Le Repos de la Sainte Famille pendant la Fuite en Egypte (huile sur toile) 1880
C'est une toile onirique, un tableau nocturne exposé au musée des Beaux Arts de Nice, dans une galerie étroite où il n'est guère mis en valeur.
Elle représente le repos de la Sainte Famille pendant la fuite en Egypte. elle a été peinte en 1880 par Luc Olivier Merson.
Le Soldat de Marathon (1869)
Luc Olivier Merson (1846-1920) peu connu aujourd'hui, eut son heure de gloire quand sa toile Le soldat de Marathon reçut en 1869 le Prix de Rome. La scène un tantinet ridicule montre le héros Phidippidès mourant d'épuisement après avoir couru depuis Marathon pour apporter sur l'Agora la nouvelle de la victoire.
Perchés sur leur banc de marbre, les élus s'émerveillent et gesticulent. Une foule mouvementée remue à l'entour, partagée entre la peine et le soulagement.
Usant ses dernières force pour brandir la palme de la victoire, le héros à plat ventre montre son derrière vers lequel se tend une main compatissante.
L'oeuvre porte en germe tout ce que sera la production mersonienne, académisme, théâtralité influencée par David et cependant, originalité. La position, la nudité du soldat, donnent à la composition son étrangeté.
Avec le Repos, Merson semble se libérer des poncifs. Il ne cherche pas à faire pittoresque et à surjouer l'exotisme. Au contraire. La toile est grise, ciel et désert se confondant. Elle est mangée par une nuit où les étoiles sans lumière sont clouées au ciel. La ligne d'horizon est noire et menaçante.
Joseph dont le visage est dans l'ombre est couché sur le sol se protégeant de la fraîcheur de la nuit dans une couverture qui ressemble au froc des moines. Un feu finit de se consumer à côté de lui. La flamme claire se prolonge par une fine fumée qui évoque l'encens des autels.
Le bras devant son visage fait écran à la lumière qui émane de l'enfant endormi.
L'âne à la longe broute quelques rares herbes. Il est l'animal humble et fidèle, celui qui porte sur son dos la mère et l'enfant menacés. C'est l'âne encore qui portera le Christ à son entrée à Jérusalem...
A gauche de la toile, le sphinx, visage aux yeux aveugles tournés vers le ciel comme s'il interrogeait les dieux muets de l'Egypte, abrite entre ses pattes Marie endormie et son enfant dont émane une lumière qui se propage sur la poitrail de pierre, sur le visage de la mère et sur le sable blanc au pied du monument.
Le silence de la scène, l'étrange lumière, l'immensité du décor, la majesté désemparée du monument de pierres donnent à la toile sa dimension mystérieuse et quasi surréaliste. Chirico, Dali l'auraient admirée...
Elle est comme cette toile de Saint François parlant aux poissons, la part la plus originale et la plus poétique de Merson dont bien des oeuvres religieuses ou historiques n'ont pas cette magie et donnent dans le conventionnel et le pompiérisme.
Même si ce conventionnel, comme l'immense mosaïque du Sacré-Coeur ne manque pas de grandeur...
....................................................................................................................................................................
Liens : Nice :
Chagall. Moïse et le buisson ardent. Musée de Nice.
Chagall. l'Arche de Noé. Musée de Nice.
Chagall. Le cheval Roux. Musée de Nice. Guerre. Pogroms.
Chagall. Message Biblique. Musée de Nice. Moïse.
Nice. Sainte Réparate. Martyre. Trachel.
Nice. Carrousel de Cimiez. Art Forain. Matisse.
Niki de Saint Phalle. Nice. Mamac.
Nice. Adam et Eve. Maison peinte. Rue de la Poissonnerie.
Nice. Fontaine du Soleil (2) Les statues de bronze. Alfred Janniot.
Nice. Fontaine du Soleil (1) Apollon. Alfred Janniot.
Saint Edmond (Merson)
....................................................................................................................................................................
..