Sur la rive gauche de la Charente, se dresse, vieux de 2000 ans (à huit ans près) l'Arc de Germanicus.
Il nous rappelle, solide comme un roc, le passé romain de la ville de Saintes, Mediolanum Santonum. Sous ses arches passait la Via Agrippa, venue de Lugdunum (Lyon).
Il était alors fièrement campé au milieu du pont, comme le montrent ces gravures.
Mais en 1843, le pont jugé trop vétuste et trop étroit fut démoli. L'arc faillit disparaître et ne dut son sauvetage qu'à Prosper Mérimée. Il fut démonté, pierre à pierre et rebâti à l'endroit où vous pouvez l'admirer aujourd'hui.
Il a perdu son prestige de Porte Triomphale et de passage obligé sur le fleuve, mais il est bien là, sur ses pattes de pierres, témoin de la colonisation romaine de nos villes gauloises.
Grâce aux inscriptions plus ou moins lisibles, nous pouvons situer sa construction en l'an 18 de notre ère. La dédicace sur l'attique se laisse en partie déchiffrer. Elle nommait l'empereur Tibère, ses neveux et fils adoptifs Drusus et Germanicus. Comme la partie sauvegardée concerne ce dernier, c'est lui qui a donné son nom à l'arc.
Texte de la dédicace :
"A Germanicus César, fils de Tibère Auguste, arrière petit-fils du divin Jules, flamine augustal, consul pour la deuxième fois, salué imperator pour la deuxième fois..."
Buste de Germanicus (Louvre)
Il est troublant de penser que ce Germanicus, très populaire à Rome, fut sans doute empoisonné sur ordre de Tibère dont le nom est voisin du sien sur la pierre et que sa mort eut lieu précisément en 19, quelques mois après l'érection de l'Arc.
Il ne mourut pas tout à fait puisqu'il laissait un fils, et quel fils! Un certain Caligula... qui lui même aurait un fils, et quel fils! Un certain Néron!
Une autre inscription sur l'entablement nomme le donataire et toute sa généalogie. Il s'agit d'un notable gaulois qui a romanisé son nom et a fait allégeance aux nouveaux maîtres:
"Julius Rufus, fils de Caius julius Otuaneunus, petit fils de Caius Gedemo, arrière petit-fils de Epotsoviridius, prêtre de Rome et d'Auguste à l'autel qui se trouve au Confluent, préfet des ouvriers, a fait de cet arc...." (ouf!)
On retrouve le nom de ce personnage modeste dans l'amphithéâtre antique de Lyon (Lugdunum, appelée "Confluent" dans la dédicace)
Cet homme qui se croyait si important survit aujourd'hui grâce à ce monument qui porte le nom d'un autre.
A quelques pas de l'Arc est conservée une très belle statue retrouvée dans un monument voué au culte de la famille impériale.
Un témoignage avec l'Arc de Germanicus d'une époque où Saintes était romaine et opulente... et déjà lumineuse et belle!
Liens, villes de Charente maritime.
Musée
archéologique.Saintes. Antiquités romaines....
Fontaine de Rochefort. Place Colbert.
La Perroche. Oléron. Le prieuré, chapelle et cloître.
La lanterne des morts. Saint Pierre, Oléron.
Art forain (IV). Le manège de Bayol. La Rochelle.
Liens : tous les articles "Charente Maritime"
Charente Maritime. Classement alphabétique. Liens.
...........................................................................................................
...