Saint-Jean des Abbesses ou Saint-Jean des briques comme l'appellent les vieux montmartrois est une église originale et qui mérite votre visite ( Eglise Saint-jean de Montmartre)
Parmi les oeuvres intéressantes, les vitraux ne sont pas les moindres.
Le grand vitrail du choeur représente la crucifixion.
Il est dû aux frères Destournel qui le mirent en place en 1901 alors que l'édifice était en plein chantier. Il n'a pas la vigueur et le relief des autres verrières de l'église mais ses couleurs franches, son ciel d'azur où voyagent les anges, lui confèrent un charme naïf.
Il illustre de près l'Evangile de Saint-Jean en représentant les quatre Marie au pied de la croix : "Or près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la soeur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala."
Pas de problème pour Marie, femme de Clopas (épouse de jacques), pour Marie de Magdala (Madeleine) mais je laisse les spécialistes polémiquer sur l'autre Marie, soeur de la Vierge.
Sur la droite, les soldats sont représentés, toujours en rapport avec l'Evangile de jean : "Ne déchirons pas la tunique mais tirons au sort qui l'aura."
Le visage du Christ est tourné vers Jean "le disciple qu'il aimait" et à qui il confie sa mère "Voici ta mère"...
Les autre grandes verrières figurent parmi les plus beaux vitraux du début du XXème siècle. Ils n'ont plus l'aspect convenu et parfois saint sulpicien de ceux que le siécle précédent avait produits à profusion.
Ils sont l'oeuvre du maître verrier Jac Galland qui les a réalisés d'après des cartons de Pascal Blanchard.
Le premier ensemble sur la gauche, près du choeur représente la multiplication des pains.
Jean nous relate cet épisode célèbre. Une grande foule suit Jésus et il n'y a pour la nourrir que cinq pains d'orge et deux poissons. Jésus demande aux gens de s'installer sur l'herbe, prend les pains, rend grâce et les distribue ainsi que les poissons. Chacun des cinq mille convives en mangera autant qu'il en voudra et il faudra ramasser les restes.
Parabole de la fécondité de la parole divine, cette manne que reçurent les Hébreux dans le désert... Parabole pour l'incroyant de la fécondité de l'amour et de l'attention aux autres...
La composition est forte. Jésus, les pieds sur terre et la tête dans le ciel, bénit les pains tandis qu'autour de lui on sourit, on partage, on s'émerveille...
La grande verrière, à gauche, près de l'entrée représente l'épisode de la femme adultère. Les scribes et les pharisiens amènent à Jésus une femme prise en flagrant délit d'adultère. Ils évoquent la Loi de Moïse qui prescrit de lapider ces femmes-là. Ils demandent à Jésus son avis, dans le but de le piéger.
Jésus se penche vers le sol où il écrit avec son doigt. Puis il se redresse et dit :"Que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre!"... Et on connaît la suite...
Il faut croire que ceux qui aujourd'hui encore lapident des femmes ont une pierre à la place du coeur et des cailloux dans la cervelle.
Belle composition du vitrail. Comme dans le premier, Jésus est représenté, vêtu de blanc, presque au centre. Le doigt pointé vers la terre, il nous rappelle notre fragilité, la brièveté de nos vies, et l'urgence de ne pas juger, de ne pas blesser, mais d'aimer...
La femme condamnée se cache le visage tandis qu'autour d'elle les mains sont fermées sur la pierre qu'elles s'apprêtent à lancer.
Une troisième verrière, à droite de l'entrée, est partie pour la restauration. Je ne manquerai pas de la photographier dès son retour.
Elle représente la Résurrection de Lazare
Le Christ accueille à la vie celui qui se dégage du linceul...
Une quatrième verrière, à droite du choeur, est restée à l'état de projet. L'argent nécessaire à sa réalisation a manqué, alors que la guerre réclamait de terribles sacrifices financiers et surtout humains...
Parmi les plus beaux vitraux de l'église figurent ceux de l'apocalypse.
Le cavalier du deuxième sceau au cheval rouge annonce la guerre et les massacres...
Le cavalier du quatrième sceau au cheval blême annonce la mort
les quatre vitraux sous la coupole illustrent de nouveau les Evangélistes...
L'aigle...
Le lion...
Le taureau...
L'ange...
Avant de quitter l'église, dépéchez-vous de regarder le buffet d'orgue avant que les tuyaux que l'on rénove ne reviennent cacher pour longtemps la colombe du Saint-Esprit...
lien : Eglise Saint-jean de Montmartre
Saint Jean de Montmartre. L'autel d'Anatole de Baudot.
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