Comme chaque année au printemps, les enfants des écoles sont pendant une journée, propriétaires de quelques escaliers où avec des craies, ils mettent en couleurs les marches grises. Si les escaliers de la Butte sont durs aux miséreux, ils sont pour les poulbots terrains de jeux!
Rue Jules Méthivier, ils accueillent des ours polaires et des pingouins sur la banquise qui disparaît jour après jour.
Rue Barsacq ce sont des gosses de l'école de la Plaine dans le XXème arrondissement qui sont venus dessiner cet arbre de vie aux fruits colorés comme des oiseaux.
Rue Gabrielle, l'école élémentaire Torcy va droit au but avec un cœur sur des marches couleurs de l'Ukraine.
Rue Girardon, les petits artistes du centre de loisirs Constantin Pecqueur n'ont pas cherché le réalisme!
Des plages de couleurs où l'on est libres de voir des oiseaux, des palais, ou simplement des paysages de craie. Un croissant de lune est pourtant reconnaissable, celle que chantait Bruant, "La lune en croissant qui brillait blanche et fatidique, sur la p'tite croix d'la basilique..."
Rue du Mont-Cenis, les petits de la maternelle ont imaginé leurs vacances, sable jaune, vagues bleues, palmier, soleil orange et ciel d'azur.
Rue Patureau, les marches se transforment en un mur de briques multicolores organisées comme les motifs d'un tapis ou les ailes d'un papillon géométrique!
Rue Chappe, longeant les arènes, l'école Maurice Genevoix a jeté ces couleurs dans des rectangles et des carrés, pastels abstraits, caresses de craie qui me font penser à la palette de Marie Laurencin.
Voilà un des escaliers les plus rudes et les plus célèbres de Montmartre, la rue Foyatier. Impossible aux petits artistes de peindre ses 222 marches!
La première partie est un escalier dans l'escalier, savant trompe l'œil qui a dû amuser les enfants.
La 2ème volée correspond mieux à l'imaginaire enfantin avec ce débonnaire mille pattes sur l'herbe verte, sous le ciel bleu.
Rue Paul Albert, l'école Christiani a déjà la tête dans les jeux Olympiques de 2024.
L'école Cugnot a planté un lion au bas de la rue Becquerel, la rue que tous les amoureux connaissent car c'est celle où vivait Nadja "aux yeux de fougère" de l'Amour Fou.
André Breton aurait aimé ce lion débonnaire capable de veiller sur son amoureuse guettée par la folie.
Dans les volées supérieures, les mains ouvertes laissent échapper des cœurs. "L'amour est toujours devant vous. Aimez." (André Breton)
Rue du Chevalier de La Barre, l'école Flocon (quel joli nom!) raconte le Petit Chaperon Rouge.
Le loup bien sympa malgré ses crocs est dominé par un Chaperon rouge immense. C'est comme ça que les enfants conjurent la peur que pourrait inspirer le prédateur.
Au-dessus, un petit bonhomme qui ressemble au Petit prince vole dans les nuages.
... Salut les p'tits poulbots!
Merci pour vos sourires, pour vos couleurs, et merci à vos profs qui vous font gravir des marches en jouant.