nouvelle Athènes"!

Jardins de Tivoli

Jardins de Tivoli

     En 1826, à sa création, la rue s'appelle rue de Tivoli, ce qui est naturel puisque comme plusieurs rues du quartier elle est édifiée sur l'ancien parc de Tivoli.

Elle ne devient rue d'Athènes qu'en 1881.

Début de la rue d'Athènes à partir de la rue de Clichy

Début de la rue d'Athènes à partir de la rue de Clichy

     Longue de 211mètres et large de 12, elle commence rue de Clichy (19) et se termine aux 38 rue de Londres et d'Amsterdam.

Début de la rue côté impair

Début de la rue côté impair

Premier numéro

Premier numéro

Le 1, abrite un café "le Hollywood" qui était déjà là au début du XXème siècle.

                                            Intérieur du Hollywood

Le 1 bis (1840) est classé et mérite de l'être.

Non seulement il est digne d'intérêt architecturalement parlant, de style  Louis-Philippe avec son décor composite.

 il fut l'adresse quelques années de celle qui allait devenir la plus grande star de son temps, Sarah Bernhardt.

Rue d'Athènes. Paris.

     Immeuble modeste comparé aux hôtels particuliers qu'elle habitera et notamment à celui de la rue Fortuny qu'elle se fera construire et qui a pour propriétaire actuel un certain Dominique de Villepin!

Le 3

Le 3

   Les 2 et 3 n'ont pas grand chose à nous raconter sinon qu'ils ont été touchés en janvier 1918 par les bombardements allemands. Le 3, immeuble de rapport, date de 1830 et présente une décoration plus riche que celle que l'on trouve habituellement sous la Restauration.

Le 3bis

Le 3bis

     Le 3 bis est classé. Il date de 1857 et a pour architectes "Roze Henri et fils". Malgré mes recherches je n'ai trouvé  que peu de renseignements  sur ces architectes sinon, conservé aux Archives un "Nouveau projet de Halles" pour Paris accompagné du plan d'un nouveau quartier d'habitation "les Innocents".  On sait que la commission chargée d'étudier les projets préféra celui de Baltard (en 1845).  Un ensemble remarquable détruit pendant les années vandales de Pompidou. 

Rue d'Athènes. Paris.

     4 et 6 sont un même immeuble élégant du début du XXème siècle. Il y eut à  l'emplacement du 6 un hôtel particulier qui appartint à Jules Jaluzot, fondateur des magasins "Au Printemps".

De son époque subsiste au Printemps Haussmann les belles façades fin de siècle et les rotondes (façades enlaidies par la surélévation commise dans les années 60)

Le 5.

Le 5.

Le 7.

Le 7.

Le 8

Le 8

    Le 8  d'une indigence architecturale consternante a détruit pour créer des bureaux et salles de réunion un bel immeuble appartenant à la famille Montblanc, acquis en 1892 par la Société des Agriculteurs de France.

 

Rue d'Athènes. Paris.

    Une salle de théâtre à l'italienne y fut alors construite, remarquable par son architecture et sa décoration. Pendant des années elle accueillit, outre les réunions des agriculteurs, des concerts et récitals (de 1894 à 1925).

                                             Congrès de la Société en 1913

       Il n'en reste rien aujourd'hui sinon le souvenir photographique! Les agriculteurs sans utiliser de pesticides ou autres produits calamiteux ont fait disparaître ce bel ensemble pour nous offrir une de ces constructions qui enlaidissent la ville.

10-12-14-16

10-12-14-16

    Les quatre immeubles pairs suivants quasi identiques sont représentatifs des immeubles de rapport de la période de la Restauration.

Le 21

Le 21

    Le 21 est un hôtel qui a changé de nom et qui d'hôtel d'Athènes est devenu hôtel ATN!

Il est connu pour avoir été celui où pendant des années, de 1921 à 1932, Maurice Ravel occupait une chambre chaque fois qu'il rendait visite à ses amis qui habitaient en face, au 22.

Le 22

Le 22

    Ses amis étaient les Godebski.

                                                La famille Godebski par Bonnard

Cipa Godebski et sa femme Ida recevaient dans leur salon leurs amis les peintres Vuillard et Bonnard, le poète Valéry et Maurice Ravel. Pour Ida, Ravel écrivit sa sonatine et pour les deux enfants du couple, Jean et Mimi, "Ma mère l'oye".

Réunion musicale  chez Cipa Godebski (assis à gauche) avec son fils jean... Accoudé au piano Maurice Ravel. (D'Espagnat).

Le 23

Le 23

     Encore un hôtel, le Villathéna, au 23. Il compte trois étoiles dans son ciel de lit mais sa principale étoile est son architecte, Edmond Navarre (1828-1937) qui venait superviser les travaux en voisin car il était un véritable enfant du IXème arrondissement où il naquit et mourut!

                                                        Villa Louis

Il a conçu plusieurs immeubles et hôtels particuliers dans Paris mais s'est rendu célèbre surtout pour la villa Louis de Lion sur mer dont les céramiques Art-nouveau sont dues à Alexandre Bigot (celui de l'église Saint-Jean aux Abbesses, du Castel Béranger de Guimard, du Céramic Hôtel avenue Rapp et  de tant d'autres chefs d'oeuvre dont l'immeuble fantastique de la rue d'Abbeville.... 

                                           Rue d'Abbeville, grès de Bigot

                              Edmond Navarre 53 rue Nollet (grès de Bigot)

Notons qu'il collabora avec Edmond Navarre pour l'hôtel particulier de la rue Nollet dans le XVIIème.

Rue d'Athènes. Paris.

   Le 26, dernier numéro de la rue est une belle maison d'angle construite en 1830, la première sur les terrains de la Folie Tivoli.

Notre Dame de Bonne Nouvelle

Notre Dame de Bonne Nouvelle

     Elle est due à l'architecte Hippolyte Godde (1781-1869) très en vogue dans la première moitié du XIXème siècle, représentatif de l'architecture néo classique. À Paris, il a participé à la reconstruction de l'Hôtel de Ville incendié sous la Commune, il a construit plusieurs églises (Notre Dame de Bonne-Nouvelle, Saint-Pierre du Gros Caillou, Saint-Denys du Saint-Sacrement....)

Rue d'Athènes. Paris.

    Nous sommes maintenant au coeur du quartier de l'Europe et sortons des limites de l'ancien Montmartre. Nous remontons donc vers la Butte sans imiter le pas de ma mère l'oye qui rappellerait une trop sinistre époque!

Rue d'Athènes. Paris.

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Valadon.

Valadon.

Suzanne Valadon (Renoir)

Quand elle vient habiter avec sa mère le bas Montmartre, la jeune Marie-Clémentine Valadon a 16 ans.

Sa beauté qui allie grâce et vigueur attire les peintres qui font d'elle des portraits aujourd'hui célèbres.

Garçon avec un chat (Renoir)

La jeune femme, pendant les séances de pose chez Puvis de Chavannes, Renoir ou Lautrec, ressemble aux chats indifférents qui en réalité observent et méditent...

Raminou (Valadon 1920)

Raminou (Valadon 1920)

Etude de chats (Valadon) 1918

C'est ainsi qu'elle fait l'apprentissage d'un art pour lequel elle avait sans le savoir un véritable don. Elle devient elle même peintre et il n'est pas étonnant qu'elle ait aimé représenter les chats auxquels elle ressemblait!

Etude pour le chat Raminou (Valadon) 1917? Au crayon "mon chat Raminou"

Etude pour le chat Raminou (Valadon) 1917? Au crayon "mon chat Raminou"

Suzanne Valadon et les chats rue Cortot. Raminou.

Sur cette photo prise dans l'atelier de la rue Cortot, on la voit entre son fils et son mari.

C'est un moment heureux, un moment de pose et de pause, d'autant plus harmonieux qu'il y a sur ses genoux le chat Raminou, tête levée vers elle. 

On imagine qu'il ronronne.

Utrillo l'envie peut-être, lui qui a tant souffert de l'absence de sa mère pendant son enfance, lui qui a vu son meilleur ami, André Utter, plus jeune que lui, devenir l'amant puis le mari de sa mère.

Suzanne Valadon et les chats rue Cortot. Raminou.

Raminou

Raminou s'enfuit sous un meuble ou dans les jardins quand Utrillo est en proie à l'un de ses accès de folie. Il attend que le calme revienne avant de retrouver l'atelier lumineux où Suzanne Valadon travaille.

Raminou (Valadon) 1920

Raminou (Valadon) 1920

Raminou  (Valadon1922)

De temps en temps, c'est lui qui se retrouve sur la toile ou sur le carton. Il ignore qu'il sera un jour admiré par les visiteurs des plus grands musées! Les chats n'ont aucune vanité et ne trouvent d'intérêt qu'à la seconde présente!

Suzanne Valadon (Steinlen)

Renoir a croqué Raminou.

Steinlen, l'ami qui vient , en voisin de la rue Caulaincourt dans les jardins de la rue Cortot, l'a souvent caressé. C'est un chat sociable et bien nourri, différent des matous efflanqués du maquis que Steinlen aime saisir dans leur fière indépendance.

Chat sur une balustrade (Steinlen)

Chat sur une balustrade (Steinlen)

Portrait de miss Lily (Valadon) 1922

Portrait de miss Lily (Valadon) 1922

Sur cette toile de 1922 Raminou s'est posé sur les genoux de miss Lily Walton. Il profite de ce temps de silence pour regarder sa maîtresse et s'interroger sur son étrange activité, sur ce pinceau qui court sur la toile comme un moineau. Il a bien essayé alors qu'il était petit de l'attraper mais il a reçu une tape sur l'arrière train qui l'a dissuadé de recommencer!

