La rue de l'Armée d'Orient (100 mètres de long et dix de large) a la particularité de commencer 68 rue Lepic et de finir dans la même rue au 78...
Elle a reçu son nom en 1978, en souvenir des 300 000 soldats français qui ont combattu dans les Balkans pendant la 1ère guerre mondiale et dont 70 000 furent tués.
1ère partie de la rue
Elle s'appelait auparavant rue de l'Orient. Un nom qui évoque Nerval qui après avoir fait un séjour dans la clinique du Docteur Blanche entreprit en 1842 son fameux "Voyage en Orient".
Le 1. Un restaurant dont l'adresse est 68 rue Lepic mais qui ouvre ses volets rouges sur la rue de l'Armée d'Orient. C'est "la Mendigotte" dont le nom rappelle la célébrissime Complainte de la Butte :
"Petite mendigotte, je sens ta menotte qui cherche ma main..."
Apollinaire et ses amis. (Marie Laurencin a peint Picasso et sa compagne Fernande Olivier avec qui il vivait au Bateau-Lavoir, Apollinaire au centre et elle même).
Il a remplacé le café "Au téléphone" où se retrouvaient parfois Apollinaire, Marie Laurencin, Picasso et quelques autres......
Le 4. Le Théâtre Galabru. Il a succédé au Théâtre Maubel qui eut son heure de gloire et de scandale quand y fut donnée le 24 juin 1917 la pièce d'Apollinaire "Les Mammelles de Tiresias".
Dans sa préface Apollinaire crée un néologisme qui va faire florès quand il sera sera repris par Breton à qui on l'attribue à tort : "Surréalisme"...
Le soir de la première, Max jacob dirige le choeur, Soupault fait le souffleur et Breton assiste, en spectateur circonspect, à un spectacle qu'il trouve inutilement scandaleux !
Il ne reste rien, sinon l'emplacement, du vieux théâtre Maubel. Après son abandon et sa ruine, il était réduit à un vague hangar menacé d'être remplacé par un immeuble cossu quand Galabru en fit l'acquisition, y fit édifier le bâtiment actuel (peu inspiré architecturalement) et permit à la tradition théâtrale de continuer d'y vivre...
A mon étonnement, aucun immeuble de la rue n'est inscrit sur la liste de protection patrimoniale alors que certains d'entre eux ne manquent ni de charme ni d'originalité. Certains datent de la 2ème moitié du XIXème et d'autres du début du XXème, alors que poussaient sur la Butte de massifs immeubles bourgeois.
Le 6... avec ses verrières, ses stucs et ses plaques de grès, clair et composite... on imagine qu'il doit être agréable d'y vivre...
Le 8 et le 10
Le 11. Paul fort y a habité en 1908 avant de trouver un appartement à 100 mètres de là, au 68 rue Lepic.
Poulbot y a vécu pendant plus de quinze ans. Il ne quitta la rue que lorsque fut achevé l'hôtel particulier qu'il fit construire sur l'opulente avenue Junot...
Le 12. Plus austère que le 6, cet immeuble construit en 1914 abrite un bel atelier, dirigé plein nord comme il se doit...
Le 14 est une maison de l'ancien village, construite en 1850 (et très rénovée!)
Le 16 est un endroit étrange avec ses hauts murs art-déco qui mériteraient un bon ravalement...
Fin de la rue sur la rue Lepic.
...Et l'on tombe dans la rue Lepic, sur un immeuble du type de ceux auxquels la rue de l'Armée d'Orient a échappé...
Elle garde, dans ce coude que peu de touristes empruntent, un peu de l'atmosphère du Montmartre artiste et bon enfant...
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Lien : Rues de Montmartre. Classement alphabétique.
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Rues voisines.
Rue Ravignan (1). Montmartre. Des Abbesses à la place Emile Goudeau.
le Château des Brouillards à Montmartre
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