Chaque début d'été c'est une fête et un plaisir de retrouver les ruelles fleuries de l'île d'Oléron.
Mais cette année 2020 décidément différente des autres années, les roses trémières toujours belles ont cependant un petit air fatigué, comme si le confinement leur avait porté un coup sur le pétale!
Cela est dû sans doute à un mois de mai de plein soleil et de chaleur estivale suivi d'un mois de juin pluvieux à l'excès. Les roses en ont gardé un côté chiffonné et las.
J'ai photographié quelques unes d'entre elles sur le port de Saint-Trojan où les cabanes de couleurs leur offrent le cadre idéal qui sied à leur beauté fragile.
Sur la tombe de notre chatte Bella morte en septembre dernier, une rose trémière s'est élancée vers le ciel. C'est la seule de notre petit jardin.
j'offre à ces fleurs fidèles le poème que j'ai écrit pour elles. Je le redis chaque année quand je les retrouve, droites contre vents et marées, la tête dans le soleil.
La rose trémière
La rose dans mon île est rose du vertige
Sur sa dernière fleur il pousse une autre fleur
Qui se hausse du col au sommet de sa tige
Et par-dessus le mur jette un oeil en couleur
La rose dans mon île est la rose trémière
Elle est née au printemps sur le chemin de pierres
Dans la ruelle étroite au pied des maisons blanches
Ou sur le port autour des cabanes de planches
La rose dans mon île est une passagère
Devant les volets bleus devant les volets verts
Elle hésite un moment et part vers la lumière
Plus haut que la maison où s'agrippe le lierre
La rose dans mon île accepte de mourir
Après avoir fleuri à côté du soleil
Comme elle après l'amour je voudrais m'endormir
A côté de ton corps dans un même sommeil