Parfois d'autres chats que le seigneur Raminou se laissent peindre....

 

 

     Mais le plus souvent, c'est Raminou qui reçoit sur la toile, les caresses de sa maîtresse. Entre le tableau de 1917 et celui de 1932 le représentant, le temps a passé, les jours agités mais souvent heureux de la rue Cortot se sont enfuis.

11 avenue Junot. Maison où mourut Suzanne Valadon.

11 avenue Junot. Maison où mourut Suzanne Valadon.

Suzanne Valadon et André Utter se sont séparés en 1926.

Elle quitte la rue Cortot pour habiter avenue Junot (au 11) dans la maison achetée par son fils avec l'argent qu'a rapporté la vente de ses tableaux.

Suzanne Valadon et les chats rue Cortot. Raminou.

De ces années date le dernier portrait de Raminou. De 1932 exactement. Le chat est âgé d'au moins 16 ans, peut-être 18 puisqu'il a été recueilli adulte.

Le portrait est émouvant. Le vieux Raminou a perdu son éclat fauve. Il est couché sur une table de jardin près d'un bouquet d'œillets dans un pichet.

A côté de lui est posé un linge blanc qui évoque un linceul. Il a les yeux ouverts et regarde toujours sa maîtresse.

Utrillo, Lucie Valore et un chat, au Vésinet.

Utrillo, Lucie Valore et un chat, au Vésinet.

Suzanne Valadon et les chats rue Cortot. Raminou.

     Peut-être vivra t-il encore quelques mois après cet ultime portrait. Trois ans plus tard, c'est Suzanne qui sera hospitalisée et consciente de sa fragilité poussera son fils à quitter l'avenue Junot pour épouser Lucie Valore et vivre avec elle au Vésinet.

Les trois dernières années de Suzanne sont terribles. Elle supporte mal sa solitude, ne sort plus que la nuit pour traîner avec les clochards de la Butte.

Elle meurt d'une hémorragie cérébrale en 1938.

On dit que les chats ont des pouvoirs magiques.

Raminou, le petit compagnon des années heureuses est sans doute venu, à pattes de velours, dans cette nuit brutale. Il a entraîné sa maîtresse dans le grand jardin de la rue Cortot qu'elle aimait tant et où le printemps les a accueillis...

Jardins rue Cortot et atelier de Suzanne Valadon

Jardins rue Cortot et atelier de Suzanne Valadon

Raminou (Valadon)

Raminou (Valadon)

Avec des brins de mimosa et un coussin bleu...

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Le théâtre de l'Œuvre, Lugné Poe.

    Il est bien caché dans son impasse pompeusement appelée "Cité Monthiers".

Qui passe rue de Clichy ne peut imaginer qu'il est caché là, de l'autre côté de l'arcade! 

Le théâtre de l'Œuvre, Lugné Poe.

Le théâtre de l'Œuvre!

Il n'est pas tout jeune mais porte beau ses presque 130 ans! Son histoire est quelque peu mouvementée.

C'est un comédien, Lugné-Poe qui en est à l'origine en créant une nouvelle troupe venue du Théâtre libre d'Antoine, soucieuse de se dégager du réalisme pour défendre les jeunes auteurs du Symbolisme.

Le théâtre de l'Œuvre, Lugné Poe.

    Une petite salle est disponible 55 rue de Clichy, Cité Monthiers, la salle Berlioz où la troupe s'installe en 1893. La salle est alors appelée "maison de l'œuvre", puis "théâtre de l'œuvre".

 

    Les auteurs nordiques (Ibsen, Strindberg) sont mis à l'honneur ainsi que de jeunes auteurs français comme Bataille ou Jarry, jusqu'en 1899 où la salle ferme une première fois.

                                                  Autoportrait (Vuillard 1890)

   Pendant ces années fécondes Lugné Poe s'assure la collaboration de Vuillard qui est engagé comme lui dans la défense des Nabis. C'est d'ailleurs Vuillard qui suggère à Lugné Poe le nom donné au théâtre en ouvrant au hasard un dictionnaire et tombant sur le mot œuvre.

Théâtre de l'Œuvre (Vuillard)

Théâtre de l'Œuvre (Vuillard)

     Le peintre qui partage avec Bonnard, Maurice Denis et Lugné Poe l'atelier du 28 rue Pigalle crée de nombreux programmes et décors, malheureusement perdus pour la plupart. Entre autres "Rosmersholm" d'Ibsen en 1893, "Solness le constructeur" d'Ibsen en 1894, "Salomé" de Wilde en 1896, "Ubu roi" de Jarry en 1898.

 

    En 1912, Lugné Poe redonne vie au théâtre qu'il dirige jusqu'à sa deuxième fermeture pour cause de guerre en 1914.

                                                          Claudel et Lugné Poe

Cette renaissance éphémère est marquée par une création qui fera date, celle de "l'Annonce faite à Marie" de Claudel, mise en scène par Lugné Poe avec le concours de Claudel lui-même.

                                                Décor de Jean Variot

C'est Jean Variot qui, sans le talent de Vuillard assume le décor trop "signifiant" de cette création. 

    Pendant les années de guerre, le théâtre reste muet. Il ne retrouvera la parole qu'en 1919, toujours avec Lugné Poe.

                                                Autoportrait 1920. Artaud

C'est cette année qu'Antonin Artaud rencontre Lugné Poe qui ne manque pas d'être frappé par l'intensité et la présence de son regard. Il lui confie quelques petits rôles, essentiellement pour l'aider financièrement mais c'est grâce à Dullin qui l'intègre dans sa troupe en 1921 qu'Artaud se révèle vraiment comme acteur. 

   

 En 1929, Lugné Poe qui est âgé de 60 ans quitte le théâtre. Lucien Beer et Paulette Pax prennent alors la relève.  

     Paulette Pax est actrice en même temps que metteuse en scène.

Dans l'Hermine de Jean Anouilh (dont elle assure la mise en scène), elle a pour partenaire Pierre Fresnay.

Les acteurs de grand talent ne manquent pas sur la scène du théâtre de l'Œuvre : Jules Berry, Odette Joyeux, Jean Dasté, Edwige Feuillère, Jean Servais, Tania Balachova...

                                                   Paulette Pax par Van Dongen

Seule sa mort en 1942 interrompra la belle carrière de Pauline Pax.

      Citons pendant ces années créatrices, parmi les représentations remarquables : "Les chevaliers de la Table ronde" de Cocteau avec Jean Marais ou  "Rois de France" de Rostand avec Harry Baur... 

 

     Lucien Beer se voit interdit de direction à cause de la loi de Vichy sur le statut des Juifs . Jacques Hébertot assure la relève pendant les années d'occupation. A la Libération Lucien Beer, assisté de Raymond Rouleau retrouve son théâtre.

     

      Plusieurs directeurs se succéderont jusqu'à nos jours, notamment Georges Wilson, directeur artistique de 1978 à 1995. Il signera pendant ces années les principales mises en scène comme Eurydice de Jean Anouilh ou Sarah et le cri de la langouste de John Murrell avec Delphine Seyrig.

 

    Dans les années 2000, Michel Bluwal signera plusieurs mises en scène et dans les années 2010 Alain Françon et Michel Fau... Du beau monde!

Michel Aumont et Michel Duchaussoy dans David et Edward mis en scène par Bluwal.

      Aujourd'hui le théâtre va son petit bonhomme de chemin et ne fait plus parler de lui. Des humoristes (Alex Vizorek, Félix Demaison) s'y produisent.

                                              Lugné Poe par Vuillard

 L'innovation et l'audace ont quitté la cité Monthiers. Elles reviendront peut-être un jour, nostalgiques de Lugné Poe, curieuses de mises en scène nouvelles et de décorateurs audacieux. La Belle au bois ronflant sera-t-elle réveillée par le baiser d'un Lugné Poe contemporain?

Le théâtre de l'Œuvre, Lugné Poe.

Liens:

Les rues de Montmartre

Les lieux et curiosités de Montmartre

Les artistes et célébrités de Montmartre.

                                                Vuillard. Ubu roi.

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Publié le par chriswac
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1ère partie de la rue de Liège (au fond la rue de Clichy)

1ère partie de la rue de Liège (au fond la rue de Clichy)

     Dans la quartier de l'Europe, la rue de Liège a oublié qu'elle s'appelait à sa création rue de Berlin!

 

   

                                                         Jardins de Tivoli

      Elle a été ouverte en 1826 à l'emplacement des jardins de Tivoli, tout d'abord jusqu'à la rue d'Amsterdam qu'elle atteint en 1840 avant d'être prolongée jusqu'à la rue de Clichy par l'élargissement du passage Grammont. Telle qu'elle est aujourd'hui, elle va donc de la rue de Clichy à la place de l'Europe- Simone Veil sur 400 mètres. 

Rue de Liège à Paris. Entre Nouvelle Athènes et quartier de l'Europe.

   En 1914, Berlin n'étant pas vraiment dans le cœur des Français, la rue est débaptisée et prend le nom d'une ville amie, Liège, où la résistance à l'envahisseur allemand  en août a été héroïque. Sur cette photo nous pouvons voir l'ancien nom à moitié caché par un volet et le nouveau inscrit sur un carton.

                     Le 1 rue de Liège.

Le 1 rue de Liège.

