Depuis des années déjà chaque mois de juillet je donne des nouvelles de ce refuge d'où viennent mes deux chattes des rues, précieuses et délicates.
Et malheureusement, comme chaque année des chats que je connaissais pour les avoir brossés entre câlins et ronrons, sont morts.
Parmi eux certains que dans mes rêves où je possédais un grand jardin j'adoptais et choyais comme la petite Cerise dont j'étais parrain et qui a fermé les yeux le mois dernier après quinze ans dans le refuge.
Il y a aussi ceux qu'il avait fallu regrouper dans un espace à part parce qu'ils étaient atteints de leucose, de "sida" ou de calicivirose. Parmi eux Miel le plus familier et le plus quémandeur de caresses...
Ou Saphir… Le beau chat aux yeux bleus, soigné pendant des mois pour une maladie de peau, guéri, heureux, reconnaissant, familier… Un chat comme on rêve d'en avoir pour petit compagnon. Il a été atteint lui aussi de calicivirose. Il a fermé ses yeux de ciel.
A propos de calicivirose, je voudrais redonner de l'espoir à ceux dont le chat souffre de cette maladie. Plume que j'ai recueillie au refuge en souffrait. Après arrachage de dents et traitement de trois année à la cortisone, elle est guérie, heureuse, infiniment reconnaissante.
La vie du refuge continue avec ses petits et grands bonheurs, avec le dévouement remarquable des bénévoles. C'est un lieu à part sur notre planète qui saigne. Une petite planète qui redonne espoir.
Je vous avais parlé il y a deux ans de Lily la chatte tricolore du port. Une cabane avait été installée pour elle et elle était suivie et nourrie par Cosette.
Il était devenu difficile de s'occuper d'elle en saison où les touristes trop nombreux et trop curieux la faisaient fuir.
Sa cabane a été remontée dans le refuge et Lily est devenue une des plus ronronnantes pensionnaires! La surprise! On a découvert qu'elle avait un tatouage et qu'elle avait été perdue ou abandonnée il y a 8 ans. Les maîtres contactés par téléphone n'ont pas réagi.
Lily qui a 17 ans terminera sa vie de chatte dans le refuge où dès son arrivée elle s'est sentie à sa place, aimée et respectée!
… Et tous les autres… chacun avec son nom et sa personnalité. Parmi eux, les 9 comme on les appelle parce qu'ils ont été accueillis ensemble.
Ils habitaient dans une caravane où une femme les avait ramassés dans les rues ou ils erraient. Elle a dû partir sans pouvoir les prendre. Elle les a confiés au refuge. Ils sont là toujours ensemble. Ils attendent peut-être le retour de celle qui les avait sauvés et aimés. C'est fou comme ils savent attendre, les animaux, toute une vie s'il le faut. Sans ressentiments, sans récriminations… avec dans leur tête une image qui ne s'éteint pas, celle du visage aimé qui les accompagne jusqu'au bout.
Il y a quelques jours, devant le refuge, quelqu'un a déposé une chatte et ses quatre chatons.
Pas un mot, pas un coup de fil, rien. Seulement ces petits animaux laissés là, confiés à des gens qui ont le cœur assez grand pour les accepter. Le matin de mon départ de Paris, il y avait en plein soleil, devant le cabinet du vétérinaire de ma rue, une panière avec un chat effrayé, posée là par des gens qui partaient sans doute en vacances.
On est consternés, déprimés par cette désinvolture de ceux qui gardent des chats ou des chiens tant qu'ils ne les gênent pas et puis s'en débarrassent sans scrupules comme si la peur, l'angoisse ne pouvaient toucher ces êtres sans importance!
J'ai photographié quelques uns des chats du Bastion en ce mois de juillet brûlant. Je leur souhaite de vivre longtemps grâce au dévouement et à la douceur des bénévoles.
Liens : Les Pachats du Bastion. Saisons et années...
Le refuge. Entrée du bastion sur les remparts.