Au 24 de la rue André Del Sarte, à quelques pas des rochers et des arbres du square Louise Michel, s'ouvre devant vous, comme une caverne d'Ali Baba, sans sésame à prononcer, le magasin des
surprises...
Je vous invite à une visite, incomplète évidemment, sous le regard de Richard, grand voyageur qui a jeté l'ancre dans ce quartier touristique où l'on entend parler le monde
entier.
C'est en utilisant le fer de barils que les artisans d'Haïti créent ces motifs étonnants. Les matériaux sont pauvres et l'imagination est riche... Elle irrigue le métal, comme une sève.
Les matriochkas (petites mamans) sont alignées dans la vitrine et vous regardent de tous leurs yeux. Elles ont envie de vous poser une colle. Quelle est leur origine? Vous répondrez peut-être
comme moi qu'elles sont russes. Vous aurez raison et vous aurez tort!
Elles viennent en effet de Russie où un ambassadeur de retour de Tokyo aurait eu l'idée de les inventer en s'inspirant des tables gigogne et d'en offrir à la tsarine qui attendait un enfant.
Une autre version plus cruelle prétend qu'au Japon où la misère était grande, des femmes qui ne pouvaient nourrir leurs enfants, les tuaient à la naisance. On gardait le souvenir du bébé sacrifié
en sculptant une poupée (kokeshi). Des familles japonaises émigrées en Russie, auraient apporté avec elles cette tradition.
Mais plutôt que de voir dans le ventre de la matriochka, tous ses enfants assassinés, qu'il nous soit permis d'y découvrir tous les trésors, toute l'humanité et tous les espoirs qu'abrite le
ventre de la femme!
Avec les crèches, pas de problème, le bébé est bien né ! Les personnages de celle-là pourraient sans difficulté abriter plusieurs jésus dans leur ventre confortable!
Bouddha semble voler ou léviter sous les décors haïtiens.
Et maintenant, un inventaire à la Prévert : des hamacs du Brésil, des sacs du Bengla Desh, des bijoux de partout, des automates de Chine et d'Allemagne, des lampes d'Indonésie, des miroirs
d'Alice au Pays des merveilles, des robes de Thaïlande et .... aucun raton laveur!
Pour la fin je garde mes petits favoris, mes petits sorciers qui tant de fois m'ont aidé : les mangeurs de chagrin du Guatemala.
Les enfants (et les grands) peuvent leur confier avant de s'endormir leurs soucis et leurs peines. Le matin , croyez-moi, le soleil se lève, les nuages noirs ont disparu. Sous l'oreiller les
petits mangeurs ont bien travaillé!
Ah oui! J'allais oublier! Si vous voulez connaître ce Monde en Couleurs, vous oublierez le mercredi et le dimanche mais tous les autres jours, vous y serez accueilli de 10H30 à19H30.
lien : rue André Del Sarte Montmartre.