    La rue commence dans le IXème arrondissement, son premier numéro est un bel immeuble construit en 1900 qui fait partie de l'ensemble qui a pour adresse le 37 rue de Clichy. Bel immeuble typique de l'art bourgeois du début du XXème siècle rétif aux audaces de l'art nouveau.

                                           Le 37 rue de Clichy

Rue de Liège à Paris. Entre Nouvelle Athènes et quartier de l'Europe.

   Le 2 en voie de ravalement abrite toujours un café dont il nous reste des photos du début du XXème siècle :

 

 

Le 3 est un des rares immeubles de la rue à être classé au titre de la protection patrimoniale.

Original avec ses grandes arcades qui entourent les deux premiers étages, avec la saillie de la corniche et sa frise décorée de briques émaillées, il date de 1926 et a été construit par l'architecte Paul Marozeau.

Cet architecte qui vécut de 1879 à 1942 a réalisé plusieurs immeubles à Paris.

L'un d'eux, quai de la Rapée, était une extension du "château urbain" édifié par Paul Friezé en 1899 et détruit sans vergogne pour être remplacé par les immeubles plats et sans imagination qui jouxtent la gare de Lyon.

Rue de Liège à Paris. Entre Nouvelle Athènes et quartier de l'Europe.

     Le 3 a été l'adresse d'un célèbre cabaret : le "Shéhérazade" qui est un lieu historique et devrait porter une plaque commémorative comme Paris les affectionne. Il a été créé en 1928 et a accueilli la  chanteuse, compositrice et guitariste russe Anna Marly (Anna Yurievna, 1917-2006).

 

    Cette Anna Marly devrait être célébrissime car c'est elle qui composa la musique et les paroles russes dont s'inspirèrent Kessel et Druon, du Chant des partisans!

Elle est également l'autrice d'une chanson qui fut popularisée par Léonard cohen et Joan Baez, "The partisan".

 

    L'ironie de l'histoire fait que ce cabaret (sans Anna Marly qui avait fui le Paris de l'occupation) fut très apprécié des officiers nazis et vanté par les guides touristiques allemands!

 

4 rue de Liège

4 rue de Liège

    Le 4 s'est appelé à sa création "Grand hôtel de Liège" avant de se mettre à la mode en se baptisant "New hôtel".

       Un nom qui après quelques années cesse d'être pertinent! Il est difficile d'être "new" très longtemps!

5 rue de Liège.

5 rue de Liège.

Le 5 est un bel hôtel particulier construit en 1851 et remanié à plusieurs reprises.

Le 6

Le 6

    Le 6 est un immeuble construit dans la première moitié du XIXème. Rien à dire sinon qu'il abrite le cabinet de mon gastéropode (gastro entérologue)!

Rue de Liège à Paris. Entre Nouvelle Athènes et quartier de l'Europe.

     Le 7 a grande allure, sorte de petit château urbain... il fut propriété du célèbre collectionneur d'art John Bowes qui y entreposa de nombreuses acquisitions. Pour les abriter il fit construire en Angleterre un château à la française connu de nos jours sous le nom de Bowes Museum.

Il fit l'acquisition du Théâtre des Variétés où il rencontra sa future épouse, une actrice lyrique, Joséphine Coffin-Chevalier qui, admiratrice de Victor Hugo se faisait appeler Mademoiselle Delorme.

Le 8. (1849)

Le 8. (1849)

Le 9.

Le 9.

     Ne vous fiez pas aux sites qui continuent de faire du 9 rue de Liège le siège de la Fédération Française de rugby. Ils n'ont pas mis leur montre à l'heure depuis 2010, année où la Fédération déménagea à Marcoussis où elle a toujours ses bureaux! L'immeuble est devenu un hôtel 4 étoiles, l'Opéra Liège.

Le 10 (1880)

Le 10 (1880)

Le 11

Le 11

     Viennent ensuite quelques beaux immeubles de la première moitié ou de la fin du XIXème siècle...

Le 12 (1850)

Le 12 (1850)

Le 13 (1892)

Le 13 (1892)

     Le 13 porte le nom de son architecte, Antonin Flandre et sa date de construction,1892.  

Rue de Liège à Paris. Entre Nouvelle Athènes et quartier de l'Europe.

   Quelques immeubles encore se succèdent sans rien avoir à nous raconter jusqu'à la rue d'Amsterdam..

    Seul le 18 porte le nom de son architecte : Mortier 1846, ce qui est assez rare pour les immeubles de style Restauration ou Louis-Philippe (ce qui est le cas du 18). Je n'ai trouvé à l'actif de cet architecte que la réalisation du clocher de l'église Saint-Martin à, Savenay!

 (Grâce à un ami lecteur de ce blog, je peux compléter les informations sur Athanase Mortier. certains croquis de ses réalisations sont conservés, comme celui du 11 rue de Milan, toujours debout, dans le quartier de l'Europe :

     Il fut chargé de la constructions de bâtiments à l'emplacement de ceux qui avaient été incendiés sous la Commune. Cette activité lui valut d'être honoré du titre de Chevalier de la Légion d'Honneur, d'autant plus que l'hôtel de Salm, siège de la chancellerie, incendié en 1871, fut restauré par ses soins. Il conserva les élégantes façades restées debout et repensa  l'aménagement intérieur.)

 

     Nous quittons maintenant le IXème arrondissement avec les deux immeubles à pan coupé qui donnent sur le carrefour avec la rue d'Amsterdam.

En réalité la frontière n'est pas si nette entre la Nouvelle Athènes et le quartier de l'Europe.

Rue de Liège à Paris. Entre Nouvelle Athènes et quartier de l'Europe.

    Nous sommes au métro Liège (ancien Berlin). La station a été construite par la Société du Nord-Sud et ouverte en février 1911. Fermée en 1938, elle a été pendant presque trente ans une de ces "stations-fantômes" parisiennes où les rames ne faisaient que passer sans s'arrêter. Elle ne sera rouverte qu'en 1968.

 

    Elle a la particularité d'avoir deux quais qui ne se font pas face. On peut parler de deux demi-stations. Cette bizzarerie est due à l'étroitesse de la rue d'Amsterdam sous laquelle le tunnel a été creusé.

 

    Des céramiques évoquent les paysages et les monuments de la province de Liège. Direction nord elles sont l'oeuvre de Daniel Hicter et sont polychromes.

Direction sud elles ont été créées par Marie claire van Vuchelen et sont en bichromie bleue.

Le 24

Le 24

    Le 24 est un bel hôtel néo Renaissance élevé en 1877 par l'architecte Albert Duclos. Portes géminées en anse de panier, rinceaux et médaillons lui confèrent un charme qui lui valent d'être classé.

Eden théâtre.

Eden théâtre.

Albert Duclos qui aimait l'orient est resté célèbre grâce à l'Eden théâtre avec ses clochetons en pagode en grande partie détruit mais dont l'un des foyers est devenu la Comédie Parisienne, aujourd'hui théâtre de l'Athénée.

Il subsiste en revanche son hammam de la rue des Mathurins, un des immeubles les plus dépaysants de la capitale!

Le 26

Le 26

   Le 26 de 1885,  est l'oeuvre de Charles Taisne (1850-1900), architecte post-haussmannien dont on connaît à Paris quelques réalisations comme le 7 rue d'Odessa.. Il s'agit de l'hôtel de Madame Mareuse

Rue de Liège à Paris. Entre Nouvelle Athènes et quartier de l'Europe.

     L'hôtel aurait été été habité dans la première moitié du XXème siècle par cette femme haute en couleurs, ardente féministe qui s'est illustrée en participant à des courses automobiles, notamment aux 24 heures du Mans. En 1930, c'est la première fois que des femmes y étaient admises! Marguerite Mareuse et Odette Siko sa co-équipière étaient arrivées à la 7ème place sur leur Bugatti!

Le 27.

Le 27.

Le 27 a perdu le souvenir de sa vie antérieure lorsqu'il abritait bureaux et ateliers de matériel chirurgical.

                          Le 25 (petit hôtel Restauration) et le 27

La photo permet de deviner au 25 un bel hôtel de style restauration aujourd'hui remplacé par une de ces verrues sans style qui se soucient comme d'une guigne de l'harmonie urbaine!

Le 25 qui a obtenu, on n'essaie pas de savoir comment, une dérogation pour dépasser de plusieurs étages la hauteur imposée. 

Le 28

Le 28

    Le 28 ne porte pas de plaque et pourtant il n'est pas banal! Il est en effet construit par un architecte dont on ne dira jamais assez le génie : Viollet le Duc. Si on connaît son travail immense (travail à la fois d'érudit et de poète) pour la restauration de monuments menacés ou en ruines, on connaît moins ses immeubles civils. 

68 rue Condorcet. On remarquera le hibou grand duc, totem choisi par l'architecte, en console sous le balcon du 4ème.

68 rue Condorcet. On remarquera le hibou grand duc, totem choisi par l'architecte, en console sous le balcon du 4ème.

... Et pourtant! Notre quartier nous offre quelques unes de ses réalisations où se manifestent à la fois sa culture influencée par le gothique et son sens de la simplicité, du pratique et du rationnel. Citons le 68 rue Condorcet (sa demeure)...

 le 15 rue de Douai, Le 23 rue Chauchat, le 42 rue Lafayette. 

     Le 28 a été construit pour Henri Courmont (1813-1891), secrétaire de la commission des Monuments Historiques, son ami qui était aussi photographe.

Un de ses clichés montre le château de Pierrefonds avant sa restauration par Viollet-le-duc.

