La maison paysanne est simple et comporte peu d'ouvertures. De ce côté, on peut voir l'escalier qui conduit au grenier. Remarquez la perche qui se dresse contre le mur. C'est le parour qui servait à pendre le poisson afin de le faire sécher au soleil et au vent marin. En vous promenant dans l'île, vous aurez l'occasion de voir sur quelques vieilles maisons, les pierres de maintien.
Il n'y a qu'une pièce dans la maison. On l'appelle la thieuzine (ce qui signifie cuisine en patois charentais).
Une seule fenêtre....
Avec, juste au-dessous, une pierre creusée en son centre par une gorge qui permet l'évacuation des eaux usées de l'évier ( crouéssée ou lavrasse) installé de manière à recevoir la lumière et à permettre aux femmes de faire la vaisselle tout en épiant ce qui se passe à l'extérieur!
Un seau est posé sur l'évier. On y puisait l'eau à l'aide d'une louche de métal, la cassotte.
A côté de l'évier, l'égouttoir (la vaissié) qui ressemble à un lit d'enfant.
Le coeur de la pièce est la grande cheminée près de laquelle l'aïeule reste assise, occupée à entretenir le foyer et à réchauffer sa carcasse, tout en jetant un oeil sur les petits, les drôles comme on les appelle encore aujourd'hui... ce qui ne leur convient pas toujours!
Dans l'âtre, il était d'usage de poser de gros galets de granit, les grisons qui, les nuits d'hiver réchauffaient les lits glacés. Ils étaient utilisés pour servir de lest aux navires venus chercher le sel avant d'être récupérés par les Oléronnais.
A côté de la cheminée, le pothager, astucieusement conçu pour recevoir dans ses niches les braises qui permettaient de cuisiner et de garder les plats au chaud.
Accrochée aux poutres, la planche permet de maintenir le pain hors de portée des rongeurs et des drôles...
Le lit à quenouilles (les colonnes supportent le ciel de lit et les tentures) peut paraître court. les Oléronnais n'étaient pas particulièrement petits, mais, comme dans les autres provinces, on avait l'habitude de dormir presque assis, appuyés contre de gros oreillers. On pensait sans doute que la position allongée pouvait porter malheur, évoquant les morts et les gisants.
Non loin du lit la coulisse qui permettait au jeune enfant d'apprendre à marcher. Il était maintenu dans la planche trouée qu'il faisait aller et venir en tricotant de ses petites gambettes.
Bien des objets encore sont exposés dans la thieuzine. Ils se couvrent de poussière et meurent doucement de n'être plus touchés par des mains vivantes.
Jouxtant la thieuzine, vous pourrez visiter le chai puis la forge et le ballet (hangar qui a donné son nom à une coiffe oléronnaise). Vous terminerez par le musée du costume et de la coiffe, plus riche et mieux présenté que celui de Saint-Pierre.
Avant de partir, jetez un regard sur le travail. C'est là qu'on maintenait les animaux rétifs pour les ferrer en les sanglant et en les soulevant... Je pense à l'origine même du mot travail : tripalium, pieux de bois qui servaient justement à l'immobilisation et éventuellement à la torture!
Bon! Il est temps de partir!
Un dernier regard à la maison paysanne... Et vivent les vacances!
lien : Plage de Grand Village. La Giraudière.