Elisabeth est morte le 12 janvier. La femme qui mendiait dans le métro et qui un matin d'hiver a ramassé un chaton qu'on avait jeté dans une poubelle, ne parlera plus à son
chat, ne l'accueillera plus la nuit dans le creux de son bras.
Toto le chat, pendant des années l'a accompagnée, station Strasbourg-Saint-Denis. Il se dressait, bien droit devant la coupelle où des passants parfois laissaient tomber une
pièce de monnaie.
Un jour, le hasard des rencontres mit un peu de soleil dans la vie d'Elisabeth et de son chat. Ce ne fut certes pas une vie de cocagne mais ce fut la vie, tout
simplement. Un petit studio, quelques aides. On oublia le métro.
Et puis, le 4 Janvier, alors que le monde entier échangeait encore des voeux de bonheur et de réussite, l'ambulance est venue chercher Elisabeth. Elle l'a emmenée dans une
maison de soins palliatifs. Une maison sans espoir, même si jusqu'au bout Elisabeth a gardé l'Espérance.
J'ai pris Toto quelques jours chez moi. Je l'aurais gardé si ma chatte Titiche n'avait hurlé chaque nuit, désemparée de ne plus dormir contre moi et si elle n'avait cessé de
manger.
Des amis ont recueilli Toto. Des amis formidables qu'Elisabeth aimait. Toto vit maintenant à Montmartre et il regarde par la fenêtre les vignes de la rue Saint-Vincent.
Le 12 janvier, jour de la mort de sa maîtresse, il n'a pas bougé. Il est resté contre la porte jusqu'à la nuit. Il n'a pas mangé.
Liens:
Poème. La mort d'un chat.
poèmes pour mon chat. Mort.
... Le chat contre le cancer