Depuis que j'ai découvert ce refuge caché entre les murs fortifiés des remparts de la ville, je n'ai manqué de m'y rendre quand je séjourne dans l'île d'Oléron, aimanté par ce lieu magique où vivent les chats et s'active une escouade de bonnes fées....(aussi efficaces et souriantes que celles de Cendrillon de Walt Disney!)
Les bénévoles se partagent, entre nettoyage, entretien des litières, vaisselle, distribution des croquettes et... caresses aux petits réfugiés dont elles connaissent le nom et le minois.
Petits visages expressifs qui quémandent de la tendresse, interrogent, espèrent retrouver un foyer perdu...
Quelques-uns n'ont pas la nostalgie de la rue où ils ont été ramassés, maigres et quelques fois blessés.
Mes deux chattes adoptées aux "Pachats" ont connu ce sort et trop heureuses de faire partie de notre vie, elles ne quittent jamais le jardinet et passent une bonne partie de leur temps à ronronner, ici comme à Montmartre.
Evidemment tout n'est pas rose au pays des Pachats. Plusieurs de ceux que je connaissais et qui aimaient qu'on leur passe la brosse sur le dos sont morts. Chouchou, le fou de caresse est mort soudainement d'une crise d'urée.... Zizou l'optimiste, un des trois frères noirauds est mort... D'autres encore comme Nanou la précieuse....
Au refuge, aucune de ces mort ne laisse indifférent
C'est chaque fois de la peine
C'est un regard de chat qui vient se poser sur le cœur des bénévoles
Comme les cailloux que les visiteurs laissent sur les tombes dans les cimetières
Cosette qui est la créatrice du refuge et qui lui consacre une bonne partie de ses journées malgré une vie familiale riche et animée, parle de "choc" chaque fois que meurt un des petits réfugiés.
Lui ne restera pas longtemps au refuge. Il est adopté et dans un mois, sa nouvelle "maîtresse" viendra le prendre.
Mais la vie continue au Bastion. De nouveaux chats sont recueillis. Dieu sait qu'il y en a des animaux en perdition, maltraités, caillasses, blessés...
Les derniers recueillis ont été abandonnés sur le port, dans un carton en plein soleil, à côté des poubelles. Ils ne sont pas sevrés et il faut les nourrir avant d'espérer leur trouver une maison avec un humain prêt à les aimer et à être aimé...
Un autre chat recueilli il y a deux ans presque aveugle (en réalité il discerne les formes extérieures) sollicite les caresses. Il s'accroche au grillage pour se mettre à hauteur du visiteur et recevoir un peu de tendresse...
Il s'appelle Miel et, handicapé comme il l'est, il serait mort depuis longtemps sans le refuge...
Il est étonnant qu'il n'y ait dans toute l'île d'Oléron qu'un seul refuge et un seul maire soucieux, en dehors de ses autres engagements, du sort réservé aux animaux.
La ville du Château montre l'exemple. Un exemple trop rarement suivi...
En ce mois d'août 2016, je rends visite le matin, quand je le peux, à ces petits animaux. Je les caresse et je les brosse, je les photographie et je leur parle...
Peu de choses par rapport à l'engagement des bénévoles....
Grâce à elles le monde est un peu plus beau...
S'il existe un paradis, les chats silencieux et reconnaissants les y escorteront le jour venu et pousseront du museau la porte du bastion céleste où entrent ceux qui contribuent à apporter un peu de douceur et de justice sur Terre!