Retraite
Il s'arrête un instant
Il tremble sur ses jambes
Comme un chevreuil qui vient de naître
Il hésite il repart dans la salle commune
Patineur débutant sur le lino de glace
Il va vers la porte vitrée
Vers le jardin fermé où survit une rose
Il tâtonne il s'appuie sur les panneaux de verre
Sa main est un oiseau qui se cogne affolé
Contre les vitres
Enfin la porte cède
Le vieil homme se lance
À petits pas sur la terrasse
Il écarte les bras
Il respire le vent
Il s'offre à la lumière
La maison de retraite
Au loin s'évanouit
Dans son odeur de pissotière
Il incline la tête
Sans lever les paupières
Un sourire léger
Lui écarte les lèvres :
"Non ma chérie
Il fait trop frais ce soir
Nous ne mangerons pas dehors".
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