Le 31

Le 31

Au 31 un académicien à la plume prolifique est venu habiter en 1935 jusqu'à la fin de sa vie.

Il s'agit de Georges Duhamel qui rédigea une bonne partie de sa "Chronique des Pasquier" rue de Liège!

Le 35

Le 35

Le 41

Le 41

     Le 41 a été édifié en 1880 par Eugène Bardon (1843-1901), architecte qui édifia de nombreuses villas à Chatou et qui fut en vogue grâce à son pavillon de l'expo de 1878 très apprécié des visiteurs.

 

     Les derniers numéros de la rue sont d'opulents immeubles post haussmanniens très représentatifs de l'architecture du quartier de l'Europe.

Des deux côtés de la rue, ils font penser avec leur jardin qui épousent la forme arrondie de la place Simone Veil aux immeubles construits par Hittorf pour la place de l'Etoile.

 

     Nous voilà maintenant sur la place, au-dessus des voies de la gare St-Lazare... autre quartier, autres histoires.

Mais si vous vous asseyez à la terrasse d'un café de la rue de Vienne qui est dans le prolongement de la rue de Liège, vous vous étonnerez peut-être que cette dernière ait gardé son nom alors que la même année où l'on débaptisait la rue de Berlin, on décidait que les cafés viennois seraient pour toujours appelés cafés liégeois!  

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Rue Jean-Baptiste Say. 9ème arrondissement. Jean-Joseph Bellel.

     C'est une petite rue parallèle à l'avenue Trudaine qui court entre la rue Bochart-de-Saron et la rue Lallier. 

Rue Jean-Baptiste Say. 9ème arrondissement. Jean-Joseph Bellel.

    Elle est construite sur les terrains des anciens abattoirs de Montmartre libérés à la suite des plaintes des riverains importunés par les cris de souffrance et d'agonie. Ce qui conduira l'industrie de la viande à cacher hors des villes ces camps de mise à mort. 

 

     Elle prend en 1858 le nom de Jean-Baptiste Say (1767-1832), économiste libéral qui eut une grande influence et dont on a oublié aujourd'hui la carrière d'auteur dramatique.

    Il est juste, dans ce quartier de la Nouvelle Athènes, de rappeler ses œuvres oubliées : "la tante et le prétendu" (courte pièce) "le Curé amoureux"(pièce anticléricale) "les deux perdrix" (opéra comique.)

   Quelques "pensées" non sucrées de celui dont le frère Louis créa les fameuses raffineries qui portèrent son nom et existent toujours, devenues en 1972 Beghin-Say: 

"Tout peut se dire, seule la manière de s'y prendre fait tout passer."

"Une des preuves de la médiocrité, c'est de ne pas savoir reconnaître la supériorité là où elle se trouve."

"L'exagération dans les discours révèle la faiblesse, comme le charlatanisme décèle l'ignorance."

"Un bon esprit vaut mieux qu'un bel esprit."

"Le cachet de la médiocrité, en tout genre, est de ne savoir pas se décider."

Le 1

Le 1

Le n°1 est l'arrière d'un des plus beaux hôtels particuliers du quartier dont l'entrée se trouve 14 avenue Trudaine.

 

     Il a été construit pour lui-même par l'architecte Léon Ohnet (1813-1874) à qui l'on doit plusieurs hôtels particuliers parisiens et la restauration de quelques monuments comme la cathédrale de Carcassonne (avec Viollet-le-Duc, son voisin de la rue Condorcet). 

                                                    Léon Ohnet (par Couture)

     C'est dans son hôtel qu'il mourut en 1874. Son fils Georges y habita quelques années. Georges Ohnet (1848-1918) fut un écrivain à succès. son ouvrage le plus populaire est "le Maître des Forges".  

Le 2

Le 2

Le 2-4

Le 2-4

Côté pair le deux a la même entrée que le 4. C'est un immeuble post-haussmannien de belle facture.

Le 3

Le 3

Le 3 a pour originalité de n'avoir pas d'entrée sur la rue mais de dépendre du 16 avenue Trudaine.

 

Le 16 avenue Trudaine

Le 5

Le 5

    De la même manière le 5, petit hôtel particulier dont la façade a été maltraitée, a pour entrée principale le 18 avenue Trudaine élevé en 1850! Il faut croire que l'adresse sur l'avenue était plus prestigieuse!

                                                          Le 18 avenue Trudaine

Le 6 construit en 1885.

Le 6 construit en 1885.

Le 7

Le 7

    Le 7 comme ses voisins a une entrée sur l'avenue Trudaine, au 20.

   Adresse qui fut celle d'une actrice bien  oubliée aujourd'hui, Amélie Villetard (1853-1888) qui écrivit quelques pièces courtes et qui s'illustra en interprétant Dame Rose dans "Les Neiges d'antan" de Jules Marthold, son mari! Mais où sont les neiges d'antan?

Le 8

Le 8

Le 8 construit en 1860

Rue Jean-Baptiste Say. 9ème arrondissement. Jean-Joseph Bellel.
Rue Jean-Baptiste Say. 9ème arrondissement. Jean-Joseph Bellel.

Les 9 et 11, deux jumeaux.... très classiques et sans relief. 

Rue Jean-Baptiste Say. 9ème arrondissement. Jean-Joseph Bellel.

     Le 10 se distingue par son ornementation et son harmonie. Il est surmonté d'un décor d'angelots encadrant un écusson avec les lettres enlacées. Il est un des plus anciens de la rue dont il a la même date de naissance (1858).

 

Rue Jean-Baptiste Say. 9ème arrondissement. Jean-Joseph Bellel.

    Construit à l'origine pour un propriétaire dont les initiales sont P et L et qui je l'avoue me reste inconnu, il a abrité jusqu'à sa mort le peintre Jean-Joseph Bellel (1816-1898) qui y avait son atelier. 

 

La fuite en Egypte (Bellel)

La fuite en Egypte (Bellel)

     Bellel eut une certaine renommée qui lui permit de recevoir des commandes officielles pour le palais de l'Elysée ou pour l'Hôtel de ville. Les panneaux de ce dernier disparurent pendant la Commune dans l'incendie qui ravagea le bâtiment construit sous François 1er.  

Rue Jean-Baptiste Say. 9ème arrondissement. Jean-Joseph Bellel.

     Bellel a également dessiné un projet de tapisserie réalisée par les Gobelins pour le Sénat.

     Il aimait voyager en Italie et en Algérie. Ses toiles dites "orientalistes" connurent un grand succès.

C'est dans cet immeuble de la rue Say qu'il aimait recevoir son ami Théophile Gautier.

Rue Jean-Baptiste Say. 9ème arrondissement. Jean-Joseph Bellel.

    Regardez bien le 11 construit en 1865 comme son voisin le 11 bis. Un personnage célèbre y habite. Vous pouvez le découvrir avec un minimum d'attention.

Rue Jean-Baptiste Say. 9ème arrondissement. Jean-Joseph Bellel.

    C'est lui, installé sur un garde-corps du 1er étage, c'est Mister Cat qui surveille tout ce qui se passe dans la rue et tape sur les vitres quand il désire rentrer... 

Le 12

Le 12

    Le 12 donne en partie sur la rue Lallier avant le 14, dernier immeuble de la rue Jean-Baptiste say, à pan coupé comme il se doit.

 

     Cette petite rue sans histoire est bien caractéristique d'un quartier qui, proche de l'animation des boulevards, s'arrange néanmoins pour mener une vie paisible et confortable.

Une petite rue préservée de l'invasion des rats et des souris par Mister Cat.

 

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Les escaliers peints par les petits des écoles pour la fête des Vendanges 2021 à Montmartre  ( ruesFoyatier, Barsacq, Gabrielle, Mont-Cenis, Becquerel)

 La tradition de confier aux petits des écoles la décoration des escaliers de la Butte a été pendant deux ans interrompue par un virus qui n'aime pas les artistes...

Les escaliers peints par les petits des écoles pour la fête des Vendanges 2021 à Montmartre  ( ruesFoyatier, Barsacq, Gabrielle, Mont-Cenis, Becquerel)

C'est d'habitude pour accueillir en couleurs le printemps que les contremarches se mettent à chanter mais cette année elles le font pour les Vendanges retrouvées.

Les escaliers peints par les petits des écoles pour la fête des Vendanges 2021 à Montmartre  ( ruesFoyatier, Barsacq, Gabrielle, Mont-Cenis, Becquerel)

C'est "pour fêter le futur" que les élèves et leurs profs d'art plastique ont réalisé ces peintures éphémères.

Il leur a été donné le nom de "montées futuristes". Oublions que ce sont aussi des "descentes" !

Les escaliers peints par les petits des écoles pour la fête des Vendanges 2021 à Montmartre  ( ruesFoyatier, Barsacq, Gabrielle, Mont-Cenis, Becquerel)

Plusieurs écoles ont participé à la métamorphose des escaliers.

La rue Foyatier reprend quatre fois  le même motif du Sacré-Coeur pastellisé sur lequel vont et viennent les coureurs et les promeneurs.

 

Les escaliers peints par les petits des écoles pour la fête des Vendanges 2021 à Montmartre  ( ruesFoyatier, Barsacq, Gabrielle, Mont-Cenis, Becquerel)

Rue Barsacq un arbre a été planté par l'école Cavé... 

Les escaliers peints par les petits des écoles pour la fête des Vendanges 2021 à Montmartre  ( ruesFoyatier, Barsacq, Gabrielle, Mont-Cenis, Becquerel)

Rue Gabrielle (école Houdon) c'est un robot en mosaïque qui semble assis face au funiculaire. 

