Voilà un endroit étonnant et qui lentement s'efface... Au coeur de la ville du Château, là où des ruelles fleuries de roses trémières se croisent, un vieil hôtel a fermé ses volets depuis des années et lentement perd la mémoire...
A la fenêtre une femme qui pleure peut-être, regarde s'éloigner son amant. Ou bien fixe-t-elle le vide et l'absence ?
Ou bien encore ne parvient-elle pas, comme si elle restait sur le quai, à détacher son regard de ces rails qui fuient vers la forêt et la nuit.
Etonnante composition. De l'intérieur vers l'extérieur : la femme à sa fenêtre. De l'extérieur vers l'intérieur : la voie ferrée qui entre dans l'hôtel avec le sable, la forêt de Saint-Trojan, les dunes et l'océan.
Si vous êtes réaliste, vous comprendrez qu'il ne s'agit là que de panneaux touristiques... Une charentaise en quichenote à l'étage et la reproduction de l'affiche publicitaire du petit train de Saint-Trojan au rez-de-chaussée. Mais le réalisme réduit la réalité comme un Jivaro réduit la tête coupée de son ennemi...
Quoi qu'il en soit, le mur ne racontera bientôt plus rien. Il sera nettoyé et crépi. Il sera repeint de blanc, comme la banalité, comme l'amnésie...
Lien : Saint-Pierre Oléron. Portes.
Merci à Frédérique qui a dirigé mes pas vers ce mur!