La rue Ronsard longe les rochers du jardin du Sacré-Coeur. Elle porte le nom du poète des Amours mais les
jardiniers n'ont pas planté un seul rosier dans les massifs que l'on découvre à travers les grilles.
Pas un montmartrois n'habite cette rue.
Pas un seul!
En effet, aucun immeuble n'y a sa porte d'entrée!
Les seules adresses de la rue sont celles de la Halle Saint-Pierre, le musée d'art naïf, du gymnase et de l'atelier du tapissier, Elie.
Au début du XXème siècle, la grotte permettait aux promeneurs d'entrer dans le jardin. Elle est aujourd'hui condamnée et sert de
remise à outils aux jardiniers.
Dommage! On se demande ce qui a poussé nos têtes d'oeuf, responsables du site, à condamner cette curiosité, comme a été condamnée également la cascade qui donnait aux
falaises un air alpestre.
La rue Ronsard vient se terminer sur les escaliers de la rue Paul Albert, appelés autrefois escaliers Sainte-Marie. (voir : les escaliers de Montmartre côté est. (1)
On aperçoit sur la gauche, avant les escaliers le chemin qui passait sous la grotte.
Le bel immeuble de pierres, le seul de la rue, n'ouvre ses portes que sur la rue Cazotte (voir rue Cazotte.)
et sur la rue Charles Nodier, mais les plus heureux locataires et propriétaires ont leurs fenêtres sur les jardins, plein ouest.
La Halle Saint-Pierre, édifiée en 1868 par un élève de Baltard, plus heureux que son maître puisque son
oeuvre a survécu à la bêtise et à l'appétit des promoteurs et des élus (merci Pompidou!) abrite aujourd'hui le musée d'Art naïf.
La collection de max Fourny, remarquable, laisse souvent place à des artistes divers et variés...représentants de l'art brut ou de l'art naïf. Drôle de classification
d'ailleurs, comme si l'on pouvait saucissonner la création, comme si l'acte, le geste de créer pouvait se mettre dans des casiers.
La Halle, les jardins, la rue avec ses passants...
C'est presque la même image à plus d'un siècle de distance, les voitures en plus et l'espace Velib, sur la gauche, presque toujours vide... Les vélos descendent le matin mais
ne remontent pas! Les cyclistes seraient-ils paresseux? Qu'ils aillent s'entraîner dans le gymnase et muscler leurs mollets déficients!
Les jardins au pied du Sacré-Coeur.
Les arbres se sont élevés et leur feuillage cache en partie la Basilique. Quelques chats se font les griffes sur leur tronc. Ils nous rappellent
Louise Michel, revenue de Nouvelle Calédonie avec quelques vieux matous qu'elle ne pouvait abandonner et qui fut raillée en chanson pour son amour des félins :
"C'est la Mère Michel qui a perdu son chat..."
Une grotte et un maigre filet d'eau en abrite quelques uns que de braves femmes
viennent nourrir.
C'est en passant devant cette grotte que nous quittons la rue Ronsard, avec un clin d'oeil au poète qui aimait la grotte de Meudon et les rochers du Vendômois.
Un peu plus haut, rue Paul Albert habitait la grande Monique Morelli qui consacra au poète un de ses plus beaux albums. ( Monique Morelli n'a pas quitté Montmartre
Autres rues du quartier : rue Ronsard Montmartre.
Montmartre.La rue Andre Del Sarte (rue Saint-André) au 19ème siècle.
Montmartre. Rue Utrillo (ancienne rue Muller).
lien : Montmartre. Neige de décembre.