Les escaliers peints par les petits des écoles pour la fête des Vendanges 2021 à Montmartre  ( ruesFoyatier, Barsacq, Gabrielle, Mont-Cenis, Becquerel)

Le CM1 de la rue Lepic a signé son oeuvre!

Les escaliers peints par les petits des écoles pour la fête des Vendanges 2021 à Montmartre  ( ruesFoyatier, Barsacq, Gabrielle, Mont-Cenis, Becquerel)

Joyeuse symphonie de couleurs et de formes, fruits, animaux, visages dans une tapisserie imaginative et foutraque...

Les escaliers peints par les petits des écoles pour la fête des Vendanges 2021 à Montmartre  ( ruesFoyatier, Barsacq, Gabrielle, Mont-Cenis, Becquerel)
Les escaliers peints par les petits des écoles pour la fête des Vendanges 2021 à Montmartre  ( ruesFoyatier, Barsacq, Gabrielle, Mont-Cenis, Becquerel)

Enfin, le dernier escalier est celui de la rue Becquerel (école Hermel)

Le plus beau peut-être et c'est normal dans une rue où vécut Nadja et qu'empruntèrent souvent Gala, Eluard, Dali...

Les escaliers peints par les petits des écoles pour la fête des Vendanges 2021 à Montmartre  ( ruesFoyatier, Barsacq, Gabrielle, Mont-Cenis, Becquerel)
Les escaliers peints par les petits des écoles pour la fête des Vendanges 2021 à Montmartre  ( ruesFoyatier, Barsacq, Gabrielle, Mont-Cenis, Becquerel)

Un petit clin d'oeil à Eluard (même si la Terre ici n'est pas bleue comme une orange) et à Dali et son obsession du temps et des montres... 

Les escaliers peints par les petits des écoles pour la fête des Vendanges 2021 à Montmartre  ( ruesFoyatier, Barsacq, Gabrielle, Mont-Cenis, Becquerel)

Maintenant, libre à vous d'emprunter ces "montées futuristes" que les pluies d'automne effaceront bientôt.

En attendant qu'au printemps les escaliers de la Buttes redeviennent la palette géante des enfants!

Les escaliers peints par les petits des écoles pour la fête des Vendanges 2021 à Montmartre  ( ruesFoyatier, Barsacq, Gabrielle, Mont-Cenis, Becquerel)

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Impasse Girardon 2021

Impasse Girardon 2021

          L'impasse Girardon n'est pas une impasse et elle ne devrait plus s'appeler Girardon puisqu'elle forme en réalité le côté pair de l'avenue Junot.

Mais enfin, elle est là, faussement modeste mais fière au fond de rappeler son histoire aux Montmartrois souvent oublieux.

Impasse Girardon. Montmartre.

     A l'origine il y avait Montmartre, un village où jaillissait une source au fond de l'impasse actuelle. Elle était sacrée, plus que les autres fontaines du village, car Saint-Denis en personne s'y était arrêté pour laver son chef décapité tout ruisselant de sang, avant de reprendre sa marche vers la plaine et s'arrêter là où on élevera en son honneur une des plus belles églises gothiques de France.

 

     La fontaine fut vénérée et elle produisit des miracles si nombreux qu'elle s'épuisa et disparut en 1810 dans les sous-sols crayeux pour ne jamais revenir. Elle avait eu le temps de donner son nom à la petite rue qui fut pendant des siècles la rue de la fontaine miraculeuse.

Impasse Girardon. Montmartre.

    En 1850 une nouvelle fontaine fut aménagée à quelques dizaines de mètres plus au nord, dans ce qui est aujourd'hui le square Suzanne Buisson. Une statue de Saint-Denis portant devant lui sa tête mitrée y fut élevée.

Fontaine du But

Fontaine du But

     La rue avait déjà changé de nom et s'appelait rue de la Fontaine du But, sans raison, car cette fameuse fontaine du but se situait en bas de la rue de l'abreuvoir actuelle.

Impasse Girardon

Impasse Girardon

     En 1863 l'impasse reçut enfin le nom que nous lui connaissons toujours.

Impasse Girardon

Impasse Girardon

     La Butte n'était pas encore écrasée par les immeubles qui allaient bientôt se précipiter sur elle comme une horde barbare. Partout où ils s'installèrent, l'herbe ne repoussa pas.

Impasse Girardon. Montmartre.

     Evidemment nous regrettons cette époque où Montmartre appartenait aux artistes sans le sou et aux pauvres gens mais c'est une vision romantique que nous en avons et qui fait fi de la grande misère qui y régnait du temps du maquis dont les baraques de bric et de broc venaient jusque là, constituant en partie notre impasse Girardon.

Impasse Girardon. Montmartre.
Impasse Girardon. Montmartre.

    Une des baraques les plus connues était la maison du philosophe ainsi nommée par les maquisards moqueurs car elle ressemblait à un gros tonneau et que son propriétaire, barbu et à moitié nu, se prenait pour Diogène. Il cherchait un homme, il trouva des promoteurs!

Avenue Junot (Leprin 1912)

Avenue Junot (Leprin 1912)

Impasse Girardon. Montmartre.

     Promoteurs qui vinrent avec leurs plans et leurs banquiers pour faire du bidonville et du chemin de terre qui grimpait entre les moulins le quartier huppé de la rue Caulaincourt et de l'avenue Junot. 

Photo 1925. Début de l'avenue Junot et côté droit notre impasse Girardon.

Photo 1925. Début de l'avenue Junot et côté droit notre impasse Girardon.

      Une partie de l'impasse Girardon fut détruite au bénéfice de l'avenue mais une autre partie resta debout car s'y étaient construites des maisons plus solides habitées par des artistes bien décidés à ne pas se laisser faire. C'est comme ça que notre impasse garda son nom modeste qui fait le pied de nez à l'avenue prestigieuse.

     Avenue Junot (le théâtre 13 de Lelouch). Le côté pair est occupé dans sa première partie par l'impasse Girardon.

Impasse Girardon. Montmartre.

     Plusieurs personnages ou personnalités de Montmartre ont vécu à cette adresse. Tout d'abord, au temps du maquis, nous trouvons le baron Pigeard dont l'atelier est situé au fond de l'impasse. Artiste qui ne vend pas ses toiles et préfère confectionner des maquettes de bateau, il aime monter des canulars avec ses copains de l'hôtel Bouscarat. Il est ainsi le fondateur de la célèbre UMBM, Union Maritime de la Butte Montmartre.

Il disparaît en même temps que les cabanes du Maquis.

   

 S'il est difficile de trouver aujourd'hui des toiles de Pigeard, il n'en est pas de même d'un autre peintre qui débarqua à la fin du XIXème siècle et sans un sou en poche trouva refuge dans une roulotte de tziganes au fond de l'impasse Girardon.

Femme couchée (Van Dongen) Guus, sa femme. 1904.

Femme couchée (Van Dongen) Guus, sa femme. 1904.

     Il s'agit de Van Dongen, un des peintres qui contribua à la renommée de la Parisienne sensuelle, mangée par ses yeux, à la fois gaie et mélancolique. Avant de vivre au Bateau-lavoir, il resta pendant 5 ans dans l'impasse avec sa femme Guus et sa fille Dolly. Il survécut grâce à de petits métiers et à la vente de quelques aquarelles sur le trottoir du cirque Médrano sur le boulevard de Rochechouart.

Les fêtards 1903. Van Dongen)

Les fêtards 1903. Van Dongen)

En 1904, il exposa avec Matisse chez Vollard et commença à être reconnu des amateurs. 

Le guitariste (Paco Durrio) par Gauguin

Le guitariste (Paco Durrio) par Gauguin

     Un autre artiste a trouvé refuge dans l'impasse. Il s'agit de Paco Durrio, sculpteur, céramiste, orfèvre, ami de Picasso.

Après avoir vécu au Bateau Lavoir où Picasso reprit son atelier, il habita place de l'Abreuvoir (aujourd'hui place constantin Pecqueur) dans une petite maison villageoise qui y subsistait encore mais d'où il fut expulsé quand furent construits les gros immeubles que nous voyons aujourd'hui.

Maison de Paco Durrio, impasse girardon.

Maison de Paco Durrio, impasse girardon.

    Il trouva alors une maison dans l'impasse et il y fit construire un four pour ses céramiques. Il ne quittera cette maison qu'en 1939, un an avant sa mort. 

Impasse Girardon. Montmartre.

     Signalons encore la présence pendant deux ans (1910-1912) d'un garçon qui deviendra un grand écrivain : Jules Romains. Son père Henri Farigoule avait été nommé instituteur en 1887, il déménagea plusieurs fois dans le quartier à la recherche d'un loyer modeste. Il habita rue Marcadet, rue Simard, rue Lamarck et enfin impasse Girardon.

   

 Le jeune Louis Farigoule a donc été enfant de la Butte et il put y assister à la métamorphose du quartier. Peut-être a t-il joué dans les rues avec les petits poulbots!

Impasse Girardon. Montmartre.

     D'autres peintre encore ont vécu plus ou moins longemps dans cette impasse Girardon. Parmi eux, Jules Pascin, en 1909. Ce peintre qui a transformé sur le conseil de Picasso son nom de Pincas en Pascin est arrivé à Paris en 1905 où il a acquis très vite la réputation d'être le peintre des nuits parisiennes. "Anarchiste déguisé en dandy", il a connu le fauvisme, le cubisme, et s'est créé son propre univers. Après une vie mouvementée, il se suicida dans son atelier du 36 boulevard de Clichy.

