Au bain de la reine, il n'y a plus de reine, il n'y a plus d'eau...
Et pourtant, avec un peu d'attention, on peut y entendre des rires cristallins et sentir sur sa peau les éclaboussures des jeux et des plongeons...
A Hampi, dans la capitale disparue de Vijayanâgara, l'extérieur du bâtiment dans l'enclos réservé aux femmes, présente un aspect austère, un aspect de forteresse interdite...
Le contraste est grand quand on y pénètre.
Nous nous trouvons dans un palais, influencé par l'architecture Indo-musulmane qui a connu son âge d'or entre le XIIIème et le XVIème siècle.
Les balcons sculptés et leurs arcs polylobés, les couloirs voûtés qui font penser à un cloître consacré aux plaisirs de la détente dans l'indolence tropicale...tout semble conçu pour le bonheur des sens.
Les coupoles caractéristiques de l'art des envahisseurs, s'ornent parfois de décors qui évoquent l'eau et ses habitants, comme ces canards qui se font du bec à bec.
L'art indien, par chance, ne pratique pas l'interdit de la représentation des êtres vivants.
L'eau arrivait par ce canal de pierre et se déversait dans le bassin aux proportions harmonieuses : 15 mètres sur 15 mètres. La profondeur n'atteignait pas deux mètres, ce qui permettait à la reine et ses compagnes de barboter sans crainte autour d'un élégant pavillon qui occupait le centre du bassin.
Il a disparu et il n'en subsiste sur le sol que la trace des piliers.
Un escalier, au nord, permettait de descendre dans l'eau.
De jeunes indiennes dansent avec le sourire que devait avoir la reine quand elle se plongeait dans l'eau fraîche...
Et il est vrai que ce bâtiment simple et harmonieux provoque chez tous ceux qui le découvrent une sensation de bien-être...
L'ombre accueillante, la lumière, la beauté des arcades... On imagine les jeux royaux, le bonheur des corps qui trouvent ici l'ombre et la fraîcheur alors qu'il fait si chaud de l'autre côté des murs...
On regrette la destruction de cette ville somptueuse qui malgré ses multiples enceintes fortifiées ne put résister à l'assaut de cinq sultans coalisés.
A côté du bain de la Reine, un autre joyau architectural est resté debout. Il a été épargné sans doute par ce que les vainqueurs y avaient reconnu une architecture qui leur était familière : Le Lotus Mahal.
L'élégant pavillon avec ses arcs polylobés où la Reine se reposait après la baignade, invite au repos ou au bavardage....
Le lotus qui orne ses plafonds lui a donné son nom... La maison du Lotus
Ses proportions, sa couleur, l'harmonie de ses toits en pyramides invitent à s'en approcher, à entendre les chants des femmes, à saisir au vol une image venue du passé... une image de calme et de volupté, insouciante un moment encore malgré la rumeur des troupes qui approchent...
Les éléphants royaux qui à quelques mètres avaient leur "résidence" n'ont pu arrêter la vague des conquérants...
Mais Ganesh a toujours le dernier mot...
la vieille capitale fait aujourd'hui partie du patrimoine de l'humanité...
Et la reine revient secrètement se baigner avec ses compagnes quand les visiteurs s'en sont allés....
Liens : Karnataka :
Halebid. Temple de Hoysaleshvara. (1)
Halebid. Temple de Hoysaleshvara. (2)
Hampi. Ganesh. Sasivekalu Ganesha. Kadalaikallu Ganesha.
Badami. Grottes 3 et 4. Vishnu. Jaïn. Sculptures.
Mysore. Taureau Nandi. Chamundi Hill. Les sept plus grands Nandi.
Grotte de Ravana Phadhi. Aihole.
Statue géante de Bahubali. Sravanabelagola.
Karnataka. Hampi. Temple Virupaksha. Vishnu Narasimha. Badami Lingam.
Karnataka. Aihole. Temple de Durga.
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