Récemment restaurée la poudrière Saint-Luc est un des joyaux architecturaux de Brouage.
Harmonie et puissance s'en dégagent. Elle ressemble dans sa rigueur et sa clarté à la poudrière construite à la même époque au Château d'Oléron.
Elle a été construite en 1627 et 1628 sur ordre de Richelieu qui s'intéresse alors à Brouage qu'il juge stratégique dans le siège qu'il entreprend de La Rochelle. Il est vrai qu'il y voyait aussi son intérêt car la cité assurait à son gouverneur une grande richesse grâce au commerce du sel. Une fortune qu'il fallait mettre à l'abri et défendre!
La façade Est de la poudrière est ornée d'un blason que les vents marins ont en partie érodé.
La première affectation de ce bâtiment reste discutée. Certains pensent qu'il fut à l'origine un lieu de culte. Il est vrai que fort souvent les poudrières resssemblent à des chapelles romanes!
Lorsque Ferry, l'architecte de Vauban remanie le Bastion Saint-Luc, il s'attache à mettre aux normes de l'époque ce lieu "explosif" en consolidant les murs et en édifiant ces arcs boutants qui viennent s'appuyer sur de puissants contreforts, dissimulés sur cette photo par le mur externe.
Les contreforts
On ne peut qu'admirer cette successions d'arcs lancés comme des passerelles... Ils évoquent les rames d'un navire... Ils donnent à la poudrière son élégance et son dynamisme.
60 000 livres de poudre pouvaient être stockées sous cette voûte parfaite. Le commerce de la poudre assura à Brouage une partie de sa richesse jusqu'au 18ème siècle.
La poudrière était certes utilisée pour approvisionner l'armée royale mais elle servait également à répondre aux demandes des frégates et des terre neuvas venus s'amarrer aux quais pour remplir leur soute avant de se lancer en pleine mer.
La soute aux poudres des navires était appelée "Sainte Barbe" en hommage à la Sainte patronne des artilleurs!
On voit ici le quai du port souterrain de la Brèche où l'on entreposait les tonneaux de poudre destinés à approvisionner les ouvrages avancés de la place forte (ouvrages dont il ne reste quasiment aucun vestige).
C'est dans le bastion de la Brèche que l'on trouve la deuxième poudrière de Brouage, la poudrière de la Brèche...
Elle est plus modeste de proportions que sa consoeur de Saint-Luc. Elle pouvait contenir 40 000 livres de poudre conditionnée dans des tonneaux posés sur des cadres de bois.
Elle a été construite en 1689 sur les plans de Vauban. Ses murs ont 2,50 mètres d'épaisseur, sa voûte puissante qui pouvait résister aux lourds projectiles est recouverte d'un toit de pierres.
Elle a un aspect de chapelle bretonne protégée par son enclos.
Elle n'a pas d'arcs boutants mais s'appuie directement sur ses contreforts.
elle n'eut pas une très grande utilité car un défaut de construction vint dès le début la fragiliser. Une lézarde apparut très tôt, parcourant tout l'édifice et la voûte, ce qui provoqua une humidité peu propice au stockage de la poudre.
Quand l'église paroissiale de Brouage devint dangereuse pour les paroissiens, au début du XXème siècle, la poudrière fut affectée au culte pendant la durée de la restauration de la toiture qui risquait de s'écrouler sur les paroissiens...
Décidément la poudre et Dieu semblent avoir partie liée!
Dieu-Jupiter ne brandit-il pas la foudre?
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Liens : Brouage
Brouage. L'église. Les vitraux canadiens. 17.
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