      Mais s'il n'a été qu'une étoile filante impasse Girardon, ce ne fut pas le cas de celui dont le nom reste attaché au lieu, Gen Paul (1895-1975), le seul à avoir sa plaque sur le mur!

Impasse Girardon. Montmartre.
Impasse Girardon. Montmartre.

     Eugène Paul dit Gen Paul est un vrai montmartrois, né rue Lepic, vivant et peignant pendant 58 ans (de ses 22 ans à sa mort) dans l'impasse Girardon.

Impasse Girardon. Montmartre.

     Il est doué pour la peinture quasi spontanée, comme née d'un élan physique qui jette sur la toile les touches rapides et nerveuses. Il laisse presentir un art abstrait que cependant il ne tentera pas. Ami de Juan Gris au Bateau Lavoir, il subit diverses influences avant de trouver son propre style. Ses meilleures oeuvres datent des années 1925-1930. Il tombera ensuite dans la répétition et la facilité.

 

 

 

 

Impasse Girardon. Montmartre.

     Personnellement je n'aime pas son travail mais ce n'est qu'un avis personnel. Il paraît que les goûts et les couleurs ne se discutent pas! Ce qui est idiot, car de quoi discuterions-nous?

Impasse Girardon. Montmartre.

     Il est connu également pour avoir été ami de Céline qui lui demanda d'illustrer ses deux meilleurs romans, "le Voyage au bout de la nuit"et "Mort à crédit."

                                                 Bardamu-Céline (Gen Paul)

Il partageait avec lui un antisémitisme virulent et les deux copains restaient des soirées entières à partager leur passion raciste. Gen Paul appelait son voisin de la rue Girardon Ferdine. Il apparaît sous les traits d'un cul de jatte dans "Féérie pour une autre fois" de Céline. Il est vrai qu'il claudiquait depuis qu'il avait perdu une jambe pendant la guerre de 14.

Le Vigan dans "Les bas-fonds" de Renoir

Le Vigan dans "Les bas-fonds" de Renoir

     On ne peut s'empêcher de penser à ces deux "amis" qui n'avaient que quelques pas à faire pour se retrouver. On peut penser à un troisième, l'acteur Le Vigan qui vivait lui aussi, comme Céline, rue Girardon, partageant la même haine des Juifs. C'est plutôt son chat que nous avons envie d'évoquer, parce que les chats ignorent le racisme!

Impasse Girardon. Montmartre.

     Le chat c'est Chibaroui que Le Vigan et son amie Tinou ont acheté à la Samaritaine. Il est laissé en semi liberté et il aime se dorer au soleil de l'impasse qui s'ouvre devant l'immeuble où habitent ses maîtres. Lucette Almanzor tombe amoureuse de l'animal et convainct sans mal Céline de l'adopter. Il ne sait pas Chibaroui qu'il va devenir Bébert, le chat le plus célèbre de la littérature!

Impasse Girardon. Montmartre.

Il n'a pas sa plaque sur les murs mais c'est à lui que je pense en quittant l'impasse Girardon!

 

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Square Montholon. Statue la Sainte Catherine de Julien Leuriot. Gabriel Davioud. Antonin Mercié. Julien lorieux.

     Voilà un petit square qui survit vaillamment dans le bruit et la pollution de la rue Lafayette toujours encombrée et nerveuse.

Adolphe Alphand par Alfred Roll

Adolphe Alphand par Alfred Roll

    Il est là depuis qu'Alphand "le père des espaces verts parisiens" l'a terminé en 1863 comme 23 autres dans paris. Notre homme était écologiste dans l'âme et il aménagea quelques uns des plus beaux jardins de Paris : parc Monceau, des Buttes Chaumont, bois de Boulogne et Vincennes, jardins des Champs-Elysées..... 

Square Montholon. Statue la Sainte Catherine de Julien Leuriot. Gabriel Davioud. Antonin Mercié. Julien lorieux.

    Auparavant le terrain où le square est implanté faisait partie des jardins de l'hôtel particulier de Charles Sanson, 2ème du nom et bourreau officiel de la ville de Paris. Il succèda à son père en 1707 et il eut à son palmarès la décapitation d'une femme et l'exécution de Cartouche, le brigand légendaire. Son palmarès néanmoins reste modeste comparé à celui de son petit fils Charles-Henri Sanson qui, la guillotine aidant fit tomber dans le panier de son quelques 3000 têtes dont celle, découronnée de Louis XVI.

Square Montholon. Statue la Sainte Catherine de Julien Leuriot. Gabriel Davioud. Antonin Mercié. Julien lorieux.

    Le square ne garde aucune trace du bourreau qui repose avec sa dynastie dans le grand jardin qu'est le cimetière de Montmartre, à moins d'un km de là.

Square Montholon. Statue la Sainte Catherine de Julien Leuriot. Gabriel Davioud. Antonin Mercié. Julien lorieux.

     Du square des origines peu d'éléments subsistent car l'espace a été remodelé en 1981 et découpé en carrés et rectangles, espaces de jeu pour les petits, de sport pour les ados... L'harmonie initiale a disparu comme dans de nombreux  squares parisiens qui finissent par se ressembler,   

Square Montholon. Statue la Sainte Catherine de Julien Leuriot. Gabriel Davioud. Antonin Mercié. Julien lorieux.

    Ont subsisté quelques arbres dont deux magnifiques platanes âgés de plus de 150 ans.

Square Montholon. Statue la Sainte Catherine de Julien Leuriot. Gabriel Davioud. Antonin Mercié. Julien lorieux.

    Les grilles également sont d'origine, en forme de coeur avec entrelacs de fleurs et d'épis. Les lignes centrales autour d'une fleur-soleil dessinent une lyre.

Elles sont dues à Gabriel Davioud (1824-1881) qui fut un architecte très actif pendant le 2nd Empire et qui a laissé à Paris quelques unes de ses plus belles fontaines: fontaine Saint-Michel,  fontaine des quatre parties du monde (avec Carpeaux), fontaine de la place du Châtelet...

Square Montholon. Statue la Sainte Catherine de Julien Leuriot. Gabriel Davioud. Antonin Mercié. Julien lorieux.

    Sans compter des bâtiments remarquables comme les deux théâtres de la place du Châtelet.

Square Montholon. Statue la Sainte Catherine de Julien Leuriot. Gabriel Davioud. Antonin Mercié. Julien lorieux.

    En 1879, la ville fit l'acquisition d'une statue qu'elle plaça au centre du square, au milieu d'une pelouse : "Gloria Victis" d'Antonin Mercié.

Square Montholon. Statue la Sainte Catherine de Julien Leuriot. Gabriel Davioud. Antonin Mercié. Julien lorieux.

     La statue réalisée après la défaite de 1871 était vite devenue populaire. "Vae victis" (malheur aux vaincus) la célèbre formule de Brennus devient "Gloria victis" (gloire aux vaincus). La renommée ailée et cuirassée emporte vers le ciel un jeune soldat dénudé dont la main droite tient un sabre brisé. Statue patriotique s'il en est! Le héros mort pour la patrie entre dans l'immortalité...

Square Montholon. Statue la Sainte Catherine de Julien Leuriot. Gabriel Davioud. Antonin Mercié. Julien lorieux.

     La statue dont plusieurs villes réclament aussitôt une copie ne reste que cinq ans square Montholon avant de s'envoler à tire d'ailes jusqu'à l'Hôtel de ville où elle séjourne jusqu'en 1930. Elle est alors cachée dans le dépôt d'Auteuil, ce qui lui épargne l'humiliation d'être fondue pendant l'occupation par les descendants des Prussiens de 1871. Enfin, en 1930, elle s'envole une dernière fois vers le Petit Palais où elle se trouve bien, sur ces Champs Elysées où comme l'on sait les héros antiques trouvent le repos.

Square Montholon. Statue la Sainte Catherine de Julien Leuriot. Gabriel Davioud. Antonin Mercié. Julien lorieux.

     Il reste dans le square un groupe qui depuis son installation en 1925 n'a pas bougé. Il est vrai qu'il n'est pas ailé contrairement à lastatue dont il  apris la place. Il s'agit de "La sainte Catherine" marbre sculpté par Julien Lorieux en 1908 et acheté par la Ville.

Square Montholon. Statue la Sainte Catherine de Julien Leuriot. Gabriel Davioud. Antonin Mercié. Julien lorieux.

     Il représente cinq catherinettes qui ont mis leur plus belle tenue, coiffé le fameux chapeau avec fleurs d'oranger et sortent de l'atelier, le 25 novembre, pour se rendre au bal et rencontrer peut-être l'homme de leur vie.

Square Montholon. Statue la Sainte Catherine de Julien Leuriot. Gabriel Davioud. Antonin Mercié. Julien lorieux.

     C'est souvent dans les milieux modestes (couturières, modistes) que les femmes restaient plus longtemps célibataires. Cet aspect social,  Julien Lorieux ne l'ignore pas, lui qui est né et a vécu dans le IXème arrondissement. Voilà pourquoi il complète le nom qu'il donne à son groupe par une dédicace "à l'ouvrière parisienne". 

Square Montholon. Statue la Sainte Catherine de Julien Leuriot. Gabriel Davioud. Antonin Mercié. Julien lorieux.

