Elle est modeste sur sa pelouse au coeur du village et ressemble à une église de tableau naïf. C'est l'église Notre-Dame de Monthérault.
Rien de spectaculaire ni de prestigieux mais un charme discret qui se marie à la douceur de la campagne environnante et au ciel changeant.
Elle ressemble à d'autres églises "rurales" de la région comme celle de Dercie ou de Sainte Radegonde.
Eglise de Sainte Radegonde.
De plan très simple, elle est constituée d'une nef en moellons prolongée par un chœur roman en bel appareillage de pierres.
Dans la nef unique à la charpente de bois, aucun décor sculpté. Les murs en moellons sont percés de petites fenêtres à linteaux monolithes. Il s'agit d'une architecture de type pré-roman.
La légende attribue sa fondation à Charlemagne après sa victoire en 777 sur les Sarrazins. En réalité cette fondation daterait plus certainement de la fin du Xème siècle-début du XIème.
L'église fut désaffectée après avoir été en 1826 rattachée à Trizay.
La municipalité de Trizay entreprit sa restauration entre 2009 et 2014. Son état d'abandon était tel que le clocher mal assuré s'était écroulé pendant la tempête de 1999.
Ce clocher-arcade a été reconstitué avec les pierres récupérées après son effondrement. Les cloches volées avant la tempête de 1999 dont on a oublié qu'elle portait le joli nom de Lothar, ont été remplacées par celles qui ont été fondues sur le chantier de restauration.
(Un clocher-arcade est comme son nom l'indique, formé d'une ou plusieurs arcades qui laissent voir les cloches, en haut du mur pignon à l'une ou l'autre des extrémités de la nef).
Ce qui explique que l'église ne disparut pas tout à fait est la vénération portée à la statue de la Vierge, toujours présente bien que dégradée. Elle était placée dans la niche formée par le vitrail condamné dans le choeur.
La statue mutilée a été placée sur l'autel après pose d'un nouveau vitrail. Si la vierge a gardé la tête sur les épaules, son fils a perdu la sienne. Un tournesol a pris sa place mais ni la main ni le pied n'a été ressuscité.
Elle est typique des vierges gothiques portant leur enfant dans un léger déhanché qui ne manque pas d'élégance.
Le chevet rectangulaire en pierres de taille, précédé d'un voûte en arc brisé, a remplacé l'abside primitive dont on a retrouvé les fondations sous le chœur lors des campagnes de restauration.
Cuve baptismale
On peut remarquer si l'on est attentif quelques vestiges de chapiteaux décorés avec des motifs floraux et des visages, rares témoins du décor originel.
Des vitraux ont été posés en 2013. Il sont dus à Bertrand Deguilhem
Ils ont pour motif les courbes du relief tout autour de l'église, mais représentées verticalement, comme dans un élan vers les hauteurs célestes.
Il y avait au Moyen-Âge un cimetière autour de l'églises. Il reste de cette époque quelques sarcophages alignés contre un mur. Les autres tombes plus modestes ont disparu.
Des panneaux explicatifs très clairs sont mis à la disposition des visiteurs qui entrent dans l'église mais il n'est pas besoin d'explication pour y ressentir la paix et l'harmonie.
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