Rien ne nous consolera de la destruction sauvage du cirque Médrano qui fut indépendamment de son architecture remarquable un lieu historique que fréquentèrent quelques uns des plus grands peintres qui vivaient alors à Montmartre...
Picasso
Aucun amoureux de paris ne se consolera du vandalisme des années Pompidou qui écrasa les Halles de Baltard, le Palais de marbre rose, les quais historiques…
Les promoteurs connurent avec ce président agrégé et amateur d'art leur âge d'or!
Sur l'indigent immeuble qui a pris la place du cirque Médrano, une fresque a été peinte, côté rue des Martyrs. Elle rend hommage à ce que fut ce lieu sans prétendre le remplacer.
L'enlaidissement irrémédiable de notre ville!
La mairie du IXème a confié la réalisation à deux artistes, sur le thème de la fraternité. Audrey Feuillet et Oscilia Glé sont ces ceux magiciennes qui eurent l'idée pour illustrer ce thème de rendre hommage au cirque disparu en imaginant un monde réconcilié où les hommes et les animaux vivraient en bonne amitié.
Beaucoup d'humour dans la représentation des artistes et des animaux, tous occupés, face au public, à faire leur numéro ou à flemmarder en regardant la piste.
Sur la droite, Monsieur Loyal est un cheval qui annonce l'entrée des artistes...
Tandis qu'à côté de lui trois castors aux yeux brillants sont bien décidés à "buller"...
Les bulles irisées qui réjouissent les enfants sont partout présentes dans la fresque, comme autant d'invitations à la légèreté et au rêve.
L'éléphant spectateur est assis sur les gradins d'un cirque en plein ciel, en plein voyage sur un fond de ciel et de carte du monde avec les océans et les continents...
Les enfants des écoles ont participé par leurs suggestions à la réalisation et c'est sans doute pourquoi l'éléphant tient des pop-corns sur les genoux. Les insupportables pop-corns qui envahissent les salles de cinéma….
L'hippopotame, le zèbre, la girafe et le lion, côte à côte dans un monde où il n'y a ni prédateur ni proie… Le lion n'oublie pas qu'il est le "roi" et roupille sur le dos à l'abri de la girafe!
Il n'est pas intéressé par les deux acrobates-cyclistes qui unissent leur adresse et leur couleur...
Les orangs-outans font leur cinéma et la ramènent en rappelant à tous le secret du bonheur : Ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire...
Au centre de la piste, un lion-dompteur fait passer un homme à travers le cerceau. Inversion de la tradition qui veut que ce soit l'homme qui exploite les animaux et non le contraire. Y aurait-il un message dans ce numéro?
Le clown et le cochon. Et pas n'importe quel clown!
Il s'agit de Boum Boum! Géronimo Médrano. Ici avec un cochon dressé d'après une photo. Clin d'oeil au célèbre clown qui dort pour l'éternité au cimetière de Montmartre et à un animal intelligent, plus que le chien.
Le prestidigitateur ne fait sortir que des bulles de son chapeau tandis qu'il est porté par le lapin blanc qui habituellement prend la place des bulles!
L'ours n'est plus l'animal cruellement dressé par un montreur de foire mais un spectateur attentif à qui un enfant offre des ballons.
Le crocodile va à la pêche!
Le tigre fait des bulles...
Personne ne fera la peau au jeune phoque qui se roule dans les nuages...
Il ne reste plus à nos trapézistes qu'à jouer avec l'espace tandis que le grand rideau rouge s'ouvre pour nous laisser voir un pays où la fraternité concerne toutes les créatures, un monde idéal comme nos rêves!
...et où c'est un minuscule oiseau qui aide à écarter les tentures, rappelant à chacun l'histoire du colibri qui lorsque l'incendie dévore la forêt, va et vient porteur d'une simple goutte d'eau dans son bec: "je fais ma part" dit-il.
Ici il s'agit de promouvoir la fraternité, chacun y a sa part!