Montmartre. Impasse Traînée. Rue Poulbot.

Impasse Traînée. Angle avec rue Norvins. Sur la droite la maison où s'installera le cabaret le Tire-bouchon. (collection Ivan Aveki)

Il y avait au coeur du vieux village de Montmartre une pauvre impasse mal pavée, donnant sur une rue (aujourd'hui Norvins) dont elle portait alors le nom, c'était l'impasse Traînée...

Ne la cherchez plus, elle a changé de statut; ce n'est plus une impasse mais une rue, prolongée jusqu'à la Place du Calvaire. C'est une des plus fréquentées du quartier. Elle ne compte pas moins de cinq restaurants sur ses 87 mètres! Elle a perdu aussi son nom pour prendre en 1967 celui de Poulbot...

Evidemment me direz-vous, il vaut mieux rendre hommage à l'artiste au grand coeur qui a immortalisé les gosses du quartier qu'à une femme de mauvaises moeurs.

Erreur... la traînée dont il s'agit n'est pas la femme des rues ou des impasses, c'est une manière de chasser les loups en tirant sur le sol une charogne qu'on déposait ensuite dans un piège dissimulé par une trappe. On disait que l'on chassait le loup "à la traînée".

Cette charmante demoiselle a t-elle vu le loup?

Elle pose devant la maison de jacques Charles Wiggishof (1842-1912) qui fut maire du XVIIIème en 1899 et qui fut aussi l'un des fondateurs de la Société du Vieux Montmartre.

Utrillo qui a peint l'impasse aurait du mal à la reconnaître aujourd'hui.

Il nous reste la carte postale qui lui servit de modèle...

Une rampe qui part sur la gauche, vers la Place du Calvaire prolonge la rue jusqu'au 11 où s'est installé le musée Dali.

Le restaurant "le Troubadour" occupe l'emplacement du fond de l'ancienne impasse. Cette partie de l'ancienne voie est celle qui ressemble le plus à un village avec ses maisons blanches et ses jardins. Elle vient cogner contre une haute porte bleue qui protège la cour de récréation d'une école.