C'est un monument émouvant...
l'église de Saint-Sulpice de Royan, une église blessée, qui porte tous les stigmates des guerres et des saccages, mais reste miraculeusement vivante, avec son clocher resté debout et sa belle façade claire...
L'église du XIIème siècle qui dépendait de l'abbaye de Vaux a subi comme presque tous les édifices religieux de la région des destructions irrémédiables pendant les guerres de religion. On se demande pourquoi le clocher et la nef gothique ont été épargnés...
Traces du bras du transept sud.
Traces du bras du transept nord;
Le choeur a disparu comme les deux bras du transept dont on peut voir à l'extérieur l'emplacement originel.
Nef gothique, croisée romane, choeur XIXème...
L'abside romane dont il ne reste pas une pierre a été remplacée dans la deuxième moitié du XIXème siècle par un choeur banal dû à Etienne-Firmin Arnauld dont le nom ne brillera pas au zénith des grands architectes.
Un vitrail représente la nativité.
Comme souvent dans les églises qui ont survécu aux guerres fratricides, on tient à affimer haut et fort le culte voué à la Vierge que la Réforme voulait supprimer...
On voit dans la nef le départ d'une arcade romane de l'ancien édifice.
Croisée d'ogives très pure dans la nef
Chapiteaux de la nef
La nef actuelle date du XVème siècle avec ses croisées d'ogives et ses chapiteaux.
On remarque sur les murs élevés entre l'église et les bras du transpet disparu des fresques du XVIIème siècle censées représenter des tentures, des cordons et des croix.
Elles se sont estompées et disparaissent peu à peu. Il n'est pas sûr qu'on doive les regretter...
On peut voir à la croisée du transept quelques chapiteaux romans à coquilles qui font penser à des soutiens-gorges agressifs!
La coupole romane sur trompes subsiste sous le clocher qui lui aussi a traversé le temps.
Le clocher est typique du roman saintongeais, de forme carrée assez massive et cependant élégante grâce aux belles arcatures en plein cintre, à sa corniche à modillons et à ses hautes baies.
A côté du clocher, une tour abrite l'escalier qui permettait d'y accéder.
Enfin la façade claire et harmonieuse nous permet d'imaginer ce que pouvait être l'église romane. Elle est simple, sans ostentation avec son beau portail à 5 voussures encadré de deux portes feintes à tores, cordons et palmettes très détériorées et que les vents marins continuent d'éroder...
Une tête apparaît vaguement avant de redevenir poussière commes les autres visages de la façade
L'église de Saint-Sulpice, témoin d'un passé tumultueux auquel elle a survécu, invite à s'interroger... comment peut-on quand on porte un message d'amour et d'accueil, semer massacre et désolation dans des guerres sans vainqueur.
Comment au nom du même Christ, Protestants et Catholiques ont-ils pu s'entretuer et semer la désolation?
La modeste église de Saint-Sulpice invite à rêver, à l'ombre des grands arbres, à un monde où les croyants de toutes les religions n'auraient plus dans la coeur que tolérance et fraternité!
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On peut toujours rêver non?
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Liens Charente Maritime, églises :
Saint Sornin. Eglise. Fresques XVIIème siècle(1)
Mornac. Eglise Saint-Pierre. (1). Extérieur. Charente Maritime.
Saintes. Abbaye aux Dames. Le portail. Sculptures.
Saintes. Favre. Tapisserie de la Genèse (1). Abbaye aux Dames.
Trizay. Abbaye Saint Jean l'Evangéliste. 17.
Saintes. Eglise Saint-Eutrope. La crypte.
Charente Maritime. Classement alphabétique. Liens.
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