     Julien Lorieux avait été élève d'Antonin Mercié dont le "Gloria victis" a laissé la place libre pour "la sainte Catherine". Or, Julien Lorieux, tel le jeune soldat dénudé, est mort en 1915, touché à la tête par un éclat d'obus. La Renommée ailée a peut-être emporté vers les Champs-Elysées ce jeune mort pour la patrie. Ou plus simplement, ce sont les sourires juvéniles de ses catherinettes que se sont chargés de sa renommée!  

Square Montholon. Statue la Sainte Catherine de Julien Leuriot. Gabriel Davioud. Antonin Mercié. Julien lorieux.

      On aimerait quitter le square avec ces sourires mais avant de pousser les belles grilles de Davioud, nous découvrons entre les buissons en fleurs une plaque de verre que nous n'avions pas remarquée.

Square Montholon. Statue la Sainte Catherine de Julien Leuriot. Gabriel Davioud. Antonin Mercié. Julien lorieux.

     Elle égrène les noms des enfants juifs arrêtés sous Vichy et assassinés dans les chambres à gaz. Ils étaient trop jeunes pour être scolarisés et leurs noms ne figuraient donc pas sur les plaques apposées sur le mur des écoles. Ils ont trouvé place sur cette plaque de verre, légère, fragile, à peine visible.... dans ce jardin où leur mère n'osaient plus s'asseoir sur un banc, comme les autres mères, pour les regarder sourire sous les feuillages des platanes centenaires. 

Square Montholon. Statue la Sainte Catherine de Julien Leuriot. Gabriel Davioud. Antonin Mercié. Julien lorieux.

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2017

2017

Place Saint-Georges. Le monument à Gavarni. Denis Puech.

     Je suis repassé place St-Georges et j'ai découvert que le monument ravalé depuis peu était entouré de jets d'eau qui s'étaient colorés de rouge. Nous étions le 28 mai, dernier jour de la Semaine sanglante de 1871. J'ai cru qu'il s'agissait d'une commémoration qui rappelait les 30 000 morts de la résistance héroïque du peuple de Paris. Nous verrons qu'il n'en était rien! 

Place Saint-Georges. Le monument à Gavarni. Denis Puech.

   Le monument est le principal ornement de cette place où opère le charme indéfinissable de Paris. Il est l'épicentre des immeubles qui l'entourent.... L'hôtel de Thiers, le théâtre où fut tourné "le dernier métro", l'hôtel où vécut en ses débuts parisiens la Païva.....

 

L'hôtel de Thiers.

L'hôtel de Thiers.

   Ni Thiers, Adolphe de son prénom, ni la Païva ne le connurent puisqu'il ne fut édifié qu'en 1911 à la place d'une fontaine qui servait d'abreuvoir aux chevaux.

 

     L'ancienne fontaine semblable à plusieurs autres installées pendant la Restauration datait de 1821. C'est lorsque fut construite la ligne de métro Nord-Sud et la station Saint-Georges qu'elle fut démontée.

 

    Une pétition accompagnée d'une souscription demanda qu'on érigeât à sa place un monument à la gloire de Gavarni qui avait habité le quartier et illustré la vie parisienne d'alors.

Place Saint-Georges. Le monument à Gavarni. Denis Puech.

Autoportrait. Gavarni.

    Nous avons rencontré Gavarni dans ce blog! Il est plus que beaucoup d'artistes qui se réclament de Montmartre, un véritable amoureux de nos quartiers (et de ses belles passantes)!

Place Saint-Georges. Le monument à Gavarni. Denis Puech.

La rue des Rosiers (Chevalier de la Barre) où habita Gavarni, aujourd'hui chevet du Sacré-coeur.

     Rappelons qu'il est venu à 25 ans habiter au sommet de la Butte, rue des Rosiers, future rue du Chevalier de la Barre avant de choisir la rue Ravignan

Il aime alors croquer le petit peuple parisien avec une prédilection marquée pour les jolies grisettes du genre Mimi Pinson.

 

1 rue Fontaine.

1 rue Fontaine.

     Il descend ensuite de la Butte pour s'installer 1 rue fontaine, non loin du monument qui lui rend hommage, puis rue Saint-Georges.

Malgré l'élégance de ses dessins de mode, il est un critique acerbe de la comédie humaine et s'il fréquente les salons, c'est pour mieux en dénoncer les hypocrisies. Il n'est pas surprenant qu'il soit ami des Goncourt qui lui consacreront une biographie.

 

Place Saint-Georges. Le monument à Gavarni. Denis Puech.

    Comme eux, il est un observateur de la société et consacre des recueils à ses acteurs.  Les lorettes ont sa préférence et c'est avec une certaine tendresse qu'il les dessine.

Place Saint-Georges. Le monument à Gavarni. Denis Puech.
Place Saint-Georges. Le monument à Gavarni. Denis Puech.

   Son monument rappelle aussi qu'il fut le "reporter" du Carnaval de Paris, une coutume ancienne et vivace qui ne disparut qu'en 1950.

Pierrot en 2017

Pierrot en 2017

en 2021

en 2021

Le décor sculpté représente des personnages de la fête : Pierrot, un débardeur, la mort avec sa faucille....

Le Débardeur (en 2017)

Le Débardeur (en 2017)

Quelques mots sur le Débardeur....

Il s'agit d'une femme qui pour l'occasion avait le droit de porter un pantalon masculin, ou débardeur (rien à voir avec le marcel actuel!). Il y avait une forte charge érotique dans ce travestissement exceptionnel.

(photos de 2021 et 2017)

photo 2017

photo 2017

photo 2021

photo 2021

    On rencontre encore, détériorée par les vents d'ouest, la figure massive d'un personnage en haillons, le regard insistant, semblant apostropher le passant. Il est la face noire du carnaval, le vieillard habillé de haillons, à la fois bonhomme et menaçant. Il tient dans la main droite un bâton et au bout du bras gauche une faucille. Il évoque "la grande faucheuse" la mort grimaçante, toujours présente dans les carnavals.

 

On peut discerner encore la jeune modiste qui passe avec sa boîte dans un arrière plan qui disparaît peu à peu, grain à grain, avec l'usure de la pierre. Derrière elle se profile l'artiste, un peintre assurément, qui ressemble à Gavarni...

 

    Au sommet de la colonne Gavarni lui-même est représenté, occupé à dessiner et à saisir au vol ses contemporains.

                                          (photo 2017)

photo 2021

photo 2021

photos 2017 et 2021
photos 2017 et 2021

photos 2017 et 2021

Place Saint-Georges. Le monument à Gavarni. Denis Puech.

    Quatre mascarons de bronze laissent couler de leur bouche entrouverte un mince filet d'eau claire les jours trop rares où la fontaine joue son rôle de fontaine.

La lorette y est à l'honneur, tournée vers la rue Notre-Dame de Lorette!

2017-2021
2017-2021

2017-2021

L'artiste bohême avec son chapeau de feutre...

2017-2021
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Le mendiant quémandeur et menaçant

Place Saint-Georges. Le monument à Gavarni. Denis Puech.
photos 2017-2021
photos 2017-2021

photos 2017-2021

La mégère, hommasse et ronchonneuse... à la fois entremetteuse et espionne!

Monument à Leconte de Lisle. Jardin du Luxembourg. (Denys Puech)

Monument à Leconte de Lisle. Jardin du Luxembourg. (Denys Puech)

     Les sculptures sont l'œuvre de Denys Puech (1854-1942) qui venu de son Aveyron natal où il gardait les moutons, se forma à son art avec tant de talent qu'il obtint prix et commandes officielles. Parmi ses nombreuses réalisations, retenons son monument à Leconte de Lisle dans le jardin du Luxembourg...

 

    Oublions qu'en 1925 il sculpta sans que son ciseau ne fondît de réprobation Benito Mussolini!

Le buste inexpressif et verdâtre lui valut l'inimitié de ses contemporains!

 

     Combien est plus poétique et sympathique le buste de Gavarni, cheveux au vent, belle gueule d'artiste libre, regard à la pointe sèche sur la société de son temps, ses injustices et ses hypocrisies.... 

 

 

Laissons-lui le dernier mot :

"Pourquoi mépriser les prostituées? Ce sont des femmes qui gagnent à être connues."

 

    Mais non, je ne le lui laisse pas le dernier mot! J'ai commencé l'article en parlant des jets de sang qui jaillissaient le 28 mai autour de la colonne....

 

     Nous savons que Montmartre avait été un épicentre de la résistance populaire... On dit que le puits des insurgés dans la rue où j'habite (rue André del Sarte) était rouge du sang des communards...

 

         Je m'apprétais à publier des photos de cette "commémoration" quand j'ai remarqué une affichette qui informait qu'il s'agissait bien de sang mais de celui des règles menstruelles et que le 28 mai était la journée internationale de l'hygiène féminine! Quelle idée! Choisir le dernier jour de la Semaine sanglante et l'écrasement dans le sang de la Commune pour cette journée!   

Place Saint-Georges. Le monument à Gavarni. Denis Puech.

    Qu'importe!  Gavarni en haut de sa colonne continue de griffonner....

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE Peintres.Artistes.Clébrités, #MONTMARTRE. Rues et places.
La belle façade du 29

La belle façade du 29

Le 32

Le 32

     Nous reprenons notre visite de la rue Catherine de la Rochefoucauld avec le 32 où mourut en 1889, dans l'apparttement de sa soeur, Olivier Metra. Il fut l'un des compositeurs les plus populaires de son temps et ses valses étaient jouées dans tous les bals à la mode, notamment la célèbre valse des Roses, évoquée par Proust dans "Du côté de chez Swann".

