Si vous désirez voir des femmes "coiffées", vous sillonnerez en vain les routes et les chemins oléronnais. Plus une coiffe à
l'horizon. Vous n'en rencontrerez quelques-unes en action que si vous acceptez de subir les groupes folkloriques locaux ou si vous visitez les deux musées qui en exposent : le musée de
Saint-Pierre et celui de la maison paysanne de Grand-village.
Celles que j'ai photographiées sont dans une vitrine du musée de Saint-Pierre, petit musée assez pédago, conçu essentiellement pour les enfants.
La plus connue est la quichenote ou le quichenot. Le féminin l'emporte aujourd'hui alors que le masculin était d'usage au XIXème siècle. Elle existe depuis la fin du XVIIIème. La plus courante
(1ère photo) était simple et formée d'un cylindre de tissu. Peu à peu, il a été remplacé par des bandes qui servaient d'étuis dans lesquels étaient glissés des rectangles de carton (2ème
photo).
D'où vient ce nom de quichenote? La belle histoire voudrait qu'il évoquât la résistance des belles Charentaises aux avances britanniques, grâce à cette protection de tissu rigide et dissuasif :
"Kiss not"!
La réalité est plus prosaïque. Le quichon en patois charentais est un tas de foin. Le quichenot serait simplement la coiffe de la faneuse.
Et voici la coiffe de deuil. Elle abrite peut-être le fantôme invisible de la veuve qui le porta...
Le ballet est la coiffe la plus rustique. Il date lui aussi de la fin du XVIIIème siècle et doit son nom à l'appentis qui servait à remiser le matériel agricole en Saintonge.
Le grand ballet ressemble à une mitre!
Modèle plus courant...
Cette photo de Pierre Loti (à gauche) prise lors d'une fête paysanne permet de reconnaître, au premier rang, à gauche, Samuel, le fils de l'écrivain et Blanche Franc de Ferrière, sa femme. Elle
permet également de voir comment se portaient les coiffes et notamment le ballet...
Le ballon était la coiffe de cérémonie, celle des mariages...
A l'arrière de la coiffe, un noeud fantaisie et sur la coiffe elle-même, il était d'usage d'accrocher les bijoux en or... On donnait déjà à cette époque dans le bling bling!
La coiffe de dentelle se fixait sur la calotte.
Mentionnons pour terminer le bonnet :
Et la coiffette :
Coiffes moins spécifiques de la région et qu'on rencontrait dans de nombreuses provinces...
Et voilà... Fin de la visite. Oléron ne se coiffe plus depuis longtemps.
Comme dirait le poète : "Mais où sont les coiffes d'antan...?"
Lien : Eglise de Saint-Trojan. Oléron.