 

    Olivier Métra dirigea de nombreux bals : le bal Mabille, celui de l'Opéra Comique, des Folies Bergères et enfin de l'Opéra de Paris. 

Rue Catherine de La Rochefoucauld (2ème partie). Olivier Métra. Renoir. Maxime Lisbonne. Victor Hugo.

 Le 33 est une des nombreuses adresses où Renoir a eu son atelier. L'immeuble fait l'angle avec la rue La Bruyère et c'est au 26 de cette dernière que la plaque commémorative a été apposée

 

Jean Renoir lisant

Jean Renoir lisant

     Nombreuses sont les toiles peintes pendant cette période de presque 5 ans. Parmi elles plusieurs représentent son fils Jean.... 

                                                                Le Pierrot blanc 

Rue Catherine de La Rochefoucauld (2ème partie). Olivier Métra. Renoir. Maxime Lisbonne. Victor Hugo.

    Le 37 est d'une laideur affligeante. Il s'est élevé à l'emplacement d'un vieil immeuble envoyé ad patres par les promoteurs et qui avait abrité dans un hangar sur cour le dernier cabaret créé par Maxime Lisbonne : le Casino des Contributions directes!

Rue Catherine de La Rochefoucauld (2ème partie). Olivier Métra. Renoir. Maxime Lisbonne. Victor Hugo.

     Le "colonel" Maxime Lisbonne (1839-1905) est un des personnages flamboyants de la Commune. Blessé sur la barricade de la rue Amelot pendant la Semaine Sanglante, il est amputé d'une jambe. Ce qui n'empêche pas les Versaillais de le torturer et de le condamner à Mort. La peine sera commuée en déportation et c'est à son retour en 1880 que Lisbonne se lance dans une vie active et engagée, dans le théâtre, le journalisme et la création de plusieurs cabarets, parmi lesquels "la Taverne du Bagne", "le Casino des concierges" ou "les Frites Révolutionnaires". 

Le Casino des Contributions directes sera son dernier cabaret et il ne lui apportera pas la fortune! Ruiné, Maxime Lisbonne se retirera à la Ferté Allais où il tiendra un débit de tabac.

"Le citoyen Maxime Lisbonne, directeur du Casino des concierges, se rend dare-dare à l'Elysée pour se faire conférer par le Président, le Grand-Cordon-S'il-Vous-Plaît." (Caricature de Léandre)

Rue Catherine de La Rochefoucauld (2ème partie). Olivier Métra. Renoir. Maxime Lisbonne. Victor Hugo.
Le 47

Le 47

Le 49

Le 49

     Le 49, le café Matisse, bien tristounet en cette période de confinement, fut le café Laroche, abréviation de La Rochefoucauld, fréquenté par de nombreux peintres académiques prompts à dénigrer les nouvelles écoles. Henner ou Cormon en faisaient partie, comme d'autres de l'école de Barbizon (Harpignies).

 Parfois quelques écrivains comme les Goncourt ou Maupassant s'y trouvaient à d'autres tables.

C'est encore en cet endroit que les peintres rencontraient leurs modèles parmi lesquels Ellen André tant appréciée de Manet ou Renoir.

Les Goncourt bien qu'ils n'aient pas dédaigné y passer quelques moments en observateurs, se moquèrent de ce "petit mauvais lieu fort bête fréquenté par des gens qui sont aux Lettres ce que sont les courtiers d'un journal au journal." Parmi ces courtiers  il n'y avait pas moins que Baudelaire, Henri Murger ou Aurélien Scholl! 

Le 58

Le 58

   Au 58, le photographe Robert Jefferson Bingham (1824-1870) ouvrit son studio à son arrivée à Paris. Il fit de nombreuses photos des expositions universelles de 1851 et 1855 ainsi que des artistes de son temps. 

                                                                    Gérôme 

                           

                                                                     Cabanel

Le 62

Le 62

    Au 62 nous rencontrons un homme dont le nom, oralement peut prêter à confusion :  Louis L'épine. Il ne s'agit pas du fameux préfet de police qui créa la Brigade Criminelle et le fameux concours Lépine....

 

 Non, notre homme est Louis L'Epine (n'en déplaise à certains sites comme Paris Révolutionnaire), sculpteur de son état. Il est mentionné pour avoir produit des portraits en médaillon mais il n'a pas laissé d'oeuvres qui seraient suceptibles de lui assurer une miette d'éternité artistique. Même ces fameux médaillons sont quasi impossibles à dénicher. Pourtant celui qu'il fit d'Alfred Meyer, vétéran de la 1ère guerre et futur dignitaire du Parti Nazi devrait bien subsister quelque part entre Mein Kampf et les films de Lenny Riefenstahl! Je n'ai trouvé qu'une statuette de Joseph Osbach qui fut son maître... 

Le 64. Premier immeuble à droite.

Le 64. Premier immeuble à droite.

     Je mentionne le 64 parce qu'il est cité parfois (Paris révolutionnaire) pour avoir abrité, comme son collègue du 33, un des nombreux ateliers d'Auguste Renoir sans doute avant 1875. Il y serait resté peu de temps, si peu qu'aucune plaque commémorative ne viendra signaler son passage à cette adresse.

Dernière partie de la rue et rencontre avec la rue Pigalle. A droite le dernier immeuble le 66.

Dernière partie de la rue et rencontre avec la rue Pigalle. A droite le dernier immeuble le 66.

     Pas de doute en revanche pour le 66, dernier immeuble de la rue La Rochefoucauld.

Rue Catherine de La Rochefoucauld (2ème partie). Olivier Métra. Renoir. Maxime Lisbonne. Victor Hugo.

     Un géant y a vécu à son retour d'exil : Victor Hugo. Nous sommes en 1871. Le poète va être frappé d'une terrible épreuve. Alors qu'il attend son fils Charles dans un café de Bordeaux, il voit arriver le fiacre et, à l'intérieur son fils mort. Charles avait été frappé d'apoplexie foudroyante.

Rue Catherine de La Rochefoucauld (2ème partie). Olivier Métra. Renoir. Maxime Lisbonne. Victor Hugo.

     C'est peu après cet événement terrible que Victor Hugo vient habiter rue La Rochefoucauld. Il loue le premier étage de l'hôtel Rousseau, idéalement situé dans ce quartier où il connaît de nombreux peintres et écrivains.

Rue Catherine de La Rochefoucauld (2ème partie). Olivier Métra. Renoir. Maxime Lisbonne. Victor Hugo.

     L'hôtel a été édifié par l'architecte Pierre Rousseau (1751-1829) pour lui-même. Habitant Paris, il désirait pouvoir se réfugier à la campagne, sur les pentes verdoyantes de Montmartre qui ne sera annexé à Paris que bien des années après sa mort.

Rue Catherine de La Rochefoucauld (2ème partie). Olivier Métra. Renoir. Maxime Lisbonne. Victor Hugo.

   L'architecte est connu pour quelques réalisations remarquables dont la moindre n'est certes pas l'hôtel de Salm, Palais de la légion d'honneur, chef d'oeuvre d'architecture de la fin du XVIIIème.

Rue Catherine de La Rochefoucauld (2ème partie). Olivier Métra. Renoir. Maxime Lisbonne. Victor Hugo.

    Plusieurs peintres auront leur atelier dans l'hôtel Rousseau. François Edouard Picot (1786-1868), peintre néo classique y vécut et y travailla. Il décora de fresques quelques églises et palais (Saint-Vincent de Paul, Saint Denys du Saint Sacrement, Versailles, le Louvre, le Luxembourg).

Rue Catherine de La Rochefoucauld (2ème partie). Olivier Métra. Renoir. Maxime Lisbonne. Victor Hugo.

     Après 1830, c'est Isabey qui occupa les lieux. Eugène Isabey (1803-1886) est le fils du célèbre miniaturiste Jean-Baptiste Isabey très apprécié sous l'Empire. On peut le classer parmi les romantiques tant il est attiré par les scènes de tempêtes, de ciels tourmentés, de naufrages dans une touche influencée par Delacroix.

Rue Catherine de La Rochefoucauld (2ème partie). Olivier Métra. Renoir. Maxime Lisbonne. Victor Hugo.

     Ce n'est pas un hasard s'il a pour élèves Boudin ou Jongkind et si dans ses dernières années, ayant abandonné l'huile pour l'aquarelle, il est avant-coureur de l'impressionnisme. On considère qu'il "découvrit" le site d'Etretat qui allait devenir un lieu chéri de l'Impressionnisme.

 

    Revenons à Victor Hugo qui habita de 1871 à 1874 dans cet hôtel et qui s'y attela à l'écriture de deux de ses romans les plus impressionnants : "l'Année terrible" et "Quatrevingt-treize".  

55 rue Pigalle. Juliette Drouet.

55 rue Pigalle. Juliette Drouet.

Evidemment la fidèle Juliette Drouet l'avait suivi toujours amoureuse et toujours aimée contre vents et marées...

                                Elle habitait presque en face, 55 rue Pigalle.

Rue Catherine de La Rochefoucauld (2ème partie). Olivier Métra. Renoir. Maxime Lisbonne. Victor Hugo.

    La rue La Rochefoucauld s'arrête là, non loin de la place Pigalle qui connut les barricades de la Commune, à proximité de la Butte où Louise Michel enseigna. Victor Hugo admirait cette Louise Michel qu'il appelait "ma chère fille"  et avec laquelle il entreprit une correspondance suivie. 

 

                   J'aime que ces deux-là soient liés à notre quartier.

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